Brésil : un catholicisme tout neuf, exemple pour les "catho-dépressifs" d'Europe occidentale

C'est ce qu'expliquait hier soir Mgr Rey :

 

 

Seul le public de KTO, hier, aura eu droit à un long et authentique reportage sur la situation du catholicisme au Brésil. Tout a été montré : le dynamisme étourdissant des mouvements d’apostolat qui regroupent des sessions de cinq cent mille jeunes, l’épopée de la communauté Cançao Nova avec ses millions de téléspectateurs et d’auditeurs*, la véritable nature (politique US) des sectes néo-protestantes… Tout ce que les médias occidentaux taisent ou ignorent.

 

Le « grand témoin » de cette émission était Mgr Dominique Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, excellent connaisseur du Brésil avec lequel son diocèse travaille en permanence. Mgr Rey a tiré la leçon : « Les catholiques d’Europe occidentale doivent s’ouvrir d’urgence à la dimension universelle de l’Eglise, aux communautés nouvelles, comme celles du Brésil, et à leurs manières neuves de vivre et de témoigner de l’évangile… Des manières qui remettent en question certaines formes de pastorale, chez nous, qui sont devenues obsolètes... La France a besoin d’un nouvel élan missionnaire. En accueillant ces communautés nouvelles, les nôtres seront revivifiées… »

 

« On ne peut être chrétien qu’en étant missionnaire », a conclu Mgr Rey à l’intention des téléspectateurs. Toute la question est là. Derrière les discours d’une certaine arrière-garde catholique, (hélas) relayée par les grands médias, on constate un refus pur et simple d’être missionnaires. Pourquoi ce refus ?  Parce que la foi n’est plus là.  La mèche ne fume même plus. Elle est éteinte.  Mais ces cas sont de moins en moins nombreux, de moins en moins représentatifs, même si les médias leur accordent une importance artificielle. L’avenir est à la réinvention de l’élan missionnaire, sur des bases sociologiques et avec des méthodes inédites.

 

Et en effet (mutatis mutandis), il y a beaucoup à apprendre des Brésiliens, pour évangéliser les nouveaux Européens des années 2010 !

 

P.P.

 

 

PS/  Plusieurs lecteurs demandent des précisions sur le problème des sectes protestantes au Brésil. Bernard Guetta (qui connaît mieux la politique étrangère que les questions catholiques) ne l’a pas caché avant-hier à France Inter : ces mouvements religieux pseudo-chrétiens, financés par Washington, ont pour objectif de placer les foules latino-américaines sous l’influence des Etats-Unis. L’opération a d’autant plus d’importance – pour la Maison Blanche – que les vieilles dictatures oligarchiques pro-US ont disparu en Amérique latine, cédant souvent la place à un nouveau nationalisme « anti-impérialiste »... soutenu, au Nicaragua par exemple, par des évêques catholiques.

 

Quant à l’idéologie de ces sectes, elle n’échappe à personne – ni à Henri Tincq, qui la définissait ainsi dans Le Monde du 11 mai : « Dieu est celui qui […] développe une idéologie du succès social appelée '‘théologie de la prospérité'’ . » Pour Jean-Pierre Bastian (Institut des hautes études de l’Amérique latine), « la prospérité tant attendue par les secteurs sociaux précarisés est construite comme un miracle à accomplir qui doit assurer éventuellement l’accès aux biens de consommation dont les exclus sont privés et frustrés ». (Inutile de dire que ce sont plutôt les masses frustrées qui assurent la prospérité des gourous de ces sectes).  

 

C’est là que les « théologiens de la libération » christo-marxistes des années 1980 se sont totalement plantés : « Il nous faut reconnaître que le rêve caressé par les communautés de base et notre théologie, selon lequel la masse des chrétiens en Amérique latine adopterait le christianisme de libération, a été mis en déroute », avoue l’un de ces théoriciens…  Or ce « christianisme de libération » n’était plus un christianisme ; refusant le spirituel aux pauvres, ils ont poussé les pauvres à se tourner vers les sectes. Bravo.

 

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[*]  voir : http://www.anuncioblog.com/index.php?2007/05/07/135-canca...