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09/01/2007

Le sondage CSA nous le confirme : priorité absolue à la nouvelle évangélisation

Quand   52 %   seulement   des   "catholiques"  français disent que Dieu existe, on voit où est l'urgence :


 

« La France n’est plus qu’à moitié catholique », annoncent les dépêches à partir d’un sondage. A la lecture de ce sondage, il apparaît que le terme « catholique » ne veut plus dire grand’chose dans l’esprit des sondeurs (et d’une partie des sondés) :

 

<<  PARIS (agences) – Il n'y a que 51% des Français à se déclarer catholiques, alors qu'ils étaient 80% jusqu'au début des années 90 et 69% en 2000, relève Le Monde des Religions dans un dossier sur les catholiques. Ceux qui affirment être catholiques le sont le plus souvent par tradition familiale et souhaitent que leurs enfants suivent le même chemin.

 

"Dans ses institutions, mais aussi dans ses mentalités, la France n'est plus un pays catholique", écrit dans son éditorial le directeur de la rédaction Frédéric Lenoir. "C'est un pays laïque dans lequel le catholicisme reste, et restera sans doute encore longtemps, la religion la plus importante".

 

Si la moitié de la population se déclare catholique, il n'y a que 10% de pratiquants réguliers (messes, fêtes religieuses, sacrements du baptême, du mariage, de la communion). Mais le catholicisme reste de loin la religion majoritaire puisque les catholiques pratiquants sont un peu plus nombreux que l'ensemble des musulmans, protestants et juifs en France, souligne Le Monde des Religions. On estime en effet qu'il y a actuellement 4% de musulmans, 3% de protestants et 1% de juifs, sans préciser s'ils sont pratiquants ou non. >>

 

_________

 

En réalité, ce sondage n’apporte rien de nouveau. Frédéric Lenoir annonce (comme un scoop) que la France « n’est plus un pays catholique » : il veut dire qu’elle ne l’est plus politiquement ni mentalement. Ce que tout le monde savait depuis longtemps. 

Mais elle ne l’est plus non plus spirituellement, ce qui est bien plus important.  Même les « catholiques » répertoriés par le sondage ne sont pas tous catholiques, loin s’en faut : selon CSA, 52 % seulement d’entre eux disent que Dieu existe.

Qu’est-ce qu’un « catholique » qui n’est pas sûr de l’existence de Dieu ? C’est quelqu’un qui se dit « catholique » parce que ses parents ne sont pas musulmans. Ce quelqu’un cherche à définir son identité (une identité très incertaine, évanescente); il ne porte pas d’intérêt à la foi religieuse.

Confondre foi et identité, c’est le piège actuel. Il conduit à ce genre de sondages, où l’on demande à des non-chrétiens de dire dans quelle mesure ils sont catholiques.

Le catholicisme fut (il y a plus de mille ans) le creuset de la communauté française. Cette communauté connaît aujourd’hui un malaise existentiel, dont les symptômes se multiplient. Quant au catholicisme  – le vrai catholicisme, pas seulement les occasions "identitaires" – il est devenu la foi d’une très petite minorité.  La voilà donc en situation missionnaire.

S'engager dans ce chantier de mission, c’est ce à quoi Benoît XVI appelle les catholiques français et européens.  Ce chantier  n’a  pas pour objectif de revendiquer quoi que ce soit, ni d’aller patauger dans le politicien.  Il n'a qu'une seule mission, une seule raison d'être, absolument prioritaire (et d'une urgence incandescente) :  rétablir le contact entre l'individu d’aujourd’hui et la véritable foi chrétienne.

 

 

Commentaires

CE GENRE DE SONDAGE

> Ne serait-ce pas aussi ces "48% de catholiques qui ne savent pas que Dieu existe" qui ont fait le succès du Da Vinci Code ?
Je me demande dans quelle mesure ce genre de sondage ne vise pas plus à rassurer les incroyants sur eux mêmes ?

Écrit par : Qwyzyx | 09/01/2007

EFFET DE LA CRISE ?

> Est-ce que ce chiffre de 52 % ne vient pas de la crise des trente dernières années, où les catholiques français ont eu l'impression que des clercs n'avaient plus la foi ? On aimerait savoir les âges des sondés.

Écrit par : Claire T. | 09/01/2007

LE CONTACT

> Pour rétablir le contact, il faut, je pense, que nos évêques continuent d'exprimer haut et fort, comme dans le cas du téléthon. Il faut aussi que cela soit relayé dans les paroisses et que la foi soit clairement expliquée et enseignée. enfin, ne faudrait-il accueillir de façon plus ouverte et sympathique les nouveaux ou ceux qui s'interrogent dans nos paroisses?

Écrit par : VF | 09/01/2007

URGENCE

> Il y a dans notre pays une urgence non-évidente de réflexion sensée, de pensée-non-molle-non-conforme, de clarification des mots et des "discours", de distinction des plans, des horizons, des harmonies, d'exigence souple de rigueur intellectuelle, d'honnêté à penser du coeur de soi-même,...
...et pour l'homme de foi le plus ordinaire de réflexion approfondie sur ce qu'il croit, sur sa façon de le croire ET d'en irriguer sa vie...
...et pour l'homme qui prie d'implorer la Vérité pour tous ceux qui veulent bien se mettre à son service, la vérité au service de Dieu, qui se laisse chercher et trouver, la vérité au service de l'homme qui ne peut absolument pas être une vérité au service de sa mort...
Et le "scribe" que je suis est aussi visé par ces propos du genre "Debout les tout ce qu'on veut, s'il vous reste un peu de vie !"
Bien cordialement à tous.

Écrit par : Gérald | 09/01/2007

CONFORMISME DE MARKETING

> Vous me donnez l`occasion de vous poser une question au sujet du "Monde des Religions".J`étais abonnée et j`ai suspendu mon abonnement car j`en avais assez d`y lire des articles systématiquement très critiques envers le Saint Père et en général envers le Magistère de Rome. Un parti pris anti-Benoît XVI plus qu`évident , notamment de la part de F. Lenoir,mais pas seulement .
Ce n`est pas avec une information pareillement orientée que l`on peut aider, informer les catholiques.Le magistère de Benoît XVI, qui ,grâce à sa pensée limpide, à son charisme de la parole, la force de sa foi et son courage aussi, nous transmet les fondements de notre foi, mérite mieux que les critiques cérébrales de personnes plus soucieuses de s`écouter au lieu d`écouter avec une oreille attentive et si possible objective. Alors ma question est la suivante,: dans "le Monde des Religions", l`information qui concerne la chrétienté a quelle orientation ? Pas catholique fidèle à Rome, en tout cas ! Alors, un sondage venant d`eux, je me pose des questions sur son objectivité, car l`on sait que l`on fait dire aux chiffres ce que l`on veut ! Merci de m`éclairer, car ayant écrit à la revue, ils se sont bien gardés de me répondre !
Cordialement,
Luisa


[De PP à L. - Cette publication respire le "conformisme de marketing". Elle joue à la fois sur l'agnosticisme de masse et sur la fascination d'une partie du public envers le spirituel. Quant aux chiffres du sondage, ils ne sont certainement pas truqués (CSA est un institut réputé) ; le problème n'est pas dans les réponses, mais dans les questions. Ou plus exactement : dans le fait de poser des questions sur la foi à des gens qui ne l'ont pas, puis d'en tirer des conclusions genre "sciences-po première année".]

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Écrit par : Luisa Buhler | 09/01/2007

" ETONNANT "

> Trouvé cette déclaration de foi sur le site d'un candidat à l'élection présidentielle, étonnant non ?
« Je n’ai pas choisi de croire, je l’ai seulement accepté »
« Depuis l’âge de quinze ans, la petite fille Espérance chère à Péguy ne m’a jamais lâché. » Pour François Bayrou, « le plus précieux chez un être humain, le plus important, c’est la capacité d’aimer. »
« J’ai cru très tôt et j’ai aimé croire. Il y avait une messe du petit matin, en semaine, que je devais servir, à laquelle j’assistais seul, le plus souvent. Pour aller de la maison à l’église, je coupais court à travers champ et j’aimais ce rendez-vous solitaire du petit matin. J’aimais cette présence et ce silence. Et tout cela s’est construit peu à peu, sans épreuve, sans nuit de doute, comme une évidence. »
« La foi est une grâce. C’est un cadeau gratuit, pour lequel il convient de dire merci. Sans doute suis-je naturellement un esprit religieux. Je vais à la messe et, dans la vie de tous les jours, je prie. J’aime le Notre Père et le Je vous salue Marie. J’aime que ces prières aient été dites des milliards de fois depuis des siècles par des femmes et des hommes pour qui elles étaient le suprême recours. Enfin, je médite avec ceux qui ne sont plus là et qui sont encore là, les morts présents dans notre vie aussi forts, plus forts peut-être que les vivants. »
« Dans le domaine de la foi, je ne suis ni un savant, ni un clerc, ni un exégète. Je suis un petit et je veux le rester. En politique, je suis un responsable : je dois justifier ce que je dis, ce que je crois, ce que je propose, ce que je fais. En religion, je ne prêche pas, je ne me donne pas en exemple, je ne suis pas un modèle : je fais seulement partie du peuple des croyants, je suis de la base la plus basique, je me tiens au fond de l’église, sans parler. »
« La foi n’arrête pas la pensée, elle la convoque, elle la suscite et elle l’entraîne ! Et à mes yeux la pensée ne chasse pas la foi, elle l’invite ! Vous ne pouvez pas croire avec la moitié de vous-même. La foi est faite pour être comprise et habitée. Et spécialement parce que toute religion suscite une anthropologie, une conception de l’homme. Par exemple, ce n’est pas rien de penser la communion des saints. Cette idée chrétienne qu’une personne peut assurer le salut d’une autre personne ! Si l’on accepte cette idée, cela veut dire que personne n’est étranger à l’autre, à son frère, à son prochain. »
« La vraie problématique de notre temps n’est pas celle de l’avoir, mais celle de l’être. Ce qui fait le malheur des temps, c’est l’absence de raisons de vivre ou de donner sa vie. Ce sont des choses qui concernent plutôt l’âme que la raison. Et le mal de l’âme provoque les maux de la raison. D’où vient le succès des sectes ? D’où vient la vague des drogues ? D’un manque immense qui trouble l’entendement, le discernement, et embourbe l’homme dans des dépendances où la raison se perd. Le spirituel assumé ouvre et libère la raison, la pousse à comprendre toujours plus profondément. L’intelligence, la logique, le sens critique, tout l’être humain est ainsi invité à s’assumer dans toutes ses dimensions de liberté. »
« Qu’est-ce d’autre que l’idée du bien sinon une boussole donnée pour nous guider, pour discerner la vérité ? Cette boussole, qui nous l’a donnée ? Au contraire, le Mal, le vrai Mal, ce n’est pas seulement quand la barbarie triomphe. Le mal absolu, c’est lorsque le Mal n’est plus perçu comme un mal. C’est lorsqu’il échappe à la conscience, comme le virus qui ne suscite plus d’anticorps. »
Pas mal dans un milieu politique habituellement plus tiède...

Écrit par : Christine | 09/01/2007

LES CHIFFRES SONT ENCORE PIRES

A en croire "Le Monde" du 10 janvier, les chiffres sont encore pires. Seuls 18 % des catholiques sondés croient en un Dieu personnel : 79% "identifient Dieu à une notion plus vague de force, énergie et esprit "! Et 58 % seulement croient à la résurrection du Christ !
Deux commentaires :
- on voit ce que valent les sondages qui nous disent que ces mêmes "catholiques" sont "pour le sacerdoce des femmes" ;
- il faut lancer un plan Orsec de la formation chrétienne chez les catholiques. SOS catéchisme !
(Cela dit, tout ça est le résultat de 30 ans de discours vides et mièvres dans les églises de l'Hexagone).

Écrit par : topo | 09/01/2007

VIVRE EN CATHOLIQUE

> Cela confirme ce qui s'est dit à propos de l'article "un djiadiste nommé boulanger" et la discussion proposée par P.P. : il revenir à ce que je nommerai des "pieuseries".
C'est-à-dire le benedicite, les vêpres paroissiales le Dimanches (Vatican II demande les Laudes et les Vêpres), l'Angélus, pas de viande le vendredi ... en clair ce que l'un des commentateurs a appelé "vivre en catholique" au lieu de se limiter à penser catho.
Le faible poucentage relevé par ce sondage de catho vraiment croyant vise je pense des gens qui pratique justement ce genre de "pieuseries". Ainsi ils nourissent leur Foi par des actes et non uniquement des paroles.
Chez les Scouts Unitaires de France et chez les Scouts d'Europe, il y a un texte appelé "Départ Routier" qui dit à un endroit :
"Un Routier ne se paye pas de mots".
C'est très clair ! Le Christ a accordé ses paroles à ses actes et nous demande à nous d'accorder nos actes à nos paroles !
Alors il faut accepter d'être bousculer dans notre petit confort et de revenir à une foi qui passe par une pratique nous permettant de nous remettre en cause :
- pas de viande le vendredi
- benedicte aux repas (l'abbaye de Solesmes édite un petit fascicule basé sur les bénédictions de la table issues du Rituel des Bénédictions, livre liturgique officiel)
- Angélus lorsque l'on entend les cloches le sonner ou même sans les entendre
- prière quotidienne au moins en famille
- abstinence aux jours prescrits (cendres, semaine sainte, rogations, quatre-temps - qui existent toujours)...
Cette somme de petites pratiques, ou encore d'exercices pieux comme les a nommé le Concile, permet de vraiment mettre Dieu au coeur de nos vies et non de le cantoner dans nos discours.

B.


[De PP à B. - D'autant que l'absence de piété chez les catholiques leur attire la commisération des juifs et des musulmans pieux, qui trouvent que nous n'avons "aucune religion". Le plus absurde dans cette situation, c'est que les catho les plus dé-ritualisés (et dé-spiritualisés) sont ceux qui parlent sans cesse de dialogue inter-religieux ! Comment pourraient-ils dialoguer avec des musulmans et des juifs qui les jugent "sans religion" ? De quoi pourraient-ils parler ?]

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Écrit par : Boris | 10/01/2007

A LUISA : " NE PAS CONFONDRE "

> Ne pas confondre "démarche catholique" (ou chrétienne) avec "démarche sociologique" ! On fait cette confusion depuis vingt ans. Le résultat : en Europe occidentale, on en déduit que le catholicisme (le christianisme) agonise. C'est une erreur sur le plan mondial. C'est aussi une erreur sur le plan de la démarche intellectuelle !
Les sociologues pontifiant sur "le déclin du catholicisme" abusent en se posant en arbitres des questions de foi, parce que ce n'est pas leur métier, parce qu'ils n'ont pas (ou plus) de foi religieuse, et parce qu'ils nous racontent que les églises se vident à cause du "trop de dogmes" du pape, alors qu'elles se vident surtout à cause du "discours zéro" tenu de 1970 à 1990 par trop de porte-voix du catholicisme européen.
Les catholiques auraient intérêt à ne plus écouter les sociologues rabâcheurs. Ils auraient plutôt intérêt à redécouvrir leur religion, et à s'engager généreusement dans la nouvelle évangélisation. "Généreusement" : tout est là.

Écrit par : Armelle | 10/01/2007

" UNE FORME D'HEROISME "

> La notion de MISSION a radicalement changé de perspective. En effet ce sont les pays industrialisés qui sont devenus de grands déserts spirituels. La foi aujourd'hui s'enracine infiniment plus facilement dans les pays dits sous-développés que dans nos pays riches qui vivent sur un héritage chrétien vidé de sa substance. En ce sens la nouvelle Mission, ou nouvelle Evangélisation se présente sur des données entièrement nouvelles, compliquées par l'intox des médias. Tous les schémas passés sont désormais obsolètes. Il y faudra une forme d'héroïsme inconcevable sans la force du Paraclet, sans le recours de la prière.

Écrit par : UIOGD | 10/01/2007

"la notion de MISSION"

> Oui mais : "Ite Missa est" n'a jamais voulu dire :
- ni "La messe est dite" (où voyez le verbe "dicere")
- ni "Allez dans la paix du Christ" (où voyez les mots "pax" et "christus")
Pourtant "Ite Missa est" est bel et bien la version officielle de la formule d'envoi prononcé par le diacre (à défaut le prêtre) à la fin de la messe.
Or "missa" a donné "mission" !
Une meilleure traduction serait donc "Allez, c'est la Mission".
C'est aussi pour cela que l'Eglise catholique est fortement opposée aux "agapes" qui suivent la messe !
Est-ce que l'agape permet d'aller en mission auprès des hommes qui ne connaissent pas encore le salut ?
J'ai encore eu le droit à une telle agape sous prétexte de fêter l'Epiphanie !
De plus les "agapes" présentent un risque de renferment sur soi. On célèbre sa propre messe (sans respecter les normes universelles de l'Eglise entière et non particulière) puis on fait un pot entre-nous !

L'Evangélisation doit effectivement commencer à l'intérieur des Eglises : l'obéissance est une vertue qui a été perdue par les catholiques, en particulier l'obéissance au Saint Siège. Or une telle obéissance permet, selon St Benoît, d'acquérir l'humilité. Et de fil en aiguille d'accepter librement l'enseignement de l'Eglise et non son propre point de vue sur tel ou tel point de doctrine et telle ou telle pratique (ex : avortement, remariage, Liturgie, ...)

Dans la continuité d'une telle démarche, on tombe sur ce que Son Eminence Mgr Godfried Cardinal Danneels (primat de Belgique) disait : lorsque le lait bouillira, il débordera de la casserole. (en fait il a dit : "si le lait ne bout pas, il ne débordera pas de la casserole" en parlant de la Foi)

Écrit par : Boris | 10/01/2007

LES METHODES D'ENSEIGNEMENT

> Comme on l'avait fait pour eux, les parents des années 70 ont envoyé leurs enfants à l'école et au catéchisme, mais on leur avait changé subrepticement les méthodes d'enseignement. Ils ont cru avoir fait le nécessaire mais le résultat a été catastrophique.
Pourquoi voudrait-on que les mêmes méthodes qui ont échoué à transmettre le savoir dans l'école réussissent à transmettre la connaissance, sinon la foi, Les 20 % d'élèves qui ne savent pas lire à l'entrée en 6° ne pourront jamais lire l'Evangile ou la Bible, sauf en BD.
La bonne terre de la parabole du Semeur s'est ainsi fortement réduite, alors que les ronces ont grandi de façon exponentielle, proportionnellement à la richesse du pays que nous avons contribué à agrandir.
Les gens de ma génération ont échoué à transmettre ce qu'ils ont reçu. C'est un constat, pas une excuse. Mais je me dis que d'autres périodes ou d'autres pays ont subi une crise aussi profonde : la France sous la Révolution, la Pologne ou la Russie sous le communisme. Ce sont les grand-mères et les babouchkas qui ont conservé les braises. Elles se ré enflamment au moindre souffle..
On dirait d'ailleurs qu'il y a une petite brise en ce moment

Écrit par : manicia | 10/01/2007

MEME LES JESUITES

> Interviewé dans le Figaro (10 janvier), le jésuite Henri Madelin commente à son tour le sondage CSA. « Si nous continuons sur ce chemin, la foi catholique pratiquée va devenir une contre-culture », dit-il. Mais oui, mon Père. Et heureusement ! Et même si ça surprend la Compagnie, qui avait cru (dans les années 1970) que sa version du catholicisme allait être accueillie à bras ouverts par la culture dominante sécularisée ! Madelin constate «la naissance d'un catholicisme vigoureux prêt à évangéliser la société moderne, [et] qui considère cette crise comme une purification divine. » Il n’a plus qu’à approuver ce catholicisme-là, et la Compagnie elle-même aura enfin tourné la page sur sa formidable erreur stratégique de 1970.

Écrit par : admittatur | 10/01/2007

LES MUSULMANS ET LES "CHRETIENS"

> Certaines des réactions sur cette page me font, excusez-moi, l'effet d'un jugement hâtif.
Ainsi, lire que "les catho les plus dé-ritualisés (et dé-spiritualisés) sont ceux qui parlent sans cesse de dialogue inter-religieux" me pose problème, car, moi-même catholique investi dans le dialogue avec les musulmans, et absolument pas "dé-ritualisé" ou "dé-spiritualisé", je côtoie dans ce contexte d'autres catholiques soucieux d'adorer le Père "en esprit et en vérité" (Jean IV, 23).
Mais la différence entre ce qui semble être votre expérience et la mienne, si opposée, tient peut-être à celle qu'il y a entre "parler" de dialogue (et brasser de l'air) et le vivre réellement ?
Un certain nombre de musulman que je connais, en effet, critique à l'envie le "manque de religion" des chrétiens. Mais n'oublions pas que pour ceux qui tiennent ce discours, un français est PAR DEFINITION chrétien. Le fait est pourtant, nous le savons bien, que cette "évidence" est fausse. Mais cette leçon, n'avons-nous pas mis du temps à l'apprendre ?
Cette sécularisation contre laquelle Benoît XVI nous invite à réagir est un défi, mais c'est également une chance, la chance qui nous est donnée de regarder notre foi avec un oeil neuf, de redécouvrir le scandale de la croix (1 Corinthien I, 22), de "vraiment mettre Dieu au coeur de nos vies" au lieu de vivre une religion ne servant qu'à contenter la chair (Colossien II, 23)...
En essayant de ne pas oublier ce point fondamental : "Que l'amour fraternel demeure !" (Hébreux XIII, 1).

Ren'


[De PP à Ren' :

Relisez la réponse en cause.
Elle ne dit pas : "ceux qui pratiquent le dialogue inter-religieux".
Elle dit : "ceux qui PARLENT SANS CESSE de dialogue inter-religieux".
C'est-à-dire : ceux qui brassent de l'air, comme vous le constatez vous-mêmes. Ceux-là évitent de dialoguer REELLEMENT avec des fidèles d'autres religions, parce qu'ils ne sont pas motivés pour le faire, n'ayant pas vraiment de foi religieuse...
Dans leur bouche, "dialogue inter-religieux" est une formule tactique : iils s'en servent, non pour dialoguer réellement avec des musulmans, des juifs (etc) - mais dans des polémiques entre catholiques, pour disqualifier l'idée de nouvelle évangélisation et donner perpétuellement tort au Magistère, accusé par eux de "nuire au dialogue inter-religieux"...]

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Écrit par : Ren' | 10/01/2007

J'ai trouvé ça :

> La télécratie qui règne désormais en France comme dans la plupart des pays industriels ruine la démocratie : elle remplace l’opinion publique par les audiences, court-circuite les appareils politiques et détruit la citoyenneté. La télévision et l’appareillage technologique qui la prolonge à travers les réseaux numériques de télécommunication sont en cela devenus le premier enjeu politique. De ces effets ruineux de la télécratie, qui transforment la vie quotidienne dans ses aspects les plus intimes, les candidats au scrutin présidentiel de 2007 ne disent pas un mot : ils ont été produits par ce système. Car à travers ce que l’on appelle les industries de programmes, c’est la relation politique elle-même qui est devenue un nouveau marché, et ce marketing confine aujourd’hui à la misère politique : au cours de la dernière décennie, l’appareil télécratique a développé un populisme industriel qui engendre à droite comme à gauche une politique pulsionnelle, et qui semble conduire inéluctablement au pire. Ce devenir infernal n’est pourtant pas une fatalité. La philosophie se constitua à son origine même contre la sophistique : celle-ci, par une appropriation abusive de l’écriture, développait une gangrène qui menaçait de guerre civile la cité athénienne. De cette lutte contre les tendances démagogiques de la démocratie grecque résultèrent les formes de savoirs qui caractérisent l’Occident.
Prônant un nouveau modèle de civilisation industrielle, cet ouvrage affirme qu’un sursaut démocratique contre les abus de la télécratie est possible, et appelle l’opinion publique française et européenne à se mobiliser contre la dictature des audiences.
Bernard Stiegler "La télécratie contre la démocratie " Flammarion, octobre 2006

Rien à voir avec l'Eglise. Mais cela relève d'un même constat : l'appauvrissement intellectuel.

Écrit par : Qwyzyx | 10/01/2007

IL Y A LONGTEMPS

> Je pense que la déchristianisation de notre pays n'est pas un phénomène qui a débuté il y a seulement trente ans.
Ce serait plutôt l'étape finale d'un mouvement de fond qui a commencé il ya bien plus longtemps.
J'avais lu il y a quelque temps un passage d'un petit livre écrit par Patrick Chalmel au début des années 80 : "Lettre ouverte à un enfant à naître". Dans ce passage, l'auteur s'interrogeait sur la solidarité spirituelle entre les générations. Dans certaines familles, la foi s'affadissait de génération en génération : grands-parents pratiquants, parents simplement croyants, enfants ne faisant même plus baptiser leurs rares rejetons... Alors que dans d'autres, la foi s'approfondissait, pour donner in fine de véritables apôtres. Pourquoi ? Selon lui, cette évolution était due au fait que, dans le premier type de famille, Dieu était bien présent, certes. Mais AUSSI et non pas D'ABORD. Les personnes étaient loin de vivre l'appartenance au Christ qu'elles affichaient au dehors... Avec des résurgences inattendues : l'auteur citait le cas du "brave grand-père", pourtant "encore pratiquant", refusant de faire administrer le sacrement des malades à sa fille atteinte d'un cancer, "par peur du qu'en dira-t-on"...

Écrit par : F. | 10/01/2007

STATISTIQUES INSIGNIFIANTES

> Il me semble que la faible proportion de catholiques réellement croyants par rapport à ceux se disant catholiques est d'autant plus problématique que ce sont leurs voix qu'on recense pour dire que les catholiques français ne sont plus en phase avec le magistère romain. Ne sont-ce pas eux les plus nombreux à souhaiter ouvrir le sacerdoce aux femmes ??? Après, certains mouvements appelés progressistes s'en servent pour fabriquer de vaines politiques.

Écrit par : Quod absconditus | 12/01/2007

" SIDERANT "

> Attention, il y a également un départage à faire entre les pratiquants qui sont croyants et ceux qui ne le sont pas.D'ailleurs souvent, les postes à responsabilité sont confiés aux pratiquants non-croyants...
Pour rebondir sur le commentaire de Quod asconditus : ce qui est sidérant c'est que les médias et consorts prétendent avoir un avis catholique lorsque que cet avis provient d'un laïc en opposition avec Rome.
C'est contraire à la défintion même de chrétien catholique.
J'ai encore entendu sur une radio une interview de Golias pour commenter les évènements polonais : ce groupuscule a été dénoncé par la CEF. Que faut-il de plus pour dire qu'ils ne sont pas catholiques ? Une excommunication du Saint Siège ?

B.

[De PP à B. - Attention à ne pas être injuste envers les laïcs sui prennent des responsabilités dans leur paroisse. Un grand nombre sont des gens de bonne volonté, même si leur formation n'est pas encore complète !
Par ailleurs, et pour équilibrer votre jugement, on connaît bon nombre d'incroyants qui se déclarent partisans des "rites traditionnels", pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la foi...
Sur le reste, vous avez raison : les médias considèrent comme "catholiques critiques" des personnalités ayant rompu non seulement avec l'Eglise, mais avec la foi dans le Christ. Même une "excommunication du Saint Siège" n'y changerait rien.]

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Écrit par : Boris | 12/01/2007

AVANCER AU LARGE

> Faut-il s'attarder sur les raisons de la déchristianisation? Je n'en suis pas si sûr. Dabord parce que l'inventaire est, je pense, assez large. On peut, par exemple parler de l'esprît matérialiste de notre société depuis pas mal d'années, on peut parler de la guerre de 14. En Bretagne, une grande partie des hommes ont changé de comportement religieux après tout ce qu'ils avaient découvert. Et les populations ouvrières exploitées dans les mines par exemple, ça peut laisser des traces. Un cardinal de Paris avant la guerre de 40 disait déjà que la population ouvrière s'était éloignée de l'Eglise.
On pourrait aussi s'interroger sur la conception de la fraternité dans les paroisses. Soit on considère que l'on ne se connaît que si l'on a été présenté et ça doit pouvoir arriver? soit on se considère comme des frères et à ce moment le Christ a déjà fait les présentations.
Et l'esprît d'unité . L'évangile dit qu'ils crurent en lui en voyant comme ils s'aimaient et étaient unis. Alors les années 70-90, bien sûr, mais nous sommes tout de même en 2006 et on pourrait en parler des années 1970. Il faudra peut-être un jour passer à autre chose. Les évêques, les prêtres... et nous...
Quand la maison s'écroule, il y a deux solutions : soit on discute à l'infini sur les causes : ça doit être utile un moment, mais quand on passe à l'étape suivante, ça ne sert à rien. Si l'on regarde le discours de Jean-Paul II qui était tout de même un fameux évangélisateur, il était vraiment dans le présent et avait sans arrêt des paroles d'espérance pour l'avenir.
Avance au large!

Écrit par : o le Pivain | 13/01/2007

Commentaire sur le témoignage de F. Bayrou livré par Christine:

> Très belle, très émouvante profession de foi!
Pourriez-vous reproduire des extraits des positions de l'intéressé sur les racines chrétiennes de l'Europe, l'adoption d'enfants par des homosexuels, l'avortement, le clonage thérapeutique, le diagnostic pré-implantatoire, les manipulations génétiques?
Les réponses en diraient peut-ête plus long sur les limites de la cohérence d'un catholique en politique...
Cela dit, nous sommes tous pécheurs, reconnaissons-le!

Écrit par : anatole | 14/01/2007

> Je vous signale l'article paru dans la Croix aujourd'hui page 19 "L'Eglise est-elle vraiment en déclin en France ?" qui s'interroge sur l'ambiguité du sondage.

Écrit par : Qwyzyx | 15/01/2007

"DES DRAMES" ?

> J'ai la conviction que cette profonde déchristianisation de la France aboutira à des drames. Je me permets de renvoyer à mon blog http://afrancparler.hautetfort.com/ sur lequel je développe cette idée dans un article intitulé "De nouveaux martyrs ?"

Écrit par : François TEUTSCH | 18/01/2007

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