22/04/2007
Les trois « points non négociables » de Benoît XVI ne sont pas le monopole des croyants : ils s’adressent à tous, pour le bien de tous
...et sont tout à fait "séculiers" :
…Car la sécularité et la « laïcité » sont les fruits du christianisme, contrairement à ce que l’on imagine. Cf. l’explication donnée par l’universitaire suisse Martin Rhonheimer, professeur d’éthique et de philosophie politique à Rome, au sujet de son dernier livre* :
« Dans le troisième chapitre, je me demande quelles conséquences pratiques peut avoir l'affirmation suivante : "Les chrétiens doivent agir en toute responsabilité en politique et dans la société, ils doivent respecter l'autonomie légitime de l'ordre temporel tout en vivant avec fidélité et obéissance ce que l'Eglise propose comme étant obligatoire pour une conscience chrétienne." À mon sens, "fondamentaliste" ou "intégriste" est le chrétien qui prétend que l'État se doit d'implanter par la force de la loi toute la doctrine morale et religieuse. Sont fondamentalistes les attitudes qui ne distinguent pas entre le niveau du politique et celui de la vérité religieuse, celles qui n'admettent pas l'idée d'un État séculier, c'est-à-dire laïc dans le sens de confessionnellement neutre, et non pas laïciste. On pourrait dire que celui qui n'admet pas ces distinctions, ne comprend pas l'Église elle-même, puisque, de nos jours, elle défend le caractère séculier et laïc du pouvoir politique.
Ceci est d'un intérêt tout particulier pour l'actualité, car nous nous trouvons confrontés au défi de l'Islam et de sa culture. Dans ce contexte, nous devons défendre les racines chrétiennes de la sécularité moderne, racines qui durant longtemps sont restées ignorées des chrétiens eux-mêmes. Arriver à la pleine reconnaissance de telles racines a été un processus lent et difficile. »
11:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : présidentielle, Benoît XVI, laïcité, religion, catholicisme, christianisme
Commentaires
UN DEBAT
> Le catholique doit aller au delà de la simple fidélité et de l'obéissance à l'Eglise. Il doit s'approprier et vivre en conscience le message de l'Evangile, tous les jours, en tous lieux...
Le thème de la confrontation avec l'islam mériterait un débat. Je ne suis pas d'accord avec cette vision que je trouve simpliste, même si on trouve facilement des arguments pour la justifier. C'est justement cette facilité qui nous induit en erreur.
Qwyzyx
[De PP à Q. - Certes. Mais ne prêtons pas à cet universitaire helvéto-romain des idées de "choc des civilisations" qui ne sont pas les siennes. Il se place dans la perspective du discours de Ratisbonne. La pointe de son argument est de montrer que la distinction entre Dieu et César fait partie du bien commun de la société, et que l'Eglise est de plain-pied avec la laïcité bien comprise.]
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Écrit par : Qwyzyx | 22/04/2007
LE LIVRE DE RHONHEIMER
> Ce livre a l'air passionnant : pourriez-vous en donnner les références exactes, que vous avez dû oublier de faire apparaître ?
JG
[De PP à JG - Les voici, mais il faut être germaniste : Martin Rhonheimer: Verwandlung der Welt. Zur Aktualität des Opus Dei. Adamas Verlag, Cologne 2006, 174 pages. ISBN 3 937626 04 2.]
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Écrit par : JG | 23/04/2007
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