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21/11/2006

Ségolène Royal : que pense-t-elle du catholicisme ? C'est une question à lui poser (ainsi qu'à tous les autres candidats)

medium_segolene-royale_1_.jpgA ce sujet, Edith Cresson vient-elle de commettre (ce matin sur Radio Notre-Dame) une autre de ses gaffes légendaires ?


Ce matin vers 8 h 15,  à Radio-Notre-Dame, Edith Cresson se hasarde à dire que le catholicisme ("comme toutes les religions") est misogyne, et qu'il veut que les femmes restent à la maison, soumises aux hommes.

Mme Cresson ajoute que Ségolène Royal est du même avis qu'elle sur ce sujet.

On se doute, en l'entendant, que Mme Cresson ne pourrait argumenter historiquement son opinion antireligieuse.

Mme Royal, quant à elle, serait-elle en mesure de le faire ?

C'est une question importante. D'abord, parce que la légende du catholicisme "misogyne" a fait des ravages dans les esprits, et qu'elle est crue (ou professée) par la grande majorité de la classe politique. On se souvient de Michel Rocard affirmant gravement, à la tribune de l'Assemblée nationale, qu'un concile s'était demandé si les femmes "avaient une âme" ! Aucun député, à ma connaissance, n'avait relevé l'absurdité de Rocard. Aucun député ne s'était dit que si Rocard avait raison,  les catholiques croyaient que Marie, mère de Jésus, n'avait pas d'âme. A fortiori, aucun député ne savait que le christianisme avait été une libération pour la femme antique  - et un bouclier pour la femme médiévale. Aucun député ne savait que le siècle le plus désobligeant pour la femme française avait été le XIXe voltairien et bourgeois. Etc.

Mme Cresson ne sait pas tout ça ;  elle croit que le christianisme et l'islam c'est kif-kif pour la femme.

Mais quand elle laisse entendre que Ségolène Royal le croit aussi, c'est plus grave, dans la mesure où Mme Royal a des chances de devenir chef(fe) de l'Etat.

D'où l'urgence d'interroger Mme Royal sur ces problèmes.

Et pendant que nous y sommes, l'urgence d'interroger tous les candidats.

Le succès des assises de Toulon (ma note d'hier) doit y encourager les catholiques. Il ne s'agit pas d'agresser les candidats, en les questionnant comme si les catholiques étaient des expropriés grincheux qui voudraient récupérer leur dû : cette attitude ne serait pas chrétienne. Il s'agit tout simplement de mettre les candidats en face de la réalité sociale.

Que la classe politique le veuille ou non, en effet :

- il y a encore beaucoup de chrétiens dans ce pays ;

- ils ont une carte d'électeur ;

- ils sont les témoins d'une spiritualité qui fut le creuset du pays, et qui peut être un creuset pour son avenir ;

- ils sont donc en droit de savoir si les hommes et femmes qui briguent l'Elysée connaissent cette spiritualité pour ce qu'elle est, ou n'ont à son égard que des préjugés.

Cela fait partie du débat de 2007.

P.P.

Commentaires

METTRE UN TERME AUX LIEUX COMMUNS

> Félicitations ! vous avez le don de dire les choses simplement et COMPLETEMENT.
Il est temps en effet de mettre un terme à ces lieux communs anti-cathos, tous plus éculés les uns que les autres, mais qui ravagent les esprits...
Un certain modernisme post conciliaire n'y a pas peu contribué aussi d'ailleurs !
Obliger les futurs candidats politiques à situer correctement et LOYALEMENT les catholiques français dans la réalité sociale du pays, et pas sur les calomnies agressives des derniers remugles du laicisme
Il faut réagir sans se lasser, corriger sans cesse...
C'est dur !

Écrit par : clément | 21/11/2006

QU'A DIT SAINT PAUL ?

> Pas misogyne, l'Eglise catholique, alors que saint Paul dit à la femme d'être soumise à son mari ?

R.

[De P.P. à R. :

Lisez le texte de Paul. C'est la lettre aux Ephésiens, 5, 21-32. Deux réflexions à son sujet :
a) le mot de "soumission" est à replacer dans le contexte d'une autre culture, intransposable dans notre société deux mille ans après ;
b) on oublie toujours de citer la seconde moitié de l'exhortation de Paul : il invite l'homme à aimer sa femme comme le Christ a aimé l'Eglise, c'est-à-dire jusqu'à donner sa vie pour elle. Ce que Paul dit du mariage, il le dit "en pensant au Christ et à l'Eglise" (v. 32). La théologie morale explique que le mariage chrétien, ce sont deux époux devenant l'un pour l'autre, et pour leurs enfants, les témoins de l'amour du Christ.
Quand cet idéal est oublié ou trahi (dans un sens ou un autre : mépris de la femme autrefois, mépris du mariage aujourd'hui), c'est que sa signification chrétienne est perdue de vue.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Rigaut | 21/11/2006

HEROIQUES, LIBRES, INSOUMISES

> Relisons l'histoire de l'Eglise, des origines à nos jours ... On y trouve une multitude de femmes héroïques, libres, et très souvent "insoumises" ; lisez, cher "R" les vies de sainte Catherine de Sienne, qui allait faire la leçon au pape, de sainte Thérèse d'Avila, qui sillonnait l'Espagne pour réformer le Carmel, de sainte Elizabeth de Hongrie, qui s'oppose à sa famille pour se mettre au service des pauvres, etc... etc... Et n'oubliez pas que la France a trois patronnes : la Vierge Marie, sainte Thérèse de Lisieux et sainte Jeanne d'Arc.
La femme catholique, une femme soumise ? quelle farce !

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 21/11/2006

PRISE DE CONSCIENCE

C'est à une vraie prise de conscience que sont appelés les (catholiques) français. Il faut créer une vaste mobilisation car l'enjeu est considérable: La France deviendrait-elle un espace commercial sans histoire et sans âme ?
Pourquoi ne pas lancer une pétition nationale qui reprécise l'apport inestimable du catholicisme à la société occidentale ? Exemple : le dernier livre de Jacques Heers, "L'histoire assassinée". Je m'occupe de sa publicité dans la région PACA (évêchés, radios, AFC etc...) et de la faire suivre dans d'autres régions (selon mes connaissances)

Écrit par : froissart | 21/11/2006

LE CHRISTIANISME ET LA FEMME

> je vois que vous avez déjà répondu sur la misogynie de st Paul. J'avais préparé ceci dont vous ferez ce que vous voudrez en le modifiant au besoin. Bien à vous et merci pour votre blog !


- Qu’il est difficile à notre temps de lire la Sainte Ecriture, et de s’en tenir à ce qui est écrit et à ce qui a été lu et compris par la Tradition de l’Eglise, car on ne lit pas l’Ecriture, tout seul !
Il faut d’abord lire les textes, tels qu’ils sont :

1°/ Coloss. III, 18 + « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il se doit dans le Seigneur ! Maris, aimez vos femmes et ne leur montrez point d’humeur ! »

2°/ Ephésiens, V, 20 + « En tous temps et à tout propos, rendez grâce à Dieu le Père, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ ! Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ ! Que les femmes le soient à leurs maris comme au Seigneur : en effet le mari est chef de sa femme comme le Christ est Chef de l’Eglise, lui le Sauveur du Corps ! Or l’Eglise se soumet au Christ ; les femmes donc doivent, de la même manière, se soumettre en tout à leurs maris. Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise ! Il s’est livré pour elle…../…./….. ce mystère est d’une grande portée : je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Eglise. Bref, en ce qui vous concerne, que chacun aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari. »

Saint Paul, catalogué misogyne par une « théologie » new look, n’est pas seul ;
1ère Epitre St Pierre III, 1 + « Pareillement, vous les femmes soyez soumises à vos maris afin que, même si quelques-uns refusent de croire à la Parole, ils soient sans parole, gagnés par la conduite de leurs femmes, en considérant votre vie pure et pleine de respect ! »

Je m’abstiendrai de commenter des textes aussi limpides, mais les notes de la Bible de Jérusalem peuvent aider une compréhension défaillante
Loin d’avoir été un servage nouveau pour la femme, le christianisme a constitué une véritable libération.
Les préceptes très simples de la morale commune du 1er siècle sont adoucis et christianisés par l’Evangile ; le mystère de l’union conjugale est révélé dans toute sa splendeur, union du Christ et de l’Eglise …. Le Cantique des Cantiques trouve là son accomplissement.
Et la soumission dont il est question n’a rien à voir avec celle de l’esclave, ou du mahométan terrorisé sous la puissance d’Allah,…..
La réciprocité de la soumission, toujours présente et affirmée, transforme celle-ci en relation d’amour intense et infini, comme celui de Dieu à l’égard de ses créatures, dont elle est l’image.
Si vous en doutez, allez donc relire
1ère Corinthiens VII, 3 + « Que le mari s’acquitte de son devoir envers sa femme, et pareillement la femme envers son mari. La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari ! Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme ! Ne vous refusez pas l’un à l’autre ! si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, pour vaquer à la prière !.....etc… »

Dans les années 760 – 800 de la fondation de Rome, de telles injonctions bouleversaient le monde : et les femmes, les premières, ne s’y sont jamais trompées : elles ont constitué dès le début les cohortes les plus fournies de martyres, de diaconesses, de veuves et de vierges consacrées…. Elles n’avaient pas besoin de brandir l’étendard du féminisme, ni la revendication du sacerdoce : l’Evangile de Jésus-Christ leur apportait une libération d’une autre envergure, et elles n’avaient nul besoin de graphique explicatif.

Et ça, notre époque de Bas-Empire ne peut plus le comprendre spontanément ! Il lui faut un temps d’accomodation, d’explications multiples pour en avoir quelques lueurs….
IL FAUT EVANGELISER SANS CESSE !

Écrit par : clément | 21/11/2006

INITIATIVE

> Excellente initiative de mettre ainsi les candidats à la présidentielle devant leur responsabilité. On peut toutefois ne pas se faire d'illusion sur la position d'une Ségolène Royal ou d'un Nicolas Sarkozy sur la question, leur principal objectif étant à moyen terme de ratisser le plus large possible en fonction des vents dominants y compris du côté des lobbys homos. Les catholiques pourraient ne pas être déçus...

Écrit par : Jean | 21/11/2006

"Mme CRESSON A RAISON"

> La mysoginie est française, la societé française a été sculpté par un catholicisme passéïste et conservateur, voire légitimiste; et alors, il faudrait que les catholiques s'en aperçoivent et se modernisent enfin, mais pas avec les messes en latin!, et de toute façon, les temps anciens pèseront encore et encore que vous le vouliez ou non.
Mme Cresson a raison.

Écrit par : Jacme | 21/11/2006

L'EGLISE A INVENTE LA PARITE

> Ah ! encore une de ces fausses idées sur l'Eglise qu'il est pourtant si simple à démonter !
Quelle est la proportion de femmes dans les différentes listes historiques qu'on peut faire sur différents sujets ? Pourcentage de femmes présidentes de la République, premier ministres, ministres, députés dans toute l'Histoire, nombre de femmes dont les oeuvres sont exposées au Louvre, jouées à l'Opéra, publiées dans la collection La Pléiade, pourcentage de femmes Prix Nobel, à l'Académie Française, au Panthéon, pourcentage de lieux, rues, monuments portant le nom d'une femme (exceptées les saintes, à commencer par Notre-Dame)...
Devant de telles listes, une évidence s'impose : la seule et unique liste de personnalités, honorées de quelque manière que ce soit tout au long des siècles, qui n'ait pas besoin d'une loi sur la parité est : la liste des saints et saintes de l'Eglise catholique. Et c'est tout !

Écrit par : Fab | 21/11/2006

et monsieur Jacme jacasse, jacasse !

et sur lui les temps modernes pèseront encore et encore ! que vous le vouliez ou non !

serait-il un misogyne qui s'ignore ?
cela s'est vu déjà !... même au PS !
Donner à la misogynie une french touch, comme il nous l'assène, c'est tendance peut-être, mais c'est réduire considérablement le champ d'application de ce défaut,...
n'est-il pas ?

Écrit par : clement | 21/11/2006

A Jacme.
"Catholicisme passéïste", évidemment oui, puisque l' Eglise a vingt et un siècles d'histoire, et une quinzaine de plus encore si l'on ajoute l'Ancien Testament.
"Catholicisme légitimiste", çà, c'est plus local et plus récent. En Irlande, le catholicisme est républicain; aux Etats-Unis il est plus volontiers démocrate.
Quant à l'expression "la mysoginie est française", là, je n'ai pas compris. Je ne suis pas sûr que les jeunes femmes de "ni putes, ni soumises" fassent ce diagnostic.

Écrit par : BH | 21/11/2006

L'EGLISE DE NOTRE TEMPS

> Le Christ n'est évidemment pas misogyne ; même un athée peut le reconnaître à la lecture des évangiles.
Les apôtres sont marqués par leur temps, persuadés de la proximité de la parousie : pas de temps à perdre pour une révolution sociale. Mais les premiers chrétiens ne se sont en effet pas trompés sur ce qu'implique leur enseignement... Car on compte avant tout parmi eux des femmes et des esclaves !
Méfions-nous cependant des dangers de l'apologie. "Ce qui a été lu et compris par la Tradition de l’Eglise" a parfois varié ! Je rappelais (dans un message qui a dû s'égarer) ce passage du catéchisme du Concile -très catholique- de Trente (XXVII, §6) :
"Un autre devoir essentiel des femmes est l'éducation religieuse des enfants, et le soin assidu des choses domestiques. Elles aimeront aussi à rester chez elles, à moins que la nécessité ne les oblige à sortir, et même alors elles devront avoir l'autorisation de leurs maris".

De tels propos seraient aujourd'hui -et heureusement- inacceptables. "L'éducation religieuse" est le devoir des deux parents, les "choses domestiques" ne relèvent pas par nature de la femme plus que de l'homme, et nul mari n'a à cloîtrer sa femme...
Alors, oui, il faut "situer correctement et loyalement les catholiques français", et entendre ceux qui disent être en marche vers la Jérusalem Céleste (et non arrivés). Entendre le discours actuel de l'Eglise de notre temps, et non fantasmer sur un discours daté.

Ren'


[De P.P. à Ren' - Et les historiens nous mettent constamment en garde : ne jugeons pas les sociétés d'hier au prisme de nos moeurs d'aujourd'hui.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Ren' | 22/11/2006

> Mysoginie française = la version capétienne de la loi salique...

Écrit par : Jacme | 24/11/2006

LOI SALIQUE, MISOGYNE ?

> La version capétienne de la loi salique dont vous parlez, jacme, est sans doute celle du XIVe quand il à été interdit aux femmes de transmettre le droit au trône. Vous savez bien que ce n'est pas par misogynie mais pour avoir le trône (l'ambition du pouvoir!) et bloquer toute revendication anglaise sur celui-ci. La loi salique elle-même datant, dans sa version structurée, de Clovis (481/511), et ne parlant pas du tout de ce problème.

Écrit par : VF | 25/11/2006

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