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03/09/2006

Paris : la place Jean-Paul II inaugurée aujourd'hui...

medium_298_1_.jpg...par Delanoë :  un signe des temps.

 

 

 

 

Résumé de la note :  Singulier discours du maire de Paris - Flop insolite des opposants - Bizarre ascendant des papophobes sur Le Figaro - Et un commentaire de la CFTC Ville de Paris...


 

"Jean-Paul II fut une sentinelle majeure des temps modernes... Lui rendre hommage est en cohérence avec l'identité de Paris", a déclaré le maire, ce dimanche, en baptisant officiellement place Jean-Paul II  le parvis de Notre-Dame. 

 

Reconnaître que la  foi catholique fait partie de l'identité de la capitale,  après que les plus hautes autorités de l'Etat aient évincé le christianisme de l'héritage  de l'Europe ! Venant de Bertrand Delanoë, cette déclaration fait du bruit. Elle prend les habitudes à rebrousse-poil.

 

Pour preuve : le site web du Figaro a préféré titrer  "Parvis Notre-Dame, place Jean-Paul II : une dénomination contestée". Contestée par qui ? Par une poignée de gens, mais  qui ont retenu l'attention du journal. Il s'agissait des élus Verts, qui ont manifesté, deux heures avant l'inauguration, aux cris de : "Delanoë honore un assassin" - "Jean-Paul II, 25 millions de morts". Ces slogans ubuesques  voulaient dire que les sidéens meurent par la faute de la morale catholique... Avec Denis Beaupin et Yves Contassot défilaient   diverses associations énumérées par les dépêches : "ActUp,  la Brigade activiste des clowns, Les Putes, Les Panthères roses et Laïcité Ecologie."

 

Delanoë, dans son discours d'inauguration, a ainsi expliqué la décision municipale (votée à une  très forte  majorité) : "La laïcité, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, auxquelles je suis profondément attaché, n'impliquent en rien l'ignorance réciproque. Notre cité honore, depuis toujours, ceux qui laissent une trace dans la marche de l'humanité."

 

Bien entendu, le maire a rappelé avoir "regretté publiquement"  que Jean-Paul II, dans le domaine moral,  n'ait pas parlé comme les leaders d'opinion d'aujourd'hui. Mais le fait est là : Delanoë a obtenu des élus un vote massif pour donner le nom de ce pape à l'une des deux plus célèbres places de Paris. Devant une majorité si ample (PS + UMP + UDF), pourquoi Le Figaro écrit-il : "ce changement d'appellation est loin de faire l'unanimité au sein du conseil municipal" ?  La faible minorité qui avait voté contre (Verts + PCF + PRG) aurait-elle une importance privilégiée, aux yeux du quotidien de la droite ? Comme aurait écrit naguère Louis-Gabriel Robinet*, on se refuse à le croire. Il aurait ajouté :  on se perd en conjectures. 

 

P.P.

 

(*) éditorialiste du Figaro en des temps immémoriaux.

 

 

>   LE DISCOURS DE Mgr VINGT-TROIS :

 http://www.christicity.com/actualite/eglise_en_france/pla...

>   LE DISCOURS DU MAIRE DE PARIS :

http://catholique-paris.cef.fr/actu/detail.php?c=3&e=...

 

Commentaires

> En somme il vaut mieux être devant son écran que de se transporter sur place, car moi je n'ai rien entendu de ce qu'a dit le maire. En tout cas ce sera compté à son actif, ce changement de nom du parvis. Je doute que le précédent maire de Paris aurait eu cette audace, lui qui proscrit les "signes ostensibles de religion" !

Écrit par : D. Gibault | 03/09/2006

> Si les catholiques parisiens n'avaient pas fait Toussaint 2004 et n'avaient pas arpenté le pavé de la capitale depuis des années (processions du vendredi Saint, 15 août, etc), le maire actuel aurait-il pris l'initiative de donner le nom de Jean-Paul II à ce parvis célèbre dans le monde entier ? Oui, la visibilité de la foi est nécessaire et indispensable. Bertrand Delanoë vient d'en donner la preuve officielle.

Écrit par : geneviève | 03/09/2006

[de : Jérôme]

DELANOE, L'EGLISE, LE SIDA ...

> L'attitude du Figaro n'est pas une surprise si on sait l'état du journalisme français...
Un des seuls points positifs du discours de M. Delanoë est effectivement cette prise en compte de la foi, des hommes de foi. "On doit prendre en compte la part chrétienne de l'histoire de France"; on a pris l'habitude d'honorer les personnes ayant agi dans l'histoire, et bien des personnes de foi en font partie, et ne sont pas à exclure. Bien des choses sur le fait de faire vivre ensemble les diverses traditions, spiritualités, communautés, etc., et la contribution du message de Jean-Paul II à cela. Très bien. Certes il opposait la dimension universelle de son message à la dimension confessionnelle, mais enfin...
En revanche, une mauvaise compréhension du message des repentances - dire que c'était l'Eglise elle-même qui était fautive, etc.
Mais sa conclusion était meilleure, disant bien que l'Eglise demandait pardon pour les défaillances de certains de ses membres, et qu'elle n'était pas moins forte en les avouant...
Là où il a été vraiment hué, c'est lorsqu'il a parlé d'adaptation de l'Eglise aux nouvelles techniques et comportements sexuels, notamment à certaines maladies, dont le sida. M. de Plunkett, si je peux permettre d'exprimer un souhait un message de votre main expliquant clairement en quoi c'est diffamatoire et imbécile d'impliquer Jean-Paul II dans les millions de morts du sida - serait tout-à-fait bienvenu. Outre le fait que l'insistance du pape sur la question est une invention des médias, que la réalité de la pratique de la prévention et de l'accompagnement des malades (25% de l'effort mondial) n'est pas telle que les gauchistes le croient (opposant chasteté à contraception.
En fait, quelques-uns (hélas) s'alignent sur l'OMS contre la doctrine, la majorité (je crois) admettent le préservatif comme bouée de secours si jamais on chute - id est si on commet l'adultère), les statistiques montrent que la politique de santé (qui n'est pas de la responsabilité directe de l'Eglise, tout de même) la plus efficace est celle qui combine à la promotion des moyens de protection (d'efficacité partielle, pour le préservatif, il faut le rappeler : même 10% de risque de contamination devient bien davantage, si on multiplie les actes et les partenaires... la politique de prévention qui est criminelle par impéritie n'est peut-être pas là où on le dit) l'encouragement à l'abstinence ou au moins aux comportements responsables. L'exemple de l'Ouganda le montre.
Ensuite, parce que l'influence, prétendûment meurtrière de Jean-Paul II, s'exerce d'abord sur les catholiques, une étude du sujet montre que les pays catholiques d'Afrique sont plutôt (en général, bien sûr) moins infectés.
Je suis convaincu de cela, mais un travail fait par un journaliste professionnel et honnête (race qui se fait rare, surtout dans les quotidiens écrits, dépassant rarement le recopiage de dépêches et de pensée unique, mais race dont vous faites selon moi partie), qui plus est diffusé, sera très bon. Je crois que c'est un des thèmes majeurs de la désinformation contemporaine, qui pousse beaucoup à calomnier abominablement Jean-Paul II (le traitant de criminel en série) et qui éloigne beaucoup d'âmes de l'Eglise catholique ("je ne peux pas lui pardonner cela", disent-ils...).
Pour revenir à M. Delanoë, il a donc, sur la première objection d'une partie de sa majorité au conseil municipal, opposé une laïcité de participation à une laïcité d'ignorance voire de combat; sur la seconde objection, en revanche, il l'a reprise à son compte.

Bien à vous dans le Seigneur et, fidèle lecteur de vos écrits, j'en profite pour plus largement vous remercier de votre travail.

Jérôme.

Écrit par : Jérôme | 03/09/2006

[de : CFTC Paris)

" CELUI QUI CROYAIT AU CIEL
ET CELUI QUI N'Y CROYAIT PAS..."

> Paris, 5 septembre 2006

à Monsieur Bertrand DELANOË, maire de Paris

En avril 2005, lors du décès du Saint-Père Jean-Paul II, notre organisation syndicale vous avait remercié pour la noble attitude que vous aviez eue en ces circonstances exceptionnelles de sérénité. Nous nous étions également permis de vous faire part de la regrettable polémique engagée à cette occasion, par certains de vos adjoints, autour de la laïcité et de l’hommage rendu à ce personnage considérable de notre Histoire, qui était et restera une référence pour la jeunesse du monde, parce que sans complaisance, sans hypocrisie, sans lâcheté, il a su lui parler.
Sous votre impulsion, et dans la continuité de vos convictions, vous avez fait adopter en juillet dernier une délibération du Conseil de Paris, accordant l’adjonction du nom de « Place Jean-Paul II, 1920-2005, pape (1978-2005) », à celui du parvis de Notre-Dame. Vous avez posé un acte dont la portée positive, inscrite dans la culture de Vie dont parlait Jean-Paul II, était plus grande que sa propre stature humaine Cette reconnaissance de votre part honore le premier magistrat de la Capitale.
Ce 3 septembre, lors de l’inauguration de la plaque de la nouvelle appellation du parvis Notre-Dame, par un discours poignant emprunt d’une grande sincérité et d’une vive émotion, parlant en votre nom propre avec une rare franchise, vous avez évoqué le trésor immense de l’héritage spirituel du défunt Jean-Paul II, rappelant le rôle déterminant du Pape, « sentinelle majeure des temps modernes », dans l’effondrement du mur de Berlin, son initiative pour la repentance, son ouverture constante au dialogue, avec les juifs, les musulmans, la mémoire de l’esclavage, la réhabilitation de Galilée..., louant également sa « clairvoyance active, érigée, tel un rempart contre toutes les dérives intégristes », défendant ainsi« le rôle historique d’un homme » au-delà des « controverses ». En tant que premier citoyen de Paris, vous avez justement rappelé que si le principe de la laïcité - auquel vous êtes très attaché - est celui de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il n’implique en aucun cas l’ignorance réciproque, ou l’hostilité, et que les hommes de foi ont toute leur place dans la Cité. Reprenant les mots d’Aragon, « Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas », vous vous êtes attaché à souligner l’apport de Jean-Paul II pour l’unité dans la vie de la cité, dans la vie communautaire et sociale.
Sur le parvis, ce fut l’étonnement, la stupéfaction admirative, et, pour une partie de l’assistance, le bonheur, un de ses membres allant jusqu’à pleurer discrètement d’émotion en vous écoutant.
Aussi, nous regrettons vivement à nouveau que certains de vos adjoints du groupe « Les verts », que nous côtoierons désormais avec amertume lorsqu’ils présideront des instances paritaires, aient récidivé en s’associant « négativement », certes à titre personnel, à cette cérémonie officielle, troublant cependant vilement une période de discrétion qui s’imposait, nous semble-t-il, à des élus…
En tant qu’organisation syndicale d’inspiration sociale chrétienne, nous saluons, Monsieur le Maire, votre courage, n’hésitant pas, en homme libre, à prendre une décision à contre-pied de certains de vos partenaires politiques.
Nous saluons également votre ouverture d’esprit, non feinte, dont témoigne l’hommage public que vous avez donc voulu rendre à un homme dont on sait que vous ne partagez ni la foi, ni la totalité des opinions. Vous avez conclu votre discours par : «Puisse le nom de Jean-Paul II, désormais inscrit en ce lieu, maintenir intactes notre vigilance, notre tolérance, notre courage et surtout notre capacité à nous enrichir des autres ».

Permettez-nous donc, Monsieur le Maire, pour conclure, à notre tour, cette lettre, de reprendre vos propos lors de vos vœux 2002 aux élus parisiens : «Par la richesse de nos convictions, indispensable à nos différences, par un conflit créatif, je souhaite qu’en se combattant, nous soyons heureux de vivre ensemble et de servir la démocratie »…

Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’expression de notre haute considération.

Paul Legal
secrétaire général CFTC Ville de Paris

Écrit par : cftc Paris | 07/09/2006

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