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27/06/2007

U.E. - Turquie : Ankara négocie par la menace

...et veut dresser la Commission contre le projet Sarkozy (donner à la Turquie un statut de partenaire privilégié) :


 

Une fois de plus, la diplomatie turque use envers l'Europe d’un langage étrange : si arrogant qu'il mènerait dans le fossé n'importe quelle autre négociation.  Mais celle-là n'est pas n'importe laquelle : les Etats-Unis sont derrière, et le font lourdement savoir.

Après l'ouverture (mardi) de deux nouveaux chapitres thématiques "seulement",   le négociateur turc à Bruxelles, Ali Babacan, menace donc  les Européens d’une situation "dommageable". Il rejette l’avis de Nicolas Sarkozy sur la candidature turque, et affirme que la Turquie est un "modèle" pour le monde musulman. C'est l’argumentaire  habituel d'Ankara. Il repose sur trois présupposés :

- l’Europe  est censée  obtempérer aux injonctions de Washington  (alors que la construction européenne n’a de sens que dans l’indépendance) ;

- l’Europe est censée devoir intégrer des Etats qui lui sont étrangers culturellement et géographiquement   (ce n’est pas ce que voulaient ses pères fondateurs) ;

- le monde musulman est censé voir un modèle dans la Turquie.  (En réalité, ce pays est très mal vu dans l’Islam).

 

Ainsi les arguments de M. Babacan sont faibles, en théorie. Mais il a une carte forte : la Commission. Pour des raisons plus "atlantiques" qu’européennes, Bruxelles est acquise à la Turquie. Malgré l’évolution de ce pays (poids de  l’armée  dans la politique, opérations militaires contre le Kurdistan irakien,  nationalisme fanatique,  montée de l’islamisme, etc),   le commissaire  à l'Elargissement  - M. Olli Rehn -  répète :  "J'encourage la Turquie à continuer son chemin vers l'UE" Pourtant, depuis décembre, l'ouverture de huit chapitres de cette négociation est bloquée par la faute des Turcs : ils refusent leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs (Chypre sud). Rappelons que le nord de Chypre a été envahi par l’armée turque en 1974, au mépris du droit international ; et que, pour désigner la ligne de démarcation coupant l’île en deux depuis lors, la Turquie a trouvé ce nom : « ligne Attila ».  Ce n’est pas une plaisanterie. Les généraux turcs ne rient pas. 

 

 

Commentaires

KOUCHNER ET LES FONDAMENTAUX

> J'ai des élèves kurdes et ce qu'ils me racontent ne me fait pas rire non plus. A propos de cette affaire chypriote, je trouve extraordinaire l'hypocrisie de certains milieux politico-médiatiques. Quand il s'agit des territoires occupés en Palestine, tous crient au scandale et vouent aux gémonies l'état hébreu. Pour la Turquie et son occupation miltaire toute aussi scandaleuse et destructrice à Chypre: rien. Pas un mot ou presque. Et les droits de l'homme? Et le droit d'ingérence? Il faut rappeler à Mr Kouchner qu'il oublie déjà ses "fondamentaux"!

Écrit par : vf | 27/06/2007

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