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19/08/2007

Le feu sur la terre

- Ratzinger, l'antidépresseur

- Le diagnostic d'un franciscain du Bronx

- Laissons le XXe siècle enterrer le XXe siècle


 

 

« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé », dit Jésus dans l’évangile de ce dimanche (Lc 12, 49-53). C’est le feu infiniment intense de la Trinité.  Autrement dit : de l’amour divin  -  autre chose que l’idée mièvre répandue à son sujet au XIXe siècle  et  encore ancrée dans les esprits du XXIe.

Ce feu oblige les hommes à choisir : l’accueillir ou non. Se « convertir » ou non. Changer de vie ou non. Beaucoup l’accueillent. Beaucoup le refusent, préférant leurs instincts et leurs réflexes. D’où la « division » entre les hommes, que constate aussi Jésus dans ce texte. Elle existe depuis deux mille ans, y compris à l’intérieur des milieux chrétiens. Parmi les baptisés, beaucoup s’évertuent à tirer le christianisme dans le sens de leurs réflexes et de leurs instincts : ces déviances peuvent se rectifier (personne n’y est enfermé à vie), mais elles existent et font des dégâts  – par  le contre-témoignage qu’elles offrent aux incroyants : autrement dit à 98 % des Euro-péens d’aujourd’hui.

Josef Ratzinger a écrit là-dessus, par exemple dans son étude sur le rôle des fins dernières dans la théologie des deux Testaments (La mort et l’au-delà, Fayard 1994) : « Ce christianisme maussade et ennuyeux que nous observons à notre époque », dit-il, a été usiné au XXe siècle par des clercs qui ont réduit le message chrétien aux « requêtes du temps présent », elles-mêmes réduites au prêt-à-penser dominant ; ces clercs ont supprimé l’eschatologie et les événements du salut au profit de pseudo-valeurs.

Même diagnostic chez un franciscain du Bronx interviewé par Famille chrétienne cette semaine (voir la note ci-dessous).

Le livre de Ratzinger, comme tous ses livres et comme les réflexions du franciscain, est un aliment d’espérance. Le positif et l’optimisme sont de ce côté, non du côté des  postchrétiens déprimés.  Laissons le XXe siècle enterrer le XXe siècle.

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(*)  Les franciscains américains du Bronx, célèbres en France depuis le livre de Luc Adrian Des fleurs en enfer (Presses de la Renaissance), étaient huit en 1987. Ils sont plus de cent en 2007 ! Une croissance exponentielle - et significative, ces franciscains rénovés étant « orthodoxes » et ratzingériens, donc solidement et concrètement « sociaux », opposés au matérialisme consumériste de la société capitaliste folle (comme dirait l’ex-patron de la Banque mondiale). Cette communauté franciscaine est totalement au service des pauvres.

Un des siens, le P. Benedict Groeschel, dit également ceci dans son interview à Famille chrétienne

« Aujourd’hui, la vie religieuse catholique est florissante en Amérique latine, en Asie, en Afrique, tandis qu’elle est presque à l’agonie en Europe du Nord et dans le monde anglo-saxon. On a vu nombre de membres de communautés religieuses en désaccord avec les enseignements de l’Eglise, et même en désaccord avec ce que nous enseignent les Ecritures. Dans nombre de communautés, l’habit religieux a disparu, et presque tous les vestiges de o’observance religieuse : la prière communautaire, la vie commune, la pauvreté personnelle, l’apostolat, et même l’observance du vœu de chasteté. A mes yeux, ce déclin est absolument incroyable…

Tout d’abord, on a vu apparaître une confusion théologique ainsi que l’acceptation d’enseignements fallacieux… Par exemple, que l’identité du Christ n’était pas certaine, ou encore qu’il n’avait pas réellement conscience de sa mission.

Deuxièmement, on a jeté par-dessus bord un bon nombre d’éléments de la tradition et de l’identité catholique, au niveau de la liturgie, de la dévotion envers Marie et les saints, de l’adoration eucharistique, etc. Il y a eu également tout un travail de sape à l’encontre de la crédibilité des Ecritures, mené la plupart du temps par des personnes zélées dont l’intention était, paradoxalement, de protéger cette crédibilité. Saint François avait déclaré que pour règle de vie, il suffirait de suivre l’Evangile. Si l’Evangile n’est plus crédible, votre vie religieuse n’a plus de boussole et vous perdez le nord…

Des thérapeutes de tout poil se sont mis en tête de se charger de la direction spirituelle et de l’accompagnement des âmes, alors même qu’ils étaient incroyants. Des théories psychologiques hasardeuses, dont certaines ouvertement antireligieuses, se sont substituées à l’accompagnement fondé sur les Ecritures, sur la tradition et sur l’enseignement des saints… »

(Famille chrétienne, 18 août 2007).

 

Commentaires

> A propos des Franciscains du Bronx : ils souhaiteraient s'implanter en France, semble-t-il.

A suivre...

Écrit par : Feld | 19/08/2007

LE P. GROESCHEL SUR EWTN

> Pour ceux qui comprennent l'anglais, le Père Groeschel donne une chronique hebdomadaire sur la chaine EWTN (intelligence, érudition et humour extraordinaires). On peut capter cette chaîne par internet à www.ewtn.com ou par satellite (Astra 2 ou Hotbird). Les programmes sont indiqués sur le site.

Écrit par : Xavier | 20/08/2007

CONVERSION

> Vous écrivez: "Ce feu oblige les hommes à choisir : l’accueillir ou non. Se « convertir » ou non. Changer de vie ou non. Beaucoup l’accueillent. Beaucoup le refusent, préférant leurs instincts et leurs réflexes."
Oui, mille fois oui! Mais qu'il est parfois difficile de se convertir (se tourner vers Jésus), je veux dire tous les jours.
En ce sens, je vous rejoins lorsque vous évoquez la responsabilité des chrétiens dans leur foi (être témoin), préalable à la responsabilité vis-à-vis des non-croyants (témoigner). Comment témoigner si l'on est pas témoin?! On n'est pas chrétien une fois pour toute, on y aspire tous les jours. C'est un objectif, non un état. Mais quand bien même la volonté est là, on a beau se fixer le cap, au quotidien le choix des chemins n'est pas toujours évident. Ne dit-on pas:
"La difficulté n'est pas de faire son devoir mais de savoir où il se trouve".
Cela vaut aussi pour le chrétien, non?

Merci de souligner la valeur du témoignage (dans ce discours mais dans leur vie aussi) des franciscains. Je leur dois ma conversion. A la différence de certains pasteurs "copains" qui craignaient, semble-t-il, d'énoncer le credo de peur d'éberluer leur interlocuteur, la radicalité de leur engagement est un magnifique témoignage. Une soirée d'adoration par eux organisée à fait le reste.

Seigneur, éclaire nos consciences, et donne-nous de t'inviter tous les matins pour ne pas vivre la journée sans Toi.

Écrit par : Giurgiu | 22/08/2007

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