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08/06/2007

Opus Dei, polar (suite) et fantasmes d'une époque inquiète

Pourquoi cette époque a le délire du complot :


 

 

 

La petite affaire Camino 999  (le polar anti-Opus Dei : cf. ce blog, 06.06) – tente de se transformer en grosse affaire. Sur tous les sites libéraux-libertaires de l’Hexagone, l’auteur(e) dit que son polar repose sur une enquête. Mais on apprend qu’elle a surtout discuté avec une journaliste, elle-même co-auteur(e) d'un livre très partial contre l’Opus... Son « enquête » se serait-elle résumée à ça ? 

 

Cette fabricante de polars travaille dans une perspective très simple, celle d’innombrables séries télé américaines  (et BD françaises) : dénoncer « les  puissances », les institutions, les organisations, quelles qu’elles soient, toutes forcément maléfiques et nuisibles à l’individu.  Dans le cas de l’auteur(e) en question, ses petits polars s’en prennent successivement :  à l’Etat français, « coupable d’avoir aidé militairement au génocide rwandais »* ; à l’Opus Dei, « qui manipule le monde » ; à Monsanto et ses OGM…   Les deux premiers sujets sont des moulins à vent, seul le troisième tient la route. Deux fariboles sur trois : la proportion est symptomatique.

 

Etat = Opus Dei = multinationales  ?  L’amalgame ne correspond à rien, mais c’est ainsi que fonctionne la mentalité actuelle. Les foules se laissent persuader que toutes les institutions se valent (en mal), que toutes ont le même poids, la même nature, des objectifs comparables.  C’est ainsi que l’on donne raison au bidonnage médiatique de Cameron sur le « tombeau de Jésus » ; mais que l’on donne tort, sur le même sujet,  aux  mises  au  point  de  Mgr di Falco et des archéologues (« propagande du Vatican »)…

 

Cette hostilité-réflexe envers les institutions est le symptôme d’une peur diffuse : un instinct de dérobade en solo, par crainte de l’avenir, parce que l’on croit se protéger en tranchant les liens sociaux et en se repliant sur l’individuel.  Faute d’avoir prise sur les véritables forces économiques qui pèsent sur cet avenir, on s’en prend à des fantasmes, comme on piquerait des épingles sur une statuette magique.

 

On s’en prend donc à l’Eglise comme si c’était une multinationale, au dogme théologique comme si c’était un OGM, etc.

 

Et l’on appelle ça « attitude rebelle ». Sans se demander pourquoi cette « rébellion » est encouragée par le bizness médiatico-publicitaire et son marketing de masse !  Marketing dont l’auteur(e)  de Camino 999 aimerait sans doute capter des miettes…

 

 

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(*) faribole diffusée par Washington, et reprise par les médias parisiens. Ce bobard fait partie de la manœuvre visant à achever d’expulser les Français d’Afrique.

 

Commentaires

CONVERSION

> M de Plunkett, en me baladant sur le web, j'ai appris par hasard que vous aviez fait partie d'un groupe d'intellectuels généralement assez hostiles au christianisme. Aussi, je serais intéressé de savoir ce qui vous a poussé à vous convertir. Avez-vous écrit un livre ou des articles sur le sujet? Auquel je serais intéressé d'en connaître les références.
Cordialement à vous

Fred


[De PP à F. - Non, je n'ai pas écrit de livre à ce sujet ! Mais je réponds volontiers, dans les rencontres-débats, quand on m'interroge sur ces épisodes de jeunesse (années 1970). Il faut replacer tout ça dans le contexte très particulier de la décennie qui suivit mai 68, et du formidable impact anti-spirituel que 68 avait eu sur ma génération d'étudiants. Ensuite l'existence fait mûrir, dissipe les mirages subjectifs, révèle des dimensions de l'humain dont un jeune homme n'a pas l'intuition. C'est ainsi que j'ai eu la grâce de la conversion, au tournant des années 80. Je vous raconterai ça si nous nous voyons un jour. Etes-vous près d'Angers ? Venez au débat du 20...]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Fred | 08/06/2007

DE Mgr LEONARD

> Cessons de "jouer au ping pong" avec les gens de mauvaise foi :
* Être catholique, quel bonheur !
« Catholiques du monde entier, unissez-vous ! » Je ne sais plus si c'est Lénine ou un autre qui a inventé la formule, mais, à défaut d'être historiquement fondée, elle est en tout cas bien trouvée. À condition de la compléter : « Unissez-vous dans la joie et le bonheur d'être qui vous êtes ! »
Pendant ces dernières décennies, vous vous êtes défendus, vous avez répondu aux attaques, vous vous êtes justifiés. Le plus souvent avec de solides arguments. Mais inutilement, car vos contradicteurs se moquaient éperdument de vos raisons, même les meilleures. La seule chose qui les intéressait était de vous pourfendre et de voir comment vous alliez gigoter sous leurs traits. Un peu comme certains journalistes (pas tous, heureusement !) qui vous posent mille questions, mais attendent tout sauf une réponse. La preuve : quand vous commencez à traiter point par point le sujet évoqué par eux, c'est tout juste s'ils ne bâillent pas d'ennui. Avec un léger sourire, comme pour dire : « T'as pas encore compris ? Nous, le débat, on s'en fout ; c'est le ping-pong qui nous intéresse. »
Au fond, nos contradicteurs connaissent à l'avance nos réponses et je leur fais la charité de penser qu'au fond d'eux-mêmes ils savent et reconnaissent qu'elles sont vraies. Ils savent pertinemment que Pie XII, l'ennemi juré de Hitler, n'a jamais été un complice de l'holocauste et qu'il faut interpréter autrement certaines prudences à certains moments.
Ils savent qu'aucun ministère de la santé ne recommande le fameux préservatif comme moyen de contraception (ce qui en dit long sur sa fiabilité limitée) et que sa promotion systématique contribue davantage à multiplier les comportements risqués qu'à freiner la contamination.
Ils savent que les croisades, avec leurs grandeurs et leurs horreurs, sont à resituer dans leur contexte historique.
Ils savent que le procès de Galilée était un fourre-tout d'astronomie moderne naissante, de physique aristotélicienne dominante, de métaphysique grecque et médiévale, de théologie scolastique, de psychologie complexe (des deux côtés !), mais dont l'enjeu fut finalement plus une certaine idée de la place de l'homme dans l'univers (débat toujours en cours aujourd'hui) qu'une thèse de mécanique céleste. Thèse que Rome eut tort de ne pas accueillir comme telle, certes, mais dont la portée a perdu beaucoup de poids depuis la théorie de la relativité restreinte, puis généralisée.
Ils savent que le bouddhisme n'est sympathique et attirant qu'à la condition de ne pas trop gratter son fondement métaphysique, à savoir l'inconsistance des êtres concrets, y compris de l'individu humain, réduits à n'être qu'un agglomérat éphémère de phénomènes évanescents.
Ils savent que la pédophilie est une perversion liée au développement psychologique de l'individu et que cette tendance monstrueuse se déploie surtout dans le milieu familial et est majoritairement le fait d'hommes mariés.
Oui, ils savent tout cela (ne leur faisons pas l'injure de penser le contraire !), mais ils continueront à vous servir sur un plat les silences coupables de Pie XII (que tant de Juifs ont remercié pour son action), les condamnations mortifères du préservatif par Jean-Paul II (qui n'en a jamais parlé !), l'obscurantisme scientifique de l'Église catholique (qui a pourtant produit tant de savoir), le dogmatisme de l'Église en contraste avec la tolérance tout-sourire du Dalaï-Lama et les quelques cas, rares heureusement, de prêtres pédophiles, en soulignant la nécessité urgente de supprimer le célibat des prêtres (alors que, selon ce raisonnement idiot, ils devraient plutôt proposer la suppression du mariage et de la famille !). Et beaucoup d'autres choses du même genre !
Eh bien, cessons les batailles inutiles ! Mais continuons à penser, et avec rigueur. Car, à la différence de beaucoup de contestataires, qui ratifient sans esprit critique les poncifs de la remise en question, l'authentique pensée catholique est allergique au dogmatisme et, pire encore, au fondamentalisme. Il faut toujours savoir pourquoi nous croyons et être prêts à présenter nos raisons de croire et à justifier rationnellement nos positions devant ceux qui nous interrogent, pourvu, bien sûr, qu'ils attendent vraiment une réponse. Sinon, le ping-pong peut suffire, qui est un divertissement comme un autre.
Mais surtout, soyons heureux, avec intelligence, d'être qui nous sommes. Catholiques, et tellement heureux de l'être !

Mgr A.-M. LEONARD, Evêque de Namur

Écrit par : hildebrand | 08/06/2007

LE SACRE CONTRE L'ARTIFICE

> La définition stalinienne de la vérité nous gouverne : "la vérité est un mensonge qu'on n'a pas encore découvert."
La propagande prospère grâce à l'ignorance. On hait bien mieux quand on ne connait pas. Les certitudes sont plus facile à forger quand les esprits sont vides.
Ragot, rumeur, calomnie, mensonge, les frontières sont devenues bien minces et diffuses. C'est un monde moderne où on communique sans entendre, on répète sans comprendre, on se crée une réputation par procuration, en s'approchant de ce qui brille, le mythe d'Icare.
L'intellectuel qui réfléchit devient suspect, celui qui résonne - comme un tambour (ou une trompette) - la référence.
Plus le discours est clinquant et prétentieux, vide de sens et infatué, plus il provoque l'admiration des faibles et l'adhésion des obséquieux. Un sot trouvera toujours un plus sot que lui pour l'admirer.
BHL est un prophète, Onfray son héritier.
Alors, Dieu, dans tout ça, forcément qu'Il gène. Une société convaincue de la beauté du mensonge ne peut que Le rejeter pour subsister.
PP, ne peut-on pas poser cette problématique en opposant le caractère sacré de l'homme au caractère artificiel de la société ? Notre époque se caractérise par la prédominance de la seconde sur le premier.
La perte de référence au sacré et la disparition de Dieu de la réflexion publique peut expliquer la superficialité du comportement. L'illusion d'une société providence nous détourne de l'évidence que le salut est intiment lié au caractère sacré de l'homme, de sa capacité à s'extraire des apparences et de la facilité, à se prendre en main, ce qui est à l'opposé de nos habitudes intellectuelles prédominantes et contemporaines.

Écrit par : Qwyzyx | 08/06/2007

---> Mgr Leonard

Bravo et merci.
Il est en effet étonnant de constater que ceux qui prônent la disparition du mariage et l'amour libre revendique le mariage des prêtres. Cette contradiction est symptomatique du discours critique tenu à l'égard de l'Eglise. On lui reproche tout et son contraire.
Après tout, nos adversaires ne font que mettre à l'épreuve en permanence l'humilité chrétienne, l'immolation de l'ego. Comment pourrions nous le supporter si nous n'avions pas la foi ?
On ira peut être pas jusqu'à leur dire merci, mais quand même, notre foi nous permet de persévérer dans l'espérance en voyant le bon côté des choses et savoir déceler le positif dans l'épreuve.
Revenez vite.

Écrit par : Kraptschouck | 08/06/2007

BÊTES

> Je n'ai pas lu votre livre sur les animaux, mais j'ai l'impression que les hommes deviennent des bêtes.
L'école ne fait pas réfléchir l'enfant; les familles non plus lorsque c'est la télévision qui inonde de son flot d'images les têtes de tous. Si une personne s'est blessée au bras et que le médecin lui demande de changer son pansement demain, elle demandera: avant ou après la douche? Or l'eau mouille, si elle le change avant, elle en changera de nouveau après... Cela peut sembler idiot, mais les gens ne pensent pas suffisamment; et cela profite aux annonceurs, aux commerciaux, car jouer sur le désir c'est s'assurer de bons débouchés financiers.
Est-ce que l'auteur cherche effectivement à lutter contre l'Opus Dei? Peut-être n'est-ce que pour vendre? Seul le livre sur Monsanto est selon vous appréciable, peut-être est-ce le seul combat personnel que soutient l'auteur?
Il est plus facile de vendre en faisant fantasmer sur des complots, quand les gens n'écoutent plus leur coeur et leur tête pour penser normalement.

Écrit par : Paulo | 09/06/2007

DESESPEREMENT

> Ces fantasmes ne sont-ils pas le produit d'hommes destructurés qui cherchent désespérément la liberté ? Or on leur a inculqué qu'on n'est libre que lorsqu'on fait ce que l'on veut quand on veut avec qui on veut. Cette vision des choses ne peut que remettre en question le rôle des institutions politiques, religieuses et sociales.
Ces écrivains sont eux-même engoncés dans ce type de certitudes. Et lorsqu'ils ne le sont pas, ils persévèrent plutôt que de reconnaître leurs erreurs, d'autant plus qu'elles leur profitent matériellement et médiatiquement.
Enfin, je rejoins Paulo lorsqu'il critique l'éducation : il n'y est plus question d'effort et de découverte intellectuelle mais de jeux. La vie n'est plus que jeu. Et vous voulez des hommes épanouis et heureux ? Des hommes capables de prendre du recul sur le monde dans lequel ils vivent ?

Écrit par : Quodabsconditus | 11/06/2007

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