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05/12/2006

Un musulman nommé Boulanger

Qu'est-ce qui peut conduire de jeunes Français "de souche" à se convertir au salafisme ?  Et (pour certains) à devenir djihadistes ?


Les agences :

 <<  LE CAIRE, 5 décembre - L'Egypte a affirmé lundi avoir démantelé un groupe d'islamistes égyptiens et étrangers, parmi lesquels figurent neuf Français, qui recrutait des combattants jihadistes pour l'Irak.

Les services de sécurité, annonce un communiqué du ministère de l'Intérieur, ont "démantelé un groupe" terroriste, comprenant neuf Français, deux Belges, un Américain, des Egyptiens, des Syriens et des Tunisiens.

Ses membres, qui n'auraient pas tous été arrêtés, "cherchaient à recruter" d'autres personnes pour "les inciter" au jihad en Irak.

Les islamistes étrangers, dont l'identité n'a pas été révélée, se servaient du sol égyptien comme base et résidaient en Egypte "sous le couvert d'études arabes et islamiques".

Selon le communiqué, "il a été trouvé en (leur) possession des papiers et documents relatifs à leur organisation, qui confirment l'existence de liens avec des organisations terroristes à l'extérieur".

Cette annonce survient alors qu'une source sécuritaire avait fait état vendredi de l'arrestation de 11 islamistes français lors d'une rafle au Caire et à Alexandrie, dans le nord du pays.

Confirmées de source diplomatique française, ces arrestations intervenues il y a une dizaine de jours, devaient se solder par le départ forcé, d'ici la fin de la semaine, des neuf Français arrêtés au Caire.

Leur cas ne paraissant que mineur aux yeux des services égyptiens, les procédures pour leur rapatriement par avion ont été réglées lundi, apprend-on de source informée.

Car les premières informations obtenues par l'AFP classaient ces jeunes, âgés en moyenne de 25 ans, convertis ou nés musulmans d'origine maghrébine, dans un courant salafiste traditionnaliste plutôt que jihadiste.

Les deux Belges sont eux d'origine marocaine, selon une source de sécurité. Le communiqué du ministère ne mentionne pas, en revanche, deux autres Français, Denis Boulanger et Habib Belkhair, arrêtés à Alexandrie.

A Bruxelles, un haut responsable belge a déclaré que deux autres Belges avaient été arrêtés en Arabie saoudite dans le cadre de cette enquête.

Interrogée, l'ambassade des Etats-Unis s'est refusé à commenter l'information sur l'arrestation d'un Américain.

Périodiquement, les autorités égyptiens repèrent des étrangers occidentaux, arabes ou asiatiques jugés favorables à l'islam radical et les somment de quitter sans délai l'Egypte.

Quatre Français présentant un tel profil islamiste ont ainsi été priés de partir sans appel, mais sans ordre formel d'expulsion, en juillet 2005.

Safe Bourrada, chef d'une cellule d'islamistes algériens, démantelée en septembre 2005, avait séjourné six mois au Caire l'année précédente, après avoir purgé une peine de prison en France pour des attentats terroristes.

Interrogé par l'AFP lors d'un passage au Caire, sur de telles filières en Egypte, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur ne les avait pas exclues.

"C'est tout à fait possible, mais il est bien clair", avait-il ajouté "que les autorités religieuses égyptiennes n'acceptent pas un tel islam".

Pour un expert de la sécurité, "il est indéniable que l'Egypte, située entre l'Europe et le Moyen Orient, les attire". De plus, un Européen peut obtenir un visa à son arrivée à l'aéroport.

Selon un rapport d'un service de sécurité français, les Renseignements généraux (RG), révélé en novembre par le magazine l'Express, de plus en plus de jeunes musulmans français partent suivre des études coraniques dans des pays très islamisés comme l'Egypte, avec le risque d'être entraîné dans une spirale terroriste.

Certains vont à l'université islamique d'Al-Azhar, la plus célèbre de l'islam sunnite, mais d'autres ont fréquenté des institutions plus discrêtes, et plus radicales, comme l'institut Qortoba, à Médinet Nasr, en banlieue du Caire. >>

 

 

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Commentaire

 

 

Toutes considérations politiques mises à part : on relève dans cette dépêche le nom d'un garçon nommé Denis Boulanger. D'autres convertis du même type sont interrogés, selon les radios.

 

Il y a exactement un an (voir sur ce blog, catégorie Société, 7.12.2005, note sur Muriel Degauque et Lionel Dumont), nous évoquions le cas retentissant du "gang des islamistes de Roubaix".

 

D'où la question : qu'est-ce qui peut  mener des Boulanger, des Dumont et des Degauque à aller chercher dans l'islam ce qu'ils ne trouvent pas (à leur avis) dans le christianisme ?

 

Je vous propose un débat sur ce sujet, qui est de plus en plus pressant. Nous allons le retrouver jour après jour, dans les décennies qui viennent. Il met en cause (bien sûr) l'école en panne de valeurs et de culture, le climat de matérialisme mercantile révoltant, et les années perdues par les catholiques français dans la déspiritualisation et les polémiques internes. Parlons-en...

 

 

P.P.

 

 

Commentaires

> Joseph de Maistre disait : " L'Islam : instrument de Dieu pour punir les Chrétiens dégénérés."

Écrit par : RIPOLL | 05/12/2006

MAIS QUI SONT CES "LAIQUES EN RESPONSABILITE" ?

> Il y a des jeunes "issus de l'immigration" qui se convertissent au catholicisme : mais l'un d'entre eux m'a dit que dans la première paroisse où il s'était adressé, la "laïque en responsabilité" lui avait répondu : "reste donc musulman, on pourra dialoguer."
m.

[De PP à M. - J'ai entendu un certain nombre de témoignages du même ordre. Sans vouloir jeter le soupçon sur les gens qui se dévouent dans la vie parossiale (et ils sont bien trop peu nombreux), force est d'admettre que quelques-uns n'ont pas de formation religieuse. C'est un chantier urgent.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : marmor | 05/12/2006

ISLAM-PAROISSES : UNE COMPARAISON DOULOUREUSE

> L'Islam est une religion qui passe surtout par la pratique, par l'extériorisation.
Or, par le manque de respect de la liturgie, du sens du sacré, les jeunes ne trouvent pas dans les paroisses cet équivalent.
Il n'y a pas dans les paroisses cette marque de la réalité divine qui fait ployer le genou devant le tabernacle, incliner le buste devant l'autel pendant la Messe, se mettre à genoux pendant la consécration, s'incliner devant l'Evêque, se mettre à genoux devant un cardinal de la Sainte Eglise ...
Vous trouvez que je suis "tradi" ? Eh bien sachez qu'aucune de ces règles n'a été levées officiellement.
Il n'y a que dans les paroisses françaises qu'elles ne sont plus repectées.
Cette banalisation du sacré fait que les jeunes vont voir ailleurs.
Le christianisme demande un effort d'intériorisation. Mais il est stupide de demander aux jeunes d'accéder directement à cette vie intérieure sans passer par une vie extérieure.
Pourquoi le sevice de l'autel provoque des vocations ? car les jeunes garçons sont attirés par les gestes et les actions (porter la croix, porter les cierges, ...) et par cet aspect extérieur du culte ils accèdent à l'aspect intérieur qui nourrie leur vie.
Tant que nos liturgies seront des cérémonies privées propres à chaque paroisse et irrespectueuses des normes, nous ne pourrons pas attirer les jeunes.
Regardez la communauté St Martin : ils sont hypercarrés au point de ré-introduire le latin ou bien encore l'orientation de tous (y compris le prêtre) vers l'Orient. Eh bien n'en déplaise à certains, cette communauté fait le plein des églises, le plein des pèlerinages, et le plein au séminaire.
Idem pour la congrégation de Solesmes.

B.


[De PP à B. - Il serait plus exact de dire "dans trop de paroisses", plutôt que dans "les paroisses", généralisation qui ne rend pas justice à toutes celles qui essaient de célébrer dignement : et il y en a plus qu'on ne dit ! Mais pour les autres, vous avez raison. Ce problème est lourd. De toutes les pages à tourner, c'est la plus difficile.]

Réponse adressée au commentaire

Écrit par : Boris | 05/12/2006

FASCINATION DE L'ISLAM SUR DES JEUNES

> J'ai déjà observé chez certains de mes élèves un intérêt important qui devient parfois une fascination pour le sens de la transcendance que les musulmans ont. A tel point que quelques un, ayant pourtant été catéchisés, pratiquent le jeûne du Ramadan par solidarité (me disent-ils) avec leurs copains musulmans. Je pense qu'il y a une fascination pour ce sens du divin qui pousse à mépriser la société matérialiste, pendant un temps au moins car, le jeûne fini, les comportements reviennent. Mais, à la longue, chez des jeunes sans culture religieuse et souvent déstructurés, cela marque et ils franchissent le pas. Ajouter à cela le climat cathophobe actuel !

Écrit par : VF | 05/12/2006

JEU DE ROLE ?

> Je vois les conversions à l'islam comme un sous-produit de la société moderne de consommation. Je les vois se convertir, comme on fait un jeu de rôle, par souci de trouver sa place dans la masse. Cela répond à la nécessité absolue d'avoir une personnalité. On devient islamiste comme on devient staracadémiste. La panoplie musulmane ainsi proposée est directement à la taille de chacun, c'est du prêt à croire et non de la haute couture. Ces conversions sont de suite plus efficaces, elles évacuent très vite le doute et se nourrisse de certitude. A côté, la recherche du salut chez les chrétiens apparait comme une science non exacte. Néanmoins, ces conversions peuvent déboucher sur le chemin. Par l'expression de la grâce, on peut se réjouir de certaines conversions à l'islam tout en considérant l'islam comme une erreur. Se convertir, c'est déjà vouloir renouer le dialogue avec Dieu. La comparaison les fera se rapprocher de nous. Mais ne faisons pas l'erreur de nous ruer vers les laïcards pour les combattre. Ne devenons pas ces conservateurs, fiers d'être républicains. Laissons le religieux s'exprimer, notre foi n'en sera que plus éclatante d'exigences, d'originalité, de distinctions, là encore par pure observation et comparaison. Notre voie est d'éviter de considérer le christianisme comme un humanisme, dont la vocation est de produire raisonnements et morale. Il faut remettre la relation à Dieu au coeur de tous nos groupes : paroisses, MCC, END, catéchisme, scoutisme, ...

Écrit par : Maximilien FRICHE | 05/12/2006

DANS LE MEME SENS

> Je note que ce que dit VF va dans le même sens que ma réaction.

Outre la liturgie, il y a la perte de la pratique de certains rituels :
- pas de viande le vendredi pour éviter de verser du sang ce jour là
- les jours d'abstinence et de jeûnes (vendredis de carême, mercredi des cendres, triduum pascal, ...)
- messe de minuit (à noël et à Pâques) à 0h00 et non à 19h00
En réalité un ensemble de faits qui retire le sens du sacré d'une part mais aussi une part de surpassement de soi.
Au travers du scoutisme, j'ai découvert que les jeunes (8-25 ans) ont soif d'aventures qui sortent de l'ordinaire.
Ainsi, si on retire tout ce qui ressemble à ce genre de sensation dans la foi, il ne reste plus grand chose sinon de la prise de tête intellectuelle.
Il faut donc redonner de la saveur à notre vie :
- pas de viande le vendredi en souvenir la crucifiction
- benedicite midi et soir, surtout en famille
- jeûne les vendredis de Carême au minimum
Voila ce dont les jeunes ont besoin : une ascèse de vie qui permette de conformer sa vie au christ.

Écrit par : Boris | 05/12/2006

ISLAM ET CHRISTIANISME

> Bonjour. Quelques remarques me viennent à l'esprit.

La première sur les conversions à l'Islam en France. Pour mémoire, elles peuvent passer dans les milieux intellectuels par le soufisme (mystique musulmane, avec initiations, connaissance cachée, extases...).
Autre point important, beaucoup de conversions viennent de la guerre faite par les musulmans à tout non-musulman qui voudrait épouser une musulmane. Il est si simple de mettre un terme au conflit en prononçant la profession de foi et en signant un papier !

La deuxième remarque est au sujet de cette expression, "salafiste traditionaliste". Pour les adeptes de ce courant, "As-Salaf us-Salih" fait allusion aux trois premières, et donc trois meilleures générations de musulmans : "Le musulman n’a pas d’autre choix que celui d’être Salafi (c'est à dire suivre convenablement et respectueusement les pieux prédécesseurs). En faisant cela il s’engage dans un chemin qui est garanti par le succès, la victoire, la sécurité et le salut contre le feu de l’enfer".

Dans le concret, les salafis vivent un islam où les seules questions tolérées visent à trouver la "bonne pratique" (sachant que plus ça fait mal, mieux c'est). Il ne faut évidemment surtout pas se poser des questions de sens (puisqu'il faut "suivre convenablement et respectueusement").
Dans nos quartiers-ghettos, cette forme d'islam fait fureur (ce que regrettent bien des musulmans plus âgés) ; face au mal-être, la réponse qui est proposée est : "Arrête de réfléchir et coule-toi dans la matrice" .
Dernière remarque. En islam et en christianisme, on retrouve le souci du dogme, celui de la pratique et celui du ressenti intérieur.
Dans le christianisme des siècles passés, on s'est déchiré au sujet du premier point ("orthodoxie") lorsque l'on oubliait le dernier ("orthopathie" = pour moi, ici, l'amour du prochain).
L'islam, avec son "credo" excessivement simple ("Je crois en un seul Dieu et Muhamad est son Prophète"), c'est focalisé sur la pratique, tel les pharisiens d'antan.
Les catholiques de la deuxième moitié du XXe siècle, face aux excès passés, ont parfois eu tendance à négliger les deux premiers points ("orthodoxie" et "orthopraxie") dans leur souci de ne plus négliger le registre de l'amour du prochain. Sauf que le "Faites tout avec amour" lancé par Paul (1 Co XVI, 14) n'est pas évident, et on sombre alors facilement dans un activisme social en oubliant de rester "éveillés dans une prière de tous les instants" (Luc XXI, 36).

Trouvons notre équilibre !

Écrit par : Ren' | 06/12/2006

Je trouve l'analyse de " Ren' " très juste.

> On tourne toujours autour des mêmes points :
- avoir la vraie foi (orthodoxie)
- revenir à la vraie pratique de la foi (orthopraxie).
Un exemple frappant est la suppression de la liturgie des Heures dans la vie paroissiale :
- les offices avaient "la cote" avant le Concile, la majorité des missels proposaient à la fois la messe du jour et les vêpres également
- la liturgie des Heures de 1985 a permis de rendre plus facile la récitation des offices par les Laïcs en réponse à la demande pré-concilaire
- de nos jours, la récitation des vêpres au sein d'un paroisse est devenue l'exception.
Pourtant : SC 100
"Les pasteurs veilleront à ce que les Heures principales, surtout les vêpres, les dimanches et jours de fêtes solennelles, soient célébrées en commun dans l'église. On recommande aux laïcs eux-mêmes la récitation de l'office divin, soit avec les prêtres, soit lorsqu'ils sont réunis entre eux, voire individuellement."
Voilà encore si besoin une preuve de l'abandon de la vraie pratique religieuse en paroisse.
Ajoutons également qu'en France nous ne disposons pas des moyens de dire l'office : le livre trop répandu "Prière du Temps Présent" n'est pas la liturgie des Heures mais une bien pâle copie. En fait seuls la structure de l'office et l'ordonnancement des psaumes sont respectés. Ni les antiennes, ni les entêtes de psaumes, ni les lectures, ni les répons ne sont ceux de la Liturgia Horarum de 1985.
Si on prend également les revues tel que "Signes" ou encore "Signes et Musique", on découvre le vecteur principal de déchristianisation des messes du dimanche.
Donc, pour en revenir à la question du pourquoi les jeunes vont à l'islam plutôt qu'au catholicisme, tous ici répondent au manque de pratique orthodoxe de la foi catholique. J'ajoute que ce manque de pratique est encouragé par plusieurs livres de prières et plusieurs revues.
If faut peut-être demander à nos évêques d'agir afin de restituer la liturgie au peuple de Dieu, elle qui a été confisquée par quelque clercs et laïcs.

Écrit par : Boris | 07/12/2006

SOIF DE SPIRITUEL

> Je suis d'accord avec Boris sur la nécessité de remettre en vigueur certaines pratiques ayant un sens et de favoriser une belle liturgie qui attire et structure la vie spirituelle. Les pré-ados et ados que je fréquente ont soif de spirituel. Cela se manifeste "tout azimut" étant donné leur état d'inculture complète en ce domaine. Mais ils sont curieux et réceptifs. Notre évêque est venu rencontrer des lycéens pendant un après-midi et a répondu à toutes leurs questions sans en fuir aucune ! Cela à été un succès total et les élèves ont demandé à ce qu'il revienne.
Il faut du beau et être présent. Mais il ne faut pas tarder. Vers la fin de l'adolescence, ils commencent à être "formatés" par la société actuelle.

Écrit par : VF | 07/12/2006

L'EVANGILE N'EST PAS SOLUBLE DANS LA CONSOMMATION

> Nous retombons sur le formatage consumériste -déjà évoqué par Maximilien- qui matraque les enfants dès le plus jeune âge grâce au zèle des publicistes. La marge de manoeuvre, face aux pré-ados, est déjà réduite à sa portion congrue (c'est le prof de collège qui parle). Or le bon consommateur ne supporte pas l'effort (surtout quand il est intellectuel).
Le produit offert par les salafistes n'est-il pas idéal pour combler le mal-être ? "Roots" juste ce qu'il faut, avec une pointe de masochisme -"pour ton Seigneur, endure !" (Coran LXXIV, 7)- pour concurrencer les "gothiques", et en prime la certitude d'être dans le camp des vainqueurs avec le Paradis garanti à l'arrivée grâce à ce hadith attribué au prophète de l'islam : "Ma communauté se divisera en 73 sectes. Toutes iront en enfer, à l'exception d'une seule : celle qui suivra ma voie et celle de mes compagnons". Le tout sans trop avoir à réfléchir.
Ce serait faire un faux procès à l'Islam que de nier sa part d'humilité et de spiritualité vraie -"Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant leur Salat, qui sont pleins d'ostentation" (Coran CVII, 4-6)- mais, franchement, ce n'est pas dans le package "salafi" qu'elle s'exprime le mieux...
Maintenant, comment des bons consommateurs peuvent-ils apprécier les déclarations suivantes ?
"Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ; tout cela pour des choses qui se décomposent à l'usage : voilà bien les commandements et les doctrines des hommes ! Ils ont beau faire figure de sagesse -religion personnelle, dévotion, ascèse- ils sont dénués de toute valeur et ne servent qu'à contenter la chair" (Col II, 21-23)
"Gardez-vous de pratiquer votre religion devant les hommes pour attirer leurs regards (...) Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage, pour ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais seulement à ton Père qui est là dans le secret" (Mt VI, 1.17-18)...
La Bonne Nouvelle, sans surprise, n'est pas soluble dans la société de consommation. Ce qui n'interdit pas d'en soigner le versant "communication" ? Surtout quand on oublie -et moi le premier- que c'est une nécessité !
"Les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins, grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons pas l’Evangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte -ce que saint Paul appelait "rougir de l’Evangile" (Rm I, 16)- ou par suite d’idées fausses nous omettons de l’annoncer ?" (Paul VI, Evangelii Nuntiandi).

Écrit par : Ren' | 07/12/2006

POURQUOI J'AI CHOISI LA FOI CHRETIENNE ET NON L'ISLAM

> Je suis Européen de souche, baptisé à la naissance et j' ai longtemps hésité entre islam et catholicisme, pour finalement choisir ce dernier.

Ce qui m'attirait dans l'islam ? Principalement 2 choses:
a- la fraternité. Elle n'est pas qu'un mot en islam. Lorsque vous entrez dans une mosquée, vous êtes accueilli à bras ouverts, les gens sont curieux et viennent spontanément vers vous, en vous faisant bien sentir que vous êtes là chez vous, vous êtes immédiatement intégré à la communauté (la vie communautaire ne se limitant pas à se rencontrer à la mosquée, loin de là).Par comparaison, dans ma paroisse, nous avons accueilli une protestante issue du pentecôtisme qui a décidé de revenir pleinement dans la communion catholique, le prêtre nous l'a présentée et nous a invités à venir la saluer à la fin de l'office, sur la centaine de personnes, 3 sont allées vers cette personne!
De plus entre musulmans pratiquants, tout se partage: argent, logement, voiture, nourriture,... La fraternité est vécue pleinement. (évidemment, le corollaire est que les non-musulmans en sont exclus).
b- le sérieux avec lequel la foi est considérée par un musulman et l'application avec laquelle il s'évertue à exécuter les commandements de sa religion.
Demandez à un musulman quel est l'événement le plus important de l'histoire, il vous citera quelque chose qui a trait à sa religion (l'Hégire par ex.).
Posez la même question à un catholique, je vous mets au défi d'en trouver un qui réponde l'Incarnation ou la Résurrection...
L'ignorance dans laquelle le catholique se trouve quant à sa religion est effarante ainsi que son manque d'estime pour ce qui représente celle-ci (la pape: intégriste ! les évêques: hors jeu ! la morale catholique : rétrograde, etc).
Comment voulez-vous être attiré par une religion méconnue voire dénigrée par ses propres adeptes?

Pourquoi ai-je choisi le catholicisme?
J'ai rencontré une croyante sincère à la foi 'lumineuse' qui m'a convaincu d'aller faire une retraite dans un monastère trappiste. Monastère dans lequel j'ai rencontré des chrétien(ne)s convaincus, sincères et rayonnants d'amour.
Si je n'avais pas connu cette communauté monastique, je n'aurais certainement pas fait ce choix. (Je ne cesse d'en remercier Dieu).

Écrit par : Pascal | 07/12/2006

PASTORALE SCOLAIRE

> Je suis animatrice en pastorale scolaire. je confirme ce qui est noté sur la faiblesse de la culture religieuse même chez les "laïcs en responsabilité". J'arrive d'une rencontre en abbaye avec des "collègues". Voici un petit détail qui pour moi prend beaucoup de sens. Avant d'aller dormir, nous avons discuté du moment pour prendre le petit-déjeuner, les soeurs laissant leurs hôtes s'organiser pour ce repas avec une cuisine et une salle-à-manger dans l'hotellerie. Comme nous étions le 8 décembre, les laudes était à 7h45 et la messe était à 9h. Mes collègues se sont dit qu'elles petit-déjeuneraient après les laudes. Elles se sont rappelés les consignes de jeûne eucharistique semblant dire que c'était bon pour autrefois: rendez-vous compte, du temps de nos parents, c'était 12 heures, etc... Sur 10 personnes, nous n'étions que 2 à avoir pris notre petit-déjeuner avant les laudes... Il semble que ce qui compte pour elles, c'est leur sincérité. Je m'interroge souvent : quand j'ai été engagée, le texte officiel sur ce métier indiquait dans les conditions pour recevoir notre lettre de mission, il fallait outre avoir la foi (sic), se montrer "loyal " envers l'Eglise, c'est-à-dire, présenter et affirmer ce que dit l'Eglise et non ce que nous en pensons ou comment nous le vivons, comment nous nous arrangeons avec...
sur l'Islam, souvent ces mêmes collègues "admirent" l'Islam, la prière des musulmans, etc.. et par contre critiquent leur propre rite. J'en ai même entendu une me dire qu'elle détestait la liturgie à la cathédrale de notre diocèse : elle disait ne pas s'y retrouver, avec toutes ces processions, l'encens, l'or et le faste déployé... Ayant eu l'occasion d'aller régulièrement à la messe dans cette cathédrale à cause d'un enfant chanteur dans la maitrise, cette image préconçue des "fastes" liturgiques est inexacte et excessive.
Merci


[De PP aux lecteurs non croyants :
- Par respect pour l'eucharistie (qui est pour elle le corps du Christ), l'Eglise demandait autrefois de n'avoir pas mangé depuis plusieurs heures avant de communier. Ce "jeûne" est aujourd'hui réduit à très peu de choses : une heure... C'est apparemment encore trop pour certains. Mais alors, on peut se demander s'ils voient dans l'eucharistie ce que l'Eglise y voit ! Pour un bon nombre de "catholiques" contemporains, communier n'a que le sens d'un vague geste fraternel ; c'est en tout cas ce qu'ils répondent dans les enquêtes d'opinion. Retrouver le sens de l'eucharistie est l'une des urgences actuelles, soulignait le synode des évêques du monde en octobre 2005. ]

Cette réponse suit le commentaire

Écrit par : M.B | 09/12/2006

Voici le texte de l’Église:

«Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s’abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l’exception seulement de l’eau et des médicaments».

«Les personnes âgées et les malades, ainsi que celles qui s’en occupent, peuvent recevoir la très sainte Eucharistie même si elles ont pris quelque chose moins d’une heure auparavant» (Can. 919, 1 et 3).

Ce «quelque chose» ne devrait pas être un repas normal; ce serait alors abuser du texte. De plus, la piété et le respect dûs à la dignité du Sacrement doivent conduire à éviter, dans la mesure du possible, de communier immédiatement après avoir pris un aliment quelconque.

Pour ce qui est de communier plus d’une fois par jour, nous lisons, toujours dans le Code de Droit canonique:

«Qui a déjà reçu la très sainte Eucharistie peut la recevoir de nouveau le même jour mais seulement lors d’une célébration eucharistique à laquelle il participe...» (Can. 917).

Normalement, et pour éviter des abus dans la piété, que ce ne soit qu’une seule autre fois, selon l’interprétation officielle de Rome, le 11 juin 1984.

Ceux qui sont en danger de mort devraient recevoir la sainte communion, même s’ils l’ont déjà reçue ce jour-là (Can. 921).

Écrit par : Leperson | 09/12/2006

"LES PLUS MISERABLES DES HOMMES"

> Je me rappelle un prêtre, déjà âgé à l'époque, dans une de mes anciennes paroisses,qui ne croyait pas à la présence réelle dans l'eucharistie. D'ailleurs, je m'étais "accroché" avec une de ses catéchistes qui refusait d'entendre parler de résurrection et pour clore la discussion, m'a jeté :" ne me dites pas que vous croyez au credo?!". Alors, dans ces cas-là, le respect de la liturgie, du jeûne avant la communion, de la réalité de l'Eucharistie....
En tant que pur produit de ce style de catéchisme (la solidarité dans le monde du travail comme thème de préparation à ma confirmation!) et de paroisse, je peux vous affirmer qu'il y a là une des causes importantes du vide de nos églises et de la fascination pour l'Islam ou le "spirituel alternatif". La liturgie, l'enseignement de la foi, etc, sont très importants , mais si l'amour du Christ, la foi en sa résurrection et en sa présence avec nous n'existe pas, alors tout est vain. Combien de prêtres et surtout de laïcs (ques) engagés (es) y croient ?

VF


(De PP à VF - Pas de réponse possible sauf celle de saint Paul : si le Christ n'est pas ressuscité, les laïcs-engagés sont "les plus misérables des hommes". ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : VF | 09/12/2006

UN CHRISTIANISME DEPRESSIF POUSSE LES JEUNES VERS L'ISLAM

> Aujourd'hui 10 décembre, notre curé (sympathique et très attachant) a terminé son sermon en opposant dans une belle antithèse "ceux qui pratiquent les sacrements" à "ceux qui pratiquent l'évangile" (orthodoxie orthopraxie ?). Déconcertant en tout cas pour des fidèles qui s'efforcent de vivre l'évangile chaque jour et ont toujours cru puiser leur force en particulier dans l'Eucharistie.
Il s'agissait en fait de nous inciter à acheter des gâteaux aux "jeunes" de l'aumônerie de l'enseignement public pour financer un voyage à Lourdes. Ils ne vont pas à la messe mais ils vivent l'évangile, fallait-il comprendre. Le problème est qu'ils étaient 3 collégiens à vendre quelques gâteaux ; depuis trois ans, il n'y a plus de jeunes du lycée à l'aumônerie.
Faut-il s'en étonner ?
J'avais 18 ans quand l'aumônerie du nouveau lycée a été créée (1981) et j'ai dès la première année fait partie de l'équipe d'animation. Tout de suite je me suis trouvée en butte à la vision "jeune" et moderne des prêtres responsables, il fallait être ouvert, tolérant, accueillant à tous.
Ils ont commencé par refuser à l'aumônerie les jeunes de l'enseignement catholique (l'école privée scolarise en Bretagne 50% des enfants mais cela tient plus d'une tradition rurale que d'un engagement religieux ou d'une appartenance sociale, je suis issue de l'enseignement privé). Plusieurs années de suite j'ai essayé de leur montrer que c'était une erreur de refuser ces jeunes, en vain. Ce n'est que depuis 2004 que le nouveau curé doyen n'est plus hostile à l'enseignement catholique, mais c'est trop tard pour l'aumônerie.
Plusieurs fois dans les années 80 l'aumônier s'est moqué de moi parce que je me servais de l'évangile pour animer les réunions de mon équipe au lieu de leur parler de drogue, de sexualité et de me mettre à leur portée, il se pensait plus "jeune" que moi et ne se privait pas de me le dire.
Plusieurs années de suite aussi j'ai demandé à ce que les jeunes de l'aumônerie participent aux offices de la paroisse au moins pour Pâques, Noël, etc mais on me répondait qu'il ne fallait pas les dégoûter de la messe.
J'ai fini par me retirer.
Ce sont maintenant des permanentes salariées qui sont en charge de l'aumônerie et les effectifs ont baissé, baissé : il n'y avait plus aucun lycéen l'année dernière. Le curé (celui du sermon d'aujourd'hui) a osé l'année dernière la comparaison avec Charles de Foucauld qui vivait dans le désert sans chercher à convertir et il a même ajouté (sans évoquer la souffrance que cela a été pour Charles de Foucauld) "sans accès aux sacrements"
C'est l'évolution, on n'y peut rien ?
Il se trouve qu'entretemps je suis devenus professeur dans l'enseignement public.
Et je puis témoigner que les jeunes d'aujourd'hui sont aussi généreux que ceux de ma génération, aussi idéalistes et, pour beaucoup, conscients qu'eux-mêmes et que le monde ont besoin d'être sauvés. Ils attendent cette parole de salut que l'Eglise est censée leur transmettre et ils sont prêts à s'engager mais la démagogie de l'aumônerie ne peut répondre à leur soif de valeur et d'idéal. On leur propose de la grenadine alors qu'ils sont prêts à donner leur vie.
Si l'Eglise, si les permanentes salariées n'osent pas leur parler de l'évangile, si les prêtres vont jusqu'à opposer devant eux l'évangile (virtuel, pour la plupart de ces jeunes) à l'eucharistie, comment nous étonner qu'ils aillent chercher leur nourriture ailleurs et qu'ils se tournent vers une "vraie"religion qui leur parle de vérité, d'exigence, d'engagement ?
Christine

Écrit par : Christine | 10/12/2006

L'ISLAM ET NOUS

Bonjour. Je reviens à un thème que j'ai déjà abordé sur ce blog, à savoir que le miroir de l'Islam peut nous aider à (re)devenir véritablement des chrétiens, en retrouvant cet équilibre entre "doxie", "praxie" et "pathie" dont je parlais (mais il est vrai que je témoigne ainsi de ce qui personnellement m'a fait cheminer) :
- Orthodoxie ? La simplicité -pour moi réductrice- de la profession de foi islamique pousse à creuser le sens de notre "credo"... Ce que l'Eglise nous a d'ailleurs toujours invité à faire. Découvrir à quel point nous avons besoin de nous former et d'être formé !
Tout en prenant garde à ne pas tomber "malade en quête de controverses et de querelles de mots" (1 Tm VI, 4). L'un des grands drames du christianisme n'est-il pas justement nos divisions ? Le Coran à beau jeu, alors de nous lancer cette accusation au visage : "Mais ils se sont divisés en sectes, chaque secte exultant de ce qu'elle détenait. Laisse-les dans leur égarement pour un certain temps" (XXIII, 53-54).
- Orthopraxie ? L'importance du rite avait semble-t-il pris le pas sur le reste avant Vatican II ; "Fait, et ne pose pas de questions" : tel est le témoignage que me donnent de nombreuses personnes. La génération de mes parents (j'ai 28 ans) semble avoir réagi par l'excès inverse.
L'Islam, religion dans laquelle la notion de "sacrement" n'existe pas, m'a questionné par l'importance mise dans bien des gestes : redécouverte de la spécificité de nos sacrements (dont je n'ai cependant jamais relativisé la portée), mais surtout redécouverte de toutes ces autres pratiques chrétiennes qui, vécues réellement et non pas juste pour "contenter la chair" (Col II, 23), peuvent, selon la personnalité de chacun, être une richesse.
- Orthopathie ? Quand je vois que le Coran, pourtant plein de critiques à l'égard des chrétiens, déclare cependant : "Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'Evangile, et mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et mansuétude" (LVII, 27), je repense à tous ces humbles de coeurs, dont nous ignorons bien souvent les noms, et qui ont su depuis deux mille ans offrir ce témoignage (c'est bien pour ça, d'ailleurs, que j'aime tant la fête de la Toussaint).
Nos débats sont utiles et nécessaires, mais veillons à ce que nos critiques restes constructives, dans "un même amour, un même coeur", en recherchant "l'unité" et ne faisant "rien par rivalité, rien par gloriole" : "Que chacun ne regarde pas à soi seulement, mais aussi aux autres" (Philippiens II, 2-4)

Écrit par : Ren' | 11/12/2006

ISLAM, CHRISTIANISME, LA CONFUSION DES ESPRITS

> Bonjour,

Je suis très heureux que vous souleviez cette question.
La réponse n'est pas simple, évidemment. C'est un peu un phénomène de mode pour les plus influençables, du fait du rap musulman, qui a un peu une attitude de contre-culture. C'est un parcours spirituel pour ceux qui suivent l'ésotériste Guénon.
Je ne peux m'empêcher de mettre cette "mode" en parallèle avec les modes New-Age et ensuite du bouddhisme. La différence est que l'islam semble avoir un aspect fascinant sur de nombreux chrétiens : je me souviens par exemple d'un vieux prêtre, fort respectable au demeurant, qui voyait un "mystère" dans l'islam, et le respectait, mais passait sous silence les oppositions au christianisme, comme par exemple le fait que le Coran, le livre saint de l'islam, nie que Jésus soit mort sur la Croix et ressuscité, et donc nie la réalité de la foi chrétienne.
Ainsi, nous pouvons avoir un sentiment d'abandon face à cette religion: en effet, on nous demande de dialoguer, mais peu d'entre-nous connaissent les différences fondamentales, et parmi ceux qui les connaissent, beaucoup tentent de les minimiser.
Il y a un certain nombre de site de "missionnaires" musulmans sur Internet, dont le but est d'embrouiller les chrétiens pour les amener à l'islam (en prétendant par exemple que Mahommet est le Paraclet (!). Il n'y a malheureusement que trop peu de sites chrétiens qui y répondent. Pourtant, avec tous nos théologiens, exégètes etc. ce ne devrait pas être difficile de les réfuter...

Écrit par : Mickaël | 12/12/2006

LE DIFFICILE DIALOGUE AVEC LES MUSULMANS

> Bonjour. Parlant des "missionnaires" musulmans, Mickaël dit que "ce ne devrait pas être difficile de les réfuter" ? Pas si sûr. Et pourtant, il y aurait en effet un véritable travail à faire. Le relativisme religieux ne peut que servir l'Islam ; car, si l'on n'y prend garde, certaines déclarations sont particulièrement attractives : "Nous croyons en Dieu, à ce qu'on a fait descendre sur nous, à ce qu'on a fait descendre sur Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus, et à ce qui a été apporté à Moïse, à Jésus et aux prophètes, de la part de leur Seigneur : nous ne faisons aucune différence entre eux ; et c'est à Lui que nous sommes Soumis" (Coran III, 84).
Pas évident, dans notre société "consensuelle", d'affirmer qu'il y a des différences ! Encore moins évident, de donner des réponses simples, à la portée de tous, sans être simpliste !
De plus, sur internet, l'essentiel des sites chrétiens orientés vers les musulmans sont le fait de chrétiens évangélistes. Ces sites -à mon sens- ne sont guère concluant, car ils répondent à leurs homologues islamistes en usant des mêmes méthodes : montrer qu'en fait le Coran ne dit pas ce qu'il dit, se jeter des "miracles numériques" au visage, prédire la fin du monde par des lectures littérales... Le tout en sombrant dans une agressivité qui piétine l'amour du prochain.
Il est bien difficile de suivre l'exemple de Jésus, qui, face à ces contradicteurs, leur répond en sortant du cadre faussé que l'on cherchait à lui imposer !

Écrit par : Ren' | 12/12/2006

D'ACCORD AVEC BORIS

> Je suis entièrement d'accord avec Boris en ce qui concerne les rites, particulièrement pour les enfants et les adolescents. Ils ont besoin de tangible pour construire leur foi, et nous-mêmes en avons besoin pour l'affermir.
Nous sommes corps et âme : notre âme se nourrit aussi de ce que nos yeux voient, de ce que notre nez sent, de ce que nos genoux touchent, de ce que nos oreilles entendent et de ce que notre langue goûte. Et tout cela nous amène au-delà du rite : au rit.
D'où la nécessité de belles liturgies. D'où la nécessité d'habitudes liturgiques familiales.

Écrit par : vigi98 | 13/12/2006

UN BLOG POUR L'ANGELUS

> Je pense que les rites sont importants, effectivement.
Un rite simple, qui pourrait porter beaucoup de fruit je pense, est la prière de l'Angélus.
C'est pour cela qu'existe le blog "Je prie l'Angélus" :
http://jeprielangelus.blogspot.com/,
si je peux me permettre de faire un peu de publicité.

Écrit par : Mickaël | 14/12/2006

TV SOLVS SANCTVS

> Après avoir lu ce qui précède avec beaucoup d'attention et de compassion plus ou moins douloureuse, je pense et je crois qu'il nous faut approfondir notre sens du sacré, et pour un chrétien catholique romain (digne de ce nom- je n'oserais dire que j'en suis) cela commence par le respect du Saint Nom de Jésus, de Son Corps, de Son Sang, de Ses Paroles, de Ses Actes, de son Corps qui est l'Eglise, toute l'Eglise, par des gestes et des paroles de vénération qui ne souffrent aucune ambiguité, et cela commence et s'éduque dans la sainte liturgie remplie de l'attention aimante de tous les membres-chacun à sa place-, laïcs ,prêtres, évêques, pape, anges, saints...
Nous avons tous à réveiller le "Kadoch, Kadoch, Kadoch, Adonaï Elohim... " d'Ezechiel
Excusez la passion et merci encore pour ce blog.

Écrit par : Gérald | 15/12/2006

LE SEL

> Si le sel vient à perdre sa saveur, avec quoi le salera-t-on? Il n'est plus bon à rien: on le jette dehors et les gens le piétinent.

Écrit par : Boris | 16/12/2006

SENS DE L'INTERIORITE

> Pour rechristianiser les jeunes, je crois surtout qu'il faut éveiller leur sens de l'intériorité, de la prière. Le reste aussi, bien sûr, mais à partir de l'intériorité.
J'ai moins de 30 ans, et dans mon parcours de catéchèse (école catholique, puis aumônerie étudiante), on m'a appris beaucoup de choses, dont le caractère essentiel de la prière, de la participation à la liturgie, l'articulation Ecritures / Sacrement / Ethique etc. Mais on ne m'a jamais appris à m'incliner devant un évêque, à m'agenouiller devant un cardinal.
En m'offrant "Prière du temps présent" pour ma confirmation, on ne m'a pas expliqué que c'était une pâle copie de la liturgie des heures ! On m'a encouragé à prier avec l'Eglise, au rythme rendu possible par ma vie. Faut-il condamner les initiatives des éditeurs, tels que Magnificat, parce que les prières qu'ils proposent sont tronquées par rapport à la "vraie" liturgie ?
Je ne pense pas, pour ma part, que ce genre de lacunes dans l'éducation au sacré pousse les jeunes à chercher le sacré dans d'autres religions, de forme plus "dures"...
P.

[De PP à P. (18 déc.) - Je le pense aussi. Permettez-moi de vous indiquer ma note de ce jour, qui revient sur l'affaire, dans le même sens que votre observation.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Pimousse | 18/12/2006

"SEUL L'ISLAM" ?

> On peut, en effet, constater un nombre invraisemblable de français et autre se convertir à l'islam. La raison étant, sans aucun doute, que seul l'islam apporte réellement des réponses à toute question de type existentialiste. Aussi, l'islam n'étant pas seulement une religion mais un mode de vie, elle attire donc quiconque désirant avoir un sens réel dans sa vie.
Aller à la recherche de la vérité est un droit, et un droit pour tout un chacun qu'il soit laïque, chrétien, musulman, juif ou autre. A nous donc de nous interroger sur les qualités que possèdent l'islam pour attirer tant de personnes de toutes confessions et de tous âges..

A méditer...

Écrit par : stéphanie | 21/12/2006

LITURGIE

> Le site Pro Liturgia donne l'exemple d'une paroisse alsacienne (l'Alsace est une région sinistrée en terme de liturgie et de pratique religieuse respecteuse de la foi catholique) qui remet au goût du jour la messe "Rorate".
Cette messe contenant du latin et étant célébrée de manière conforme aux normes actuellement en vigueur a motivé beaucoup de jeunes.
De manière générale cette paroisse très stricte sur le plan des normes liturgiques entre autres arrive à motiver les jeunes.
Comme quoi ce que les jeunes veulent ce sont desl Liturgies dans le plus grand respects des normes et un message de la part des prêtres qui puissent leur donner des repères.
Alors je me permets de dire à une certaine génération : à bon entendeur, salut !
Sachez vous remettre humblement en question et revenir à une pratique rigoureuse ou laissez la place pour limiter quand c'est encore possible les dégats que vous avez causéS !

Écrit par : Boris | 21/12/2006

Réponse à Stéphanie :

> "l'islam n'étant pas seulement une religion mais un mode de vie". La religion ne doit-elle justement pas être un mode de vie? N'est-ce pas justement le problème avec les chrétiens? Que pour eux, leur religion n'est malheureusement pas souvent un mode de vie mais, seulement un ensemble d'opinions ?
Je pense que si la recherche de la Vérité est primordiale, vivre dans la Vérité l'est tout autant.

Écrit par : Pascal | 21/12/2006

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