Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/09/2007

Pourquoi évangéliser aujourd’hui ? Réponse de saint Paul…

...et d'un colloque organisé à Rome par l'Emmanuel :


L’épître de ce dimanche / 1ère lettre à Timothée, 1, 12-17 :

« Mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait. Je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. »

Si Paul part en mission, c’est pour répandre la bonne nouvelle de la générosité de Dieu.

Donc :

1. évangéliser est inséparable de l’identité chrétienne (un chrétien cesse de l’être s’il refuse d’évangéliser) ;

2. évangéliser, c’est annoncer à chacun la miséricorde de Dieu. Mais le monde d’aujourd’hui attend-il une miséricorde ?

Et n’y a-t-il pas, dans des mentalités catholiques de la génération des années 1970, un blocage qui s’oppose à l’idée d’évangéliser ?

C’est le problème que résoud la nouvelle évangélisation. Il est décortiqué dans un excellent ouvrage paru cet été aux éditions de l’Emmanuel, sous le titre : Si Dieu donne son salut  à  tout  homme,  pourquoi  évangéliser  ? Ce livre contient les actes du colloque Postmodernité et nouvelle évangélisation, tenu en février 2006 à Rome, à l’initiative de l’Emmanuel et de l’Institut pontifical Redemptor Hominis. Intervenants : Mgr Rino Fisichella (recteur de l’université pontificale du Latran), Paul Clavier (ENS Paris), le P. Jean-Marie Petitclerc (salésien, éducateur de rue), le Rd Nicky Gumbel (responsable d’Alpha International), Mgr Stanislas Rylko (président du Conseil pontifical pour les laïcs), le P. Denis Biju-Duval (théologien de l’évangélisation), Sergio Bellardini (université de Bologne), Paolo Maino (fondateur de la communauté Shalom), don Pier-Giorgio Perini (curé de San Eustorgio à Milan), le P. Edouard-Marie Gallez (frère de St-Jean, islamologue), Mgr Dominique Rey (évêque de Fréjus-Toulon), Dominique Vermersch (Emmanuel). Le livre est présenté par Jean-Luc Moens.

Son extrême richesse ne permet pas de le résumer ; la lecture crayon en main est indispensable. Au sommaire : « Pourquoi évangéliser » - « Modernité, postmodernité et christianisme » - « Evangéliser la raison et la liberté » - « Evangéliser les jeunes » - « Comment devons-nous évangéliser dans  une société postmoderne (qu’avons-nous appris à travers notre expérience avec les cours Alpha) » - « Les JMJ, une singulière intuition de Jean-Paul II pour évangéliser les jeunes » - « Education, culture et évangélisation » - « Postmodernisme dans l’Eglise ? Le Renouveau charismatique » - « Cellules d’évangélisation : perspectives pour la paroisse du IIIe millénaire » - « Dialogue et témoignage autour de la question de l’homme entre des jeunes chrétiens et des non-croyants en France » - « L’islam comme post-christianisme : perspectives nouvelles en rapport avec l’évangélisation » - « Primat de la grâce et créativité des méthodes d’évangélisation »…

Lisez ce livre et parlons-en ! Dans l’immédiat, je n’en extrais que quatre points :

- « La tâche d’évangéliser constitue la mission essentielle de l’Eglise […], sa vocation propre, son identité la plus profonde » (Paul VI, Evangelii nuntiandi) ;

- Jean-Paul II en lançant l’idée de « nouvelle évangélisation » (« nouvelle ardeur, nouvelles formes, nouvelles méthodes ») a fait aux catholiques un devoir de connaître assez profondément le monde postmoderne pour discerner en quoi ce monde ouvre aussi « des portes inattendues à l’évangélisation », comme le dit Jean-Luc Moens dans son introduction.

- D’autre part, comme le souligne le P. Biju-Duval (chapitre Pourquoi évangéliser), le relativisme moderne se casse les dents sur le noyau de la foi chrétienne parce qu’elle repose, non sur des notions,  mais sur des événements qui existent en eux-mêmes. Comme l’écrit Benoît XVI : « A l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. » (Deus caritas est).

 

Revenons à la lettre de saint Paul à Timothée. Au verset 12, elle dit : « Je suis plein de reconnaissance ». Tout est là : le chrétien ne parle pas du Christ par désir d’annexer l’esprit d’autrui. Il en parle par « reconnaissance » : parce que le Christ « l’a pardonné » (v.13)*. L’information que Paul veut communiquer, c’est que chacun  peut  accueillir  le  pardon  de  Dieu. S’il sent au fond de lui le besoin d’être pardonné…  Mais en réalité, qui  ne sent pas ce besoin ?

 

 

 

___

(*)  Pardonné de quoi ? D’avoir persécuté des innocents en croyant défendre l’identité du judaïsme contre des subversifs… Paul n’hésite pas à dire qu’il « blasphémait » (v.13) en agissant ainsi. Il y a une manière de défendre Dieu qui équivaut à L’offenser.

m

m

Commentaires

ERRATUM
> Patrice, petite erreur : la citation est bien de Paul VI mais dans "Evangelii nuntiandi"" et non dans "Redemptoris missio" (qui est de JP2)
Merci pour la richesse de votre blog

bernard

(De PP à B. - Exact ! C'est la fatigue du travail nocturne !!! Je rectifie.]

Écrit par : bernard | 16/09/2007

ERRATA !
> Je me permets de vous signaler deux erreurs dans l'orthographe des noms des intervenants: Denis Biju-Duval (et non Duival) et Dominique Vermersch (et non Vermeersch).

Merci pour votre blog et vos éclairages sur l'actualité.

Cordialement,

Renaud


[De PP à R. - C'était décidément la nuit des fautes de frappe ! Je rectifie.]

Écrit par : Renaud | 16/09/2007

À POINT NOMMÉ

> C'est effectivement un livre qui tombe à point nommé. J'ai trouvé le chapitre sur l'islam particulièrement bien fait : il m'a rappelé, sous une forme différente, le point de vue de Rémy Brague sur ce thème (et aussi celui de Jacques Ellul).

Écrit par : Flore | 16/09/2007

le site des conversations est plutot www.conversationsessentielles.com

Écrit par : jedeons | 29/09/2007

Les commentaires sont fermés.