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09/12/2006

L'Eglise est rationnelle, mais notre société ne l'est plus

Remarquable article de Jean-Marie Le Méné, sur le site de Liberté politique :


http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article...

 

Notamment ces passages :

 

<<  D’un côté le bloc État/Téléthon, qui édicte des dogmes : le progrès passe nécessairement par la transgression. Il exige une allégeance inconditionnelle : on soutient religieusement le Téléthon, on discutera éventuellement après s’il reste du temps. Il encense une sorte de liturgie compassionnelle : vous n’avez pas souffert (qu’en savent-ils d’ailleurs ?) donc vous ne pouvez pas comprendre. Il alimente des fantasmes : demain le clonage et les cellules souches embryonnaires nous guériront de tout. Il interdit l’esprit critique : pas un mot des thérapies cellulaires alternatives à partir des cellules souches adultes ou issues du sang de cordon ombilical qui ne posent aucun problème éthique.

De l’autre, l’Église émet des doutes : il n’est pas certain que l’instrumentalisation de l’embryon soit une panacée pour guérir la myopathie. Elle pose des questions : où est le progrès de la recherche et de la médecine quand on ne fait naître que des enfants en bonne santé après élimination des embryons ou des fœtus malades ? Elle évoque des évidences biologiques : l’embryon est un membre à part entière de l’espèce humaine qui mérite notre respect même s’il est malade. Elle ramène à la raison : que devient une technique qui ne reste pas exclusivement au service de l’homme ? Est-ce parce que c’est légal que c’est moral ?

En somme, on voit la société civile sombrer dans l’irrationnel en sacralisant la techno-science, en divinisant le progrès, bref en parlant le langage du mythe. Et on voit l’Église, au contraire, en appeler à la raison, à l’intelligence, à l’observation scientifique, à l’objectivité et à la compassion pour dire que la recherche et médecine doivent être humaines. Et que cette humanité est d’ailleurs la condition de son efficacité, de ses progrès et de son succès. La société civile est dans la certitude et l’intransigeance (« il faudrait presque envisager une opération commando pour obtenir les moyens de travailler correctement sur les cellules souches embryonnaires » disait déjà le Pr. Peschanski en décembre 2005). L’Église est dans le doute et la nuance : n’y a-t-il pas des moyens plus respectueux, plus rapides et plus rationnels pour soulager la souffrance que de prétendre supprimer des êtres pour en sauver d’autres ?

Si l’Église ne tenait pas ce langage de réalité, mais qui le tiendrait ? On l’a vu, elle est la seule institution, en France, aujourd’hui capable de dérouler une anthropologie différente, cohérente et solidaire face à l’eugénisme libertaire selon Michel Onfray demandant pour les parents le «tri cellulaire pour favoriser la configuration existentielle la plus hédoniste pour leurs enfants».

Alors qui manipule qui dans cette affaire ? Dire de ceux qui ne sont pas d’accord qu’ils attentent à la laïcité ne repose sur rien. C’est juste une invective.

En l’occurrence, dans ce débat, seule l’Église est vraiment laïque car elle seule refuse l’archaïsme de la sacralisation du profane — qui est la vraie menace — et elle seule réserve le sacré à ce qui doit l’être : l’homme de ses premiers instants à son dernier souffle. >>

Commentaires

SEULE L'EGLISE...

> Comme le disait René Rémond, la laïcité n'a pas d'autre but que de faire coexister les différentes confessions. C'est à dire que ce qui est à la base de la laïcité est une volonté de dialogue.
Or, quand l'Eglise exprime son désaccord vis à vis des manipulations de la vie humaine, on lui repproche son "obscurantisme". On lui refuse le droit à s'exprimer sur tel ou tel sujets, au nom de la laïcité. C'est un non-sens total.
Son discours sur la dimension sacré du vivant n'a pourtant pas changé, et n'a pas pour but de pénaliser qui que ce soit, bien au contraire : "elle seule réserve le sacré à ce qui doit l’être : l’homme de ses premiers instants à son dernier souffle." Oui, seul l'Eglise refuse de transiger sur la valeur de l'âme humaine, elle seule refuse de vendre l'homme à la science.

Merci pour cet article.

Écrit par : Quentin | 10/12/2006

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