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18/07/2007

Réponse à un contradicteur qui n'a pas l'air de savoir qu'on est en 2007

et qui ne sait pas ce qu'est l'économie sociale :


Un message reçu par ce blog accuse (une fois de plus) l'Eglise catholique de « ne rien comprendre à l'économie », parce qu'elle voit le lien social comme un but.

Ce reproche est inepte.

Surtout venant d'un catholique...

C'est le résultat d'un formatage mental, celui des années 1990.

Or lesgrandes écoles de commerce elles-mêmes ont renoncé à ce formatage, puisqu'elles ont aujourd'hui des chaires d'économie sociale, et même d'économie solidaire !

S'il ne sait pas ce qu'est l'économie sociale, mon contradicteur ferait bien de s'informer.

Il pourrait également lire le document des évêques de France sur l'économie dans la mondialisation. Il y constaterait qu'on ne nie pas l'économique quand on lui donne des buts humains.

Mon contradicteur affirme que la préoccupation sociale est... du socialisme. C'est un amalgame dépourvu de sens. Surtout en 2007, alors que le parti socialiste implose en public, et que les idées se recomposent à vue d'oeil.
 
 

 

Commentaires

CEUX QUI RÊVENT

> Bien d'accord avec vous.
Il reste que peu de gens acceptent que la finalité d'une entreprise est la création de richesse (ou de valeur ajoutée), et cela au bénéfice de ses actionnaires. A force d'ignorer ce fait de base, j'ai l'impression que certains rêvent à une économie "gentille" qui donnerait du travail et un salaire à tous, mais pas trop de travail quand même parce que c'est fatigant... et en viennent à mépriser les entrepreneurs qui affrontent des marchés hyper-compétitifs.
Qu'en pensez-vous ?

Renaud


[De PP à R. - Bien sûr, il y a des rêveurs. Il y a aussi des théoriciens archaïsants, attachés à un âge d'or qui n'a jamais existé ("libre artisan / des métiers de jadis..."). Mais un nombre croissant d'économistes et de chefs d'entreprise comprennent que le profit pour l'actionnaire n'est pas le seul objectif à prendre en compte. L'économie sociale, l'entrepreneuriat social, ne sont pas des mythes : ils représentent aujourd'hui 12 % du PIB français, et ils fonctionnent dans une véritable logique de marché. Plus personne n'a le droit de l'ignorer: et surtout pas les chrétiens.]

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Écrit par : Renaud | 18/07/2007

COMPENDIUM

> Il peut aussi s'intéresser à la doctrine sociale de l'Eglise. le compendium récemment publié à ce sujet fait une synthèse des différents textes publiés par le Vatican.
" Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité." 1 Corinthiens 13-13

Écrit par : Qwyzyx | 18/07/2007

ECONOMIQUE ET SOCIAL

> Il n'est peut-être pas pertinent d'opposer frontalement Economique et Lien Social car cela laisse l'impression que l'efficacité économique ne serait atteinte qu'au détriment du lien social ou qu'à l'inverse le renforcement du lien social exige le renoncement à l'efficacité économique. En un sens, on tomberait dans le piège tendu par le consumérisme qui prétend ne mesurer le bon fonctionnement de l'économie qu'à l'aune de l'accumulation des biens et services de consommation. En réalité, les perspectives que l'on assigne à l'économie reposent toujours sur une conception préalable des rapports entre les hommes. Lorsque l'on emploie l'expression 'société de consommation', c'est le mot société qui est révélateur. La perspective est ici celle de l'homme-machine ou du 'sensualisme' en vogue à l'époque des Lumières. En termes de communication, ces courants individualistes ont réussi à imposer comme critère exclusif de la réussite économique des éléments qui n'ont rien d'universels. On ne voit donc plus qu'en acceptant le critère apparemment objectif du point de vue économique, on est inéluctablement conduit à adopter des soubassements philosophiques qui sont totalement masqués. La réduction du bien-être à sa seule dimension matérielle (même les 'biens culturels' actuels sont en réalité des marchandises que l'on consomme) est une pure construction qui devient chaque jour plus manifeste car le système a besoin de stimuler constamment les désirs des individus et cela génère une immense frustration source d'agressivité. Le débat sur l'ouverture des commerces le dimanche peut être replacé dans ce contexte: il est intolérable de ne pas pouvoir consommer ne serait-ce qu'un jour de la semaine. D'un point de vue sociologique, on sait que toutes les sociétes ont besoin de marquer socialement (et non seulement pour les individus) un temps de repos sous peine de sombrer dans la folie collective ; or, la société de consommation ne peut s'empêcher d'étendre son empire à tous les aspects de la vie. Pour en revenir à la question de l'efficacité économique d'une telle société, il conviendrait de prendre en compte tous les coûts sociaux et individuels qui ne sont pas intégrés dans le calcul des bénéfices des entreprises : troubles psychologiques de tous ordres, arrêts maladie, consommation de drogues légales ou illégales, coûts exponentiels liés à l'insécurité et aux dégradations. Il existe ainsi une 'gratuité' apparente qui fausse les calculs économiques réels comme ce fut lontemps le cas pour la 'gratuité' de l'environnement (c'est partiellement le cas encore en Europe mais c'est encore plus vrai dans les pays émergents comme la Chine).

Xavier


[De PP à X. - J'ai emprunté la nuance "lien social" / "primat de l'conomique" à Tristan Lecomte, fondateur d'AlterEco (commerce équitable), qui justement est le premier à jouer le jeu du marché et de l'entreprise. Bien sûr il ne faut pas opposer ce qui est complémentaire. Mais ceux qui ont fait l'opposition, ce sont les ultralibéraux, qui nous expliquaient en 1990 que le social n'avait plus lieu d'exister, et que le laisser-faire allait tout résoudre !]

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Écrit par : Xavier | 18/07/2007

L'ECONOMIE N'EST PAS UNE FIN

> C'est surtout idiot comme amalgame, car le PS est justement mort de son économisme absurde, entre autres. Un exemple : les 35 heures. Les socialistes sont incapables de comprendre pourquoi les gens en ont souffert, alors que cette mesure a "amélioré les chiffres du chômage". Ils n'ont pas vu les conséquences sociétales, humaines, de leur réforme. Ni son effet cataclysmique sur l'organisation et donc les conditions de travail subies. Ils n'ont même pas impacté que leur "annualisation du temps de travail" avaient mis certains salariés à rude épreuve...
L'Eglise catholique s'en démarque du tout au tout : pour elle, l'économie est un moyen, pas une fin en soi. La progression du pouvoir d'achat, la baisse du chômage ne sont que secondaires par rapport au bien-être, à l'épanouissement, à la dignité et au respect de la vie.

Écrit par : ThomasSXB | 19/07/2007

ECONOMIE SOCIALE

> L'entreprise est faite pour satisfaire les besoins humains raisonnables et moraux par des moyens honnêtes, soit un juste prix des prestations ou marchandise fournies au public, comprennant une rémunération équitable du travail et du capital.
L'entreprise n'est pas un moyen rapide de rémunérer le capital par n'importe quel moyen, ni d'ailleurs de payer des salariés à faire un travail inutile, ou ne rien faire.
Je ne sais pas très bien ce que recouvre le concept d'"économie sociale". Je crois l'entrevoir.
Cependant, si dans un marché une entreprise pratique des prix, distribue des salaires, voire distribue des profits sans rapport avec ce que font ses concurrents, elle ne va pas pouvoir survivre, sauf à avoir des clients militants, qui eux amputeront le budget familial. Bref, sans une concurrence loyale, l'économie sociale ne pourra survivre.
Ce qui se passe aujourd'hui avec le malheureux pays qu'est la Chine communiste est très instructif. Ses dirigeants font le malheur de leur peuple et déstabilisent les industries occidentales. Sans souci des coûts, cassant les prix, rémunérant outrancièrement le capital, leurs calculs perturbent le monde entier. Ils sont suicidaires et entraînent le monde dans le malheur économique.
Une économie sociale mondiale et d'ordre public est nécessaire.

Écrit par : Denis Merlin | 19/07/2007

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