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12/08/2007

Jean-Marie Lustiger et nous - Ce que dit la Lettre aux Hébreux

La promesse faite à tous les humains :


 

 

Il n’y a pas de hasard. Les lectures de la liturgie de ce dimanche nous parlent d’Aron Jean-Marie Lustiger. Spécialement la Lettre aux Hébreux, ce texte antique d’un chrétien juif écrit pour les juifs : « Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu… Il partit sans savoir où il allait… » C’est ce que Dieu lui avait dit au livre de la Genèse (12, 1-3.7) : « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, et va vers le pays que je te ferai voir. »  Dans le texte hébreu, « pars » se dit : « Va pour toi » (traduction d’André Chouraqui). Ce qui signifie : « ce sera pour ton bien, fais-moi confiance ». C’est la promesse de Dieu à tous les hommes.

 

Quelle promesse Dieu fait-il à Abraham ? De lui donner, dit la Lettre aux Hébreux,  une postérité innombrable : « aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au bord de la mer ».  Peut-on évaluer la postérité du cardinal ?  Ce qui s’est passé hier matin, devant et dans Notre-Dame, est un tournant dans les relations judéo-chrétiennes.  Ainsi  aussi dans le domaine des vocations : pensons aux séminaristes qui portaient son cercueil sur le parvis *.  (Le séminaire fondé par le cardinal est plein, alors que tant d’autres en France sont vides). Quant à sa postérité chez nous laïcs, on ne peut déjà plus la compter : la pensée de Jean-Marie Lustiger a aidé – aidera – des gens innombrables à passer de l’illusion à la foi.**

 

Ce n’est pas seulement à lui que s’adressent la Lettre aux Hébreux et le texte de la Genèse. C’est à nous tous. Nous ne sommes pas logés à une autre enseigne. Nous ne « possédons » rien. Nous aurions tort de nous prendre pour des privilégiés, dispensés de « quitter » (d’une certaine façon) pays, famille et maison de nos pères. Libérons-nous d’une attitude identi-taire*** : si Abraham l’avait eue, il serait resté dans sa plaine de Haute-Mésopotamie et ne serait allé nulle part. Nous sommes tous appelés à une dépossession pour entrer sur la terre de Dieu.

 

La devise du cardinal était : « Car rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1,37).  Genèse 18,14 dit : « Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le Seigneur ? »

 

 

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(*) Aussi nommé « place Jean-Paul II », par la volonté de Bertrand Delanoë (et à la fureur des Verts néopaïens).  

(**)  Pourquoi ne pas le dire ici ?  C’est  lui  qui  m’a  libéré, il  y a presque  vingt ans, d’une conception « culturelle » de l’identité religieuse.

(***)  L’identité socio-culturelle est un bien. Le mal est de réduire le spirituel au culturel, c’est-à-dire à l’identité. C’est l’erreur de tous les idéologues quel que soit leur bord. Lisez les articles de presse sur le cardinal : Le Monde aurait sûrement désapprouvé le départ d’Abraham.

 

Commentaires

UNE PERSONNE

> Merci, Patrice, de dire ce que vous dites. Nous ne sommes pas les disicples d'une doctrine, mais d'une Personne : le Seigneur.
Merci de votre témoignage personnel.
Bernard, prêtre

Écrit par : bernard | 11/08/2007

SAINT NE VEUT PAS DIRE SANS DEFAUTS

> La prière universelle de Mgr Vingt-Trois pour les vocations de prêtres et de diacres fut magnifique et émouvante. Le cardinal Lustiger portait en effet dans son coeur l'amour des prêtres, des séminaristes et des jeunes. Les JMJ de Paris, entre autre, l'ont bien démontré d'ailleurs. Il a su engendrer un futur pour l'Eglise en France et pour l'Eglise en Europe. Je me demande aussi si on ne pourrait pas dire un jour saint Jean-Marie Lustiger ? Malgré les grandes "louanges" et reconnaissance envers sa personnalité pleine de foi, je n'ai pas lu ou entendu cette possibilité. Certes, comme l'a souligné l'homélie de Mgr Vingt-Trois, le temps de l'historien n'est pas encore venu. Certains diront: "non, vu son caractère !". Or saint ne veut pas dire sans défauts. Curieux la vision que nous avons de la sainteté. Au moins, cela nous laisserait plein d'espérance et une chance de parvenir nous aussi à cette vocation unviverselle, clef de voûte du Concile Vatican II. Mais oui, pourquoi pas un saint "cardinal juif" ? Cela serait extraordinaire!

Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 12/08/2007

CARACTÈRES

> On peut noter aussi que la chapelle ardente en son honneur était ouverte le jour où Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) était fêtée. Le missel mensuel Magnificat donnait quelques propos de celle-ci sur l'empathie chrétienne.

J'ai aussi entendu dire que St Jérôme avait un caractère impossible et M. Ezechiel ne devait pas être un gentil membre du club Med.

Bien cordialement à tous et aussi à "nos frères ainés".

Écrit par : Gérald | 12/08/2007

COUP DE TONNERRE

> Je croyais que la sainteté était "mesurée" à l'aune de l'Amour, pas du caractère. Par exemple, saint Louis-Marie Grignon de Montfort était connu pour avoir un foutu caractère. On peut être saint et humain et je dirais même on doit être saint et humain. La sainteté c'est l'amour incarné. La sainteté, ce n'est pas les images à l'eau de rose version saint-sulpice du 19e. Mais c'est vrai qu'un juif canonisé serait magnifique. Quel coup de tonnerre!

Écrit par : VF | 12/08/2007

Dieu seul est saint

> La question de la sainteté est intéressante. De manère générale, elle soulève aussi la légitimité de réponses proportionnées à des expressions verbales excessives, ou à des étouffements silencieux en Eglise...
Dieu peut tirer du bien de toute situation, il faut alors une réponse de nombreux saints... Serions-nous disposés à la donner nous-même?

Écrit par : Cyrille d'Alexandrie | 13/08/2007

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