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13/12/2005

Quoi de neuf ? Vatican II !

40 ans après, on découvre que ce concile préparait le XXIe siècle.  Vatican II, ce n'est pas un vague "esprit" : ce sont des textes précis ! Et si nous les ouvrons, nous avons des surprises...


 

 

 

 

 

 

Quels journalistes des mégamédias ont eu la curiosité de jeter un coup d’œil aux textes (pourtant futuristes)  de  Vatican II ? Aucun, peut-être : sinon ces médias, le 8 décembre, auraient parlé du 40e anniversaire de la clôture du concile autrement qu’en dix lignes. Et ils n’auraient pas rabâché (dans ces dix lignes)  le même vieux faux résumé médiatique, usé jusqu’à la corde depuis quarante ans mais que répètent encore presque tous les médias. En gros : « Vatican II devait  s’ouvrir au monde  mais il fut entravé par les conservateurs, alors maintenant on veut un Vatican III  – en duplex avec nos studios, pour changer enfin cette religion et la mettre au diapason des salles de rédaction ».


Donc les journalistes n’ont aucune idée de ce que Vatican II a bien pu dire. Mais les catholiques, de leur côté ? Combien  d’entre eux ont lu ce concile, que l’on continue à invoquer – de loin – dans le petit monde catho ?


On sait, en tout cas, qui ne l'a PAS lu : ce sont les faux supporters de Vatican II, ceux qui se réclament de son « esprit »  (pour faire  le contraire de ce qu’il demande en toutes lettres). Par exemple :  ceux qui affirment que « le concile » a renoncé à l’idée que Jésus-Christ soit le Sauveur universel.

Comment un concile aurait-il pu y renoncer ? 

Prenons l’un des documents centraux de Vatican II, Lumen gentium  (la constitution dogmatique sur l’Eglise). Ouvrons-le. Qu'y lit-on ? Ceci :


> § 1 : la mission de l’Eglise est « universelle » ; elle s’adresse « au monde entier » ; l’Eglise dans le Christ est « en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ».


>  § 3 : « Tous les hommes sont appelés à cette union dans le Christ, qui est la lumière du monde, de qui nous venons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons. »


 > § 5 : l’Eglise « reçoit mission d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer parmi toutes les nations ».


> § 9 : le peuple chrétien est germe de salut « pour tout le genre humain ». L’Eglise, « destinée à s’étendre à tous les pays (...), s’engage dans l’histoire des hommes, tout en dépassant à la fois les temps et les frontières des peuples ».


> § 10 : les disciples du Christ doivent « porter témoignage du Christ sur toute l’étendue de la terre ».


> § 13 : « Tous les hommes sont appelés à s’agréger au nouveau peuple de Dieu. C’est pourquoi ce peuple, tout en restant un et unique, est destiné à s’étendre au monde entier et à tous les siècles pour que se réalise le dessein de la volonté de Dieu qui au commencement a créé la nature humaine une, et qui a décidé de rassembler enfin dans l’unité ses fils dispersés (cf Jn 11, 52)... C’est à cette fin, en effet, que Dieu a envoyé son Fils, qu’il a constitué héritier de toutes choses, pour qu’il soit le maître, le Roi et le prêtre de tous, la Tête du peuple nouveau et universel des fils de Dieu. »


>  § 14 : « Seul le Christ est médiateur et voie du salut. »


> § 17 : Dieu a établi le Christ « comme principe de salut pour le monde entier »...


On le voit : l’universalité du salut en Jésus-Christ revient sans cesse, dans ce document conciliaire, qui s’intitule « La lumière des peuples » !


Or les médias affirment l’inverse depuis quarante ans : selon eux, « l’esprit du concile »  serait le relativisme, qui consisterait à dire que Jésus-Christ n’est que l’une des variantes des cultures religieuses de l’humanité.


Ce quiproquo sur Vatican II est massivement répandu aujourd’hui.

Il touche à l’essentiel.

Et c’est le quiproquo que les catholiques ont à dissiper en priorité : parce que Vatican II, de façon prophétique, avait prévu que le relativisme (« tout se vaut ») allait devenir :

a) le slogan n° 1 du grand hypermarché occidental,

b)  l’un des obstacles que la société du XXIe siècle oppose à la foi chrétienne.

Contourner cet obstacle est une entreprise délicate, et c’est l’un des grands travaux de la Nouvelle Evangélisation : tâche que Vatican II a confiée d’avance aux laïcs. (Lisons le texte du concile sur les laïcs ! ce document-là aussi est prophétique).


Et lisons tout ce que le concile a réellement voulu, pensé, voté et écrit...  Vatican II, ce n’est pas un esprit, ce sont des textes. Etudions-les.  « Vous les chrétiens, vous n’étudiez pas », disent les juifs religieux. Ils ont raison : nous n’étudions pas, ou pas assez. Livres ouverts et crayon en main, il est temps de s’y mettre.

Commentaires

Merci pour votre analyse (une fois de plus) clairvoyante.
Oui Vatican II est un concile dont, malheureusement, les catholiques ne soupçonnent pas la profondeur et l'universelle efficacité, particulièrement visible dans l'un de ses aspects : l'inculturation de la foi. Qui n'a pas constaté l'émouvante dignité des messes célébrées par des communautés asiatiques, indiennes, africaines, dans leur propre culture. Et comment ne pas s'interroger sur une dé-culturation de la foi dans notre pays où trop de messes dominicales ressemblent plus souvent à des karaokés liturgiques qu'à ce qu'on appelait autrefois le Saint Sacrifice de la Messe ?

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 14/12/2005

Lumen Gentium est L'oeuvre du concile Vatican II : l'Eglise dit qui Elle est !
J'évoque régulièrement de mon côté la découverte pas à pas de Gaudium et Spes dans le cadre d'une activité paroissiale. Le texte est très accessible, même si l'éclairage d'un prêtre est important. L'actualité du message est sidérante.
Quelle émotion aussi de découvrir le tournant personnaliste de l'annonce chrétienne ! Les mots même que nous utilisons pour prier et célébrer aujourd'hui viennent de ce Concile. Gloire à l'Esprit Saint !

Écrit par : Renaud | 15/12/2005

Il me semble que l'on n'a pas fini de découvrir le souffle qui anime ce concile et qu'un retour au texte serait effectivement profitable, en particulier pour les jeunes générations qui n'ont pas eu accès à cette source.

Écrit par : Claude H. | 17/12/2005

Certains ont une façon d'attaquer Vatican II qui donne l'impression qu'au fond ce qui les intéresse n'est pas la religion mais la politique. Ils préféreront un antichrétien de droite plutôt qu'un chrétien de gauche ! (Idem chez ceux qui prônent Vatican II comme si c'était une révolution : ils préféreront un antichrétien de gauche plutôt qu'un chrétien de droite !

Écrit par : Anne-Sophie Cariou | 31/12/2005

Merci de nous ouvrir à l'esprit critique, très constructif !
Bonne année et bon courage.

Écrit par : François de la Motte | 04/01/2006

En plein dans le mille. Excellent.

Écrit par : Abbé Benoit | 05/01/2006

Les commentaires sont fermés.