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25/01/2007

Mgr Cattenoz : net, clair et constructif

medium_Charte5_1_.jpgHier soir à KTO, l’archevêque d’Avignon a dit les choses avec sa précision et son audace coutumières :


 

 

 

 

- La tâche de l’école catholique est aussi (et même surtout) de faire connaître Jésus-Christ aux enfants,

- l’évangélisation des enfants est en priorité la responsabilité de leurs parents,

- donc la pastorale familiale est  la priorité dans un diocèse,

- et quoi qu’il en soit, dans tous les domaines, à temps ou à contretemps, « malheur à moi si je ne fais pas connaître l’évangile »…

 

…a expliqué hier Mgr Jean-Pierre Cattenoz, au cours d’un entretien rediffusé par la chaîne KTO. Ce langage de clarté et de netteté est celui de l’archevêque d’Avignon dans toutes les circonstances.

 Il a notamment publié le 15 janvier un livre intitulé  UNE CHARTE POUR L'ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE DANS LE DIOCÈSE D'AVIGNON (éd. Parole et Silence), qu’il présente en ces termes :  « Ayant reçu comme évêque, successeur des apôtres, la charge de l'Église qui est en Avignon, je ne peux rester indifférent à la situation présente de l'Enseignement catholique. L'enjeu est formidable, essentiel pour notre Église d'aujourd'hui et de demain.  Au terme de plus de trois ans de réflexion sur l'état de l'Enseignement catholique dans le diocèse, il m'a semblé important de promulguer une charte diocésaine qui montre le chemin dans lequel nous devrons avancer dans les années qui viennent.  Je ne souhaite qu'une seule chose : permettre aux jeunes qui sont présents dans les établissements catholiques de pouvoir découvrir et rencontrer Celui qui seul pourra donner sens à leur vie, Celui qui ne cesse de nous redire : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie " (Jn 14, 6). »

 

Ce chantier – recatholiciser l’école catholique ! – demande du courage, et l’on  en félicite Mgr Cattenoz. En effet, la crise de l’enseignement public pousse de très nombreux parents incroyants à mettre leurs enfants à l’école privée. Ce n’est pas pour des motifs religieux : « De bonnes études mais pas de prosélytisme », exigent ces parents. Dans leur langage, prosélytisme  veut dire instruction religieuse. Des écoles « catholiques », s’ajustant à cette demande pour profiter de la tendance, ont donc  estompé leur caractère propre ;  elles  ont  recruté des enseignants qui, à leur tour, souhaitent balayer la religion sous le tapis. 

D’où l’appel de Mgr Cattenoz à se réveiller et à se ressaisir.

Avec des nuances, bien entendu : il ne s’agit pas de faire du « prosélytisme » abusif, ni d’imposer partout un même modèle pédagogique, souligne-t-il. Mais l’école catholique doit se souvenir de ce qu’elle est.

Ajoutons cette question : si l'école chrétienne ne propose pas la connaissance du christianisme, pourquoi les diocèses devraient-ils la soutenir ?

 

 

ps/  L'affadissement de certaines écoles s'appuie sur l'hostilité croissante de la classe politique envers le christianisme dans l'enseignement. Il y a là une complication, qui risque de se renforcer lors de la prochaine législature - quelle que soit sa couleur.

 

 

Commentaires

LE CATECHISME TEL QU'IL DEVRAIT ETRE ?

> Voilà un sujet qui me tient à coeur.
Je n'ai pas beaucoup de revenus, et avec mon époux, nous avons mis nos enfants en école privée pour la religion, et rien d'autre.
Nous allons à la messe toutes les semaines, et fêtes religieuses, et familiales religieuses.
Notre fille aînée, en 4ème, donc collège, arrête le catéchisme. Elle en a marre du caté de son collège privé... (le problème c'est qu'elle veut faire sa confirmation). Elle avait commencé le premier cours de caté, en septembre dernier avec un jeu de chaises, puis c'était des histoires de sorcières qui dansaient la nuit sur les tombes, ensuite encore la diffusion du film "Rabbi Jacob", et avant hier, un cours complet de diététique, concernant le corps, en leur demandant au total plus de trentes questions sur leur hygiène alimentaire : quel est le fruit dans lequel il y a le plus de vitamine C, si l'alcool fait grossir, s'il aiment les plateaux repas avec coca-cola, j'en passe et des meilleurs.
j'ai demandé à la responsable catéchèse de son collège, quel était le but de ce cours de diététique pure. Elle m'a répondu, que les enfants doivent être capables de bien connaître leur corps, et qu'ensuite il s'aperçoivent qu'ils sont le corps du Christ.
On leur apprend d'autres religions, alors qu'ils ne connaissent pas la leur : lorsque vous les interrogez sur les commandements et les sacrements, ils ne savent même pas dire ce que sont ces mots !Pendant des heures et des heures de caté où on fait des blablas-coloriage-découpage, on leur fait en plus des cours de diététique. C'est atterrant.
On perd du temps, car on ne va pas à l'essentiel. Nos églises sont vides surtout de jeunes, et pourquoi ? Parce qu'ils en ont assez du rabâchage blabla qui ne sert à rien...
Les jeunes ont soif de vérité, de concret. Lorsque je leur donne la feuille avec les dix commandements et les sacrements, qu'on les leur apprend sous une forme agréable, eh bien ils les savent par coeur. Et ce n'est pas les mettre au garde à vous, mais leur apprendre à découvrir Dieu.

Écrit par : lala | 25/01/2007

" AVEC DOUCEUR ET RESPECT "

> Je suis aux premières loges pour comprendre le témoignage de Lala, étant mère et animatrice en pastorale scolaire dans un collège privé rural.
Cette question de la "recatholisation" de l'école catholique me gêne en ce qu'elle génére à chaque fois les tristes témoignage des dérapages (réels je le reconnais volontiers) et on peut vite tomber dans la généralisation. Les excès, la caricature bloquent alors le débat et empêchenr de trouver des voies pour avancer.
Les catéchistes qui proposent ces fameux parcours pédagogiques "étonnants" n'ont pas toujours reçu la formation doctrinale, théologique, etc... Et je pense que leur faire la morale ne les convainc pas forcément, au contraire...
J'ai choisi de travailler dans un établissement catholique "de base" en sachant que je serai amenée à travailler avec des personnes qui n'auront pas la même façon d'exprimer la foi que moi. Certains jours c'est dur et j'aurais envie de rester dans mon "cocon" bien pensant...
quand je suis avec les jeunes, je leur transmet ce que je peux sur la foi et ne sacrifie jamais le temps de la prière : si peu connaissent le Notre Père et le Je vous salue Marie... Et pour les catéchistes, j'essaie d'apporter de la formation par des textes du magistère, des textes de certains sites (comme celui-ci !). Je constate que beaucoup croient que c'est trop difficile pour eux, que cela ne concerne que les "élites". Je suis attristée de ces distances qu'on se met entre catholiques. Je suis affligée de ressentir de l'incompréhension et de la défiance vis-à-vis de la hiérarchie de l'Eglise.
Mais qui suis-je pour faire la leçon aux autres?
Je crois que c'est d'abord par notre témoignage en acte (dévouement, fidélité et joie...) qu'ensuite une fois la confiance instaurée on peut commencer à expliquer notre point de vue, notre amour et notre confiance dans l'Eglise qui nous a été donnée comme mère et guide.
Si un évêque peut dire certaines choses pour nous réveiller, gardons-nous de s'en servir comme d'un étendard contre ceux que nous prenons trop vite pour nos ennemis.
Ce qui m'aide :
"vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect." 1 Pierre 3,15
"Et avec nous seront la grâce, la miséricorde, la paix, de la part de Dieu le Père et de Jésus Christ, le Fils du Père, dans la vérité et dans l'amour." 2 Jn 1,3

Écrit par : MB | 25/01/2007

" MAL A L'ECOLE" (LAIQUE AUSSI)

> Comme je vous comprends, Madame !...
Et comme j'ai mal à l'école, qu'elle soit laïque ou chrétienne !...
Et pourtant... Il arrive quelquefois de bonnes surprises. Je paie l'école de nos enfants fort cher. Aussi en voudrais-je pour mon argent. Et ma foi, je ne suis pas trop déçu. Pour être honnête, nous avons surtout inscrits nos enfants dans cette école pour qu'ils aient un environnement à peu près sain, pas pour l'instruction chrétienne, nos illusions de ce côté-là étant à peu près évanouies. Par encironnement sain, j'entends une population d'enfants dont la norme n'est pas une famille éclatée, le rap, le MacDo et la PlayStation, pour résumer. Hé bien nous ne sommes pas déçus : les enfants ont de très bons amis, l'école a un très bon niveau et surtout, elle n'a pas oublié qu'elle était chrétienne. Oh certes, c'est le minimum minimorum, mais ça nous a tout de même fait chaud au coeur : par exemple, des parents et des professeurs se sont pris en main pour qu'il y ait une prière le vendredi midi.
C'est maigre, mais ça compte.

Écrit par : kelkin | 26/01/2007

PAS LE LOT GENERAL

> J'aime bien l'intervention de MB, il faut toujours éviter de penser que les extrêmes caricaturaux sont le lot général. Normalement, s'il y a un religieux attaché à une école catholique, c'est aussi lui le responsable du choix de la catéchèse, et donc à lui d'orienter ou de réorienter s'il y a dérapage.
Une enfant en pleine adolescence peut ne pas avoir envie d'aller au caté, c'est encore une foi d'enfant, il faut aussi qu'elle ait les repères plus tard pour trouver une foi d'adulte.

Écrit par : Emmanuel | 26/01/2007

UN EVEQUE, ENFIN

> Cela fait bientôt dix ans que j'ai cessé de faire le catéchisme dans une aumônerie de collège public, et je constate avec tristesse que la situation ne s'est pas améliorée d'après le témoignage de lala.
J'avais déjà remarqué qu'on faisait faire des coloriages à des élèves de 6° ou de 5° pour leur apprendre la religion de façon "ludique", et que dans le même temps, au collège, ils recevaient des cours d'éducation sexuelle. Certain(e)s ne lisaient les textextes de la bible ou de l'évangile qu'en ânonnant, sans bien comprendre le sens des phrases.
Comment des méthodes qui ont échoué dans l'éducation nationale pourraient-elle réussir dans l'enseignement du catéchisme ?
Je me réjouis qu'un évêque, enfn, jette un pavé dans la mare, pour que ses collègues mettent un peu d'ordre dans les services diocésains d'enseignement du catéchisme.

Écrit par : manicia | 28/01/2007

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