Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/03/2007

Avec les Arméniens : deux expositions et un livre à ne pas manquer

medium_khatchkar1_1_.jpgL'Année de l'Arménie en France, et un livre terrible sur le génocide :


 

La France célèbre en 2007 une « année de l’Arménie », dont les quatre cents manifestations sont présentées sur le site www.armenie-mon-amie.com/.

Deux expositions parisienne, notamment,  à ne pas manquer :

- au Louvre, la foi : Armenia sacra (l’art religieux arménien, jusqu’au 21 mai)* ;

- à  la Conciergerie, l’histoire :  Les douze capitales d’Arménie (Caucase et Turquie, jusqu’au 22 avril).

La France est devenue « une pépinière d’experts et de savants  dédiée  à  l’étude  de la culture arménienne », constate Le Monde.  Notre pays avait commencé par être « une terre d’accueil pour les rescapés du génocide de 1915 ».

Qui fut l’auteur de ce génocide ? L’article ne le précise pas. La plupart des médias parisiens préfèrent dire que des Arméniens vivent encore en Turquie « et se sentent citoyens turcs » ; quand des extrémistes turcs assassinent un Arménien de nos jours, les journaux parisiens ont une minute d’embarras (qui ne dure pas).

 

Pour savoir ce que fut en réalité le génocide, il faut lire Pages de sang – Un prêtre français témoigne du massacre des Arméniens**.

Dans ce livre paru  en février 2007, le journaliste Raphaël Stainville restitue ce qui fut le premier génocide du XXe siècle. Il le fait à partir du journal – inédit – du missionnaire français Rigal. Ce prêtre fut témoin des premiers massacres de 1915 en Cilicie, dans le vilayet d’Adana. Il a tout noté, depuis le premier cri de carnage au loin dans la ville, du côté du marché : Askna giaour, askna ! (« Coupez les infidèles, coupez ! »)… « Au premier bruit de la fusillade, on afflua chez nous par toutes les portes, les églises aussi étaient pleines. Les malheureux cherchaient à échapper à la mort. Ce matin, monsieur Ourfalian, un riche Arménien, n’eut pas le temps de se mettre à l’abri. Un homme l’abattit en criant : ‘‘Au nom d’Allah très grand, c’est par toi que nous commençons !’’ »

Et aujourd’hui ? Le livre donne des informations sur l’état réel des mentalités turques. Conclusion de Stainville : « La Turquie est malade. La Turquie est schizophrène. Je ne suis pas le premier à m’être laissé prendre, envoûté par ses sourires […] Mais ses mensonges ont eu raison de mes premiers emportements, de ma fascination naïve et sincère. La Turquie peut se travestir, s’habiller d’une Constitution civile garantissant à tous les mêmes droits, se vêtir à l’occidentale, construire des tours comme à Manhattan, la liberté et la laïcité ne sont en Turquie que des prête-noms qui masquent les violences les plus ordinaires, les plus anodines. La Turquie est devenue une prison grandiose pour les chrétiens d’Orient, les Arméniens et les juifs. Le masque est tombé. J’ai vu son visage. Pour que les choses changent et que puisse s’établir un vrai dialogue, il faut pouvoir tout se dire. Pointer du doigt ce qui fait mal… La Turquie ne peut échapper plus longtemps à la douloureuse introspection de son histoire… »

 

_____

(*)   Admirer entre autres les khatchkars (« pierres-croix »), stèles sculptées, exposées dans les douves de Charles V.

(**) Presses de la Renaissance.

 

 

 

 

Commentaires

LES MASSACRES DE 1909

> Il s'agit en réalité des massacres de 1909, prélude au génocide 1915. Mais comme l'écrit Raphaël Stainville, dans ce livre glacant, ces massacres sont à la Turquie ce que la révolution bolchevique de 1905 est à celle de 1917 : une gigantesque et macabre répétition.

Écrit par : Pascal | 08/03/2007

Les commentaires sont fermés.