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07/09/2007

Mgr Cattenoz est plus "laïque" que bien d'autres !

Le très intéressant point de vue d'un lecteur de ce blog, professeur agrégé de l'enseignement public :


 

>  Il me semble que l'enseignement privé catholique prospère surtout sur les décombres de l'école publique... On pourrait même parler à cet égard de concurrence déloyale ! Fuyant l'insécurité et la violence, une certaine mixité ethnique et sociale dérangeante, des cours ralentis par une trop grande hétérogénéité des élèves, des professeurs découragés et débordés par l'ampleur des difficultés, de nombreux parents se ruent vers le privé catholique... mais pour y chercher les caractéristiques d'un établissement public tranquille, à savoir, au plan spirituel, un humanisme sympathique (tolérance, respect, partage, solidarité...) fait de valeurs évangéliques laïcisées qui ne dérangeront personne et qu'on enseigne d'ailleurs fort bien en éducation civique dans le public... L'enseignement privé catholique devrait faire preuve de plus de modestie : c'est bien sa capacité à sélectionner les élèves selon leur niveau et à les renvoyer si besoin est qui lui garantit cette réputation... Et non pas son identité catholique. Son succès aggrave la situation de l'enseignement public amputé de ses meilleurs élèves et contraint d'accueillir tous ceux qui se présentent (primo-arrivants, élèves issus de foyers, enfants de milieux défavorisés, élèves exclus d'autres établissements...). Je crois que la position de Mgr Cattenoz est intéressante car elle pose le vrai problème et pourrait réconcilier partisans d'un enseignement laïque et républicain authentique et partisans d'un enseignement catholique réellement évangélique choisissant ses élèves en fonction de l'adhésion pleine et entière à un projet d'établissement qui mettra clairement le Christ au centre (instruction religieuse obligatoire, voyages scolaires en rapport avec la foi... la liberté de conscience étant garantie pour la pratique des sacrements).

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MB, professeur agrégé dans l'enseignement public

 

 

Commentaires

LE PUBLIC ET SA COHERENCE

> Le propos de MB est intéressant. Mais avant de vouloir réconcilier des "partisans" ne faudrait-il pas rétablir la cohérence d'un enseignement public avec ses propres principes ? (1)

Mgr Cattenoz n'élève pas le débat à propos de la prospérité de l'enseignement privé (et pas seulement catholique) prospèrant sur les "décombres" de l'enseignement public (2).

Mgr Cattenoz parle du fond de l'enseignement catholique, pas de la forme ni d'une éventuelle concurrence.

Si l'enseignement public a des obligations, il possède également des moyens. Il est capable du pire comme du meilleur. Il a des ressources pléthoriques (deuxième employeur au monde après l'armée populaire de Chine).

C'est donc à lui de savoir répondre pourquoi l'Education nationale est capable d'avoir des établissements exceptionnels (tant par la qualité que par la rareté) comme Louis le Grand, Henri IV qui côtoient le pire (3).

Manquerait-il un évêque au sein de l'Education nationale pour parler du fond ?

(3) Ce serait bien s'il n'y avait que l'Education nationale de touchée par cette contradiction entre la lettre et l'esprit.

(2) C'est d'ailleurs réducteur, car comment expliquer que l'enseignement privé réussit aussi dans les zones défavorisées ?

(3) Le débat sur la carte scolaire n'existerait pas si cette disparité n'existait pas au sein même de l'Education nationale. Où est l'égalité "républicaine" ?

Écrit par : Qwyzyx | 07/09/2007

GILLES du RETAIL ?

> Lu dans le journal gratuit "Matin Plus" du 6 septembre, page 13 :
"... Des propos [ceux de Mgr Cattenoz] tempérés par le directeur de la communication du secrétariat général de l’enseignement catholique, Gilles du Retail, qui affirme : «L’Education nationale comme les
parents d’élèves savent bien que tous les évêques
ne partagent pas l’avis de Mgr Cattenoz.»"

Sous réserve de véracité de l'information, voilà qui a signé la déclaration du Secrétariat.

Écrit par : François BE | 07/09/2007

SORTIR D'UNE SITUATION MENSONGÈRE

> Je suis ancien élève de l'école catholique, ancien professeur de l'école catholique comme laïc, puis ancien aumônier à temps plein dans une école catholique, puis ancien vicaire de paroisse intervenant dans des écoles catholiques, à présent curé d'une paroisse d'une grande ville de France, sur laquelle il y a de nombreux établissements catholiques.
Je crois bien connaître la situation.
Ce qu'écrit MB est totalement exact. Je signe chacune de ses phrases.
Ou, s'il y a des exceptions, elles confirment précisément la règle.
MB pose très bien le problème.
Le manque de clarté actuel de l'épiscopat français (que je ne leur reproche pas, mais que je constate) sur le sujet de l'enseignement catholique met en porte à faux permanent les pasteurs de la base.
Je suis persuadé que l'heure n'est plus à dire : "n'éteignons pas la flamme qui brûle encore" (ce qui est parfaitement évangélique), mais bien plutôt sortons d'une situation mensongère, ne la cautionnons pas. Ceci dans un grand respect des personnes, bien sûr.

Écrit par : bernard | 07/09/2007

> C'est vrai que l'enseignement privé ressemble souvent plus à un enseignement public, tel qu'il devrait fonctionner s'il fonctionnait correctement (avec une laïcité un peu moins bornée), qu'à un enseignement confessionnel.

Écrit par : B.H. | 07/09/2007

> Des interviews d'Eric de Labarre par Gilles du Retail

http://www.scolanet.net/4dlink1/4dcgi/GetSou/000000000001/evgqp7141eui/398850395

Écrit par : Qwyzyx | 07/09/2007

NATIONALE OU PUBLIQUE

> Il faut supprimer l'Education Nationale (totalitaire et anti-famille) en revenant à l'Instruction Publique. Cela permettrait au "public" de se réorganiser rationnellement et seulement lorsque l'initiative privée fait défaut. L'enseignement des droits de l'homme tels que l'Eglise l'entend, doit faire partie de l'instruction morale et civique de l'Instruction Publique.

Quant au caractère de l'enseignement public catholique, c'est l'affaire des catholiques sous le contrôle, voire à l'initiative, et sous l'autorité des évêques.

Écrit par : Denis Merlin | 07/09/2007

INDICATEUR

> En l'état actuel le SUCCES de l'enseignement PRIVE( à coloration +ou- catholique(1) EST REFUGE d'exellence, de "pastropdeproblèmes". etc ...ET(donc?) INDICATEUR irréfutable de la fort mauvaise santé de l'Education NATIONALE(... et non plus PUBLIQUE !).

>En tant qu'indicateur : 'delenda est Carthago' pour tout un ensemble ,d'obédiences, groupes et'tralalas' divers.

A quand le tout E.N. ? Plus de thermomètre... le malade est guéri...

>En tant que refuge : 'statu quo' pour un ensemble qui est fort loin d'être sans éléments communs avec le précédent

Mêmes pourries nous voulons les meilleures choses pour nous et nos enfants....

C'est donc la guerre ouverte(mal vue !), larvée, souterraine ou avec Cheval façon TROIE( cherchez Hélène !).

L'attaque biaisée sous l'habillage du faux débat ouverture/repli catho dans l'agora médiatique actuelle visant essentiellement à isoler l'évèque d'Avignon qui a une position en totale adhérence avec la foi chrétienne catholique romaine et la saine laïcité républicaine est tout à fait tendance : Mettre le Christ au centre... MAIS pour qui se prend donc cet évêue ?

Tout simplement pour un humble hérault de vérité dans une société bloquée que ce mot irrite.

Sarko I emprunte le mot de "refondation" à Lafforgue et Le Bris mais emprunte-t-il la chose et les exigences fort dérangeantes qui vont avec pour toute "caste" intallée ?

(1) Merci Mgr Cattenoz d'être catholique !

Écrit par : Gérald | 07/09/2007

mb a raison

> MB a tout à fait raison, ne rêvons pas les 3/4 des élèves de l'enseignement catholique ne croient pas en Dieu et lers parents recherchent la sécurité et se fichent de l'aspect religieux.
Mon fils s'est inscrit à un voyage pour Lourdes comme brancardier et allait à la messe notamment le 8 décembre où il a été rejoint par 2 camarades de classe sur 30 élèves en tout. Après avoir demandé aux autres élèves pourquoi ils ne venaient pas, tous ou presque lui ont répondu ne pas croire. L'enseignement catholique est très bourgeois et pas suffisamment catholique pour dire peu dans certains cas.
Bas les masques soyons francs et bravo Mgr Cattenoz

Écrit par : thierry | 07/09/2007

4 SORTES ?

> Ce que je comprends du texte de MB, c'est qu'il y a 4 sortes d'établissements "sous contrat" :
- public "commun" : celui que tout le monde connait et critique (sauf en Bretagne *). Il est déficient et les causes sont multiples.
- public "sélectif" comme Henri IV et Louis le Grand qui pratiquent une sélection à l'entrée et ont ainsi certaines classes qui réussissent extrêmement bien.
- le privé soi-disant catho mais si catho, voir même pas catho. Grâce à sa sélection à l'entrée les niveaux de connaissances sont bons et meilleurs que le public "commun".
- le privé catholique. Extrêmement rare.


* La Bretagne ne suit plus les directives de l'E.N. depuis 1985 et a ainsi un des plus fort taux de réussite au bac, même dans le public "commun"

Écrit par : Boris | 07/09/2007

A Boris:

> pouvez-vous nous donner plus de détails sur le fait que la Bretagne ne suive plus les directives de l'E.N? Cela m'interesse grandement. Merci beaucoup.

Écrit par : VF | 09/09/2007

VOCABULAIRE

> Pour répondre à Denis Merlin, une amie qui suivait un tutorat en IUFM entendit dire la chose suivante: faites attention au vocabulaire! Si vous considérez le métier d'enseignant en "éducation", vous serez mieux notés par les inspecteurs; si vous insistez pour utiliser le terme désuet d'instruction, votre profil plaira nettement moins.
L'éducation, c'est l'ingérence de l'école dans le devoir parental. L'instruction représente donc la volonté de se cantonner à son devoir d'état.
Par ailleurs, on peut noter combien la notion d'éducation dévie dans certaines consciences parentales: certains foyers délaissent tout à fait la correction la plus élémentaire de leurs enfants... sous prétexte que c'est l'école qui devrait s'en charger.

Écrit par : Paulo | 09/09/2007

@ VF :

> J'ai dans un journal (peut-être Famille chrétienne) il y a plusieurs années que la meilleure réussite aux examens des collèges et lycées publiques de Bretagne s'expliquait par le fait que cette académie ne suivait plus tout à fait les directives de l'E.N.

Un ami prof en IdF m'a appris qu'un des soucis vient du fait que les titres des chapitres des programmes n'ont pas changé en 30 ou 40 ans mais par contre le contenu s'est vidé : ainsi il faut bien apprendre les additions ... mais sans faire d'additions (c'est une image).
Cet ami est professeur en prépa. Il me dit que ses élèves (qui sont parmi l'élite de la France) sont incapable de résoudre des problèmes de géométrie de niveau 4e ... car ils ne les ont jamais étudiés alors qu'il y a un chapitre dans le programme (mais en fait que le titre).

Écrit par : Boris | 09/09/2007

A Boris:

> merci de votre réponse. Mais ils doivent avoir en Bretagne des appuis pour pouvoir faire cela. Mais votre témoignage sur le vide des programmes est tout a fait pertinent. En ce qui me concerne, je me fais "allumer" de puis 15 ans pour, par exemple, faire l'histoire de Louis XIV et pas seulement le concept de monarchie absolue et sa remise en cause.

Écrit par : VF | 09/09/2007

CONTRAT

> MB parle d'un "enseignement catholique réellement évangélique choisissant ses élèves en fonction de l'adhésion pleine et entière à un projet d'établissement qui mettra clairement le Christ au centre", mais cela ne serait-il pas considéré comme une discrimination religieuse par la loi?
A quoi est exactement tenue une école sous contrat avec l'Etat?

Écrit par : AS | 11/09/2007

Pastorale de l'enfouissement ou annonce de l'Evangile

> 13 mai 2005 : Rencontre de Benoît XVI avec le clergé romain, discours improvisé en fin de rencontre


" Il me semble que nous trouvons ici également une réponse à une difficulté que l'on entend souvent aujourd'hui à propos du caractère missionnaire de l'Eglise. De nombreuses personnes nous manifestent la tentation de penser ainsi à l'égard des autres: « Mais pourquoi ne les laissons-nous pas en paix ? Ils ont leur authenticité, leur vérité. Nous avons la nôtre. Vivons donc pacifiquement les uns avec les autres, laissant chacun comme il est, afin qu'il recherche de la meilleure façon possible son authenticité ». Mais comment la propre authenticité peut-elle être trouvée si, dans la profondeur de notre cœur, il y a l'attente de Jésus et que la véritable authenticité de chacun se trouve précisément dans la communion avec le Christ, et pas sans le Christ ? Autrement dit: si nous avons trouvé le Seigneur et si, pour nous, Il est la lumière et la joie de la vie, sommes-nous sûrs qu'à une autre personne qui n'a pas trouvé le Christ il ne manque pas une chose essentielle et que ce n’est pas notre devoir de lui offrir cette réalité essentielle ? Laissons ensuite à la direction de l'Esprit Saint et à la liberté de chacun ce qui arrivera. Mais si nous sommes convaincus et avons fait l'expérience du fait que, sans le Christ, la vie est incomplète, qu'une réalité manque, la réalité fondamentale, nous devons également être convaincus que nous ne faisons tort à personne si nous lui montrons le Christ et si nous lui offrons la possibilité de trouver ainsi sa véritable authenticité, la joie d'avoir trouvé la vie."

http://www.icne.fr/

Écrit par : Michel de Guibert | 12/09/2007

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