18/01/2007
Ségolène nous parle "morale"
Après la sortie "anti-morale" de son porte-parole (note du 15. 01), Mme Royal intervient à Toulon :
"On ne promet pas pour les lendemains ce qu'on n'est pas capable d'accomplir aujourd'hui... C'est ce que j'appelle la morale de l'action", a proféré Ségolène Royal en meeting à Toulon le 17 janvier.
Il s'agissait pour elle d'effacer la déclaration de son porte-parole Gilles Savary, qui avait eu l'air d'identifier toute "morale" avec l'attitude du président George W. Bush.
On sait donc maintenant que Mme Royal veut de la morale. (D'ailleurs elle dit sans cesse "je veux", ajoutant la volonté de vouloir au désir d'avenir ).
Quels sont les critères de la "morale de l'action" ségolénienne ?
"Il y a des combats plus justes que d'autres", a-t-elle indiqué. Ce qui était irréfutable.
Mais par exemple ? Eh bien, "l'Ancien Régime et la Révolution, ce n'est pas pareil". Irréfutable aussi.
Que voulait-elle dire ?
Ceci : "Il y a des moments fondateurs où le peuple de France s'est arraché à l'ordre établi."
Donc la forme politique de la morale, c'est de s'arracher à l'ordre établi ?
Si Ségolène Royal pense réellement cela, elle s'engage sur une voie dont elle ne mesure peut-être pas la largeur ni la direction. Car l'ordre établi, aujourd'hui, ce n'est pas "l'Ancien Régime". C'est le grand chaos ultralibéral, que ne combattent ni le propre parti de Mme Royal, ni les diverses "communautés" auxquelles elle promet tout.
Comment la candidate va-t-elle nous "arracher" à cela, tenant ainsi l'engagement qu'elle vient de prendre (ne promettre que ce qu'elle est capable d'accomplir) ? Nous le saurons au prochain épisode.
11:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ségolène Royal, présidentielle, campage électorale, Nicolas Sarkozy, politique, droite, gauche
Commentaires
MORALE ?
> Quel que soit le contenu de ce discours, il me paraît très important que la "morale", adossée à la "vérité", soit rétablie comme un enjeu de la vie politique. Tous les candidats s'y essaient.
Le problème est de savoir si cela ne relève que du discours, pour faire plus "authentique", pour faire en quelque sorte du produit politique un article "bio", mieux vendable, ou si le discours porte sur la réalité.
Il est aussi de savoir ce que contient ce mot de "morale", à en supposer la référence sincère. Quels sont ses critères ? S'ils ne sont pas objectifs, qui nous garantit que le discours "moral" et "vrai" du jour n'est pas, tout simplement, une nouvelle forme sophistiquée du mensonge ?
Cf. l'article, sur cette intervention, dans HERMAS : "La politique et la morale de l'action".
http://hermas.over-blog.org/
Écrit par : P. Gabarra | 18/01/2007
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