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23/08/2007

Criminels pédophiles : "des pauvres de notre société" ?

Comment être "bons aussi envers les mauvais" ?


L’un de vous nous écrit que le criminel pédophile doit rendre des comptes à la justice, mais que "ce n’est pas un extraterrestre " : lui aussi et d’une certaine façon, c’est "un pauvre de notre société. " * 

L’idée peut choquer. Si on l’examine attentivement, sa vérité apparaît (mais en nuançant les angles d’application).

À l’égard du criminel pédophile, les psychiatres sont d’accord : une discrimination  thérapeu-tique est nécessaire, pour qu’il cesse de nuire et de se nuire.

Les magistrats sont d’accord aussi : il doit rendre des comptes.

Mais, tout en satisfaisant à ses obligations de condamné et de patient, il est un être humain. Les chrétiens sont spécialement tenus d’y penser, parce que leur foi leur commande une certaine forme de non-discrimination : refléter le Soleil sur les mauvais comme sur les bons.

Ne pas être bon seulement avec les bons… L’évangile en fait un devoir.  Être bons aussi envers les mauvais ? Les chrétiens n’ont jamais été à l’aise avec ce commandement. Ils ont deux  façons de tricher : a) tomber dans une complaisance inexcusable, qui oublie les victimes des pervers ; b) se réfugier derrière la "rigueur" et le "rejet du laxisme", pour oublier de refléter le Christ sur les mauvais aussi. 

D’où cette recherche permanente : la "morale chrétienne". Elle n’est pas un code mais une marche avec le Christ, d’époque en époque, parmi des problèmes inédits.

____

(*)  société dont l’un des ressorts est le marketing porno, avec des effets redoutables sur les détraqués.

 

 

 

Commentaires

LE PHARISIEN ET LE PUBLICAIN

> Dans la parabole du pharisien et du publicain (Luc 18,9-14) remplaçons par exemple "pharisien" par "délégué paroissial du Secours catholique" et "publicain" par "pédophile" et relisons-la dans la prière. Cela purifiera notre coeur et donc notre intelligence.
Reconnaissance de ma propre misère alliée au non-jugement de mon frère, là est la vérité évangélique.

Écrit par : bernard | 23/08/2007

RESPONSABLE

> D'accord avec vous sur l'amour de tous, même des mauvais (surtout des mauvais?) que le Christ nous demande (et mon Dieu que c'est difficile), mais en tant que père de famille (j'ai quatre enfants), je me dois de les protéger. Alors oui, il doit y avoir un traitement différent donc une discrimination. Cela ne veut pas dire que cela ne doit pas être humain, ni respectueux mais je pense qu'il y a une différence entre un braqueur de banque et un pédophile (qui récidive la plupart du temps) et ce dernier nécessite un traitement différent. Proteger les enfants du criminel et celui-ci de lui-même, ce n'est pas juger, c'est être responsable. Et on ne peut dire que les autorités pénitentiaires et judiciaires le soient!

Écrit par : VF | 23/08/2007

CE N'EST PAS À L'HOMME DE SE RENDRE AIMABLE

> Dieu s'est donné à nous. Il aime tous les hommes dès le départ (le criminel de la crucifixion, Saint paul le persécuteur, etc.). Ce n'est pas à l'homme de se rendre aimable. Il en est bien incapable (en tout cas en ce qui me concerne).
Juste une anecdote: l'an dernier, lors d'une course d'orientation faite par l'école primaire de mes enfants dans le parc mitoyen, on a surpris un exhibitionniste qui suivait les enfants qui s'étaient séparés du groupe. Grâce aux éducateurs sportifs, il a été rapidement coincé et expulsé (au passage, pas de policier dans le coin). Voyez-vous, ce qui est très dur, c'est d'arrive à aimer ce genre de personne. J'ai plutôt eu envie de lui régler son compte s'il touchait aux enfants que de lui parler du Christ. Que Dieu me donne la force de résister à cette tentation.
Au fait, cher Patrice, où peut-on trouver ce que dit l'Eglise sur l'usage juste ou injuste de la violence?

Écrit par : VF | 24/08/2007

VIES DETRUITES

> Bonjour
Je suis maman d'un petit garçon de 8 ans et je me permet de réagir sur le sujet de Dieu et la Pédophilie .
J'ai bien du mal a conjuguer , ces deux mots ....noms
Certes cet homme est aussi une victime , il a besoin de soins , mais cet enfant aura sa vie de détruite pour toujours si cela se trouve au pire il deviendra lui meme pédophile , ce n'est pas la psychiatrie qui va l'aider a s'en sortir , bien au contraire.....

calinedu57


[De PP à C. - Mais bien sûr, madame. C'est pourquoi je disais, dans une autre réponse, qu'aimer tout un chacun ne veut pas dire : laisser commettre des crimes ! Et je précisais : il faut appliquer aux pédophiles un traitement médical obligatoire en plus de leur peine judiciaire. Certains ajoutent : cette peine doit être incompressible et ne pas faire l'objet de libérations anticipées.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : SCHALCK | 24/08/2007

LE SALUT

> On parle beaucoup de médecins et de psy à propos des prisons, mais on parle peu des aumôniers (c'est d'ailleurs de plus en plus le cas dans l'ensemble de la société : hôpitaux, écoles, armées, prisons, etc, les psy ont remplacé les prêtres). Et pourtant quelle autre réponse pour un criminel que celle du Salut offert à l'homme pécheur ? Où, de manière plus évidente qu'en prison, peut se manifester le besoin du Salut ? Car ce n'est pas seulement l'enfermement qui pèse, mais aussi le remords, quoi qu'on puisse en penser du dehors (je suis visiteuse de prison).
Je proposerais, entre les deux écueils que vous citez avec justesse, la troisième piste qui est justement celle de l'annonce du Salut, de l'évangélisation qui vous est si chère.
Non pas fermer les yeux sur le mal mais exprimer le besoin d'être sauvé et annoncer ce qui nous fait vivre : que c'est Dieu lui-même qui est venu nous sauver là où nous étions perdus, là où sans Lui nous sommes perdus.
Non Charles, il n'y a pas besoin d'être aimable pour être aimé de Dieu. Dieu nous aime sans condition, et quand nous nous sommes tellement éloignés de Lui, quand le Pardon ne semblait plus possible, Il a envoyé son propre Fils, c'est Lui qui a accepté de porter le péché qui nous asphyxiait.
Et qui asphyxie encore ceux à qui on n'a pas annoncé le Salut.
Les hommes sont libres en effet de refuser l'Amour et le Salut. Mais connaissent-ils le Don de Dieu, tous ces malheureux enfermés dans les multiples prisons où nous vivons ?
Il est du devoir de la société d'assurer la protection de tous de la manière la plus juste possible, mais il est du devoir du chrétien d'annoncer à tous les hommes qu'ils ne se réduisent pas à leur misère.
Annoncer aux captifs la libération.

Écrit par : Christine | 24/08/2007

PAS DE VISIONS BINAIRES

> On voit ici que la fameuse "morale chrétienne" n'est pas manichéenne, comme il nous arrive de l'entendre. Dans le réel, il n'y a pas les "méchants" et les "bons". Ce n'est effectivement jamais simple et l'Evangile nous aide à ne pas tomber dans ces visions binaires .

Écrit par : Frederic | 24/08/2007

L'AMOUR ET LE PARDON

> Comment aimer une personne qui commet de tels actes ? Je pense que Jésus nous montre la manière de le faire et il passe par le pardon. Un pardon donné à celui qui a offensé mais celui ci doit reconnaître qu'il a fait le mal et est prêt à ne plus recommencer. Dieu ne nous demande pas de nous exposer au mal, ni de pactiser avec lui. La pédophilie c'est le Mal et il faut que la société continue de le dire et doit nous en préserver. Malheureusement, de nos jours, notre société relativise tout et va jusqu'à trouver des excuses à de tels actes et permet à ces délinquants de ne pas se confronter a leurs responsabilités (victimes eux même, pulsion incontrolable, etc..). Alors je dis que la société ne fait pas preuve d'amour mais de laxisme en liberant des personnes dangereuses et en ne leurs permettant pas de se réhabiliter. Monsieur de Plunkett le problème n'est pas si inédit que cela dans la bible des tas d'exemples nous montrent que pour être aimé il faut être aimable.Le seul fait inédit c'est que notre société veut nous empêcher de discerner le bien du mal!!!!!

Charles Ingorgia


[De PP à CI - "Pour être aimé il faut être aimable" ? en êtes-vous si sûr ? Les soldats qui clouent les mains et les pieds du Christ ne sont guère aimables, mais son amour envers eux n'en est pas entamé.
La question n'est pas "nous" par rapport à "eux" (ne jugez pas !), mais :
- eux par rapport à Dieu (et ça nous dépasse) ;
- eux par rapport à leurs victimes potentielles (autrui) : et là, ce qui est en jeu est notre propre responsabilité envers le prochain, surtout quand il est petit et faible.
Donc : aimer ne veut pas dire laisser faire.
Rien n'est simple.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Charles Ingorgia | 24/08/2007

@VF: le seul usage reconnu par l'Eglise Catholique en tant que violence "juste", c'est, en quelque sorte, la légitime défense.

Voir le Compendium du catéchisme de l'Eglise catholique:

467. Pourquoi la légitime défense des personnes et des sociétés n’est-elle pas contraire à cette règle absolue?

2263-2265

Par la légitime défense, on fait le choix de se défendre et de mettre en valeur le droit à la vie, la sienne propre ou celle d’autrui, et non le choix de tuer. Pour qui a la responsabilité de la vie d’autrui, la légitime défense peut être aussi un devoir grave. Toutefois, elle ne doit pas comporter un usage de la violence plus grande que ce qui est nécessaire.

Pour mettre en perspective cette question de la violence, citons cet autre article du même Compendium:

477. Quelles sont les pratiques contraires au respect de l’intégrité corporelle de la personne humaine?

2297-2298

Ce sont : les enlèvements et les prises d’otages de personnes, le terrorisme, la torture, les violences, la stérilisation directe. Les amputations et les mutilations d’une personne ne sont moralement acceptables qu’à des fins thérapeutiques pour la personne elle-même.

Écrit par : Philippe M | 24/08/2007

LA VIOLENCE

> A Philippe M: merci pour ces référence. Il faut que je me procure ce compendium en plus de celui sur la doctrine sociale de l'Eglise. Pour moi, la question est profonde. Doit-on sacrifier ce que l'on de plus cher, y compris la vie des autres au nom de la non violence (c'est la scène du Christ arrêtant Pierre et son épée)? Ou doit-on utiliser la violence pour sauver des vies qui peuvent porter ainsi leur fruit plus tard? L'eglise le permet cela selon ces textes mais le problème est celui du choix personel que cela implique. Pas facile mais je vais méditer cela. Merci encore.

Écrit par : VF | 27/08/2007

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