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08/09/2007

La foi chrétienne et le monde : ce qu'écrivait Pïerre Emmanuel en 1966

...répondait d'avance à la rumeur de 2007 autour de Mère Teresa :


 

 

Sous le battage médiatique autour du « doute » de Mère Teresa, il y a eu un quiproquo. Les gens ouverts au spirituel comprenaient que Mère Teresa avait vécu pendant cinquante ans le « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » du Christ sur la croix ; ils devinaient que cette croix vécue par Teresa, tout croyant la vit (à un moment ou un autre) s’il est réellement croyant *.  Mais les présentateurs TV ne cherchaient pas à comprendre. Ils suivaient leur réflexe, celui de l’air du temps : ce qu’ils pensaient visiblement, c’est que les croyants feraient mieux d’avouer qu’ils ne « croient » pas, et de pratiquer simplement les raison-nables et moyennes « valeurs d’aujourd’hui » : tolérance, respect, empathie etc.

Mais cette pression consensuelle passait à côté du sujet. La tolérance, l’empathie et le respect, Mère Teresa les avait pratiqués (sans doute plus que les présentateurs TV dans l’exercice de leurs fonctions).

La vraie question était de savoir ce qui l’avait poussée à vouer son existence entière aux pauvres : chose que ne font pas les amis de l’air du temps.

En 1966, Pierre Emmanuel – peu suspect d’intolérance – écrivait** : « Tout, dans le christianisme et la personne même du Christ, se situe au-delà de la sphère de compréhension du monde : une ‘divinité mondaine’ ne se conçoit pas. Au niveau du monde, rien ne reste du christianisme :  et moins que  tout  la  Croix. Il faudra bien un jour se demander si ce dont les hommes ont soif aujourd’hui, c’est seulement de leur bonne moyenne raisonnable, ou au contraire d’une tout autre réalité, surnaturelle, tout agissante, vivifiante, enveloppante, avec son symbolisme né d’un Mystère rayonnant. »

 

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(*) Peut-on appeler « croyants » ceux qui utilisent les mots du christianisme, en les détournant au service d’opinions ou de tribus ?  Or ce sont eux qui rejettent l'éventualité même du doute en matière de foi chrétienne.

(**) Réforme, 16 novembre 1966.

 

 

Commentaires

"Mais les présentateurs TV ne cherchaient pas à comprendre."

> Comme Jean-Paul II, les médias peinent à faire entrer mère Thérésa dans leurs petites classifications approximatives.... JPII était un casse-tête pour eux : catho mais si humain (deux choses si opposées comme chacun sait), "rigide" sur le dogme (se laver trois fois la bouche après avoir prononcé ce mot) et pourtant défenseur acharné de la justice sociale, " progressite " et "conservateur"....

C'est pareil pour mère Thérésa : si près des pauvres mais catho et au service de la vie, y compris à son commencement (quoi de plus antagoniste pour les médias actuel qu'une personne au service des pauvres ET en même temps du respect de la vie à ses deux extrémités? Bref pour eux le service de la vie dans son intégralité -à chaque instant- est une contradiction interne).

Pourtant même si mère Thérésa a eu cette "tare" d'être opposée à l'avortement son oeuvre est phénoménale. Dès lors, c'est tellement mieux d'imaginer qu'elle n'était pas franchement catholique.....

Écrit par : Gégé | 09/09/2007

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