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22/09/2006

Un journal pakistanais prend en considération le propos du pape à Ratisbonne !

Le Daily Times de Lahore estime que les oulémas devraient répondre intellectuellement, au lieu de laisser les extrémistes hurler à la mort...


Courrier international (21 septembre) reproduit le remarquable article de ce quotidien pakistanais :

 

<<  Le pape a-t-il vraiment dit quelque chose de scandaleux justifiant le tollé qui s'est ensuivi ? Une autre question s'y rapporte étroitement, c'est de savoir combien de ceux qui le traitent d'ignorant et  lui reprochent l'incongruité de ses remarques ont lu son discours ou sont au fait de son arrière-plan universitaire, théologique et philosophique. Pour commencer, le pape ne s'en est pas pris principalement à l'islam, mais à la dialectique entre la raison et la foi et à la laïcisation de l'Europe. En regard de l'orientation de son discours, ses réflexions sur l'islam, le djihad et le concept de violence sont marginales. En fait, on ne relève qu'une unique référence à l'islam, une ciation de deux phrases d'un empereur byzantin d'antan. Ce qui a vraiment outré le monde musulman, ce sont ses déclarations supposées sur le lien entre le djihad et la violence. Là encore, Benoît XVI ne se livrait pas à des considérations personnelles. Il citait les paroles d'un empereur byzantin du XVe siècle, proférées alors qu'il était assiégé et qu'il sentait sur sa nuque l'haleine des armées de l'islam.

[...] Les islamistes ont clairement démontré que  le djihad, outre ses autres connotations, contient un élément de qitaal (violence), et que les musulmans n'ont pas à en avoir honte. La même idée ressort d'ailleurs également de traités rédigés par d'éminents penseurs comme Sayyid Abul A'la Maududi (1903-1979, théologien, fondateur de la Jamaat-e-Islami et inspirateur des frères musulmans). [...] Le recours à la violence est un fait admis, non seulement dans la théorie politique, mais aussi dans la jurisprudence islamique. Donc, qu'importe si le pape y fait référence dans un discours plus général sur le dialogue entre les cultures ? Au lieu d'exploiter ses déclarations à des fins politiques, les oulémas musulmans auraient plutôt intérêt à formuler une réponse intellectuelle dans l'esprit de son discours. Il s'est efforcé de montrer que, dans le christianisme, raison et foi sont synthétisées. Et si nous lui prouvions qu'elles le sont plus encore dans l'islam ?  >>


J'ajouterai : et les journalistes français
n'ont pas l'air malin. 

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