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29/04/2006

Un livre en réponse à "Da Vinci Code"

Pourquoi   Da Vinci Code (livre + film) a-t-il un tel impact ? Parce que ses accusations démentes étaient dans l'air. Elles avaient été préparées de longue date ! Pour en savoir plus : L'Opus Dei - Enquête sur le "monstre", par Patrice de Plunkett (Presses de la Renaissance). Ce livre va sortir en même temps que le film : le 18 mai...  Entretien avec l'auteur sur le site de Décryptage :

libertepolitique.com/public/decryptage/article.php?id=1569 


28 avril Culture
 Patrice de Plunkett répond au film "Da Vinci Code" par un livre : L'Opus Dei, enquête sur le "monstre"
Entretien

Décryptage.— Pourquoi cette enquête sur l'Opus Dei ?

Patrice de Plunkett.— Parce que le super-film hollywoodien Da Vinci Code (au festival de Cannes le 17 mai) succède au roman Da Vinci Code (40 millions d'exemplaires vendus dans le monde) !

On sait que ce roman donne un rôle de monstre à l'Opus Dei, à son prélat ténébreux et à son "moine-tueur"… Roman + film assènent aux masses ce message : 1/ "L'Opus Dei est un monstre", 2/ "il est le produit de l'Église", 3/ "donc l'Église fait des monstres". Ce message étant propagé par des moyens colossaux sur toute la planète, on ne peut le prendre à la légère. Il faut démonter la machinerie en commençant par le début : l'Opus Dei est-il un monstre ? D'où mon enquête.

Alors : est-ce un monstre ?

Aux yeux de ceux qui ont bâti puis diffusé la légende noire de l'Opus Dei, oui ! Mais qui sont-ils ? La première partie de mon enquête fait la lumière sur eux. Et l'on a beaucoup de surprises... Ce n'est pas la gauche qui a ouvert les hostilités contre l'Opus Dei : c'est l'aile dure du franquisme, dans l'Espagne des années 1940, parce que Josémaria Escriva refusait de s'intégrer à l'idéologie officielle de l'époque ! "Sainte Mafia", "franc-maçonnerie blanche" : tous ces termes dont nos médias usent (aujourd'hui) quand ils parlent de l'Opus Dei, ont été forgés il y a plus de soixante ans par les journaux de la Phalange espagnole !

Mais ensuite, pourquoi la légende noire de l'Opus Dei a-t-elle traversé les décennies ?

Parce que, de 1970 à nos jours, notre société en pleine évolution a projeté ses fantasmes successifs sur l'Opus Dei, selon les "besoins" de chaque époque :
• Pendant les seventies, les médias rhabillent l'Opus Dei en "mafia de droite" hostile aux idées de 1968.
• Pendant les années 1980, ils décident que l'Opus Dei incarne la "secte" des ennemis de l'hédonisme individualiste et de la société de consommation.
• Pendant les années 1990, ils décident que le "dérapage conservateur de l'Église de Jean-Paul II " ne peut s'expliquer que par "un complot", forcément ourdi par l'Opus Dei.
• Après le 11 septembre 2001, les médias rhabillent une fois de plus l'Opus Dei en autre chose : cette fois c'est "le réseau secret qui conspire pour le triomphe de l'Occident chrétien". Ce nouveau fantasme correspond à l'évolution des leaders d'opinion en Europe : se sentant menacés par l'islamisme, mais ne voulant pas avoir l'air d'affronter l'islam, ils cherchent à se poser en censeurs de "tous les fondamentalismes dans toutes les religions". Et dans la religion catholique, ils attribuent ce rôle à l'Opus Dei !
Ainsi, de période en période, de fantasme collectif en fantasme collectif, la société se sert successivement du mythe de "l'Opus monstre" pour des usages différents, voire contradictoires… D'où ce paradoxe très significatif : l'Opus Dei, désigné comme "ennemi des valeurs d'aujourd'hui" par la Phalange espagnole en 1941, est encore désigné comme "ennemi des valeurs d'aujourd'hui" en 2006 par les libéraux-libertaires qui votent Delanoë !

Ces soixante ans de légende noire expliquent comment Dan Brown a pu en rajouter encore une couche, encore plus sombre et plus effrayante, et se tailler un pareil succès. Le public a "marché" aussitôt, parce qu'il était habitué à entendre désigner l'Opus comme un monstre. La clé des grands succès de librairie, c'est d'aller à la rencontre d'une évidence populaire : une image (vraie ou fausse), répandue profondément et largement à l'avance...

Dans l'histoire des fantasmes, le "complot de l'Opus Dei" succède au "complot jésuite", au "complot franc-maçon", au "complot juif". Comparer tous ces mythes du complot, du XIXe siècle à aujourd'hui, réserve une autre surprise : à toutes les époques (et surtout quand le monde change), l'opinion publique a besoin de croire à des complots. J'étudie ça dans un chapitre de mon enquête.

Mais si l'Opus Dei est mal vu par les leaders d'opinion à chaque génération, c'est qu'il y a tout de même en lui quelque chose :
• est-ce une "monstruosité", tellement "monstrueuse" qu'elle ferait peur à la fois à une Chemise bleue de 1940 et à un journaliste bobo de 2006 ?
• ou est-ce simplement une vision de la vie qui échapperait au politiquement-correct de chaque époque ?

Donc vous avez enquêté à l'intérieur de l'Opus Dei …

Oui. Et j'ai eu accès à toutes les informations que je souhaitais. Secoué par la violence folle de l'agression Da Vinci Code, l'Opus Dei a compris – un peu tardivement – que sa traditionnelle discrétion, qualifiée de "culte du secret" par ses adversaires, se retournait contre lui. Aujourd'hui, la sécurité c'est la transparence : il est indispensable de faire comprendre qui l'on est exactement, et ce que l'on fait, et pourquoi l'on agit ainsi.

L'Opus Dei a donc coopéré à mon enquête sans réticence. On le constate dans mon livre : réponses franches et détaillées de jeunes femmes et de jeunes hommes membres de "l'Œuvre", confidences d'ex-membres disant pourquoi ils sont partis (et dans quelles conditions), divulgation de données immobilières et financières, explication de l'esprit opusien, exposé clair et net de la gestion des multiples structures de la "mouvance Opus" à travers le monde, éclaircissements sur les démêlés du passé au sein de l'Église…

J'ai aussi enquêté sur le terrain : entre autres dans une institution de l'Opus Dei où plusieurs de mes confrères avaient cru voir récemment un "scandale" épouvantable (rappelez-vous une émission de Canal Plus en 2003, et un livre en 2005)… Après mon enquête, il y a beaucoup de choses qu'on ne pourra plus continuer à affirmer au sujet de l'Opus Dei !

J'ai aussi rencontré des personnages étonnants, dont la présence au sein de l'Opus Dei va stupéfier ceux qui s'en faisaient une image conventionnelle…

Mon livre pose les questions brûlantes et obtient en réponse des éléments objectifs : sur le "conservatisme" dont la presse accuse l'Opus Dei, sur les supposées "dérives sectaires", et bien entendu sur les fameuses "affaires politico-financières"… Je raconte notamment ce qui s'est passé en réalité lors de l'assassinat du banquier Calvi : un récit qui fait pâlir les films les plus noirs sur la Mafia sicilienne. (C'est d'ailleurs elle qui a pendu Calvi sous le pont de Londres. Après quoi elle a cherché à faire diversion, en accusant… l'Opus Dei. Même la Mafia est donc capable de faire du mauvais journalisme !)

Vous pensez avoir fait œuvre utile avec cette enquête ?

Sincèrement oui : parce qu'on ne doit pas laisser proliférer les fausses évidences. Dans les salons du livre et les débats où je suis intervenu depuis septembre 2005 (pour mon précédent livre : Benoît XVI et le plan de Dieu), les gens finissaient toujours par m'interroger, de façon soupçonneuse, sur "le pape et l'Opus Dei" : comme si la nocivité de l'Opus était un fait établi. Cette mauvaise image est due en partie à la stratégie du silence — la "discrétion" — trop longtemps appliquée par l'Opus Dei. Sans doute aussi y a-t-il eu des fautes de la part de membres ou de responsables opusiens ; ce sont les aléas de toute organisation, et je les examine dans mon livre... Mais rien, dans les faits, ne correspond aux accusations (énormes et même invraisemblables) qui circulent à l'encontre de l'Opus Dei !

Alors : pourquoi cette disproportion ? Ne cherche-t-on pas à atteindre l'Église catholique au travers de l'Opus ? Ne voit-on pas dans l'Opus un "concentré" de tout ce que notre époque reproche à l'Église romaine ? Dans ce cas, faire la lumière sur la fille (l'Opus), c'est faire la lumière sur la mère (l'Église)… Nous entrons dans une ère où le christianisme n'est plus connu des foules. Il est urgent de "ré-informer" nos contemporains. C'est ce que j'ai voulu faire.



■ Patrice de Plunkett,
Opus dei, enquête sur le “monstre”,
Presses de la renaissance, 17 mai 2006, 18,05 €

Commentaires

> Chers amis, je vous invite à visiter The Da Vinci Blog, un blog entièrement consacré au Da Vinci Code. Vous y trouverez toute l'actualité sur le phénomène international, et de quoi déjouer tous les complots le concernant.Votre livre, M. Plunkett, y figure en bonne place !
Bien cordialement,
Pr. Youri Davincikoff.
http://www.thedavinciblog.com

Écrit par : Youri Davincikoff | 30/04/2006

> Molto interessante il vostro lavoro teso a far luce sui fatti.
complimenti dall'Italia.
pasquale orlando

Écrit par : pasquale orlando | 01/05/2006

Cher Monsieur,

Je tiens tout d'abord à vous remercier pour les textes et les commentaires d'intérêt que vous publiez régulièrement sur votre blog.

Vous avez scrupuleusement recensé, au cours des dernières semaines, les brassées d'élucubrations et de mensonges jetées à la face de l'opinion publique sur le compte de l'Eglise catholique, déclinés sur la base de thèmes dont il faut souligner l'incroyable diversité.

Les supports ou les prétextes se diversifient tout autant. Romans à sensations, études "scientifiques", "enquêtes", films, articles, rien ne manque. L'angle d'attaque se veut à la fois "culturel" et "scientifique". L'agression devient ainsi un divertissement. Celui-ci est simplement ludique ou plus pédagogique selon le cas.

La convergence de ces charges, lancées en quelques mois, peut surprendre. Ce hasard pourrait même conduire à s'interroger sur la "spontanéité" de ces "œuvres" qui éclosent et se développent en bottes serrées sur un humus qu'il faut croire fertile. Aussi étrange que puissent paraître la cadence et la similitude de ces éclosions, il ne me semble cependant pas satisfaisant de recourir à l'inusable "théorie du complot", puisque celle-ci nous conduirait finalement à adopter les poses que l'on dénonce comme grotesques dans les œuvres de fiction en question.

Je considère pour ma part que toutes ces productions ne sont évidemment pas commandées ou planifiées par une puissance maligne ou par quelque pieuvre rusée. Elles sont en général motivées par ces basses et banales affections que la nature humaine entretient infatigablement, à savoir : le conformisme, l'esprit de lucre et la lâcheté.

Ces bassesses naturelles rencontrent idéalement cet anti-catholicisme qui n'a cessé de sourdre, principalement en France, depuis plus d'un siècle.

A l'ombre d'une époque qui a perdu tout culte de l'effort, le catholique contemporain est la proie idéale. Il n'exige aucun exploit cynégétique particulier de la part de son adversaire. Il ne fatigue guère ce dernier et, de surcroît, ne lui fait courir aucun risque. Aujourd'hui, le catholique est une proie quasi domestiquée, qui s'approche sans nulle méfiance de son prédateur. Lorsque celui-ci la saisit, cette proie ne proteste guère, et s'il lui arrive de ne pas comprendre l'acharnement dont elle est l'objet, elle excuse l'immédiate vilénie de son bourreau par l'hostilité naturelle qu'inspirent encore à ce dernier les turpitudes supposées de ses inquisiteurs d'aïeux.

Bref, à force de se montrer indifférents, voire complaisants, aux attaques et aux agressions dont ils sont l'objet, les catholiques contemporains, en France notamment, ne sont plus des victimes, ils sont devenus de véritables souffre-douleur, encourageant par une certaine passivité leurs adversaires à redoubler d'ignominie à leur endroit.

Si ces productions nouvelles n'exigent aucun courage de la part de leurs auteurs, elles ne leur demandent non plus aucun effort d'imagination. Elles sont le plus souvent construites à partir de vieilles thèses racornies qui traînent parfois depuis des lustres dans la plus mauvaise littérature. Ainsi, les thèmes exploités dans le fameux "Da Vinci Code" abondent depuis des décennies dans la littérature ésotérique. Dans les pages de celle-ci, où règne un indescriptible fouillis, les cathares côtoient les Templiers (lorsque ceux-ci ne sont pas purement confondus avec les premiers), les mérovingiens rencontrent MARIE-MADELEINE ou JOSEPH d'ARIMATHIE, les extra-terrestres débarquent au coeur de l'Egypte antique, et Nicolas POUSSIN dissimule le secret du trésor des Templiers dans sa toile : "Les bergers d'Arcadie". La méthode est invariable. Elle consiste à mêler dans un fatras inextricable des personnages réels et des événements historiques avérés, pour les réunir par un fil conducteur imaginaire ou une trame inventée. Les auteurs de ces élucubrations sont soit d'authentiques fous qui consacrent leurs congés à manier la pelle à la recherche d'improbables trésors (à Rennes-le-Château par exemple), soit des individus plus malins, dont le but est uniquement commercial.

Le filon est en effet lucratif. L'on se souvient de David YALLOP qui fit fortune avec son ouvrage :"Au nom de Dieu", dans lequel il délirait sur les causes du décès de JEAN-PAUL Ier. On rencontrait déjà dans ces pages des ecclésiastiques tueurs et des abbés prévaricateurs. Dans tout documentaire consacré à ce Pontife, les journalistes ne manquent d'ailleurs jamais de consulter YALLOP.

Dan BROWN n'est finalement que l'héritier de YALLOP. Leurs ouvrages rencontre un lectorat nombreux dans la mesure où de tels livres réveillent cet appétit de sensationnel qui sommeille chez nombre de nos contemporains. L'inculture, à la fois historique et religieuse, constitue le terrain le plus fertile aux divagations et aux déformations que ces ouvrages véhiculent et, de ce point de vue, il n'est pas très surprenant que leurs thèses rencontrent aujourd'hui un si vif succès.

Comme eût dit BOSSUET à propos de ce type d'ouvrages : "L'érudition y est médiocre et la malignité dans le suprême degré". Une malignité de boutiquiers malhonnêtes, jouant sur tous les registres imaginables pour écouler leur camelote auprès d'une population affaiblie sur le plan culturel et donc perméable à toutes les invraisemblances.

Loin de faire œuvre de pédagogie ou d'encourager à l'esprit critique (contrairement aux pompeuses affirmations des "pédagogues" officiels de notre société, qui prétendent former les esprits dans ce sens), les média dominants (sauf exceptions rarissimes) relaient massivement ce phénomène, dans un délire où se marient (à trois ! Moeurs des temps !) la franche sottise, l'inculture crasse et un anti-catholicisme épidermique que l'on croyait guéri depuis bien longtemps.

Se lancer, à l'intention du grand public, dans une réfutation systématique des élucubrations distillées par ces nouveaux supports, en pensant leur faire pièce dans l'esprit du plus grand nombre, équivaut sans doute à tresser la corde d'Ocnos.

En revanche, une initiative aussi ciblée que la vôtre m'apparaît pertinente et constitue certainement un antidote efficace contre la désinformation, pourvu que nous assurions, d'abord chez nous, la diffusion de l'outil que vous nous offrez. L'"autoformation" est le premier combat que nous avons à mener, la première victoire que nous devons remporter sur nous-mêmes. Pour lutter efficacement contre le mensonge et la désinformation, encore faut-il qu'ils n'aient aucune prise sur nous-mêmes ! C'est là la condition première et indispensable au regain d'influence auquel nous aspirons dans la société moderne, non pour nous-mêmes mais pour les valeurs dont nous sommes les témoins.



David S.

Écrit par : David | 01/05/2006

> Ca ne nous dit pas pourquoi l'Opus Dei a si mauvaise image ! Il n'y a pas de fumée sans feu.

S.


[De P.P. à S. - C'est justement le problème : il y a beaucoup de fumée sans feu, dans la société médiatique ! C'est même sa fonction caractéristique. Nous vivons dans la société des fausses évidences, et c'est pour avoir une idée exacte de la question Opus Dei que j'ai fait ce livre... Je me permets de vous suggérer d'en prendre connaissance, et nous en discuterons après ?]



Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Schneider | 06/05/2006

Une adresse recommandable : http://phosphore.typepad.com/wwwpelerininfoblogdavinci/

Da Vinci Blog, derrière l'écran.

Écrit par : koz | 16/05/2006

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