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19/09/2007

Motu proprio : la voix raisonnable du président des évêques italiens

En plein accord avec Benoît XVI, Mgr Angelo Bagnasco situe l'apport du rite extraordinaire dans la future évolution de la liturgie catholique :


 

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17 septembre : à l’ouverture du conseil de la conférence épiscopale italienne, son président, Mgr Angelo Bagnasco (archevêque de Gênes) a souligné que le Motu proprio Summorum Pontificum  publié par Benoît XVI en juillet dernier, a pour but « d’unir la communauté chrétienne et de renforcer sa ferveur ». Le président de la CEI a réaffirmé son « soutien inconditionnel et permanent » au pape Benoît XVI («quand s’élèvent dans l’opinion publique des voix critiques et discordantes » a-t-il précisé : allusion au « gonflage » d’une décla-ration de l’archevêque de Milan par les journaux laïcistes de la péninsule).

« Il est bon pour tout le monde de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise », a insisté le président de la conférence épiscopale : « le pape incite à adopter une clef de lecture inclusive et non exclusive », car « l’histoire de la liturgie, tout comme la vie de l’Eglise, est faite de croissance et de progrès et non de ruptures » et « c’est la sollicitude pour l’unité de l’Eglise dans l’espace et dans le temps qui sert de levier à la détermination du pape, dans une démarche qui revient fondamentalement au successeur de Pierre ».

 

Le président de la CEI a ajouté que :

- « il n’y aura pas deux rites mais double application d’un seul et même rite » qui « devra constituer le cœur de la dynamique ecclésiale, au nom […] d’une bonne unité visible dans l’Eglise »,

- « Il ne s’agit donc pas de rechercher un luxe esthétique qui nous est propre, détaché de la communauté, et qui pourrait nous opposer aux autres, mais de s’inclure dans le mystère de l’Eglise qui prie et célèbre, sans exclure quiconque et sans se fermer à d’autres formes liturgiques ou au concile Vatican II ».

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Selon le président de la conférence, « cette passion pour l’unité doit encourager chaque chrétien et chaque pasteur à aller de l’avant en prenant acte des nouvelles perspectives qui s’ouvrent avec le Motu proprio ». « Raison-nablement optimiste quant à une meilleure valorisation du Motu proprio dans la vie de nos paroisses », Mgr Bagnasco estime « que certaines préoccupations pessimistes, apparues très vite, pourraient se révéler vite infondées ».  

Sa conclusion évoque  la véritable perspective (encore éloignée), qui est celle d’une refonte de la liturgie ordinaire de l’Eglise : « un nouveau bourgeonnement de cette plante vivante qu’est la liturgie de l’Eglise que l’on pourra, peut-être même, en dernière instance, relancer et renforcer dans son ensemble. » 

C’est dans cette optique que sera compris rétrospectivement le Motu proprio de 2007, loin des interprétations partielles et partiales que l'on a entendues depuis six mois.

 

 

 

 

Commentaires

"Partielles et partiales" :

> surtout mal informées et désinformantes, avec l'idée fixe de dire au public que ce pape est un rétrograde par rapport au précédent, en oubliant que le précédent aussi on l'avait traité de rétrograde, etc. Mais il y a une part de responsabilité des catholiques eux-mêmes. Se préoccupant trop des gestes extérieurs et pas assez des résonances intérieures, ils ont parfois tendance à juger de leurs célébrations à la façon des journalistes, ou en général des gens qui n'ont pas d'ouverture spirituelle. La première chose à faire est de retrouver le sens de l'intériorité. Mais cela ne se fera pas en laissant les choses suivre leur cours et en s'en remettant à la grâce de Dieu : il faut que les pasteurs aident leurs ouailles. Donc qu'ils leur parlent de cette question. Beaucoup le font, merci à eux. (Il y aussi des bavards lugubres qui harcèlent les blogs en disant à tout le monde de se taire au nom de la mystique : ce sont des inconscients).

Écrit par : Pwyll | 19/09/2007

FERVEUR

> Oui, il s'agit bien d'intériorité et de ferveur, de feu dans son sens le plus réaliste et le plus biblique. "Je suis venu apporter un feu sur la terre et comme il m'en coûte qu'il soit déja allumé"..."tous, vous serez salez par le feu"...
Il s'agit toujours des deux premiers 'commandements' et le premier doit être au coeur du second et le second doit être palpable ! Que d'assemblées "coincées", que de gestes et de paroles manquant de l'attention à ce qui se vit, que de formalisme et de froideur parfois, là où la chaleur de la charité devrait rayonner.
Viens Esprit de tendresse..., viens Esprit unique et multiforme...

Écrit par : Gérald | 19/09/2007

EXTERIORISATION

> Intériorité qui doit passer par une forme extérieur.
Cela fait 40 que l'on intériorise au point que la forme extérieure ne compte plus, ce qui a donné la fin des adorations Eucharistiques ("plus besoin d'extérioriser ce que tout le monde sait").

On voit bien comment les papes ont été obligés de rappeler, notamment en France, que l'intellect ne suffit pas et que les actes de dévotions et autres ne sont pas relégués dans des musées.

Il en va de même pour la Liturgie : par ce motu proprio, par la messe à Vienne et son commentaire qui a suivi, Benoît XVI rappelle que tous ce qui est marqué dans le Missel Romain est valide est doit être pratiqué. Cela ne se limite ni au prêtre, ni au diacre. Il est aussi question des laïcs : ils doivent s'agenouiller pendant la prière Eucharistique, c'est demandé dans le Missel et les Papes demandent depuis longtemps que le Missel soit intégralement appliqué.

Par cette extériorisation, cette prière par le corps, alors on pourra accéder à une certaine vie intérieure.

Écrit par : Boris | 19/09/2007

DEBOUT, ASSIS, A GENOUX

> La liturgie, célébration de l’alliance avec Dieu, engage tout l’être dans la supplication, l’adoration, la louange et l’action de grâce, y compris donc avec son corps, car nous sommes des êtres incarnés et nos positions, nos attitudes ou nos gestes sont porteurs d’un sens spirituel.

Je me bornerai ici, faute de place, à envisager trois attitudes fondamentales au cours de nos liturgies, mais il faudrait parler aussi des inclinations, des prosternations, de l’élévation de nos mains, des mains jointes, des signes de croix, des battements de coulpe, du geste de paix, des processions, etc.

Debout
La position debout est l’attitude liturgique la plus fondamentale et la plus usuelle dans la célébration de l’Eucharistie, elle est même la règle dans les Eglises d’Orient qui ne connaissent pas de chaises ni de prie-Dieu dans leurs églises (comme c’était aussi semble-t-il le cas dans nos églises et nos cathédrales depuis la primitive Eglise jusqu’à l’époque médiévale).
L’attitude de l’homme debout a un fondement capital fortement souligné déjà par les Pères, comme notamment Saint Irénée (IIe siècle) et Saint Basile (IVe siècle) : c’est l’attitude de l’homme ressuscité, de l’homme relevé, à l’image du Christ auquel nous sommes conformés par le baptême (par lequel, plongés dans la mort et la Résurrection du Christ, nous sommes libérés du péché et de la mort) ; c’est aussi l’attitude des élus au ciel qui “se tiennent debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main” (Apocalypse 7, 9 ; 15, 2).
C’est déjà l’attitude des Juifs célébrant la Pâque, “les reins ceints, les sandales aux pieds et le bâton à la main” (Exode 12, 11).
Le Concile de Nicée (325) l’avait prescrit, interdisant de s’agenouiller pendant la Cinquantaine pascale et le jour du Seigneur, la célébration dominicale étant la célébration pascale par excellence puisque c’est la Résurrection que nous célébrons tous les dimanches !
C’est l’attitude requise pour les louanges et les acclamations (Gloria, Alleluia, Préface, Sanctus, Anamnèse), pour la proclamation de l’Evangile, pour la profession de foi (Credo), pour les oraisons (prière d’ouverture, prière sur les offrandes, prière après la communion) et les intercessions (prière universelle), et c’est aussi l’attitude qui convient pour la prière eucharistique dominicale.

Assis
La position assise est l’attitude naturelle de celui qui écoute, de celui qui se laisse enseigner, de celui qui médite dans son cœur, comme Jésus enfant au milieu des docteurs (Luc 2, 46) ou Marie de Béthanie aux pieds du Seigneur (Luc 10, 39) ; c’est la position normale pour écouter la Parole de Dieu (les lectures et le psaume), les commentaires de la Parole de Dieu (l’homélie) ou les chants de méditation ; c’est aussi la position usuelle pendant la quête, la présentation des dons (l’offertoire), le temps de silence méditatif après la communion, ou les annonces faites à la communauté.

A genoux
L’agenouillement trouve sa justification dans la fin de l’hymne paulinienne (Philippiens 2, 10) : “afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse et toute langue proclame”, et revêt une double signification.
C’est une attitude d’humilité et de pénitence au début de la Messe lorsque l’on se reconnaît pécheur en disant le Confiteor (“Je confesse à Dieu”) ou avant la communion lorsque l’on dit la prière du centurion (“Seigneur je ne suis pas digne”), ou encore une attitude de prière et de supplication intense, comme dans la grande prière universelle du Vendredi Saint ou dans les litanies.
Et c’est aussi une attitude de respect devant l’autel et d’adoration devant le Corps du Christ, pendant la consécration, les épiclèses ou la doxologie qui conclut la prière eucharistique, ainsi qu’au moment de communier.
C’est encore l’attitude qui convient pour recevoir la bénédiction.
La génuflexion peut être remplacée par une inclination profonde, qui a un sens analogue.

Écrit par : MG | 20/09/2007

BIZARRERIE EN GIRONDE

> Sur le site de TF1, de 10:38 à 12:18. http://videos.tf1.fr/infos/media/jt/0,,3551118,00-journal-televise-septembre-2007-20h-.html
Nous pouvons y entendre le Père Hugues Walser, curé de Sainte-Foy-la-Grande en Gironde, critiquer un "modèle éloigné des valeurs de l'Eglise": "un modèle de société oppressive, bien sûr... comment voulez-vous qu'il y ait de la liberté du coeur et de la liberté de la foi puisque on nous dit ce qu'il faut croire et on ne peut pas croire autrement."
Vous citez les propos de Mgr Bagnasco au sujet du désir d'unité. Pensez-vous que les propos publics du Père Walser, qui semble ne donner que fort peu de crédits aux dogmes catholiques, soient repris par l'archevêque de Bordeaux lors des conférences programmées ?
Le poids de l'image télévisuelle me trompe peut-être, et j'interprète peut-être trop. Toutefois, autant les inexactitudes des journalistes me paraissent excusables, autant les commentaires du curé me semblent scandaleux.

Écrit par : Paulo | 23/09/2007

@ Paulo

> Ne faites pas, en vous servant des propos aberrants d'un curé à la télévision, un procès d'intention très injuste et assez malsain à l'archevêque de Bordeaux, Mgr Ricard !

Écrit par : Michel de Guibert | 24/09/2007

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