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19/10/2007

Economie, environnement, droits : mais si, l’homme est responsable de ses actes !

...et dans tous les domaines, contrairement à ce que semblent croire certains milieux catho français :


La croisade anti-écologie lancée par Washington est relayée (étrangement) par certains milieux catho français. On les entend maintenant s’en prendre, non plus aux extrapolations hasardeuses de Greenpeace sur le réchauffement, mais à l’écologie en soi. Comme si rejeter le souci pour l’environnement était une sorte de dogme supplémentaire, et un combat infiniment plus urgent que la nouvelle évangélisation  - par exemple !  

Que reprochent-ils à l’écologie ? D’incriminer les conséquences d’activités humaines. Comme si  toute activité humaine était bonne en soi, au dessus de tout soupçon. Et comme si l’homme n’était pas responsable de ses actes... Ces catho en sont à jeter au feu la doctrine sociale de l’Eglise, en bloc. Ils doivent préférer le rapport Attali.

Un consensus anti-environnement est en train de se répandre chez des catholiques, au mépris de l’enseignement de l’Eglise ; ce qui est tout de même fou.

Navré !  Pour la pensée catholique l’activité humaine n’est pas sacrée, l’argent non plus ; et l’homme est responsable de ses actes. C’est ce que Benoît XVI rappelle de semaine en semaine sans que ces milieux lui prêtent oreille.

 

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Cette insistance du pape est dans tous les domaines, et par exemple à ce sujet (voir la dépêche Zenit) :

 

ONU  -  Benoit XVI défend "le droit à l’alimentation "

 

16 octobre – Plus de 150 pays ont célébré aujourd’hui la Journée mondiale de l’alimentation. Benoît XVI a adressé à cette occasion un message, en espagnol, à M. Jacques Diouf, directeur général de la FAO.  Pour le pape en effet, le thème du «droit à l'alimentation » invite la communauté internationale à réfléchir à l'un des problèmes « les plus graves de notre époque », à savoir : « Comment libérer de la faim les millions de personnes » dont le « pain quotidien » est menacé.

Le pape demande d’urgence un engagement responsable pour que le droit à l'alimentation entre dans les faits. Son non-respect constitue, déclare Benoît XVI, une « violation de la dignité humaine et des droits qui en découlent ».

Le pape souligne que « les efforts déployés ne semblent pas avoir vraiment diminué le nombre des affamés dans le monde, même si le droit primordial à l'alimentation est universellement reconnu ». Il  observe que, comme les chiffres le montrent, cet échec n’est pas seulement imputable à des « causes naturelles », mais aussi à des « comportements humains qui provoquent des situations sociales, économiques et humaines qui se détériorent ».

Pour ce qui est de l’émigration pour cause de famine, le pape déplore le grand nombre de ceux que « la pauvreté » ou « la guerre » forcent à « quitter leurs foyers et leurs familles » pour chercher de quoi vivre. Or, bon nombre d’entre eux sont aussi repoussés dans leurs frontières, en dépit de mesures internationales.
 
Benoît XVI a salué le savoir-faire de la FAO en matière agricole, son diagnostic précis de « l'insécurité alimentaire » et sa capacité à élaborer des programmes d'intervention pour répondre aux « attentes de tous ceux qui réclament des conditions de vie plus humaines ».

 

 

 

 

Commentaires

QUI ?

> qui sont ces" milieux catho" dont vous parlez ? Il ne me semble pas trés juste de lancer des invectives aussi vagues que virulentes....

françoise

[De PP à F. - Ce qui ne serait pas très juste, ce serait de déraper dans les attaques ad personam. Et ce qui compte, ce sont les idées en circulation. L'important n'est pas de savoir "qui" au juste est dans cette dérive : l'important est de dire qu'il y a une sérieuse et inquiétante dérive, et qu'il faut en sortir. Le premier réflexe du catholique devrait être, non de se consulter lui-même et de se regarder le nombril, mais d'étudier ce que dit l'Eglise dont il est membre... Le pape ne parle pas dans le désert !]

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Écrit par : françoise | 19/10/2007

QUI ?

> Je me faisais la même remarque que Françoise: que ce soit les journaux "cathos" que je lis, mes fréquentations ou ma paroisse, je ne vois rien d'anti écolo...

[De PP à L. - Vous avez de la chance !]

Écrit par : Ludovic | 19/10/2007

IDENTIFIER

> merci de votre réponse, cher Patrick, mais elle me laisse sur ma faim; quels articles , quels journaux, blogs,associations? il ne s'agit pas de jeter l'anathème mais d'identifier les sources d'erreurs, sinon on est dans le subjectivisme le plus total, on pense que les autres pensent que... etc.
Comme Ludovic ,je ne rencontre pas de chrétiens anti écolos, mais des chrétiens qui se méfient d'une certaine dérive écologisante qui ne met plus l'homme au centre et prône, par exemple , la stérilisation des populations les plus pauvres...

françoise


[De PP à F. - Et ils ont raison, évidemment ! Mais le dérapage commence lorsqu'on étend le soupçon à l'ensemble de l'environnementalisme ; et c'est le réflexe qui se répand en ce moment. Réflexe circonscrit à un certain milieu idéologique (la droite catho, libérale ou non), qui superpose gaillardement son préjugé à la doctrine de l'Eglise. C'est un abus violent. Mais encore une fois, ne comptez pas sur moi pour donner des noms ou des enseignes de sites ! Ce serait le plus sûr moyen de faire dégénérer en querelles de boutiques ce qui est, dans mon esprit, un appel à l'examen de conscience général (le mien et celui des autres). Que chacun se pose la question, et compare ses réflexes avec ce que disent les instances de l'Eglise catholique. Le jour où les catho français étudieront ensemble au lieu de se laisser diviser par des allégeances hétérogènes, ça ira mieux. Or l'hystérie anti-écolo et l'hystérie ultra-écolo sont hétérogènes !]

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Écrit par : françoise | 19/10/2007

PROBLEME

> Je ne ferai pas d'attaque "ad personam", mais je crois bien avoir entendu dernièrement dans une émission [...], un interviewé parler de l'arnaque dont se rendrait coupable le mouvement écologique...
Le problème est posé : comment des individus à l'opinion aussi opposée à l'enseignement de l'Eglise peuvent-il avoir leur place dans un média catholique ? si encore il s'était agi d'un débat contradictoire...

Écrit par : Blaise | 19/10/2007

CRAINTES

> J'estime que l'homme doit respecter la nature et faire preuve de responsabilité à son égard.
Le mouvement écologique est respectable s'il s'occupe sainement de soucis légitimes
En revanche, je crains que, vu le grand impact de la cause écologique sur les esprits, elle puisse être prise en otage par des gens ou des mouvements poursuivant des objectifs tout à fait différents.
Pour ce qui est du réchauffement climatique, on voit que nombre d'éminents climatologues émettent à cet égard des doutes qui ne sont pas encore dissipés.
Il est troublant que maints comités de réflexion et d'étude constitués sur ce sujet ne soient composés que de la thèse qui impute ce réchauffement à l'activité humaine. On tait absolument le fait que le même phénomène est observé sur les satellites de Jupiter.
On peut sans être paranoïaque noter que, pour un militant d'extrême-gauche, l'infiltation de la cause écologique est un enjeu tentant.
Ma conclusion est donc la suivante : l'écologie est une cause respectable, mais il faut faire preuve de la plus grande prudence lors de l'examen des arguments et protagonistes en présence (oui au World Wildlife Fund, non à Greenpeace)
La paix est elle aussi une cause respectable. Mais pour l'avoir défendue sans discernement, certains chrétiens de bonne foi sont devenus dans les années cinquante et soixante les compagnons de route du communisme.

furgole


[De PP à F. - Votre crainte est en partie justifiée. Mais on a aussi le droit d'être perplexe quand on voit cette crainte se substituer à toute réflexion environnementale, chez un certain nombre de gens. Entre le fait de craindre qu'une réflexion ne dérape, et supprimer cette réflexion pour l'empêcher de déraper, il y a une marge ! D'autant que Rome appelle de plus en plus souvent l'attention des catholiques sur la protection de l'environnement, et qu'il est d'assez mauvais goût, de la part desdits catholiques, de jouer les sourds quand c'est Rome qui parle.]

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Écrit par : furgole | 19/10/2007

@ PP

> "de jouer les sourds quand c'est Rome qui parle", oui, et notez que ceux qui divisent par cent la portée des paroles écologiques du pape, sont ceux qui multiplient par cent mille la portée du motu proprio !!! oui, les mêmes, dans les mêmes publications, radios et sites.

Écrit par : Philippe Haroux | 19/10/2007

EN EFFET

> Oui, il y a un consensus anti-écologique qui se répand dans certains milieux cathos.
Par exemple, on oppose aux conclusions du GIEC, un rapport d'un expert selon lequel l'homme ne serait responsable qu'à un pour cent du réchauffement climatique. Selon ce rapport, dont je n'ai pas eu le réflexe de demander le nom de l'expert, le GIEC serait constitué d'un ensemble d'hommes grassement payés qui diraient ce que l'on leur demande de dire. Toujours selon ce rapport le GIEC agirait ainsi parce qu'il y aurait derrière de grands intérêts financiers. (Il est facile de comprendre qu'il y ait des intérêts financiers mais c'est valable dans les deux sens et on a rien démontré quand on a dit ça).
Je ne souhaite pas, moi non plus, donner d'enseignes.

Écrit par : olivier le Pivain | 19/10/2007

Le cardinal Martino se prononce pour une écologie sociale, “ni biologiste, ni catastrophiste”

Décryptage

En pleine consultation du Grenelle de l’environnement, avoir les idées claires sur les différentes sensibilités qui parcourt le monde de l’écologisme n’est pas un luxe. Le débat, lui, est international. Le Saint-Siège a apporté sa pierre en proposant son éclairage. Le 20 septembre à Rome, le « ministre de la doctrine sociale », le cardinal Renato Raffaelo Martino, a présenté l’« écologie humaine » en alternative aux différents courants de l’écologisme contemporain et leurs dérives dans le service du bien commun.

C’ETAIT dans la Salle capitulaire de la bibliothèque du Sénat, à l’occasion de la présentation du livre de l’ancien ministre italien de l’Environnement Altero Matteoli, Risorsa Ambiente. Un viaggio nella cultura del fare — « Les ressources de l’environnement. Un voyage dans la culture du faire » (éditions Ares, Milan). Le président du Conseil pontifical Justice et Paix a expliqué pourquoi la doctrine sociale de l’Église ne peut se reconnaître dans le biologisme, le catastrophisme, le naturalisme et l’idéologie malthusienne.

Pour le cardinal, le biologisme ne distingue pas la différence substantielle entre l’homme et l’animal, réduisant toutes les fonctions humaines à leurs seuls éléments biologiques et génétiques : le biologisme « n'est pas une science, c’est une idéologie opposée à l'anthropocentrisme ».

Le président de Justice et Paix a également repoussé « l'idéologie du catastrophisme », expliquant que « la source de tous les catastrophismes de l’écologisme idéologique a été le rapport du MIT de Boston pour le Club de Rome, en 1972, sur “Les limites du développement”. » « D’autres rapports ont suivi, a-t-il continué, portant surtout sur l'épuisement des énergies non renouvelables et la surpopulation. Le thème de la surpopulation a fait réémerger les idéologies néo-malthusiennes fondées sur l'idée que la principale cause de la dégradation de l’environnement vient de la soi-disant surpopulation. »

Selon le cardinal Martino, « la mentalité catastrophiste devient idéologique quand elle se nourrit de ce pessimisme antrhopologique qui ne conçoit pas l'homme comme une ressource ». Paradoxe, « ce pessimisme et cette méfiance pour l’homme se transforment alors en une confiance extrême pour les techniques sélectives comme l'avortement et la stérilisation de masse ».

Sur ce point, le président de Justice et Paix a rappelé qu'à l’occasion de la Conférence de l’ONU sur la population et le développement, qui s'est tenue au Caire en 1994, puis celle consacrée à la femme, à Pékin l'année suivante, « l'action diplomatique conduite par la délégation du Saint-Siège s’est trouvée en singulière syntonie avec les pays pauvres de la planète, motivés pour dénoncer l'idéologie néomalthusienne qui proposait une planification centralisée des naissances, faisant violence aux femmes ».

La doctrine sociale de l'Église n’apprécie pas non plus l'idéologie égoïste du naturalisme, c'est-à-dire de « retour à la nature » sous ces diverses formes, de l’« ésotérisme naturaliste, du narcissisme physique, à la recherche du bien-être psychologique dans l’émotion, confondue avec le bien-être spirituel » : « Il s'agit de formes de naturalisme qui se retrouvent dans le New Âge, et qui alimentent le supermarché de la religiosité. Elles comprennent la biosphère de manière panthéiste, comme une totalité indistincte, perdant de vue définitivement la notion de nature comme un dialogue entre l'homme et Dieu. »

L’alternative

Sur le front de ces idéologies, l’environnement est une question sociale pour laquelle la doctrine de l'Église emploie le concept d'« écologie humaine », tel que Jean Paul II l’a exposé dans l'encyclique Centesimus annus (n. 38). Le pape polonais y relevait qu’« on se préoccupait à juste titre de sauvegarder l’environnement naturel, mais qu’on ne se mobilisait pas de la même manière pour l’environnement humain : “On s’engage trop peu, disait-il, pour sauvegarder les conditions morales d'une authentique écologie humaine” ».

« Pour l’Église, l'expression écologie sociale — a souligné le président de Justice et Paix — ne signifie pas seulement que l’environnement naturel doit être humanisé, mais qu’il doit être ordonné au bien de l’homme d'aujourd'hui et des générations futures. Il veut même et surtout dire que la sauvegarde de l’environnement humain — la vie, la famille, le travail, la ville — demande le respect absolu de sa propre écologie, de son fonctionnement physiologique, de sa nature. »

« En ce sens, l'écologie humaine — a conclu le cardinal — est un concept semblable à celui du bien commun, entendu comme l'ensemble des conditions sociales qui permettent et favorisent le développement intégral de la personne humaine ».


Source : Zenit.org (italien), avec son aimable autorisation.
© Traduction française Liberté politique.


http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-2023-Le-cardinal-Martino-se-prononce-pour-une-ecologie-sociale-%93ni-biologiste-ni-catastrophiste%94.html

Écrit par : Michel de Guibert | 19/10/2007

LE CARDINAL MARTINO

> Merci à Michel de Guibert pour cette remarquable mise au point. Il ne sera pas inutile aux catholiques français de prendre connaissance de la position du Saint Siège, telle que l’a ainsi exprimée le cardinal Renato R. Martino le 20 septembre dernier.

J’avais déjà bien perçu le catastrophisme quotidien des médias. Le cardinal Martino dénonce également, et avec beaucoup de pertinence, le « biologisme », le « naturalisme » et l’«idéologie malthusienne » qui l’accompagnent.

Il est difficile de résister au pilonnage médiatique. Restons accrochés au bon sens, qui coïncide d’ailleurs avec les conseils et les recommandations du Saint Siège.

Écrit par : Sophrone | 19/10/2007

En réponse à Philippe Haroux

> Nous y voilà donc ! Les affreux méchants catho d'extrème droite ! Les horribles qui avancent cachés derrière leur "messe en latin" (on dirait Le Monde) !
Pardonnez mon agacement, mais c'est avec ce genre de réflexion que l'on oblige certains à se crisper sur des positions qu'ils n'auraient peut-être pas dans le cadre d'un dialogue sincère mais fraternel.
Quand pourra-t-on enfin se parler sans s'invectiver, se soupçonner, se donner des leçons de "catholicisme". Ne nous trompons pas d'adversaire. Il y a des vérités à dire mais sans tomber dans les accusations et les mises en cause simplistes. Je préfère, oh combien, l'attitude de M de Plunkett, qui refuse "les querelles de boutiques".

Écrit par : gdecock | 19/10/2007

CARACTERISTIQUES

> Observons quelques caractéristiques du "catholicisme français".

Depuis 1789, on revendique le lustre et la réputation d'un royaume de droit divin tout en s'évertuant à mettre Dieu à la porte. On vend un produit qui n'existe plus, et on refuse le SAV au client.

L'enseignement privé catholique français admet des comportements irrespectueux de la foi. Les subventions de l'Etat l'ont fait tomber dans la servitude. L'habitude du "tout payé "a fait perdre aux parents le sens de leurs devoirs principaux, celui d'offrir une bonne éducation par exemple.

Combien sont les enfants au catéchisme ? De moins en moins. C'est comme le latin, le grec, la musique, les arts plastiques. Cela ne fait pas de bons consommateurs, préoccupation essentielle des politiques français (cf les recommandations de Jacques Attali).

Combien sont ceux qui pratiquent régulièrement : presque plus (Ne doit-on d'ailleurs pas s'inquiéter d'entrer directement en concurrence avec l'ouverture des magasins le dimanche. A quand une pétition pour fermer les églises ce jour afin d'augmenter la fréquentation des magasins ? J'imagine les calicots : "Catholique = mauvais français")

Qui rencontre-t-on prier ou allumer des cierges : personne ou presque (1) Nous sommes à l'époque du nucléaire...

Combien sont ceux qui aident l'Eglise : toujours les mêmes. Des vieux, de plus en plus vieux. Il y a aussi des jeunes. N'est-ce pas l'arbre qui cache le désert... (Ce n'est pas partout comme en France).

Qui sont ceux qu'on entend commenter les positions des "catholiques" : jamais ceux qui travaillent véritablement à promouvoir l'amour et la charité du Christ. Même s'il s'agit d'un petit miracle quotidien de pouvoir trouver sur le web des sites qui nous informent comme celui qui me permet de m'exprimer.

Qui a lu le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise et qui peut en parler sérieusement en France. Je n'ai jamais rencontré d'interlocuteur sérieux à ce jour. Il suffit de consulter le net pour se rendre compte de la misère en ce domaine. La CFTC et ses luttes internes montre t'elle un bel exemple en ce domaine ?

Le catholique français est encore aujourd'hui regardé comme un citoyen douteux. C'est comme le juif. Un peu moins que le musulman. (2)

Un discours entretient la confusion d'autant plus facilement que l'acculturation religieuse soigneusement entretenue le permet.

On colporte sur le catholicisme français une image d'autant plus caricaturale que les médias choisissent les réactions les moins raisonnables et les moins raisonnées pour l'illustrer. Des propos mélangeant des considérations politiques, sociologiques, égoïstes, opportunistes. Il y a aussi le phénomène "people". L'orateur est catholique, quand ça fait bien de le dire. La théorie des apparences. Ca rime bien avec France.

Pourquoi ce mélange des genres ?

Il est historique et politique, à l'origine de la France moderne. Ce pays dépressif dont on a ôté le goût de l'espérance en y affirmant tant qu'on peut la prétention de l'homme à pouvoir vivre sans Dieu : le mythe de l'homme prométhéen. Celui qui fait du bonheur un but, un produit de consommation courante, promis à tous, sans effort. Cela explique l'insatisfaction chronique, permanente des Français qui attendent la livraison, gratuite, bien sur. Ils ne peuvent que soigner leur désespoir en attendant.

Dieu est une menace cette conception de la société, cette promesse de l'émancipation de l'homme, de la victoire de l'utile sur le juste (au bénéfice des promoteurs de cette théorie ).

C'est pour cela peut être que le Français a un problème avec la religion, et pas seulement la religion catholique. (2)

Le Français a depuis deux cents ans son pays comme religion : l'amour sacré de la patrie et son culte des morts (l'holocauste républicain de 14-18), ses mythes et ses légendes (les gaulois, les Lumières, ...) , ses avantages sociaux, l'illusion du bien être, tout mieux qu'ailleurs, qu'il faut préserver au prix qu'un "sang impur abreuve nos sillons"...

C'est le socle du paganisme politique des discours extrêmistes, un stock inépuisable de haine et de discrimination (cf les débats actuels). C'est ce qu'on a le mieux exporté dans le Monde (le nationalisme moderne et les guerres qu'il a inspiré). On comprend que l'appel du Christ ait des difficultés à être entendu en France et que son discours universaliste passe mal dans un pays qui a une si grande opinion de lui (surtout quand il gagne un match).

Le problème d'être catholique et Français vient de ce chantage à mettre une priorité. Les chrétiens ne sont pas exclusifs, le République si. Voilà la cause de la misère des Vendéens, l'expulsion des religieux au début du 20° siècle, les procès d'intention stupide d'aujourd'hui.

Le catholique prie pour la paix dans le Monde, pas seulement pour une catégorie particulière de personnes ou un territoire bien déterminé. L'amour du prochain n'est pas un avantage concurrentiel ou une obligation qui s'arrête à la frontière. Il ne se réduit pas à la satisfaction de ses propres égoïsmes. C'est bien là le drame de l'individualisme français confronté aux exigences de la foi.


(1) il m'est arrivé de voir la personne chargée de l'entretien de l'église éteindre les cierges en croyant qu'il s'agissait d'un farceur qui était venu en allumer sans payer tellement qu'elle n'avait pas l'habitude d'en voir bruler tant d'un seul coup. Il n'y avait pas de tricherie.

(2) Qu'il soit juif ou musulman aussi, le croyant est suspect. Il y a une légère différence pour les protestants, plus fréquentables par le rôle historique et politique qu'on leur prête dans le genèse de la Révolution et des Lumières.

Écrit par : Qwyzyx | 19/10/2007

Catastrophisme ?

> Il faudrait définir plus amplement ce terme : Jean-Pierre Dupuy, par exemple, professeur à Polytechnique et à Stanford, catholique par ailleurs pour autant que je sache, grand critique de la technique et disciple de René Girard, a forgé le concept de "catastrophisme éclairé" qui est tout sauf anti-humain. Qui lui sert au contraire à rappeler que nous ne voulons pas voir vers quelle catastrophe nous allons si nous ne modifions pas nos modes de vie. Alors que toutes les preuve sont là.
Ses livres sont disponibles au Seuil et témoignent d'une intelligence rare.
Je ne saurais trop en conseiller la lecture.

Écrit par : JG | 22/10/2007

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