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23/10/2007

Il y a un peu plus de cent ans, saint Pie X condamnait le "modernisme"

Un problème qui dure encore :


Le 8 septembre 1907,  le pape  Pie X promulguait l’encyclique Pascendi condamnant le « modernisme » : un courant d’idées qui se répandait à l’époque dans les milieux universitaires catholiques.  Cette condamnation est vue aujourd’hui* comme une tentative (obscurantiste) d’enrayer le développement de l’exégèse historico-critique.  

Mais l’intention du pape n’était pas celle-là, comme l’indique aujourd’hui le nouveau patron de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian : « Pie X a été un grand réformateur, qui voyait  bien  l’enjeu  et  les  dangers  pour la foi de l’Eglise dans l'affaire du modernisme. Malheureusement, son souvenir est aujourd’hui  lié à la façon dont ce modernisme fut combattu, par des méthodes souvent indignes de la cause que le pape entendait défendre. »**

Ce que confirme le quotidien des évêques d'Italie, L’Avvenire : la condamnation du modernisme par Pie X, souligne le théologien Corrado Pizziolo, visait  « non l’exégèse scientifique en tant que telle », mais l’opposition que le modernisme installait « entre la foi et l’histoire, entre l’exégèse théologique et l’exégèse scientifique ». Cette opposition règne encore aujourd’hui : raison pour laquelle, « cent ans plus tard, Benoît XVI consacre justement la préface de son récent livre Jésus de Nazareth à rappeler la valeur et les limites de la méthode historico-critique, en insistant sur la nécessité d’une exégèse scientifique éclairée par la foi ».

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A ce propos, lisons l’homélie parisienne de Mgr Vingt-Trois lors de la messe du 19 octobre à l’intention de feu son prédécesseur :m

 

« Au moment où nous célébrons cette eucharistie tout à côté de la dernière demeure du corps du cardinal Lustiger, nous ne pouvons pas ne pas penser à cet éblouissement de sa vie que fut la rencontre du Christ au cœur de la Passion dans la cathédrale d’Orléans un certain jour des années 40  […]  Nous ne pouvons non plus oublier ce qu’il a lui-même confié de son expérience de la visite du Saint-Sépulcre à Jérusalem : agenouillé sur la pierre du tombeau, il prend conscience que l’acte de foi doit aller jusqu’à l’expérience physique de la reconnaissance des faits et ne peut pas demeurer simplement une sorte d’adhésion morale qui ferait croire que le Christ est ressuscité mais sans que l’on s’inquiète trop de la composante historique de cette foi. A genoux dans le Saint-Sépulcre à Jérusalem nous sommes confrontés à la pierre et il faut cogner son front dessus pour savoir si on croit ou si l’on ne croit pas qu’Il est passé là un jour du temps. Nous ne croyons pas simplement à une sorte de vitalisme universel répandu dans l’éther céleste mais nous croyons à la victoire sur la mort du Crucifié un jour à Jérusalem »

 

 

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(*) Non seulement par les écrivains de gare, genre Duquesne, mais par bon nombre de notables gallicans.

(**)  Le réseau antimoderniste créé par le prélat Benigni sous le nom de Sodalitium pianum (nom de code : « la Sapinière ») fut un système d’espionnage et de délation, très peu éclairé intellectuellement, et ne réussit qu’à instaurer un climat délétère dans le catholicisme français  La méchante bêtise de la Sapinière servit puissamment (sans le vouloir) la cause des modernistes. Tel fut le rôle historique de « l’intégrisme » au sens propre du mot. Lire là-dessus l’ouvrage de référence d’Emile Poulat :  Intégrisme et catholicisme intégral, Casterman 1969.

 

 

 

Commentaires

EXEGESE

> Très juste. Voir un exemple d'exégèse spirituelle n'opposant pas la foi et l'histoire dans les remarquables ouvrages de Claire Patier, notamment les commentaires bibliques :
- "Par lui tout a été fait" (sur la Genèse)
- "Trois mille ans de louange" (sur les Psaumes)
- "Maître, où demeures-tu ?" (sur l'Evangile de Jean)
et bien d'autres.

Écrit par : Michel de Guibert | 23/10/2007

MOUNIER

> «Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui, à la limite : être, c'est aimer.»
[ Emmanuel Mounier ] - Le personnalisme

Aimer et être aimé
Tout est dans la rencontre, dans la relation. Sans ça pourquoi la Trinité ? Pourquoi le Personne de Dieu ? du Fils ? Pourquoi l'Esprit qui procède du Père et du Fils ?
Et pourquoi l'Homme, les personnes que nous sommes et que nous rencontrons ?

Écrit par : Emmanuel | 25/10/2007

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