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24/11/2006

Famille : un nouveau sondage confirme celui des maires

Nouveau sondage IFOP - Cette fois, c'est la population qui dit son attachement à la famille :


 

Ce ne sont plus les maires de France [ma note d'hier] que l'IFOP a interrogés : ce sont les Français en général,  pour le quotidien gratuit Metro.

 

Deux points frappants :

- 54 % des sondés sont opposés à ce que le lobby gay nomme "l'homoparentalité" ;

-  une majorité relative de Français (38 %) croient que Ségolène Royal est le candidat le mieux placé pour "défendre la famille" ; c'est beaucoup plus que pour Nicolas Sarkozy (18 %) et pour François Bayrou (9 %).

 

Sur la question  "homoparentale", on apprend que le non des Français moyens est moins ferme que celui de leurs élus locaux, et qu'il culmine chez les 50-65 ans ; il est minoritaire en amont de cette classe d'âge.

On constate aussi que l'argument des opposants concerne les enfants : ils ne pensent pas que ceux-ci puissent "s'épanouir de la même manière" dans un foyer homo. Ce qui confirme les analyse des psy, des juristes et des philosophes auteurs du livre Quel avenir pour la famille ? paru chez Bayard ce mois-ci.

 

Dans  la question  B (les candidats à la présidentielle), on constate que Ségolène Royal "cartonne" sur le terrain familial. Ce qui est paradoxal.  Car elle est la candidate du parti le plus favorable à la déconstruction de la famille...  Une fois de plus se vérifie l'effet Ségolène, qui consiste à zapper l'image du parti et même les déclarations de Mme Royal, pour ne voir en celle-ci que la femme et la mère de famille. Un précédent sondage de Metro indiquait que les Français voteraient pour elle "parce que c'est une femme" ; ainsi disparaît le critère politique au profit de l'identité sexuelle. ("Votez femme", conseillaient d'immenses affiches le long des autoroutes belges, en octobre).

Le phénomène est d'autant plus singulier que Ségolène Royal a pris position  - faiblement, mais nettement -  en faveur d'une forme de mariage homo : c'est l'un des rares problèmes à propos desquels elle n'ait pas dit qu'elle s'en remettait à l'avis de la population. La position Royal n'est pas vraiment différente de la position Bayrou ; quant à celle de Sarkozy, elle est assez floue pour l'instant. Mais c'est Royal que l'on crédite d'une fibre "famille" plus forte que celle des autres !

Ainsi fonctionne la médiacratie : seule l'image compte.

 

ps/ Qu'est-ce que Ségolène Royal, après avoir quitté le gouvernement, a dit au sujet de la famille  - autrement que sous l'angle répressif  (les allocations familiales chez les parents de délinquants) ou pour prôner finalement le mariage homo ?   Je cherche, et n'ai encore rien trouvé.

 

Commentaires

LA FEMME PROVIDENTIELLE

> Les français ont essayé la gauche, la droite, le centre... Ils sont déçus par les grandes gueules. Une femme les rassure.
Je me demande cependant si Ségolène Royal n'a pas ce destin de fusible politique comme on l'a fait jouer à Edith Cresson. Une situation tellement calimiteuse que personne n'en veut. On trouve une femme (1) pour lui faire porter le chapeau. tout cela se finira par le lychage médiatique, type contemporain du sacrifice purificateur. Les hommes politiques pourront reprendre la main et continuer leur petit business, sur qu'on ne leur parlera plus de femmes en politique pour un bon bout de temps.
C'est la théorie de la femme providentielle.
Un peu comme le bouc émissaire :
"Dans la tradition du Lévitique, le bouc émissaire est promené à travers toute la communauté. Il est censé condenser sur lui toutes les tares et toutes les souillures. Son sacrifice expulsera le mal hors de la communauté. Dans la litanie du rite, le sacrifice du bouc émissaire est destiné à calmer la colère des dieux, en réalité il apaise les pulsions agressives des hommes. "

http://www.philophil.com/dissertation/autrui/l_bouc_emissaire.htm

(1) ne parle-t-on pas de "godiche", de "bécassine" à son sujet ?

Écrit par : Qwyzyx | 24/11/2006

SEGOLENE ET LES GAYS

> Comme vous je ne sais pas ce que Ségolène Royal a pu dire sur la famille et le mariage traditionnels, mais voici ce qu'elle a dit au magazine TETU (juin 2006) en faveur du mariage gay :

" Je comprends la revendication exprimée par les homosexuels sur le mariage parce qu'elle s'inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre la discrimination... Cette revendication d'égalité des droits me semble cohérente avec l'émergence de libertés nouvelles. "

C'est le politiquement correct, version Gay Pride.

Écrit par : j bertier | 24/11/2006

SUGGESTION

> Demander à Mme Royal : "Qu'est-ce qu'une femme ?"

Écrit par : Gérald | 24/11/2006

SEMAINES SOCIALES

> Bonjour Patrice,

Ferez vous quelque chose sur les journées sociales (http://www.ssf-fr.org/) qui se déroulent en ce moment ?

E.


[De P.P. à E. - Bien sûr, selon la portée de ce qui se dit !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Emmanuel | 24/11/2006

PROBLEMES SANS PRECEDENT

> Je trouve toujours regrettable que la question de l'enfant (et encore, lorsqu'on ose encore la poser) se limite à la petite enfance. Jamais on ne va plus loin que la question de son épanouissement à la petite enfance.
Rappelons une banalité : lorsqu'un enfant naît, c'est un être humain ayant une espérance de vie de 80 ans qui vient au monde. Et sa vie ne se limite pas à sa petite enfance.
Or, on sait très bien que la "question des origines personnelles", qui se pose par exemple aux enfants adoptés, n'apparaît vraiment qu'à l'âge adulte et culmine au moment où celui-ci s'apprête à devenir lui-même parent.
Sur l'adoption la plus classique qui soit (enfant abandonné recueilli par des parents ne pouvant pas en avoir), on a du recul, celui qui permet de savoir que c'est à l'âge adulte que les questions les plus fortes se posent (Qui sont mes parents biologiques, ceux qui ont connu ce que je connais aujourd'hui avec mon propre enfant ?) Beaucoup vont même jusqu'à demander l'arrêt de l'abandon sous X car de par la loi ces enfants ne peuvent avoir aucun accès à ces origines.
Sur la fécondation in-vitro, les dons de sperme et quelques techniques nouvelles, les enfants nés parviennent tout juste à l'âge adulte, et les premières souffrances s'expriment. Lors du vote des lois de bioéthique de 94, Christine Boutin avait fait marrer toute l'assemblée nationale en demandant à ce que les donneurs de sperme donnent leur nom. Aujourd'hui, plus personne ne rigole.
Qu'en sera-t-il de ces enfants de parents homosexuels et fabriqués à la demande ? Le seul recul que l'on a sont quelques cas à San Francisco où certains de ces enfants sont désormais adolescents. Un reportage leur étant consacré est passé à la TV il y a quelques mois. Une jeune fille parlait de son "sperme" pour désigner le donneur auquel avait eu recours ces "deux mamans", et même si cela peut paraître le comble du comble, l'angoisse primordiale de ces adolescents est d'être homosexuels, car cela signifierait leur rejet radical de la communauté homo. Un homo doit avoir des enfants normaux, sinon cela nuirait à l'image de la communauté... C'est ce qu'on leur dit depuis leur plus tendre enfance.
Ces premiers cas d'"adoption homosexuelle", joli terme pour ne pas évoquer qu'il s'agit non pas d'adopter un enfant abandonné (il y a plus de demande que d'offre) mais de faire enregistrer officiellement comme "parent 2" l'enfant du "parent 1" ayant eu recours à un don de sperme ou une mère porteuse, sont plus qu'inquiétants ... sans compter évidemment que les plus fortes questions sur leur identité ne surgiront que dans 10 ans, lorsqu'ils seront eux-même parents.

Écrit par : Fab | 24/11/2006

LEGITIMITE NOUVELLE

> La modernité dit : Ségolène ne peut pas être foncièrement mauvaise puisque c'est une femme. Etre une femme, comme être homo d'ailleurs, est devenu source de légitimité.

Écrit par : Maximilien FRICHE | 24/11/2006

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