Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/11/2006

Goncourt : Littell, bien entendu

medium_20061027.MAG000000313_10333_3_1_.jpgJe me permets de signaler mon analyse des Bienveillantes, publiée ici le 5 septembre :

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2006/09/05/jonatha...

Commentaires

> Et le triomphe de Littell s'accentue de jour en jour, alors que son livre dégage une forte odeur de soufre par rapport aux propres valeurs de notre société bobo ! C'est amusant et même intéressant.

Écrit par : medbh | 08/11/2006

> De soufre ? Autant de chapitres porno superflus même dans un livre de neuf cents pages, ça sent plutôt la technique d'éditeur rive gauche.

Écrit par : Priour | 08/11/2006

> N'empêche que la chroniqueuse de Libération faisait la gueule en écrivant son papier sur Les Bienveillantes. Elle n'arrivait d'ailleurs pas clairement à dire pourquoi elle refusait d'aimer ce livre. Ou elle ne voulait pas le dire ? Quien sabe.

Écrit par : génopé | 08/11/2006

> Ce que je voudrais savoir moi, c'est pourquoi on refuse continuellement la nationalité française à J. Littell qui vit en France, qui connaît la France et les Français (et la culture française) mieux que la plupart, et qui a demandé le passeport à n... reprises ! Et on doit lui donner le goncourt à titre étranger... C'est ridicule. Surtout comparé à ceux qui deviennent français sans avoir écrit 900 pages.

Écrit par : Largo Toniolo | 08/11/2006

> Avez-vous lu l'article de Husson dans Le Figaro, sur les inexactitudes du roman de Littell (il le voit comme "un canular") ? Que pensez-vous de ce point de vue d'un historien spécialiste de la période ?

Weisserose.

[De P.P. à W. - Oui, je l'ai lu. Ce n'est pas le premier spécialiste à accuser le romancier de ne pas être un historien... Mais c'est passer à côté du sujet, qui est précisément romanesque (et moral) : ces neuf cents pages sont une allégorie de tous les nihilismes, celui d'hier et celui d'aujourd'hui. Elles sont pertinentes en tant qu'allégorie.
Quand Husson ironise sur le fait que Littell s'étende sur des questions comme "le moi, le monde et l'absence de Dieu", son ironie même révèle qu'il ne comprend pas le sujet du livre. Lui donneront raison ceux qui ont une vision essentiellement politique ou historiographique ; mais pas ceux qui ont d'abord une vision spirituelle, et/ou anthropologique !
Cela dit, rien d'étonnant à ce que la presse parisienne s'irrite d'un livre qui contient implicitement, analogiquement, une mise en cause du nihilisme d'aujourd'hui. L'idéologie bourgeoise reste égale à elle-même : relire Bernanos à ce sujet !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Weisserose | 08/11/2006

CONTRE LITTELL

> Voir un tel livre recevoir le prix Goncourt aujourd'hui ne m'étonne à peine. Ce livre n'est qu'une instrumentalisation du génocide perpétré par les Nazis pour faire un succès d’édition. Un éditeur en avait refusé la publication pour cause "d'érotisation du nazisme"... si ce n'était que cela !
Entre les frasques sexuelles du « héros » et la complaisance maladive de l’auteur pour décrire le crime, la cruauté et la dégradation de l’être humain, ce livre n’apporte rien, il salit.
Quant à dire qu’il renvoie chaque lecteur à lui-même... Peut-être ne suis-je pas normal mais je n’ai jamais couché avec ma sœur ni même ressenti le moindre désir de ce genre, je n’ai aucune pulsion criminelle vis-à-vis de mes parents, trahir mes amis n’est pas dans mes habitudes et la sodomie n’est pas ma tasse de thé !
D’autre part et pour parfaire son best-seller, l’auteur veille à être dans l’air du temps, Aue a été à l’école dans un établissement chrétien où les prêtres étaient, bien sûr, pédérastes, et lorsqu’à la fin du livre, un SS s’interroge sur ce qu’il va devenir après la chute du Reich, un autre SS lui conseille d’aller au Vatican en précisant que « le Pape ne laissera pas tomber ses agneaux » ! Je sais que les officiers SS se sont souvent recyclés dans les instances du parti socialiste allemand, je n’avais jamais entendu dire qu’ils avaient été intégrés au Vatican.
Quelle tristesse de voir ce livre autant distingué ! C’est vrai que les 900 pages me laissent penser que peu de gens l’ont effectivement lu !
Jean Dutour a fait un excellent commentaire de l'ouvrage : « Je me suis surpris à ne lire que le début de chaque chapitre ! ». C’est largement suffisant.

JF

[De P.P. à J.F. - Je respecte votre point de vue. Mais ce n'est pas le mien, comme vous avez pu le voir dans ma note. Le roman pose le problème du nihilisme à travers un personnage de monstre. C'est en cela qu'il est intéressant.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Jacques FRANCOIS | 08/11/2006

EUMENIDES ET ERINYES

> Permettez moi Monsieur de rectifier une erreur. Ainsi "les bienveillantes" est un euphémisme que les Grecs traduisaient par Euménides pour désigner en fait au final les divinités persécutrices nommé Erinyes (=fait de persécuter). Donc ce sont les Euménides qui sont les surnom des Erinyes et non les bienveillantes surnom des Euménides.

Merci, en fidèle lecteur.

Jean, Paris, 26 ans



[De P.P. à Jean - Bien sûr ! Pardon de mon lapsus.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : jean | 09/11/2006

NAZISME & HOMOSEXUALITE

> Qu'il y ait des pratiques homosexuelles chez les nazis, c'est une vérité historique. Mais peut-on pour autant faire un amalgame entre idéologie nazie et culture homosexuelle ? Comment expliquer alors que des personnes homosexuelles aient été internées en raison de leur homosexualité ? Et quid du discours d'Himler contre les personnes homosexuelles, que nous ressortent sans cesse les lobbies gay ? La vérité me paraît plus complexe que ces amalgames.

Je trouve que dans une époque où l'idéologie nazie sert, à juste raison, de repoussoir, on a tout de même tort de tout évaluer à l'aune de cette idéologie. (ex : "Certains étaient homosexuels, donc l'homosexualité est une mauvaise chose", ou, à l'inverse, "Ils ont persécutés des personnes homosexuelles, donc l'homosexualité est une bonne chose"). C'est faire bien trop d'honneur aux nazisme que d'y si référer si souvent, fût-ce en le prenant toujours à contre-pied.

Un chrétien n'a pas besoin de tout cela pour aborder la question de l'homosexualité. L'enseignement de l'Eglise (nouveau catéchisme, documents de la congrégation pour la doctrine de la foi) lui suffit.

Noel


[De P.P. à Noel :

- C'est clair : un chrétien n'a pas besoin de lire des romans pour savoir quoi penser. Mais quand trois cent mille Français achètent le roman en question et qu'il obtient le Goncourt (ce qui le fera acheter par des dizaines de milliers d'autres), ça devient un sujet de société. Il est donc légitime de l'analyser, ne croyez-vous pas ?

- Josef Ratzinger (dans ses mémoires) attire l'attention sur sa dimension nihiliste du nazisme, donc sur son étrange parenté avec certaines dérives d'aujourd'hui. Le nihilisme nazi est le sujet même du roman de Littell. L'analyser est légitime, si l'on s'intéresse aux questions d'aujourd'hui !

- Subsidiairement : le roman parle de l'homophobie de Himmler, et les historiens qui ont étudié la période nazie soulignent les contradictions internes de ce régime, voire son incohérence). ]


Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Noel | 09/11/2006

Les commentaires sont fermés.