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25/04/2007

Présidentielle : un appel de catholiques aux évêques de France

Lancé par le site Hermas :


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<<  Pères, nous avons besoin de vous !

 


Individuellement et/ou collectivement (cf., en particulier, Qu'as-tu fait de ton frère) vous avez relayé dans le débat public les valeurs de l'Evangile et les paroles du Saint-Père invitant les catholiques, notamment, à s'opposer à la culture de mort, à défendre la vie de son commencement à sa fin naturelle, et à défendre la famille.

 


Le Saint-Père a, en effet, défini trois principes "non-négociables" pour les catholiques :

 

1°- La protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu'à sa mort naturelle ;

 

2°- La reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille - comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage - et sa défense contre des tentatives de la  rendre juridiquement équivalente à des formes d'union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable ;

3°- La protection du droit des parents d'éduquer leurs enfants.

 


Ces principes sont fondés sur la nature humaine elle-même. Ils sont donc communs à toute l'humanité. L’Eglise, en assurant leur défense et leur promotion, loin de se borner à mener une action à caractère purement confessionnel, ou de s’immiscer dans un ordre qui ne serait pas le sien, remplit sa mission « d’experte en humanité » et de « gardienne de l’ordre naturel ».

 


Or, il apparaît que dans le débat public et en particulier aujourd'hui, pour le second tour des élections présidentielles, les deux candidats en lice proposent des programmes qui heurtent, à des degrés différents mais qui heurtent tout de même frontalement, l’un et l’autre, ces principes fondamentaux.

 


Apparaissent alors, pour les catholiques laïcs soucieux de concourir à l'action de l'Eglise dans le monde, deux difficultés majeures qu'ils vous demandent de les aider à surmonter.

 


LA PREMIERE DIFFICULTE est de savoir, compte tenu des circonstances présentes, singulières et nouvelles, s'ils peuvent moralement donner leur suffrage à l’un des candidats et selon quelles modalités ils devront se déterminer en conscience.

 


Peut-on, appliquant la distinction faite par le cardinal J. Ratzinger en juillet 2004 dans son Memorandum aux évêques américains de juillet 2004, considérer que seul un vote comportant une adhésion formelle à l’un des programmes constituerait un acte immoral et que le vote pour un candidat, à seul effet d’exclure l’autre, dont le programme est réputé plus mauvais encore, pourrait être analysé comme une simple coopération matérielle éloignée, justifiée par une raison proportionnée et moralement acceptable ?

 


Doit-on, au contraire, considérer qu’au regard de deux programmes, destinés en principe à être appliqués, qui ne différent sur la violation des exigences éthiques non négociables, que dans leur degré d’engagement dans le mal, le catholique doit refuser tout « compromis sur ces valeurs humaines essentielles », fût-il présenté comme « l’inévitable acceptation d’un prétendu moindre mal » (Benoît XVI, Discours pour les 50 ans de  l’Union européenne), dès lors que « la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne de favoriser par son vote la mise en acte d’une loi ou d’un programme politique, dans lequel les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits par la présence de propositions qui leur sont alternatives ou opposées » (Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique, 24 nov. 2002, n. 4) ?

 


LA SECONDE DIFFICULTE est le corollaire de la première. Elle consiste à donner un sens politiquement significatif au vote réservé ou à l'abstention éventuelle des chrétiens.

 


A supposer que vous jugiez que le vote est possible, il ne paraît pas possible de laisser ignorer aux candidats qui en seraient bénéficiaires que le vote des chrétiens n’a pu se porter sur eux que sous la réserve explicite du respect des valeurs non-négociables, sans adhésion aux projets qui les violent. Sinon, ce vote viendra se diluer dans l’ensemble des votes apportant leur adhésion à ces projets et donnera au candidat finalement élu l’illusion que son électorat lui a donné tout entier mission de les appliquer.

 


A supposer, au contraire, que vous jugiez légitime l’objection de conscience chrétienne, les fidèles ont besoin de connaître cette légitimité, soit qu’elle doive s’exprimer par une abstention pure et simple, soit qu’elle doive s’exprimer par un vote blanc, sans pour autant renoncer à l’engagement politique par d’autres voies. Là encore, il est important, au regard des enjeux éthiques considérables qui sont en cause, que les candidats connaissent la possibilité et le sens de cette objection de conscience, afin qu’ils en prennent la mesure, avant le vote final, et qu’elle ne soit pas diluée, après ce vote, dans la comptabilisation des désabusés de la politique.

 


Dans un cas comme dans l’autre, vous êtes véritablement LES SEULS qui soyez en mesure, par votre autorité et votre position, de donner publiquement, entre ces deux tours, une lisibilité politique à ces choix nécessaires.

 


Il ne s'agit pas d'appeler à voter pour Untel plutôt que pour Untel, ni de suggérer que l’Eglise serait du côté de celui-ci contre celui-là, mais de donner des orientations claires aux fidèles. Même si ces derniers sont appelés à agir dans leur sphère propre, par l’exercice de leur prudence personnelle, le vote ne laisse pas d’être un acte moral réclamant une conscience éclairée. Par qui pourra-t-elle l’être en l’occurrence, sinon par vous, Pasteurs du troupeau ? Depuis des années, l’Eglise ne cesse, à temps et à contre temps, et avec succès, de plaider partout dans le monde la cause de l’homme, sans se laisser arrêter par les intérêts propres des groupes ou des nations, parce que la vérité du message évangélique les transcende tous et ne peut être réduite à aucun d’eux. Faites-nous la miséricorde de cette même charité en ces circonstances délicates où la conscience de beaucoup est troublée.

 


Même pour des incroyants, cette parole serait un signe éclairant, parce que chaque homme de bonne volonté est aujourd’hui en quête de repères éthiques. Pour les fidèles des autres religions, avec lesquels des déclarations communes ont été précédemment faites, cette parole manifesterait aussi un engagement courageux auquel ils sont tous intéressés. 

 


Vos fils respectueux dans le Christ ressuscité. >>

 

 

 

 

Commentaires

> Un grand merci !

Écrit par : P. Gabarra | 25/04/2007

TANT MIEUX

> Je vois que l'idée émise sur ce blog, sous la note "premier tour pas de surprise" a fait des émules ! tant mieux. N'y êtes vous pas pour quelque chose ?

Écrit par : François TEUTSCH | 25/04/2007

IL FAUT UNE PAROLE FORTE DES EVÊQUES

> Bien des gens, autour de nous, disent qu'il n'est pas possible de voter blanc, parce que c'est faire gagner la gauche qui serait pire. C'est un point de vue qui se défend.
Que les choses soient claires : il ne s'agit évidemment pas de faire gagner la gauche ! C'est un cas de conscience quotidien depuis dimanche soir ! Je sais parfaitement que Royal serait pire que Sarko. Même si nous ne sommes plus en 1981 et que le monde a changé... Mais soyons réalistes : si le site de GayLib publie de telles propositions relatives au Contrat d'union civique (c'est hallucinant !), aux côtés d'une interview de Nicolas Sarkozy à l'inter LGBT et sous une vidéo du même NS très explicite, c'est avec l'accord de l'UMP !
Alors bagarrons nous ! Faisons le tout de suite, en rassemblant toutes les bonnes volontés, au dela des appartenances partisanes, qui de l'UDF au FN, en passant par le FRS, l'UMP et le MPF, veulent promouvoir une authentique vision de l'homme ! C'est pour cela que je suis favorable à une parole forte des évêques. Il faut (mais comment, à notre niveau de base) qu'il soit dit très clairement, publiquement, fortement, sans crainte du scandale, à Monsieur Sarkozy qu'un éventuel vote pour lui n'est pas une approbation de son programme en matière familiale, scolaire (je pense à l'amendement qui interdit la scolarisation de plus de 2 enfants à domicile, pour quoi se sont battus nos parents en 1984 ?) et éthique. Et comme nous savons que cela ne suffira pas, il faut dès maintenant que ces mêmes bonnes volontés préparent le mouvement de promotion de la vie, de la famille, de la liberté d'éducation, par une forte mobilisation qui, nous le savons, se terminera dans la rue à l'automne prochain,pour dire non à ces dérives. Puisque le système majoritaire nous empêche de faire élire des gens qui défendent nos idées sur ces points, puisque la discipline de parti les oblige à voter en bloc, c'est bien dans la rue qu'il faudra que nous nous fassions entendre. Que font les espagnols, dans un pays où l'anticléricalisme de M. Zapatero fait des ravages ? Rien d'autre que cela ! Le président d'AFC que je suis, celui qui a donné sa voix à Christine Boutin en 2002 n'attend que cela. Mais pas tout seul dans son coin. Derrière nos évêques (qu'ils se mouillent enfin ! Certains le font déjà), derrière Madame Boutin, Monsieur de Villiers, et, je ne vais pas tous les citer, tous les parlementaires et figures politiques capables de mobiliser, de donner une impulsion médiatique à cela.
Voter Sarko, la rage au cœur, pour faire barrage à Royal, je veux bien si toutefois le magistère nous clarifie certains points moraux. Mais à une condition, c'est que dès maintenant soit annoncé, par les précédents, une forte mobilisation pour faire enterrer les projets mortifères qui figurent dans le programme de l'UMP, et qui semblent beaucoup gêner les catholiques de l'UMP si j'en crois leur blog. Notamment le CUC. Sinon je ne peux pas, en conscience, donner ma voix.
Je suis heureux en tout cas de constater que nous sommes capables de débattre, vivement et fermement, mais loyalement sur un sujet aussi important.

Écrit par : Edouard | 26/04/2007

CEUYX QUI BOUGENT

> Certains évêques bougent, la preuve:http://catholique-lepuy.cef.fr/evek/2007Messagepourleselections.htm. Bien sur, il en faudrait plus. Se pose aussi la question du relais de ces positions auprès du plus grand nombre.

Écrit par : VF | 27/04/2007

SITES

> Sans attendre une hypothétique prise de position des évêques, n'est-il pas possible d'utiliser des sites comme celui de Nicolas Sarkozy pour indiquer que l'on se refusera à voter pour lui en raison de ses prises de position sur les trois points non négociables ?

Écrit par : Xavier | 27/04/2007

RISQUE

> Ne serait ce pas prendre le risque d'ajouter une division non seulement entre les fidèles mais aussi entre les évêques puisqu'ils ne seront sans doute pas d'accord entre eux ?
Je ne crois pas que les évêques puissent parler entre les deux tours car ce serait réellement prendre parti politiquement pour l'un ou l'autre candidat et tout l'establishment, pour le coup leur tomberait sur le dos : je crois qu'il vaut mieux que nos évêques gardent leur influence, déjà très faible pour des occasions plus importantes, après tout, soyons réalistes : nous ne représentons qu'un infime pourcentage de l'électorat et je doute que nous empêchions NS d'être élu !

Écrit par : carmel | 28/04/2007

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