23/02/2007
Le "conservatisme religieux" devient le moteur de l'oecuménisme
Après la déclaration de Lyon, voici la Déclaration de Dar-es-Salam :
Après la déclaration inter-religieuse de Lyon pour la défense du mariage (ma note du 6.02, catégorie Société), voici un nouveau signe de résistance spirituelle au « politiquement correct » : le communiqué des 38 primats et modérateurs de la Communion anglicane, réunis du 15 au 19 février à Dar-es-Salam (Tanzanie).
Ce long document pastoral exprime, avec netteté, un refus de suivre les anglicans américains et canadiens dans leur dérive sexuelle. Les 38 primats réaffirment « l’enseignement traditionnel de l’Eglise chrétienne » : le mariage, c’est « un homme et une femme unis pour la vie ». Modifier cette foi signifierait une rupture avec la Communion anglicane, déclarent fermement les primats. Pour que les choses soient encore plus claires, ils condamnent l’attitude de l’Eglise épiscopalienne (anglicans américains) : celle-ci, disent-ils, « s’est séparée de l’enseignement chrétien sur la sexualité humaine, en admettant à l’épiscopat un candidat qui vivait avec un homme, et en permettant des rites de bénédiction d’unions homosexuelles ». Cela, en violation des normes communes adoptées par la déclaration de Lambeth (1998)… Si les épiscopaliens ne reviennent pas à la foi commune, l’anglicanisme prononcera leur expulsion !
En faisant ainsi bloc face à la dérive américaine, la Communion anglicane montre qu’elle reste « a credible expression of Catholic Christianity », comme le dit – en termes typiquement anglicans – le théologien Philip Turner.
Quelque chose se passe dans le monde des Eglises et communautés chrétiennes. On est en train de comprendre que la résistance au matérialisme mercantile – et à ses « nouvelles mœurs ») – est la pierre de touche de la fidélité à l’Evangile. Cette prise de conscience est œcuménique.
Ceux qui la refusent, rompent avec l’œcuménisme !
A partir de maintenant, aucun chroniqueur ne pourra, sans mauvaise foi, écrire que le « conservatisme religieux » (comprendre : la fidélité à la foi) est un frein à l’œcuménisme. C’est l’inverse qui se manifeste, et se manifestera sans doute de plus en plus.
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PS/ J’emploie ici (exceptionnellement) le mot « conservatisme », parce qu’il est employé médiatiquement (et à tort) pour qualifier l’attitude de foi. En langage journalistique, un chrétien « conservateur » est un chrétien croyant. Un chrétien non croyant sera appelé « chrétien critique ».
Bien entendu, il faut faire une distinction radicale entre cette acception du mot et son autre acception, politique et américaine. Un « conservateur » au sens bushien est un partisan de la déstabilisation de toute la planète dans l’intérêt de Texaco ; là, nous sommes loin du spirituel.
10:15 Publié dans Oecuménisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : oecuménisme, religion, christianisme, anglicanisme, moeurs, mariage, Etats-Unis
Commentaires
L'ESPRIT SOUFFLE OÙ IL VEUT
> L'Eglise catholique a reçu du protestantisme le scoutisme et le renouveau charismatique (qui ont donné et donnent encore beaucoup de vocations sacerdotales et religieuses). Le protestantisme a redécouvert avec Taizé le monachisme qu'il avait détruit. Il y a eu aussi la traduction oecuménique de la Bible (TOB). Les catholiques, les protestants et les orthodoxes (dans une moindre mesure) se sont lancés dans un mouvement d'ouverture sur le judaïsme, car tous ont péché en ce domaine à un moment ou à un autre de l'histoire. Il est intéressant de découvrir qu'un nouveau sillon est en train de s'ouvrir avec les questions éthiques. L'Esprit souffle où il veut !
Écrit par : BH | 23/02/2007
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