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30/01/2007

L'islam commence à préoccuper les Anglais

Londres -  Deux événements secouent l'opinion :


1. L’AFFAIRE CAMERON

 

Le leader tory, David Cameron, a déclenché une violente controverse avec des organisations musulmanes en comparant « les islamistes extrémistes » aux « militants du British National Party » (xénophobes).  "Ceux qui cherchent à instaurer un Etat avec la charia ou à obtenir un traitement particulier ou des lois séparées pour les musulmans britanniques sont, à bien des égards, le reflet du BNP", a dit Cameron lors d'un discours prononcé lundi à Birmingham : "Ils veulent eux aussi diviser la population entre un 'nous' et un 'eux'. Et ils cherchent eux aussi des revendications à exploiter", a-t-il poursuivi.

Invité à réagir sur l'antenne de BBC News, Muhammad Abdul Bari, secrétaire général du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB), a estimé que "ce lien établi entre des organisations musulmanes dominantes et le fascisme du BNP sera considéré comme une grave offense". Selon la BBC, le rapport du parti conservateur attendu mardi suggère que des organisations comme le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) abritent en leur sein, voire encouragent des opinions extrémistes. "Ses membres radicaux tendent à dominer la politique et à étouffer les voix plus modérées et plus diverses", estime le rapport.

Conclusion des tories : "Il en résulte que les affirmations du MCB relatives à sa volonté de promouvoir de bonnes relations inter-communautaires et d'oeuvrer pour le bien de la société tout entière sont difficilement conciliables avec certaines des positions qu'il a adoptées."

 

 

2.  LE SONDAGE CHEZ LES JEUNES MUSULMANS

 

Un nombre croissant de jeunes musulmans en Grande-Bretagne sont favorables à la charia, au voile islamique pour les femmes et aux écoles confessionnelles, selon un sondage pour l'institut de réflexion Policy Exchange : 37 % des 16-24 ans affirment qu'ils préféreraient vivre selon la loi de la charia, contre seulement 17 % des plus de 55 ans. Le même pourcentage de jeunes musulmans disent préférer envoyer leurs enfants dans des écoles musulmanes publiques, et 74 % préférer que les musulmanes portent le voile islamique en public.

Parmi les plus de 55 ans, ces chiffres sont respectivement de 19 et 28 %.

Par ailleurs, 13 % des jeunes déclarent «admirer des organisations comme al-Qaïda qui sont prêtes à combattre l'Occident». L’enquête révèle un soutien politique de plus en plus important pour les organisations islamistes radicales parmi les jeunes.

 

"L'émergence d'une identité musulmane forte en Grande-Bretagne est, en partie, le résultat des politiques multiculturelles mises en place dans les années 80, qui ont  mis l'accent  sur  la différence au détriment  d'une  identité  nationale  partagée et ont divisé les gens selon des lignes de partage ethniques, religieuses et culturelles», a commenté Munira Mirza, qui a dirigé la rédaction du rapport de Policy Exchange.  «Il y a clairement un conflit au sein de l'islam britannique entre une majorité modérée qui accepte les règles de la démocratie occidentale et une minorité croissante qui ne les accepte pas», affirme-t-elle : «Le sentiment religieux parmi les jeunes musulmans ne consiste pas à suivre les traditions culturelles de leurs parents, mais leur intérêt pour la religion est plus politisé».

 

 

 

Commentaire

 

Tout est dit dans le passage souligné par nos soins (rapport de Munira Mirza). L’archevêque anglican d’York – l’anglo-ougandais John Sentamu – partage exactement la même analyse : cf ma note du  16. 11. 2005, catégorie Société.

Le même phénomène s’était déroulé en France au même moment, dans les années 1980. Et le résultat est identique, à peu de choses près.

Comment se fait-il que le royaume « communautariste » et la république « centraliste » aboutissent au même échec d’intégration ?

Pour toute une série de raisons, dont la plus profonde est celle-ci : on ne peut pas intégrer les gens à « rien ».  Or la société que nous proposons aux immigrés n’est « rien », sur le plan du désir.  Ni  éthique,  ni  idéaux,  ni  culture, ni fierté ; rien qu’un hypermarché gardé par des vigiles, avec quelques slogans démagogiques dans les haut-parleurs.

Le résultat est là : c’est la ré-islamisation (politique) d’une quantité croissante de jeunes, écoeurés et furieux.

Ce constat est, en d’autres termes, celui que Benoît XVI avait exprimé à l’ambassadeur de France, en décembre 2005. L’étendue des dégâts est considérable, et rien ne permet de penser que la tendance va changer.

Nous ne sommes pas  là  pour  nous  lamenter, ni pour trépigner en tenant des propos passionnels.  Soyons lucides : un monde s’est écroulé pendant les années 1990 ; un autre monde va naître, très déroutant. C’est le monde difficile que la Providence nous donne : à nous d'y faire vivre l’Evangile, autant que possible.  Voilà la réalité.

 

 

 

Commentaires

ECCLESIA IN EUROPA

> Prions.... et ne nous taisons pas : n'ayons pas peur d'annoncer la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ. La lettre apostolique "Ecclesia in Europa" donne de bonnes bases pour une renaissance catholique.

Écrit par : Gégé | 30/01/2007

LE TERRAIN CULTUREL

> Oui on ne peut pas donner un néant spirituel et existentiel comme modèle de vie et s'étonner qu'il y ait des problèmes. Il faut proposer autre chose que la StarAc ou le dernier téléphone portable aux gens, notamment aux jeunes qui, eux, ont soif d'absolu et de transcendant. Je ne crois plus à la solution politique. Il faut ré-évangéliser l'Europe par nos prières, nos témoignages et nos vies, mais aussi par la culture. Il est vital que les chrétiens reprennent pied dans le monde culturel. La déchristianisation a commencé il y a longtemps par la conquête de la culture par les ennemis de la foi (les "Lumières", l'art dit contemporain, etc.). La publicité en est l'aboutissement final. Il faut réinvestir le monde culturel dans tous les domaines: cinéma, tv, théâtre, musique, enseignement, etc. Mais il faut que cela soit fait avec talent et professionalisme. Cela ne peut s'accommoder d'amateurisme, quelle que soit la bonne volonté mise en oeuvre. Il faudrait pour cela que les familles catholiques qui restent laissent leurs enfants entamer ces carrières, au lieu des les pousser souvent vers les métiers scientifiques ou les écoles de commerce.

Écrit par : VF | 31/01/2007

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