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13/09/2007

Memona Hintermann témoigne vigoureusement de sa foi chrétienne

adb8f24ed8f61c2e8554634f8b458c28.jpgUn livre de la présentatrice de Soir 3, qui était ce matin l'invitée de Louis Daufresne à Radio Notre-Dame :


Il fallait entendre Memona Hintermann, ce matin, invitée de Louis Daufresne à Radio Notre-Dame ! L’intelligente présentatrice de Soir 3 a publié chez Lattès un livre intitulé Tête haute. Ce titre la dépeint. Fille d’un musulman réunionnais d’origine indienne, Memona a choisi la religion de sa mère (catholique bretonne), tandis que ses frères sont musulmans ; le témoignage de cette journaliste de cinquante ans, issue d’une famille multiculturelle très pauvre,  est  donc  particulièrement  éloquent. Elle parle de sa foi chrétienne avec une vigueur impressionnante. Parmi ses déclarations, j’ai retenu :

- sa tranquille absence de complexe vis-à-vis des confrères journalistes, qui lui disent qu’être chrétien « n’est pas sérieux » quand ils la voient sortir d’une église (« je leur réponds : mais si, c’est très sérieux ! ») ;

- sa critique de la « lâcheté » de beaucoup de chrétiens français dans divers domaines (parce qu’ils se laissent intimider par l’époque et ses accusations envers le christianisme) ;

- l’indignation devant le fait que des Tunisiennes ne portant pas le voile à Tunis « se voilent à leur arrivée en France » ;

- l’alerte devant la menace mortelle qui pèse sur les chrétiens d’Irak,

- l’affirmation de l’existence d’un islam raisonnable (« celui de mes frères ») compatible avec la société française, à condition que celle-ci fasse respecter ses valeurs collectives.

 

Comme quoi le courage et la cohérence sont possibles, même à la télévision. Bravo à Memona Hintermann : en tant que chrétienne, elle court plus de risques dans le monde du journalisme qu’un cadre sup’ en entreprise, mais elle parle de sa foi, tandis que le même cadre sup’ vous vante les vertus du «témoignage par le silence tolérant »*.  On peut témoigner autrement qu’en se taisant – sans être intolérant pour autant. « Priez pour ceux qui vous calomnient », dit le texte évangélique d’aujourd’hui. 

m

____

(*)  entendu il y a trois semaines dans un dîner.

 

 

Cf le discours improvisé de Benoît XVI que nous communique un commentaire sous la note Cattenoz du 07.09 :

<<  13 mai 2005 : Rencontre de Benoît XVI avec le clergé romain, discours improvisé en fin de rencontre

" Il me semble que nous trouvons ici également une réponse à une difficulté que l'on entend souvent aujourd'hui à propos du caractère missionnaire de l'Eglise. De nombreuses personnes nous manifestent la tentation de penser ainsi à l'égard des autres: « Mais pourquoi ne les laissons-nous pas en paix ? Ils ont leur authenticité, leur vérité. Nous avons la nôtre. Vivons donc pacifiquement les uns avec les autres, laissant chacun comme il est, afin qu'il recherche de la meilleure façon possible son authenticité ». Mais comment la propre authenticité peut-elle être trouvée si, dans la profondeur de notre cœur, il y a l'attente de Jésus et que la véritable authenticité de chacun se trouve précisément dans la communion avec le Christ, et pas sans le Christ ? Autrement dit: si nous avons trouvé le Seigneur et si, pour nous, Il est la lumière et la joie de la vie, sommes-nous sûrs qu'à une autre personne qui n'a pas trouvé le Christ il ne manque pas une chose essentielle et que ce n’est pas notre devoir de lui offrir cette réalité essentielle ? Laissons ensuite à la direction de l'Esprit Saint et à la liberté de chacun ce qui arrivera. Mais si nous sommes convaincus et avons fait l'expérience du fait que, sans le Christ, la vie est incomplète, qu'une réalité manque, la réalité fondamentale, nous devons également être convaincus que nous ne faisons tort à personne si nous lui montrons le Christ et si nous lui offrons la possibilité de trouver ainsi sa véritable authenticité, la joie d'avoir trouvé la vie."  >>

 

Commentaires

MEMONA

> Sympa, je raffole de ce genre d'assurance tranquille... de pied de nez moral à leur toute puissance... c'est l' insolence de David contre Goliath, l'esprit de "qui s'élève sera abaissé, les premiers seront les derniers, etc..."; ça se développe si l' on y fait attention, confiance les gars, ça va devenir un sport de moins en moins minoritaire, vous allez voir!

Écrit par : Vicenzo | 13/09/2007

AU TRAVAIL

> J'avais déjà entendu parler cette journaliste au sujet de son livre ; j'ignorai qu'elle était chrétienne et la trouvais déjà d'une intelligence vive et sensible. On peut donc être chrétienne et journaliste, à la télé par dessus le marché !!! A nous chrétiens de travailler, donc !
ps : qu'avez vous dit au gars qui parlait de "témoignage silencieux ?"

Marieke


[De PP à M. - Je ne vous le raconterai pas, parce que la conversation a mal tourné. En gros : il a fini par me traiter d'anarchiste.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Marieke | 13/09/2007

GRANDE DAME

> Une grande dame tant par sa vie que par son témoignage de foi. C'est vrai que la lâcheté domine grandement les catholiques français qui se camouflent derrière des polémiques stupides ou des idéologies de bazar: libéral ou gauchiste? Ecolo ou ogm? Méthode globale ou syllabique? Tout y passe sans réflexion et sans évangile. Dernièrement, j'ai eu une discussion plus que vive avec des membres d'un établissement catholique à propos de Mgr Cattenoz. Il fut impossible de parler de la place de la foi dans cet établissement. C'est fou ce qu'ils s'énervent sur ce sujet. Je fus accusé de vouloir rallumer la guerre scolaire, traité d'intégriste intolérant (ça, ça va j'ai l'habitude), etc. Simplement poser la question de la nature de l'enseignement catholique déclenche des réactions épidermiques et agressives. Ce qui me choque et me navre, c'est d'où cela vient. Si c'était mes collègues du public, ce serait, sinon normal, du moins logique. Mais, là, je suis effaré d'une telle lâcheté, il n'y a pas d'autre mots. Mme Hinterman à bien raison.

Écrit par : vf | 13/09/2007

ROMPRE AVEC LA "PASTORALE DE L'ENFOUISSEMENT"

> Oui, la mission du chrétien dans ce monde ne peut se satisfaire du "témoignage par le silence tolérant". Il nous faut rompre avec cette "pastorale de l'enfouissement" dont nous avons vu les limites, pour ne pas dire les dégâts, et nous engager résolument dans l'annonce explicite de l'Evangile de Jésus- Chist.
St Paul le dit clairement :
"Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile !" (1 Corinthiens 9, 16)
Et plutôt que de "tolérance", c'est de "respect" qu'il conviendrait de parler, et certainement pas par le silence honteux.
St Pierre nous le dit :
"Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect." (1 Pierre 3, 15-16)

Écrit par : Michel de Guibert | 13/09/2007

C'EST FRANCAIS

> Je crois qu'il existe une tradition du "catholicisme honteux" en France.
J'en suis moi-même, quelque part, un héritier. Lorsque je vais à la messe, le dimanche, une part de moi-même ne peut s'empêcher de se sentir coupable. De quoi ? De trahir. De trahir la France, que, en bon fonctionnaire de la République Une et Indivisible, j'ai juré de servir. De, par cet acte hebdomadairement répété, faire allégeance à une puissance étrangère le Vatican. De faire honte à mes "ancêtres professionnels", les légistes de Philippe le Bel...

Quant à témoigner dans mon milieu professionnel, ouvertement, c'est un peu compliqué. D'autres courants philosophiques-pour dire les choses pudiquement- semblent occuper le terrain.

Je souhaite vraiment m'unifier. Comment faire ?

Écrit par : Feld | 14/09/2007

Comme disait la petite Bernadette Soubirous au curé à qui elle transmettait les messages de la Vierge "Je ne suis pas chargée de vous y faire croire, je suis chargée de vous le dire." C'est vrai que nous sommes nous aussi chargés de dire la Bonne Nouvelle, même si ça énerve.

Écrit par : FL | 14/09/2007

A feld:

> Je suis très étonné par votre mention d'un serment dans la République française. Si ce n'est pas indiscret, de quel serment s'agit-il? Prof du public, je me sens souvent, moi aussi désuni, déchiré, je ne sais comment dire. Je dois de plus en plus enseigner des valeurs ou des idées contraires à ma foi ou à l'enseignement de l'Eglise au nom de la République. Pour l'instant, j'essaie de suivre ma promesse scoute: je m'engage à servir Dieu, l'Eglise et ma patrie,etc... C'est déjà un début. Mais cela ne résoud pas tout.

Écrit par : VF | 14/09/2007

COURANT D'AIR

> Je viens d'entendre l'émission: ça dépote! Sa liberté de ton et à la fois sa "tolérance" (pas au sens affaibli d'aujourd'hui) sont un grand courant d'air. Moi qui suis journaliste, ça permet aussi de ne pas désespérer totalement de la profession ;-)

Écrit par : Lennob | 14/09/2007

@ feld

Il y a comme une sorte de "syndrome de Stokholm" à se sentir coupable d'aller à la Messe le dimanche...
Laissez la République, le gallicanisme et les légistes de Philippe le Bel !
Et laissez les moqueurs et autres adeptes du "penser correct" !
Quant à témoigner dans son milieu professionnel, c'est de fait souvent plus compliqué.
Mais il ne s'agit pas tant de s'agiter en criant "Jésus revient !" que de ne pas mettre son drapeau, sa foi et ses convictions dans sa poche, en un mot précisément de rompre avec le "catholicisme honteux".
... Non qu'il y ait quelque gloire à se dire chrétien, mais seulement, pour paraphraser Péguy, "un immense labeur".
Il ne s'agit pas bien sûr de se glorifier, mais juste de rendre grâce, et de ne pas garder ce qui est notre espérance pour nous seuls.
S'unifier ?
Qu'est-ce qui est premier pour le chrétien ?
Tout dans notre vie doit concourir à la gloire de Dieu ; tout le reste n'est que futilité.

Écrit par : Michel de Guibert | 15/09/2007

A VF

> Je ne parlais pas d'un serment explicite, simplement de l'obligation pour tout fonctionnaire - à partir d'un certain niveau de responsabilité- de se couler dans un moule idéologique (ou tout au moins de faire comme si). Il est vrai que dans les faits beaucoup d'options personnelles sont permises, mais être catholique pratiquant est souvent très mal vu (surtout pour un homme...hé oui).

A Michel de Guibert

"...ne pas mettre son drapeau, sa foi et ses convictions dans sa poche, en un mot précisément de rompre avec le "catholicisme honteux". Dans la fonction publique, ce n'est pas compliqué, c'est tout simplement interdit (because neutralité religieuse et philosophique)


Parfois (la comparaison est peut-être outrancière) j'ai l'impression d'être un juif dans la Wehrmacht. Et comme je me suis engagé dans la Wehrmacht avant de découvrir que j'étais juif, j'ai le sentiment d'avoir le fondement entre deux sièges. En caricaturant, j'en ai conscience : "dangereux catho" dans la fonction publique, "sale fonctionnaire" dans les milieux cathos bien-comme-il -faut...

Écrit par : Feld | 16/09/2007

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