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09/07/2007

Motu proprio : en France, deux sons de cloche différents

Le conservatisme hexagonal va-t-il fissurer la collégialité ?


 

 

Constructive mise au point de Mgr Rey, à lire sur :

http://www.diocese-frejus-toulon.com/Motu-Proprio-une-chance-pour-la.html

L’évêque de Fréjus-Toulon (et le cardinal Barbarin, et beaucoup d'autres) reçoivent le Motu proprio pour ce qu’il est. 

On ne peut en dire autant de deux textes, publiés l’un à Lille, l’autre à Angoulême, sous la signature  de  Mgr  Defois  et  de  Mgr  Dagens.  Ni  l’un  ni  l’autre  ne  prennent  en compte le passage de la lettre du pape qui souligne la mauvaise application de la réforme liturgique de Paul VI, et la nécessité de recentrer la liturgie ordinaire dans le respect de ce que Vatican II a voulu.

Faire comme si tout allait bien, comme si la « messe de Paul VI » était bien célébrée partout, est l’attitude adoptée par certains évêchés en France. Cela revient à contredire Benoît XVI (qui  sait  pourtant  de  quoi  il  parle*).

 Cela revient aussi à contredire le cardinal Ricard, qui a indiqué dans sa conférence de presse qu’il y avait un effort à faire dans la liturgie paroissiale ordinaire.  Si des évêques se mettaient en porte à faux par rapport à la conférence épiscopale et à son président, ce serait navrant pour la collégialité, fruit de Vatican II.  

Le conservatisme en tous domaines est mauvais conseiller ; il faut savoir oser le changement, prophétiquement, dans la mouvance de l’Esprit. Et ne pas s'enfermer dans l'autojustification, comme si tout ce qui a été fait dans ce pays était la perfection même !

 

 

____

(*)  quoi que Mgr Dagens ait l'air d'en penser.

 

 

 

Commentaires

EXPLIQUER

> Encore merci, cher monsieur de Plunkett, pour vos analyses rigoureuses. En la matière, il faut espérer que ce Motu Proprio soit un facteur de décrispation. Que d'attachements viscéraux absurdes, alors qu'il ne doit y avoir, comme vous le dites si bien ailleurs, qu'un attachement : l'attachement au Christ.
Je me suis personnellement converti grâce à la "Tradition", sur la route de Chartres. Depuis, par nécessité dû à l'éloignement, je dois subir les messes dominicales dont on connaît trop les dérives. Il faudrait pouvoir expliquer, avec une immense charité, à ceux qui sont crispés sur le missel de 62, qu'ils ne savent pas ce qu'ils perdent avec la richesse infinie des lectures du nouveau missel. Il faudrait pouvoir expliquer, avec une immense charité, à ceux qui ont peur d'un retour à la liturgie traditionnelle, qu'ils ne savent pas ce qu'ils perdent en refusant les formes que nous avons abandonnées, la chorégraphie du prêtre à l'autel, la beauté du grégorien, l'infinie richesse symbolique des ornements.
Malgré les crispations, faisons confiance à tous ceux, de bonne volonté, qui n'ont d'autre but que de rendre beau le service divin.

Écrit par : escouloubre | 09/07/2007

FRANCO-FRANCAIS

> Je dirais même plus : les deux textes (Mgr Dagens et Mgr Defois) sont horriblement décevants même pour la catholique absolument "conciliaire" que je suis ! Ils respirent l'hostilité, ce n'est vraiment pas digne d'évêques "pères de leur peuple". On dirait qui'ils n'ont rien compris à l'évangile. Leur réaction est celle de patrons de PME menacés par la conjoncture, qui pètent un plomb et se mettent à injurier les partenaires. Très en dessous du niveau, Pères évêques, très en dessous ! ça ne va vraiment pas ! Prenez un temps de recul, rentrez en vous-mêmes, changez d'angle de vision ! Et soyez moins franco-français, svp ! Et j'aime auitant vous dire que celle qui vous dit cela n'a rien d'une intégriste.

Écrit par : Nati | 09/07/2007

LE LIVRE DE G. ESQUIER

> Deux remarques :
- Ne pas oublier que l'on vient adorer Dieu dans la Liturgie, et non pas s'adorer devant Dieu ;
- Le livre de Geneviève ESQUIER, aux Editions FX de Guibert "La Liturgie selon Vatican II" (ISBN 2-86836-809-X prouve une fois de plus sa pertinence et son actualité.

Écrit par : Xavier de GASSART | 09/07/2007

TRADITIONALISTES "AGRESSIFS"

> J'admets que les communiqués Defois-Dagens sont hargneux, et que c'est déconcertant de la part d'évêques unis au pape. Mais il faut connaître la situation locale. Certains "traditionalistes" ont une façon agressive et obtuse de revendiquer, comme s'ils avaient des droits spéciaux sur l'Eglise. N'importe quel évêque agressé sur ce ton ne peut répondre qu'en haussant les épaules.

Écrit par : mauritius | 09/07/2007

PAS D'ETONNEMENT

> Etant un jeune du diocèse de Lille, les propos de Mgr Defois ne m'étonnent guére....
Je pense, qu'il y a un besoin urgent (et pas seulement dans notre diocèse) d'un renouveau du corps professoral qui forme les séminaristes et toutes les personnes ayant des responsabilités pastorales, pour avoir un vrai renouveau liturgique (comme le voulait Vatican II), mais aussi un renouveau dans la préparation des sacrements, la catéchèse....pour avoir un souffle nouveau vital pour notre Eglise.

Écrit par : David | 09/07/2007

UN AUTRE TON

> Vous trouverez sur le site de l'Association PRO LITURGIA, les commentaires du Motu proprio faits par des évêques allemands et autrichiens. Quelle différence de ton et quelle hauteur de vue si l'on compare avec ce qui se dit dans les évéchés français! A quand, chez nous - pays où sévit encore le "complexe anti-romain" - des évêques qui aient enfin, en liturgie et en théologie, cette hauteur de vue et cette dignité que l'on trouve chez tant d'évêques étrangers?

Écrit par : Denis Crouan | 09/07/2007

AGRESSES

> Mauritius parle d' "évêques qui ont été agressés". Pas autant, pourtant, que les fidèles qui, sans être des "traditionalistes", ont simplement souhaité au lendemain de Vatican II, que la messe fut célébrée comme le voulait l'Eglise. A ces fidèles-là, qui ne demandaient pas autre chose que la messe célébrée sans fantaisies et dans la dignité, nos évêques répondaient: "Pour ça, vous n'avez qu'à aller chez les traditionalistes". Il y a, là-dessus, des témoignages à la pelle... dont beaucoup sont allés sur le bureau du cardinal Ratzinger.

Écrit par : Denis CROUAN | 09/07/2007

NOMBREUSES DEMEURES

> Après avoir lu des réactions de ci, de là, sur le mode "défensif", j'en arrive à la conclusion que les durs des camps opposés (tradi et progressistes) aiment à se caricatuer. L'exemple le plus flagrant est celui du tradi toujours dépeint comme un gars psycho rigide attaché à des formes et sans coeur par ailleurs.
Ces caricatures sont autant de manières de faire perdurer (voir d'accroitre) les tensions. La charité pourtant : "croit tout, espère tout, pardonne tout, supporte tout".
Pour moi, je salue l'initiative du saint père et j'applaudis tout ceux qui sortiront de leurs petits préjugés confortables pour s'ouvrir à d'autres tendances et découvrir leurs richesses. Nous sommes censés être un même Corps unis au Christ.
Après tout, il y a de nombreuses demeures dans la maison du Père.

Écrit par : Gégé | 09/07/2007

"CLERICAL" AU MAUVAIS SENS DU TERME

> Les fidèles laïcs ne peuvent bien sûr pas célébrer la messe puisque seul des prêtres peuvent la célébrer. Le fidèle non ordonné co-offre ou co-célèbre le sacrifice de la messe. Le prêtre n'est un serviteur, qu'un instrument. Par les sacrements, il nourrit tous le Peuple de Dieu. Je trouve très clérical, mais dans le mauvais sens du terme, de réagir contre ce Motu Proprio, comme si le sacerdoce permettait de suivre uniquement ses propres idées ou ses propres sensibilités. Le prêtre ne doit pas regarder le gens de haut, mais se doit de servir l'Eglise comme elle veut être servi. Le prêtre doit écouter les personnes vers qui il est envoyé. Chaque âme est unique! Les fidèles ont le droit de recevoir les sacrements comme l'Eglise le demande.

Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 09/07/2007

UN MAL FRANCAIS

> Voilà 20 ans que l'église de France, fille aînée de l'église souffre de cette déchirure.
On est bien là dans un mal français et le saint Père par ce motu proprio a mis un coup de pied fort opportun dans la fourmilière. Certains membres du clergé de part et d'autre sont depuis 20 ans confortablement installé dans des positions figées, tenant des masses de fidèles dans des situations souvent cruelles, parfois divisés au sein de leurs propres familles.
Si on préfère la langue de Bloy à la langue de bois, on devra bien ouvrir les yeux et faire l'inventaire des vices et des vertus dans chacun des camps.
Pourquoi ne pas se pencher honnêtement mais sans se voiler la face, sur cet inventaire ?
Et quand bien même nous aurons inventorié tout ce qui peut nous rassembler, ne faut-il pas se poser, toujours honnêtement la question de ce que nous, catholiques voulons pour nos enfants : une église polymorphe aux rites multiples, où chacun choisit sa forme, qui serait une solution de facilité,chacun se retranchant dans son camp, ou une église universelle, tendant vers une unification des rites, solution plus difficile où toutes les tendances, toutes les sensibilités seraient obligées de se pencher sérieusement sur la Sainte Liturgie, respectant, comme l'a écrit Jean Paul II quelque part, la part de Dieu et la part des hommes ? Peut-être qu'alors nous assisterions à un nouvel aggiornamento de l'Eglise.

Écrit par : escouloubre | 10/07/2007

et j'ajoute : merci Gégé, la seule attitude valable dans ce contexte. Stop aux querelles d'arrière garde. Laissons les morts enterrer leurs morts.

Écrit par : escouloubre | 10/07/2007

LE NATIONALISME CONTRE LE MOTU PROPRIO

> Le refus du motu proprio me semble dicté par un réflexe nationaliste.
Qu'importe la forme ?
Quand je me déplace dans le monde, mon intérêt est de retrouver le Christ, ressentir sa présence et aller à sa rencontre au sein de l'Eglise (le célébrant, l'assemblée, l'eucharistie). Peu importe la langue qu'utilise le prêtre. Il n'y a qu'un seul Dieu. Aimer n'appartient pas à une culture, une nation particulière.
L'évêque de Mayence a rappelé en 1931 "la contradiction qui existe entre la politique culturelle du nationalisme et le christianisme catholique";
Le latin est un vecteur unificateur. Il sublime les frontières, les différences. Il est un vecteur de paix. Il ne favorise pas une nation, un groupe.
L'essentiel de la foi est d'aimer Dieu et d'aimer son prochain, et de se sentir aimé de Lui en retour.
La religion se distingue du monde matérialiste par le fait qu'elle construit et nourrit l'homme dans sa conscience et non par les apparences. Ce débat formaliste sur la liturgie et la passion qu'il génère m'inquiètent par ce que cela témoigne qu'on a peut être oublié l'essentiel, ce qui fonde la foi. Je pense que Benoît XVI a voulu surtout rassembler les croyants dans l'adoration du Christ, ce qui est l'essentiel, et clore un débat qui nous fait oublier que nous sommes le peuple de Dieu et non un village de Gaulois, aussi sympathique soit-il.

Écrit par : Qwyzyx | 10/07/2007

M'ESTOUFFI

> @ Qwyzyx - Village gaulois ? On ne peut pas dire que les aigreurs crispées et les paroles d'exclusion de Lille ou d'Angoulême soient des gauloiseries sympa. Je dirais plutôt : très antipathiques, comme réflexes. On n'a pas envie de rencontrer leurs auteurs. "M'estouffi", comme dirait Dom Balaguère.

Écrit par : Guilhem | 10/07/2007

> Pourquoi s'arcbouter sur quelques maux au risque d'oublier la Parole ? Que sont ces chamailleries au regard du sacrement de la réconciliation ? Du pardon ? De la charité ? C'est bien une histoire de village gaulois, une bagarre générale à cause d'une remarque sur le poisson :-)

Écrit par : Qwyzyx | 10/07/2007

BIEN FRANCHOUILLARDS

> Effectivement, cela me semble être un problème bien franchouillard. A ma connaissance (bien limitée c'est vrai), il n'y a pas de tels affrontements fratricides en Allemagne, en Italie, etc. On passe notre temps à se déchirer alors que dehors c'est le désastre spirituel, moral et social. Il faudra quoi pour que cela cesse, que Notre-Dame devienne une mosquée et Lourdes un supermarché? Une dernière remarque: les partisans de l'oecuménisme et de l'ouverture à tous crins, avec tout le monde et n'importe qui, sont absolument intransigeants dans le refus d'accueillir et de discuter avec les traditionalistes. Belle hypocrisie quand même.

Écrit par : VF | 10/07/2007

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