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09/07/2007

Motu proprio : réactions des évêques allemands et autrichiens

Mais  voilà  un  autre  ton  !  Tous admettent qu'il faut améliorer les célébrations ordinaires.  Chacune  de  ces réactions allemandes et autrichiennes mérite d'être lue avec attention. Spécialement celle du cardinal Lehmann, toujours donné en exemple par les médias français comme l'incarnation du progrès et de l'ouverture :


Source : le site Pro Liturgia

 

EN ALLEMAGNE:

 

- Mgr Walter Mixa (Archevêque d'Augsbourg) voit dans la lettre du Pape aux évêques une égale mise en valeur des deux formes du rite romain. Avec le Saint-Père, l'Evêque d'Augsbourg se réjouit de ce que le trésor de la liturgie catholique sera dorénavant proposé plus largement aux fidèles du monde entier. Il partage avec Benoît XVI l'espoir que les deux formes possibles de rite romain pourront à présent se féconder l'une l'autre et favoriser ainsi une célébration digne de la liturgie.

 

- Le Cardinal Wetter (Administrateur apostolique de l'Archidiocèse de Munich-Freising) pense que l'intention réelle du Pape Benoît XVI est de produire une prise de conscience de ce que représente la tradition liturgique de l'Eglise romaine d'une part, et d'autre part du rôle du latin comme langue universelle de l'Eglise.
Il espère que les souhaits des fidèles attachés à l'ancien rite seront accueillis avec toute l'ampleur d'une cordialité qui se veut "catholique". Mgr Wetter ajoute que, bien sûr, on attend en retour que ces fidèles reconnaissent aussi la rectitude théologique, la validité et la sainteté de la liturgie rénovée à la suite du Concile Vatican II. C'est pourquoi, dit-il, il faudra avant tout trouver des prêtres capables de célébrer la liturgie avec conviction et en suivant rigoureusement les formes prescrites.

 

- Mgr Hanke (Eichstätt) déclare que "la liturgie rénovée par le Pape Paul VI doit être considérée en lien avec toute la Tradition. Par son Motu proprio, le pape Benoît XVI se propose de mettre en lumière ce lien avec la Tradition." Et Mgr Hanke de rappeler que "la liturgie ne doit pas devenir un exercice d'invention de formes, guidé par des sentiments subjectifs, mais doit se construire sur une Tradition comparable à une ligne d'écriture qui se poursuit, et être imprégnée de l'intériorité spirituelle aussi bien des fidèles que du célébrant. L'introduction d'une créativité volontairement débridée dans la liturgie, ainsi que de déformations poussées jusqu'à la limite du supportable et se libérant du caractère obligatoire des prescriptions liturgiques, tout cela blesse et divise l'Eglise. C'est à cause de ces divisions dans nos rangs, que certains fidèles ont choisi de suivre Mgr Lefebvre. En appelant à une célébration digne de la liturgie, le Saint Père avait sûrement à l'esprit ses propres expériences douloureuses."
Pour conclure, Mgr Hanke déclare: "De ces nouvelles dispositions, le Pape attend et espère un enrichissement et une plus grande intériorité de la liturgie. Et ce, en évitant de cacher ou de méconnaître le riche héritage du passé, mais au contraire, en y puisant largement, par une relation décomplexée à la Tradition, pour le bien des hommes de notre temps qui sont à la recherche des signes du Salut. Nous avons à accorder toute notre confiance à notre Pape et à reprendre à notre compte tous ses espoirs. Ce n'est pas le moment de cultiver nos craintes et nos peurs, ni d'ailleurs de tomber dans une euphorie aveugle. Tout comme hier, il s'agit aujourd'hui et encore demain de notre chemin vers Dieu, et de la persistance de ce chemin. Ce Motu proprio ne nous enlève rien: au contraire, il nous offre quelque chose. Je voudrais résumer ainsi les deux documents de notre Pape: diriger nos regards vers nos racines et apprendre à ne pas reculer, mais à grandir harmonieusement."

 

- Le Cardinal Karl Lehmann, Archevêque de Mayence et Président de la Conférence des Evêques allemands, déclare: "Je suis intimement convaincu que ce Motu proprio est un pas en avant, pour que ceux qui sont attachés à cette messe ne se sentent pas tout simplement évincés à la manière d'une secte, comme s'ils faisaient quelque chose d'anormal. On ne peut pas rejeter de façon aussi négative une messe qui appartenait à l'Eglise au cours des siècles passés. Qui a été amené à faire cela, et parle alors d'une situation de rupture, n'a au fond rien compris (...) En fait, le renouveau liturgique a toujours besoin d'un effort constant pour que la liturgie de l'Eglise - et en particulier la liturgie eucharistique - soit empreinte de dignité, de respect devant le sacré, et emplie de l'esprit ecclesial. C'est ce qu'ont répété souvent les évêques de ce pays. Ainsi, même là où il n'y aurait aucune demande pour utiliser le missel de 1962, le Motu proprio constituera une excellente occasion de favoriser la célébration digne de l'Eucharistie et des sacrements, avec une attention renouvelée."

 

- Mgr Hofmann, Evêque de Wurzbourg, met l'accent sur la volonté du Pape d'aller au-devant des fidèles attachés à l'ancien rite. Mais il prévient: "En aucun cas le souci pastoral concernant un groupe particulier de fidèles, limité en nombre, ne doit conduire à priver la communauté paroissiale de ses prérogatives légitimes, ou provoquer des dissensions. (...) Les célébrations paroissiales seront effectuées comme auparavant, principalement selon la forme ordinaire du rite romain." Plus loin Mgr Hoffmann relève le désir de Benoît XVI de réveiller la sensibilité des fidèles pour la profondeur et la densité spirituelles de la messe rénovée par le Concile: "Je voudrais m'associer à ce désir. Efforçons-nous de donner à nos célébrations une telle profondeur spirituelle, que la présence de Dieu et le don de son salut deviennent perceptibles par les croyants."

 

Pour Mgr Reinhard Marx, Evêque de Trèves, le document apostolique qui vient de paraître montre clairement qu'il ne s'agit pas d'un simple retour en arrière: "Il n'y a pas ici de retour en arrière, mais seulement un élan vers l'avenir. Et sur ce chemin d'avenir, la liturgie rénovée restera pour la grande majorité des fidèles la forme normale de célébration, telle que moi-même je la célèbre depuis mon ordination. Mais il faudra toujours et encore oeuvrer en faveur d'un approfondissement spirituel, d'une recherche de la qualité de la liturgie, et d'un grand respect dans la célébration des mystères de la mort et de la résurrection du Christ." Mgr Marx relève que Benoît XVI insiste sur le fait que la liturgie rénovée par le Concile Vatican II ne présente aucune rupture avec la Tradition de l'Eglise. Le Pape dit en effet: "Il n'y a aucune contradiction entre l'une et l'autre édition du Missale Romanum." Mgr Marx ajoute: "La liturgie n'est pas un musée, mais un événement bien vivant, une communication intense entre Dieu et son peuple; ce n'est pas un rituel coupé de l'histoire et de la vie des hommes.  C'est pourquoi , il est toujours possible de découvrir de nouveaux trésors dans la liturgie rénovée, des choses qui nous auraient échappées, ou que nous aurions oubliées. Par ailleurs, il serait aussi dommage de faire disparaître totalement de nos célébrations des éléments comme l'agenouillement ou l'adoration, ou encore les anciens chants en langue latine." Mgr Marx exhorte les fidèles et les prêtres d'user de ce document donné par Benoît XVI avec précaution et sens de la responsabilité, et de ne pas en faire un instrument de discorde.

 

- Mgr Lothar Waldmuller, Doyen émérite du Chapitre de la Cathédrale de Munich, relève entre autres choses, qu'un même rite peut à présent être célébré sous deux formes qui ne sont pas appelées à s'opposer. D'après ce prélat, la question liturgique ne doit pas être idéologisée. Ceux qui célèbrent le rite rénové n'ont pas à être indûment traités de "modernistes" cherchant à saper les fondements structurels de l'Eglise. Les textes utilisés dans la liturgie rénovée puisent eux aussi leur contenu dans l'immense trésor de la tradition du rite romain. La liturgie rénovée n'est pas en rupture avec le passé, mais elle est le fruit d'un grand mouvement liturgique dont les racines sont profondément ancrées dans l'Eglise. A l'inverse, ceux qui tiennent à l'ancienne forme de la liturgie n'ont pas à être rejetés a priori comme des "gens du passé" dont les opinions n'ont plus cours. Mgr Waldmuller s'insurge aussi contre les informations données par les médias contenant toujours et encore de faux "clichés" à propos de l'ancien rite. "On continue ainsi de dire avec mépris que dans l'ancien rite la liturgie est célébrée "dos au peuple". Par ce geste liturgique, il n'a jamais été question de se détourner des fidèles. Depuis toujours, ce faisant, les fidèles et les prêtres ont voulu exprimer leur commune orientation vers l'Orient, vers le lieu où se lève le soleil, symbole du Christ ressuscité. De même, l'usage du latin comme langue liturgique à côté de la langue maternelle, usage qui n'a d'ailleurs jamais été supprimé, pourrait apparaître, justement en ces temps de globalisation mondiale, comme un puissant lien entre toutes les églises locales à travers le monde."

 

 

EN AUTRICHE:

 

Les évêques autrichiens ont salué le Motu proprio du pape Benoît XVI autorisant la célébration de la liturgie selon la forme "extraordinaire" du rite romain. Le Cardinal Schönborn, Président de la Conférence épiscopale, ainsi que Mgr Kothgasser, Archevêque de Salzbourg, et Mgr Kapellari, Evêque de Graz, estiment que le document magistériel est "une contribution pour surmonter les clivages dans l'Eglise et puiser plus profondément dans les sources du mystère du Christ". Le Motu proprio est également une "invitation pour une utilisation plus ouverte du latin en tant que langue maternelle de la liturgie romaine", ajoutent les évêques autrichiens.
Le Cardinal Schönborn a rappelé que la messe est déjà célébrée selon la forme "extraordinaire"du rite romain tous les dimanches et les jours de fête dans l'église des Capucins de Vienne.

 

 

Commentaires

FASSE LE CIEL

>..."trouver des prêtres capables de célébrer la liturgie avec conviction et en suivant rigoureusement les formes prescrites"...
Formidable propos !
Fasse le ciel qu'il franchisse le Rhin (ou le Rubicon) et touche aussi le coeur des laïcs "en charge" de ceci ou cela...et les fidèles altérés comme le cerf après l'eau vive (psaume [42 ?] cher à Mendelssohn-Bartholdy).

Écrit par : Gérald | 09/07/2007

ON EST VASEUX

> Il faut dire que quand on compare, on a un peu honte d'être franchouillards. Pourquoi les gens de ce pays (évêques compris) sont-ils aussi vaseux dès qu'ils prennent la parole ? Comparé à la netteté de propos de nos partenaires européens, nous les Hexagons nous avons l'air de technico-commerciaux un peu haineux, mal alphabétisés, pas capables de dire que 2 et 2 font 4 et ce que nous pensons au fond. Pas brillant.

Écrit par : jOANNA | 09/07/2007

> Très juste jOANNA, il y a effectivement un mal français dont il faudra bien venir à bout. Mais j'ai confiance aux futures générations de prêtres et de laïcs.

Écrit par : escouloubre | 10/07/2007

GALLICANISME

> Le cardinal Wetter souligne le "rôle du latin comme langue universelle de l'Eglise". Elle s'émancipe ainsi encore un peu plus des nations. Fichtre, diantre, attention à l'ultramontanisme, vite rameutons l'union sacrée en réveillant le réflexe du gallicanisme !
Voilà ce qui nous fait peut être peur, à nous Français qui avons une conception universaliste de notre nation et une propension a semer des cimetières militaires au nom de grands principes.
- Psst, pst...
- Oui ?
- Hmm, hmm juste pour vous dire...
- Quoi ?!
- Catholique, cela veut dire universel. Dieu n'est pas français (Il en voit d'ailleurs si peu et de moins en moins... cf. ND de la Salette), même si les allemands prétendent "Froh wie Gott in Frankreich".

Écrit par : Pôv'Typ | 10/07/2007

"EN FRRRRANCAIS, MEUSSIEU !"

> Ce qui ferait hurler de rire Léon Bloy à titre posthume, c'est que les plus virulents attachés à la liberté gallicane (de faire des liturgies minables mais en frrrrrançais meussieu) se prennent par ailleurs pour de fiers mondialistes ennemis de toutes les frontières ! Chassez le naturel, il revient au galop.

Écrit par : Rosalie | 10/07/2007

MANIE

> Ca et la manie française d'avoir toujours raison, de ne jamais se remettre en question, de ne pas supporter les critiques. Ah, les braves gens. Tous les Français sont fonctionnaires, y compris les fonctionnaires de Dieu.

Écrit par : Felipe Segundo | 10/07/2007

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