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15/03/2007

Le libéralisme classique n’existe plus

Un lecteur du Midi nous envoie cet  éditorial  de Jean-Claude Guillebaud*, paru dans Sud-Ouest le 25 février :


<<   ...Ce n’est plus le même libéralisme. Celui d’aujourd’hui s’est trouvé distordu par la financiarisation et la mondialisation. Il est porteur de dominations ou spoliations totalement nouvelles. Il dispose de réserves de puissance dévastatrices face auxquelles les Etats-nations sont presque désarmés. Avec lui, les enjeux sont même devenus si énormes qu’il a fallu  inventer  une  nouvelle  unité de mesure : le teradollar (mille milliards de dollars). Pour dire les choses autrement, les théoriciens (ou les praticiens expérimentés) de cette nouvelle ‘‘donne’’ libérale et mondiale nous décrivent des réalités planétaires glaçantes, des évolutions périlleuses qui renvoient à leur presque néant les aimables débats électoraux sur le libéralisme à la papa et les méchants altermondialistes. Ces ratiocinations appartiennent à un vieux monde déjà englouti. Elles font songer à ces étoiles disparues depuis longtemps, mais dont la lumière vient encore trompeusement jusqu’à nous. En tout cas, le contraste entre les injonctions un peu condescendantes adressées aux Français jugés trop peu ‘‘libéraux’’, et la réalité de ce nouveau capitalisme tel que nous le décrivent ceux qui le connaissent vraiment, donne froid dans le dos. Il y a dans tout cela comme une imposture. Pendant qu’on disserte sur le fantôme d’un libéralisme qui n’existe plus, on se dispense de décrire aux citoyens  les réalités financières nouvelles, bien réelles celles-là, et qui, à terme, mettent en danger la démocratie elle-même. >>

 

 

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(*)  Jean-Claude Guillebaud est notoirement un humaniste chrétien. Sa foi entre pour beaucoup dans le jugement de valeur qu'il porte ici. Mais d'innombrables non-chrétiens  partagent son avis. C'est une porte ouverte sur l'avenir.

 

 

Commentaires

LA REALITE

> Guillebaud décrit la réalité. Il écrit dans "La Vie". Pourquoi les journaux catho plus "traditionnels" ont-ils du mal à admettre que le monde ressemble à ce que voit Guillebaud, et non à ce que racontent les chantres du libéralisme d'autrefois genre Garello ?

Écrit par : Sigimer | 15/03/2007

CE QU'ON DENONCE

> Je suis d'accord lorsque P. De Plunkett dénonce le matérialisme mercantile. J'apprécie beaucoup J.C. Guillebaud, même si je ne suis pas toujours d'accord avec sa vision de l'Eglise.
En revanche je trouve ce texte trop flou. Que dénonce-t-on ? Quelles pratiques ? Le libéralisme recouvre nombre de réalités, certaines conforme à la DSE, d'autres non, c'est cela qu'il s'agit d'étudier.
Sinon, on ne pourra résoudre les vrais problèmes.

L.

[De PP à L. - Ce qu'on appelle aujourd'hui "libéralisme" (la dérégulation mondiale au service exclusif des flux financiers), n'a rien à voir avec ce qu'on appelait autrefois "libéralisme" (et qui, en effet, concordait en certains domaines avec la doctrine sociale de l'Eglise). Arrêtons de faire comme si le néolibéralisme d'aujourd'hui était le libéralisme d'hier ! Quant à savoir en quoi le néolibéralisme financier est ravageur (envers l'économie réelle, donc envers le social): ouvrons simplement les journaux...]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : ludovic | 16/03/2007

CONFISCATION

> Hélène Carrère d'Encausse, lors d'une conférence donnée en 1981, résumait le système communiste à un capitalisme centralisé. Les capitaux sont confisqués par le régime politique, pas par la finance.
La forme est différente, le résultat identique.
Les pauvres sont seuls responsables de leur misère dans un régime "libéral". C'est une consolation bien mince pour ceux qui en souffrent ou en meurent.

Écrit par : Qwyzyx | 16/03/2007

Merci à PP pour sa réponse.

> Effectivement, si le libéralisme est la puissance absolue des flux financiers, il faut le combattre. L'économie est au service de l'homme, et non l'inverse.
Mais je souhaite qu'on précise cela lorsque l'on parle de libéralisme, car c'est aujourd'hui, en particulier en France, beaucoup utilisé comme épouvantail pour justifier d'autres solutions économiques qui ne sont pas meilleures (étatisme).
D'autre part, derrière ce choix de faire primer l'économie sur l'homme il y a des hommes, même si la liberté de ceux-ci est je vous l'accorde de plus en plus contrainte (c'est un cas clair de structure de péché en fait, la somme des égoistes des différents intervenants économiques contraignant les autres).

Écrit par : Ludovic | 18/03/2007

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