Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/10/2006

Liturgie en France : le discours (crucial) du cardinal Arinze à Paris

medium_eucharist.jpgUn texte à lire crayon en main, pour bien discerner où est aujourd'hui le vrai problème liturgique :

 

(Photo : le cardinal Arinze)


 

 

Venu à Paris le 26 octobre pour l'ouverture du colloque du jubilé d'or de l'Institut supérieur de liturgie de l'Institut catholique, le cardinal Arinze (Congrégation pour le Culte divin)  a prononcé un discours sur la liturgie telle qu'on la célèbre parfois, et telle qu'elle devrait être toujours célébrée. Ce discours est d'une importance brûlante. En voici le texte :

 


<<1. Bienheureuse célébration, temps de grâce


Dieu soit loué pour la célébration de ce cinquantième anniversaire de la vie et du service de l'Institut Supérieur de Liturgie. Durant ces cinquante ans, l'Institut a offert à l'Eglise une contribution importante et significative à la réflexion, à la vie et à la formation dans le domaine de la Liturgie. Nous prions le Seigneur Jésus de bien vouloir bénir et récompenser tous ceux qui, dans le passé, ou de nos jours, ont prêté ou prêtent encore leur concours à cette section importante de l'Institut Catholique de Paris. La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements adresse ses plus chaleureuses félicitations à cet Institut.


La célébration d'un jubilé comme celui-ci n'est pas seulement une occasion de rendre grâce, mais elle nous offre aussi de mener une réflexion, en vue d'un réexamen des orientations, afin de tracer clairement la route qu'il convient de suivre, et prendre des résolutions pour le futur. Nous aborderons quelques thèmes au sujet desquels on peut penser qu'un Institut Supérieur de Liturgie semblable à celui-ci pourrait s'efforcer de rendre certains services. Il est important de montrer un chemin de lumière dans les différents domaines qui constituent la Liturgie. A ce titre, comme nous le verrons, l'ars celebrandi et l'homélie méritent qu'on y prête une attention particulière. De même, dans le cadre de l'ecclésiologie de communion, il importe de souligner avec clarté les rôles assumés par le prêtre et l'Evêque diocésain. Après avoir évoqué ces différents points, nous serons en mesure de présenter, en conclusion, une liste des principaux services qu'on pourrait attendre d'un Institut de Liturgie.


2. Montrer un chemin de lumière dans le domaine de la Liturgie


Tout d'abord, l'un des devoirs d'un Institut Supérieur de Liturgie est d'être comme un phare
qui désigne un chemin de lumière en matière de Liturgie. Assumer une telle fonction permet à la fois d'informer et aussi de former des responsables, qui soient capables d'apprécier à leur juste valeur les richesses contenues dans le culte public de l'Eglise, et qui, de surcroît, soient prêts à les partager avec les autres. Cela permet d'éclairer et de mieux expliciter le lien étroit qui existe entre la théologie et la liturgie, entre la foi de l'Eglise et la célébration des Mystères du Christ, entre la lex credendi et la lex orandi.


Il est vrai qu'un Institut Supérieur de Liturgie doit promouvoir la recherche.
Toutefois, avant tout, il convient qu'il établisse ses travaux sur les bases solides et durables de la foi, de la Tradition de l'Eglise et sur l'héritage, qui est présent dans les textes, les gestes et les attitudes liturgiques. Un tel Institut doit donc être heureux de considérer que la sainte Liturgie est un don que nous recevons du Christ par l'Eglise. De fait, la sainte Liturgie n'est pas une chose que l'on invente. Elle comprend, en effet, des éléments immuables, qui proviennent de notre Sauveur Jésus Christ, comme les éléments essentiels des Sacrements, et aussi des éléments variables, qui ont été soigneusement transmis et conservés par l'Eglise.


Beaucoup d'abus, dans le domaine de la Liturgie, ont pour origine, non pas la mauvaise volonté, mais l'ignorance, « puisqu'on rejette généralement ce dont on ne perçoit pas le sens plus profond, et dont on ne connaît pas l'ancienneté » (Redemptionis Sacramentum, 9). Ainsi, certains abus ont-ils pour origine la place indue qui est accordée à la spontanéité, ou à la créativité, ou bien à une fausse idée de la liberté, ou encore à cette erreur qui a pour nom: « horizontalisme », qui consiste à placer l'homme au centre de la célébration liturgique au lieu de porter son attention vers le haut, c'est-à-dire vers le Christ et ses Mystères.


On dissipe les ténèbres grâce à la lumière, et non par des condamnations verbales. C'est pourquoi, notamment, un Institut Supérieur de Liturgie doit avoir le souci de former des experts dans la meilleure et authentique tradition théologico-liturgique de l'Eglise. Il les forme donc à l'amour de l'Eglise et de son culte public, et il leur enseigne à suivre les normes et les orientations données par le Magistère. De même, un tel Institut prévoit aussi des cours appropriés pour ceux qui veulent promouvoir la formation permanente des clercs, des personnes consacrées et des fidèles laïcs. Comme le pape Jean-Paul Il l'écrivait à l'assemblée plénière de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, un mois avant sa mort: «Il est urgent que dans les communautés paroissiales, dans les associations et dans les mouvements ecclésiaux on assure des cours appropriés de formation, afin que la Liturgie soit mieux connue dans toute la richesse de son langage et qu'elle soit vécue dans toute sa plénitude. Dans la mesure où cela sera fait, le résultat en sera des bienfaits qui se révéleront dans la vie personnelle et communautaire » (Lettre du pape Jean-Paul Il au cardinal Arinze, 3 mars 2005, n.5).


3.  La promotion de l’ars celebrandi


Une solide base théologico-liturgique, une formation de qualité dans le domaine de la foi, et le respect du caractère propre de la Liturgie ont pour conséquence de favoriser cette réalité qui a pour nom : « l'ars celebrandi » ; de fait, celui-ci sera promu non seulement par
le prêtre célébrant, mais aussi par tous ceux qui prennent part aux actions liturgiques : tout d'abord, le diacre, mais aussi les servants d'autel, les lecteurs, ceux qui dirigent le chant et toute l'assemblée qui participe à l'action liturgique.


L’ars celebrandi est fondée sur la vérité théologique que le concile Vatican Il exprime en ces termes : « La Liturgie est considérée à juste titre comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par signes sensibles, est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, et dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres » (Sacrosanctum Concilium, 7).


Un Institut de Liturgie devrait aider chaque personne, qui participe à une célébration liturgique, à apprécier cette vérité. Cela concerne en tout premier lieu le prêtre célébrant ou l'évêque. Si ces derniers sont suffisamment insérés dans la compréhension des célébrations liturgiques qui ont pour Tête le Christ, s'ils respectent l'Ecriture, la Tradition, les fondements historiques des textes sacrés et les richesses théologiques des expressions liturgiques, alors tout cela aura pour résultat bénéfique de manifester d'une manière admirable l’ars celebrandi. Les célébrations liturgiques manifesteront la splendeur de la foi de l'Eglise ; elles nourriront la foi des participants ; elles écarteront de cette foi la torpeur et l'indifférence ; et elles enverront les fidèles à la maison avec la résolution ardente de vivre une vie vraiment chrétienne et de répandre partout la Parole de Dieu. Nous sommes alors bien loin de cette froideur, de cet horizontalisme qui met l'homme au centre de l'action liturgique, et aussi parfois de ce maniérisme ouvertement égocentrique que nos assemblées du dimanche sont parfois obligées de subir. La Lettre du Pape Jean-Paul ll, déjà mentionnée (n. 3), de même que le Synode des Evêques d'octobre 2005 (Prop. 25), ont tous les deux souligné l'import ce de l'ars celebrandi.


4.   L'homélie


Le concile Vatican II dit que «l'homélie est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même »(Sacrosanctum Concilium, 52). Dans l'homélie, le pain de la Parole de Dieu est distribué aux fidèles. Les Saintes Écritures sont mises en relation avec les réalités de la vie dans le monde d'aujourd'hui. Et il est vrai qu'une bonne homélie, bien préparée, remplit d'ardeur les coeurs des fidèles qui l'ont écoutée, c'est-à-dire de ce « feu» dont parle l'Évangile des deux disciples d'Emmaüs (cf. Lc 24, 32).


Malheureusement, beaucoup d'homélies, prononcées par des prêtres ou des diacres, n'atteignent pas ce but tant désiré. Certaines d'entre elles ressemblent pour une bonne part à des discours marqués par des considérations d'ordre sociologique, psychologique, ou, dans un style encore pire, politique. Ces homélies ne sont pas assez enracinées dans la Sainte Écriture, les textes liturgiques, la Tradition de l'Eglise et une théologie solide. Dans certains pays, il y a des gens qui n'apprécient pas le fait que l'homélie, durant la célébration du Sacrifice eucharistique, soit un ministère pastoral réservé aux seuls ministres ordonnés : le diacre, le prêtre et l'Evêque. Or, il est vrai que les fidèles laïcs, s'ils peuvent très bien assurer la catéchèse en dehors de la Messe, ne sont néanmoins pas habilités à prononcer l'homélie, pour laquelle il est requis de recevoir l'ordination.


Un Institut Supérieur de Liturgie peut donc aider à diffuser de justes convictions au sujet de l'homélie. Il peut aider à créer un climat d'opinion pour des homélies où le Peuple de Dieu pourrait trouver une nourriture spirituelle plus substantielle. A ce sujet, il convient de rappeler que, pour de nombreux catholiques, l'homélie est probablement la seule formation permanente religieuse et catéchétique qu'ils reçoivent durant la semaine (cf. Lettre du pape
Jean-Paul II, n. 4; Synode des évêques d'octobre 2005, Prop. 19).


5. Le rôle liturgique du prêtre


Il est essentiel pour un Institut Supérieur de Liturgie de préciser clairement quel est exactement le rôle du prêtre dans la sainte Liturgie. Le concile Vatican Il dit, en effet, que «le renouveau de l'Eglise entière dépend pour une grande part du ministère des prêtres animé par l'Esprit du Christ »  (Optatam Totius, préambule).


Le sacerdoce commun de tous les baptisés et le sacerdoce ministériel des prêtres ordonnés
proviennent du Christ lui-même. Or, si dans la constitution hiérarchique de Eglise, on confond les rôles des uns et des autres, cela provoque toujours des dommages. De plus, une telle position ne contribue pas à promouvoir le témoignage rendu au Christ, ni la sainteté du clergé et des fidèles laïcs. Enfin,
ni les tentatives de cléricalisation des laïcs, ni les efforts en vue d'une laïcisation du clergé ne peuvent être porteurs des grâces divines. Le Concile de Vatican II dit que «dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre et fidèle, en s'acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature des choses et des normes liturgiques » (Sacrosanctum Concilium, 28). C'est donc faire preuve de fausse humilité et d'une conception inadmissible de la démocratie ou de la fraternité, pour un prêtre, que d'essayer de partager le rôle qu'il exerce dans la liturgie en tant que prêtre, et qui lui est donc strictement réservé, avec les fidèles laïcs.


Ainsi, il n'est pas superflu d'affirmer qu'un Institut Supérieur de Liturgie, comme toute faculté de théologie, devrait aider le peuple à comprendre que le sacerdoce ministériel est une partie intégrale et constitutive de la structure de l'Eglise, et que, par conséquent, nous avons absolument besoin de prêtres ordonnés pour célébrer la sainte Messe, pour absoudre les fidèles de leurs péchés au moyen du Sacrement de Pénitence, et pour donner l'Onction des Malades à ceux qui en ont besoin (cf. Tc 5, 14-15).

De plus, étant donné que l'on constate que les gens, qui viennent nombreux aux célébrations des mariages et des funérailles, peuvent en tirer de grands bienfaits sur le plan spirituel, il faut donc affirmer que, notamment dans ces cas, nous avons besoin de prêtres pour célébrer le Sacrifice eucharistique, pour adresser des paroles empreintes de spiritualité dans des homélies de qualité à des personnes, dont un certain nombre participe rarement à la Messe, pour les bénir, et donc, pour être un signe montrant que l'Eglise est près d'eux comme une pierre milliaire posée sur le chemin de leur vie. De plus, et sans aucun doute, il est nécessaire que le sacerdoce du prêtre ne se borne pas à l'exercice de simples fonctions liturgiques, mais que ses activités ministérielles proviennent de son coeur de père spirituel et que, par conséquent, sa présence pastorale constitue une nourriture spirituelle pour le peuple.


Si l'on affaiblit le rôle du prêtre ou si on ne l'apprécie pas, une communauté locale catholique peut dangereusement sombrer dans l'idée qu'il est possible d'envisager une communauté sans prêtre. Or, une telle pensée n'est pas conforme avec la conception authentique de l'Eglise instituée par le Christ.


Si un diocèse ne dispose pas d'un nombre suffisant de prêtres, des initiatives devraient être prises pour les faire venir d'ailleurs, pour encourager les vocations sacerdotales locales, et pour maintenir vive, dans le peuple, cette «faim» authentique d'avoir des prêtres à son service (cf Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia, 32}: Les membres non-ordonnés du Peuple de Dieu, à qui on assigne certaines fonctions en l'absence d'un prêtre, doivent faire
un effort tout particulier pour conserver une telle «faim»
. Et ils devraient
résister à la tentation qui consiste à essayer de persuader les fidèles qu'ils doivent s'habituer à les considérer comme des substituts des prêtres (cf. op. cit., 33)*  Il n'y a pas de place dans l'Eglise catholique pour la création d'une sorte de « laïc cléricalisé » parallèle (cf.  Redemptionis Sacramentum, 149-153, 165)


De leur côté, les prêtres devraient montrer explicitement qu'ils sont heureux dans leur vocation, ce qui va de pair avec une conscience très claire de leur identité dans le cadre de leurs fonctions liturgiques.  Si les prêtres célèbrent les saints Mystères avec foi et dévotion, et conformément aux livres approuvés, leur témoignage constitue alors une vraie prédication en faveur des vocations au sacerdoce, D'un autre côté, les jeunes ne désireront pas se joindre à un groupe de clercs, qui semblent incertains de leur mission, qui critiquent leur Église et lui désobéissent, et qui célèbrent leurs propres « liturgies » conformes à leurs choix personnels et à leurs théories.


En conclusion, un Institut Supérieur de Liturgie et une faculté de théologie sont des instruments précieux dont l'Eglise dispose pour la diffusion d'une théologie correcte sur le prêtre en tant qu'instrument du Christ dans la sainte Liturgie.


6. Le rôle de l'Evêque


Il est évident que la communion ecclésiale doit signifier communio avec l’évéque diocésain et entre les évêques et le pape. Dans le diocèse, l'évêque est le premier dispensateur des Mystères du Christ. Il le modérateur, le promoteur et le gardien de toute la vie liturgique de l'Eglise diocésaine (cf. Christus Dominus, 15 ; CIC, can. 387 ; Redemptionis Sacramentum, 19). L'évêque dirige l'administration des sacrements, en particulier celle de la Sainte Eucharistie. Quand il concélèbre dans sa cathédrale en compagnie de ses prêtres, avec l'assistance des diacres et des ministres de rang inférieur, et avec la participation du saint Peuple de Dieu, on est alors en présence de «la principale manifestation de
l'Eglise»
(Sacrosanctum Concilium, 41).


Les facultés catholiques de théologie, les instituts liturgiques et les centres pastoraux ont pour vocation d'aider l'évêque, en tant que pasteur du diocèse. Ils coopèrent aussi d'une manière appropriée avec la conférence des évêques et le Siège Apostolique, et ils aident à expliquer et à diffuser les documents et les instructions émis par ces différentes instances. Ils constituent évidemment de précieux conseillers pour l'évêque diocésain, les conférences des évêques et le Saint-Siège. Du fait de leurs compétences, ils aident le peuple à comprendre que la sainte Liturgie n'est pas un domaine où règne la libre recherche, mais qu'elle est bien la prière officielle et publique de l'Eglise dont le pape et les évêgues sont en premier lieu les responsables. Un institut catholique ou une faculté de théologie comprend alors qu'il ne convient pas d'emprunter une voie parallèle à celle de l'évêque ou du Saint-Siège, ou bien de se considérer comme un observateur indépendant ou critique.
 

A ce sujet, nous devons remercier l'Institut Supérieur de Liturgie pour le rôle positif qu'il a joué durant un demi-siècle dans l'Eglise, en vue de la promotion de la sainte Liturgie et de la communion ecclésiale. Ces propos nous conduisent à la conclusion, qui comportera une liste des quelques services qu'on pourrait attendre de la part d'un Institut Supérieur de Liturgie.


7.  Quelques services qu'on peut attendre de la part d'un Institut Supérieur de Liturgie


A partir de ce qui vient d'être dit, on peut en conclure qu'un Institut Supérieur de Liturgie devrait être une maison où règnent la lumière et l'amour. Il devrait donc préparer des experts aptes à informer et à donner eux-mêmes une formation en matière liturgique. Par conséquent, il lui revient de susciter auprès du peuple la foi et l'amour de l'Église, de telle sorte qu'il puisse apprécier que «les normes liturgiques sont une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie ; tel est leur sens profond. La Liturgie n'est jamais la propriété de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle elle est célébrée » (Ecclesia de Eucharistia, 52).


Cela signifie que les instituts d'études liturgiques devraient mettre à la disposition des fidèles les moyens nécessaires pour qu'ils soient capables de rejeter la banalisation, la désacralisation et sécularisation . L'horizontalisme, qui conduit le peuple à se célébrer lui-même au lieu de célébrer les Mystères du Christ, a des conséquences néfastes pour la foi catholique et le culte, et c'est pourquoi il doit absolument être évité.


Les instituts liturgiques devraient aussi aider le peuple à mieux apprécier le lien existant entre, d'une part, la célébration du Sacrifice eucharistique et, d'autre part, le respect et l'adoration envers la Sainte Eucharistie en dehors de la messe, en favorisant des pratiques telles que la visite du Saint-Sacrement, la Bénédiction eucharistique, l'Adoration eucharistique, les Processions ou les Congrès eucharistiques (cf Redemptionis Sacramentum, nn. 129-145).


Un Institut tel que le vôtre exerce une grande influence, du fait de l'orientation et de l'esprit de ceux qui y étudient, de ses publications, et aussi à cause de son autorité morale lorsqu'il transmet ses idées et ses réflexions aux centres liturgiques et pastoraux diocésains, ainsi qu'aux maisons d'éditions. Cette influence s'étend au-delà de la France, et atteint les villages de l'Afrique, de l'Asie et du Pacifique. Un Institut Supérieur de Liturgie doit constituer une aide efficace pour l'évêque, pour la conférence des évêques et pour le Saint-Siège, en ce qui concerne la formulation des directives en matière de liturgie et l'articulation de la théologie sous-jacente aux rites liturgiques.

Puisque «la Liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu» (Sacrosanctum Concilium, 10), personne ne peut manquer de considérer l'importance de l'apostolat d'un institut d'études liturgiques. Cher Institut Supérieur de Liturgie, je t'adresse tout mes meilleurs veux à l'occasion de tes cinquante ans ! Par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Notre-Seigneur, dont nous célébrons les mystères dans la liturgie, puisse cet institut et tous ceux qui, semblables à lui, sont répandus dans le monde entier, croître en efficacité et dans son amour de l'Eglise, dans l'accomplissement de sa haute vocation et de sa noble mission.


 

Francis cardinal Arinze


26 octobre 2006
  >>        

 

Commentaires

HELAS NON, ROME N'EST PAS MAL INFORMEE

> Je comprends que des milieux d'Eglise en France tiquent à l'idée d'un "bi-ritualisme" (si le pape autorisait la messe ancienne partout). Mais je ne comprends pas ces milieux d'affirmer que Rome est mal informée et que la messe de Paul VI est célébrée dignement dans toutes les paroisses françaises. C'est très inexact. Hélas non, Rome n'est pas mal informée. Les critiques exprimées par le cardinal Arinze sont fondées. Nombre de paroisses font ce que ce discours dénonce. Dans beaucoup d'endroits, la messe est célébrée comme si c'était une animation socioculturelle avec chansonnettes et propos gentillets (dans un club du troisième âge), et non comme le sacrement qu'elle est. C'est cela qui donne l'impression de platitude, de banalité, d'ennui. Que les diocèses appliquent ce que demande le cardinal Arinze, et les choses iront déjà mieux ! Surtout, qu'ils arrêtent de faire fuiter dans les journaux l'idée d'un conflit entre les évêques et Rome. Qu'est-ce que serait une Eglise où les membres et la tête seraient en désaccord ? Réponse : ce serait une Eglise qui achèverait de perdre ses fidèles.

Écrit par : samech | 29/10/2006

"CE QUI SERAIT VRAIMENT DECOURAGEANT "

> Un évêque français aurait dit au Figaro que le projet du Vatican sur la messe de St Pie V ferait naître en France "un découragement envers le Saint-Siège". Non, Monseigneur, je vous le dis avec respect : s'il y avait un découragement, ce ne serait pas à cause de la messe de St Pie V qui ne concerne pas grand-monde. Ce serait si maintenant les directives du Culte divin étaient boycottées en France. Oui, ce qui est vraiment décourageant c'est de voir des célébrations lamentables où une partie des prières sont supprimées, où le rôle principal est tenu au micro par des laïcs racontant n'importe quoi, et où le prêtre est relégué dans un rôle secondaire ! C'est ça qui décourage, parce que ce n'est pas pour se faire imposer ça qu'on va à la messe. Voilà la réalité. La nier ne mène à rien. Trente ans de méthode Coué, ça suffit, il est temps de passer à des choses plus constructives. On ne vous demande pas la messe d'avant le concile, on vous demande de faire célébrer partout la VRAIE messe de Paul VI.

Écrit par : Geneviève | 29/10/2006

LA MESSE N'EST PAS UNE "REUNION DE QUARTIER"

> Tout à fait d'accord avec les deux premiers commentaires. Les collages scolaires, la simplification du sens de la messe à dire qu'il s'agit d'un "repas" (1) ont sûrement plus déçu les catholiques qu'ils n'ont retenu de monde qui ne l'était pas. J'ai également été troublé par cette dérive qui faisait que la messe devienne plus une réunion de quartier qu'un moment de prière et de communion. Je n'y trouvais pas l'atmosphère propice à l'expression ou la vie de ma foi.
Le dernier curé n'a pas été remplacé. Nous n'étions plus qu'une toute petite communauté à fréquenter une basilique dans le centre d'une grande ville.

La réaction de certains évêques de France me choque moi aussi. Elle me choque d'autant plus que j'éprouve beaucoup de joie à aller à l'église en Italie, participer à des messes dans une langue qui n'est pas encore la mienne mais qui ne m'empêche pas de ressentir cette émotion que je ne connaissais plus en France. Je ne suis pas un pratiquant très régulier (2). Je profite d'être à Rome pour m'améliorer. Et cela me fait le plus grand bien.


(1) atavisme culturel ?

(2) Je précise très parce que j'ai lu dans une enquête parue sur les religions en France qu'on est considéré comme pratiquant à partir du moment où on va une fois à la messe par... an.

Écrit par : Qwyzyx | 29/10/2006

LE DISCOURS DU CARDINAL ARINZE

> On saute bien sûr de joie en lisant tout cela. La messe est pour Dieu avant d'être pour le prêtre ou pour les fidéles et si l'on tient cela et la fidélité joyeuse aux directives de Rome, alors l'action et l'oeuvre du Christ s'accomplissent : tout nous est donné par son Eglise pour la gloire de son Père et du nôtre à travers la prière et l'agapè envers le prochain...
"Messire Dieu premier servi..." et tout va mieux et la messe provoque le plus somnambule à la sainteté.
Encore merci Patrice et aussi aux courageux prélats.
Gérald

Écrit par : Gérald | 29/10/2006

POUR UN "AUDIT" LITURGIQUE !

> Face à nombre d'évêques qui font semblant de croire que tout va bien, une seule solution : établir diocèse par diocèse de véritables audits liturgiques et là on verra l'étendue du désastre, le nombre impressionnant de paroisses où l'on récite le credo du Dieu qui chante, où l'on assiste à des célébrations qui vous rendent tristes pendant une semaine et ainsi de suite.
C'est la seule solution, sans cela on aura toujours la même réponse: "Vous exagérez, tout est rentré dans l'ordre", voir les interventions de Mgr Le Gall.
Par rapport aux errements postconciliaires je n'ai pas l'impression que les choses aient radicalement évolué. De toutes façons, aujourd'hui, célébrer dignement vous fait passer pour un tradi !

JCP

Écrit par : JCP | 29/10/2006

MIEUX VAUT ATTENDRE ET VOIR

> Qwyzyx> C'est une fois par mois, non par an...
Tous> J'ai vraiment du mal à comprendre qu'on puisse reprocher aux évêques français (et à l'étranger, il y a aussi des évêques étrangers qui tiquent n'en déplaise à Samech) de faire part de leurs inquiètudes au Saint-Siège. J'ai noté qu'il est de plus en plus mal vu d'exprimer ou d'avouer nos désaccords. Simone Weil, dans un dîner, disait que ce qui la frappait le plus, c'était le peu d'appétence des chrétiens pour la vérité; la première exigence est de chercher la vérité, quitte à confronter les diférents points de vue ou exprimer de façon étayée et fermement ancré dans le Christ son point de vue. Sainte Catherine de Sienne dans une lettre au pape disait toujours:" très doux père, la vérité m'oblige à vous dire...". Un des papes s'était offusqué de ce qu'elle osait discuter ses choix, elle lui a répondu avec le respect dû au successeur de Saint Pierre que c'était la Vérité qui lui dictait de dire cela (je cite de mémoire, à vérifer mais l'idée général y est).
En outre, il est très légitime que les évêques diocésains aient voix au chapitre car ils ont l'expérience de pasteurs, ce que la Curie n'a pas. Loin de moi l'idée de critiquer la Curie en tant que telle. Son existence est nécessaire: il faut coordonner et assurer dans les faits l'unité de l'Eglise, ils sont un peu les soutiers de la communion des évêques. Mais du fait même de leurs services, ils sont dans une bulle, ils ne possèdent pas l'expérience concrète et tangible du service episcopal diocésain. Bien sûr l'évêque diocésain a le nez collé sur le guidon et a dû mal à mettre les choses en perspectives, d'où le besoin de services centralisés. Bref, les évêques doivent écouter ce que le Saint-Siège a à dire mais aussi le Saint-Siège doit les écouter. C'est tout à fait une évidence sinon la communion ne serait que pure formalisme!. Pour conclure, au lieu de fantasmer sur le problème liturgique (personnellement, je trouve qu'on l'exagère un peu), de sauter sur les évêques ou de critiquer d'avance Benoît XVI, il vaut mieux attendre et voir. On saura bien vite ce qu'il en est effectivement.

Écrit par : Thomas | 29/10/2006

--> Thomas

1) Une argumentation des évêques hors sujet.

La presse ne laisse pas de place au doute :

http://www.chretiente.info/spip.php?page=actu&id_syndic_article=3846
http://www.lefigaro.fr/france/20061027.FIG000000187_tensions_entre_le_saint_siege_et_la_france_sur_la_liturgie.html
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2284889&rubId=4078

L'argumentation " d'une opposition des évêques français à une éventuelle libéralisation du rite latin tridentin" (Le Figaro) semble hors sujet par rapport aux déclarations du cardinal. Ils évoquent une question de forme quand le Vatican souligne l'importance du fond.

Francis Arinze stigmatise les dangers d'une perte du sens liturgique déjà relevée aux USA

http://www.scienceshumaines.com/etats-unis-religion-privee-et-religion-publique-en-tension_fr_4917.html

2) L'appréciation qualititative de la pratique religieuse en sociologie :

"Ainsi, en 1990, les catholiques les plus pratiquants, c'est-à-dire ceux qui assistent au moins une fois par an à la messe, croient en Dieu, au péché et en une vie après la mort ne sont que 21 %, 14 % dans le cas des jeunes."

In "La fin du déclin religieux ?" Yves Lambert
Hors-série Sciences Humaines N° 46
Septembre-Octobre-Novembre 2004
L'exception française : mythe ou réalité ?

Nb : il est tard, excusez moi pour le style télégraphique.

Écrit par : Qwyzyx | 30/10/2006

LA PLACE DE LA CREATIVITE

> Ce texte signale "la place indue qui est accordée à la spontanéité, ou à la créativité, ou bien à une fausse idée de la liberté" ; une critique à mettre en relation avec le commentaire de samech : "la messe est célébrée comme (...) une animation socioculturelle avec chansonnettes et propos gentillets" ?
Spontanéité, créativité sont des qualités : il faut juste apprendre à les utiliser à bon escient. Quant aux "chansonnettes", le problème réside avant tout -à mon sens- dans la médiocrité de leur réalisation. L'église catholique française à longtemps critiqué ceux qui voulaient redresser la barre de la réalisation musicale "parce qu'il ne fallait pas faire d'élitisme". C'est oublier que la musique est avant tout le fruit d'un travail - OK, j'avoue, c'est mon métier.

Quant à dire que "La messe est pour Dieu avant d'être pour le prêtre ou pour les fidéles" (commentaire de Gérald)... Pour moi, la messe se situe dans la perspective de l'amour de Dieu et du prochain ; or, dans l'amour, on ne dissocie pas ("plus pour Dieu", ou "plus pour le prêtre", ou "plus pour les fidèles"), on communie ("pour Dieu et le prêtre et les fidèles").

Écrit par : Ren' | 30/10/2006

LES EVEQUES, LA CURIE ROMAINE...

> Ecrire que les évêques sont sur le terrain et ont plus d'expérience que la Curie qui est dans sa bulle ne me paraît pas être une vision exacte des choses. Les évêques de France me paraissent être davantage dans une bulle que les membres de la Curie. En effet, les bureaucraties diocésaines sont devenues très lourdes et les évêques ne savent souvent que ce qu'on veut bien leur dire: tel clerc "planqué" dans un bureau diocésain ne dira jamais que ce qu'il fait est inutile; il préférera fournir des quantités de rapports à son évêque; quand un évêque se déplace en paroisse, tout est programmé d'avance. Alors, grâce aux regroupements des paroisses, le prélat se trouve devant une église (presque) pleine et accueillante. On omet simplement de lui dire que les autres dimanches, il n'y a pas un chat à la messe. Dernier point: je suis allé plusieurs fois au Vatican. J'ai été vraiment impressionné en constatant que j'avais moins de difficulté à rencontrer tel cardinal (dans la mesure où son emploi du temps le permettait) qu'à rencontrer le curé de ma paroisse qui est toujours occupé à 1000 choses dont personne n'a jamais vu les résultats concrets. De même, quand j'écris à mon évêque, il ne répond jamais. Quand j'envoie un courrier à un cardinal de Curie, il me répond toujours dans un délai de 15 jours. Telle est la réalité...

Écrit par : Denis CROUAN | 30/10/2006

" SUR LEUR FAIM "

> La plupart des commentaires sont assez clairs, il y a un problème de forme certain, mais pas catastrophique, mais surtout un problème de fond...
Cette impression de messe célébrée comme une "réunion socioculturelle " est assez générale, et laisse souvent les participants sur leur faim de spiritualité : ils sont venus pour vivre pleinement l'eucharistie, et on leur donne tout juste une pièce de théâtre...
La formation des clercs obéit-elle à la mode ? Comme celle des magistrats, des hauts fonctionnaires, des médecins, qui ne s'en tiennent qu'à la technique, et semblent oublier complètement la dimension humaine, charitable et spirituelle de leur fonction ?
François Mauriac écrit, à propos de la messe, dans ses " Nouveaux Mémoires Intérieurs " : "Il règne une telle disproportion, surtout à la campagne, entre les gestes, les chants, les paroles et le mystère qui s'accomplit, que j'en demeure comme accablé"

Écrit par : mauridub | 30/10/2006

" TOUT A GAGNER "

> Merci de nous faire découvrir ce texte. C'est clair et l'Eglise en France a tout à gagner à s'en inspirer.
On peut penser maintenant (et indépendamment de ce texte) que les vrais raisons du problème liturgique se dégagent. Et qu'on avance dans la voie d'un règlement.
Pour apporter ma pierre au débat, je propose les réflexions suivantes :
- il n'est pas exact d'affirmer que tout allait bien avant Vatican II et rien après. Il suffirait de regarder le passé de l'Eglise en France pour voir que, si nous avons eu de grands saints, nous avons eu aussi des hommes d'Eglise qui ne l'étaient pas et des périodes qui ne l'étaient pas,
- enlevons du débat ce qu'il a de franco-français : l'Eglise catholique est universelle, elle n'est pas française,
- la tradition est vivante : elle ne s'est pas arrêtée une fois pour toute en 1962,
- le concile Vatican II est un trésor pour l'Eglise. Benoit XVI a dit "qu'il sentait plus que jamais le devoir d'indiquer le Concile comme étant la plus grande grâce dont l'Eglise a bénéficié au 20 èime siècle. On aime Benoit XVI, donc on aime tout Benoit XVI et donc le Concile dont Benoit XVI conseille à tous les catholiques d’en lire les actes. A cet égard, la constitution sur la Sainte Liturgie du 4 décembre 1963 est utile à lire. Plus elle sera lue, plus on progressera dans la communion si fondamentale pour l’Evangélisation,
- pourquoi toujours pointer le doigt sur ce qui ne va pas : j’ai sûrement beaucoup de chance mais mon curé est dans la droite ligne de ce que veut l’Eglise et il n’est sûrement pas le seul : pourquoi ne pas le dire ?
- pourquoi parler de l’évêque de tel diocèse ou de tel autre pour toujours pointer quelque chose que l’on estime regrettable alors que nous n’appartenons pas à ce diocèse. Ne faisons pas le jeu des médias : ils n’attendent que ça pour vendre du papier.
- Est-il normal que des groupes de catholiques de «sensibilité différente » ne se parlent pas ?
- Pour paraphraser Kennedy « Ne nous demandons pas ce que l’Eglise peut faire pour nous (les évêques et les prêtres en sont chargés) mais ce que nous pouvons faire pour l’Eglise ». Tout le monde connaît le dynamisme de la communauté de l’Emmanuel, sa fidélité à l’Eglise, son souci d’évangélisation et les nombreux fruits qu’elle apporte à l’Eglise. A des catholiques qui s’inquiétaient de ce que l’Emmanuel organise pratiquement toute une fête pour le diocèse de Paris Mgr Vingt-Trois a répondu : « Est-ce de ma faute à moi si, quand je demande des volontaires, c’est l’Emmanuel qui répond présent ? »
Duc in Altum ! !

Écrit par : o. le Pivain | 30/10/2006

LISONS PAUL VI

> Sur la formation des clercs, il faut lire "Doctrina et Exemplo" de Sa Sainteté Paul VI : on voit clairement que la France désobéit ouvertement à Rome depuis 40 ans que cela n'a pas encore changé : 0 progrès de ce coté là.

Écrit par : Bob | 30/10/2006

LITURGIE : UNE " URGENCE POUR L'EGLISE "

> Le nombre et la richesse des commentaires, souvent très vifs autour de ce sujet montrent s'il en était besoin l'urgence pour l'Eglise de régler la question liturgique. Notre épiscopat serait bien inspiré de se pencher sur cette question.
J'y vois trois aspects : doctrinal, spirituel et culturel.
- Sur un plan strictement doctrinal d'abord. Il est vrai, et tous les commentaires se rejoignent là-dessus, qu'une liturgie dont le contenu serait faussé, ou soumis à "interprétations" met en danger la foi même de ceux qui la célèbrent (lex orandi, lex credendi).
- Sur un plan spirituel, la qualité d'une liturgie est intimement liée à la forme (au sens thomiste de l'âme) que nous donnons tous prêtres, laïcs, à cette liturgie. Ce n'est ni plus ni moins que la qualité de notre prière. C'est en ce sens que les liturgies de communautés religieuses ou de communautés mixtes comme la Croix Glorieuse, qui rassemble dans une même communauté religieux, religieuses et laïcs consacrés, sont toujours plus belles et plus dignes que nos messes de paroisses.
- Mais il y a un troisième aspect, d'ordre culturel qui me semble-t-il échappe souvent aux analyses. Alors que d'autres pays, d'autres cultures ont largement tiré profit du principe d'inculturation de la foi de Vatican II, en France nous avons largement rejeté notre héritage culturel liturgique, signe d'une "dé-culturation" de notre foi (la disparition du chant grégorien, la décadence musicale et textuelle des chants liturgiques n'en sont qu'un exemple). J'ai en la matière un souvenir qui m'a beaucoup éclairé : il y eut un jour à Toulouse en l'église ND du Taur une célébration dans le rite zaïrois. Superbe. D'une beauté et d'une dignité rares. Les fidèles africains rythmaient les chants par des battements de mains, non de manière "endiablée" mais profonde et réellement spirituelle. Malheureusement les braves religieuses de la paroisse qui voulaient elles aussi "participer" battaient des mains à contre temps. J'ai trouvé que cet exemple illustrait à merveille la situation de l'église en France.
Quand cesseront-nous de battre des mains à contre temps ? Quand cesserons-nous de défigurer les messes ?

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 31/10/2006

UNE OPERATION "VERITE-RECONCILIATION" (ENFIN)

> Merci Frédéric pour ce commentaire. Il est juste, il sonne juste.
Nous avons opéré une déconstruction parfois en trahissant ce que nous étions censé servir.
L'exemple que vous donnez est saisissant.
Il me rapelle mon arrivée le 15 août 2000 à Rome,
en marge des JMJ, où j'ai assisté à une messe dans l'église Sainte Hélène, avec de jeunes Sud-Africains, effectuant une procession de communion en battant des mains, avec une telle solennité, une telle ferveur, un tel recueillement que j'en ai pleuré de joie.
Pour ce qui touche au "problème" français, je crois qu'il s'agit d'une réelle volonté de dialogue.
Je me sens très proche des membres de la fraternité Saint-Pierre ou autres, cela ne retire rien à ma fidélité au Concile, ni ma participation constante aux offices paroissiaux. Bien qu'assistant à ces offices, je souffre depuis que je suis en âge de raisonner, de voir que quelque chose "cloche" avec ce qui devrait être l'expression du sacré.

Quant au concile, que préconise-t-il d'ailleurs ?
D'exercer un dialogue dans la Vérité mais aussi dans la Charité. Si nous sommes incapable de le mener avec nos frères catholiques, tout le reste serait d'une folle présomption.
Quand à l'attitude de certains clercs qui utilisent les medias pour faire monter les enchères, elle me paraît peu empreinte de dignité.
L'idée d'un "audit liturgique" me paraît également trés intéressante dans la mesure où elle pourrait éclairer les uns et les autres sans faire considération de personne.
Et, si nous osions mener une opération Vérité, Réconciliation ? 40 ans après la fin du concile, cela me paraît raisonnable.

Écrit par : Pedro | 01/11/2006

LE PROBLEME FRANCAIS VIENT AUSSI D'UN REFUS DU CONCILE !

> Les abus vont clairement à l'encontre du concile et les responsables ont démissionné de leur responsabilité devant cela.
Le dialogue en Vérité doit se faire à la lumière du texte du Concile puisque les évêques qui ont vécu ce Concile ne sont plus que 2 ou 3 dans le monde. Ils sont donc les seuls à connaître le seul et vrai esprit du Concile dont on nous rabâche les oreilles.
De ce fait, plus personnes dans les paroisses ni dans les monastères ne connait cet esprit, il ne nous reste que les textes.
Il faut donc accepter humblement de les lire sous l'interprétation authentique donnée par Rome.
Cette interprétation sr trouve dans les divers documents du magistère, qu'il fut donc lire également avec une grande humilité et en accepter le contenu sans interprétation.
Il en découlera l'étude soigneuse des normes et rubriques et par conséquent un retour au grégorien, avec à côté du vernaculaire.
Mais surtout, un retour à la compréhension de la messe et des célébrations des mystères, de l'importance de la liturgie dans nos vie : elle est la source et le sommet de la vie en Eglise (SC n°10, rappelé par SE le cardinal Arinze dans sa conclusion). Ainsi de cette source inépuisable se répandront plus de grâces et plus de charité dans le coeur des croyants.

Écrit par : Boris | 01/11/2006

Les commentaires sont fermés.