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09/11/2005

Faux problème à Angers

En matière d' "actualité religieuse", pourquoi tant d'articles de presse rédigés en 2005 ont-ils l'air de dater des années 1970 - l'époque où l'on diabolisait la liturgie tridentine ?


 

 

 

Dans la France des années 1970, la question de la persistance de "messes en latin" (célébrées comme avant 1970) semblait un grand sujet de polémiques, surtout dans les journaux - qui faisaient leur miel de cette controverse catholique franco-française.

En 2005, la page est tournée. Inutile de parler aux jeunes JMjistes de Cologne de problèmes du siècle dernier ; les "défis de la Nouvelle Evangélisation" - comme dit l'Eglise catholique aujourd'hui - sont d'une autre ampleur. Il s'agit d'essayer de combler le fossé grandissant qui sépare l'opinion publique de la foi chrétienne. Toutes les sensibilités croyantes sont appelées à se retrouver dans un élan commun. L'idée de se quereller sur le "rite de Paul VI" et le "rite de saint Pie V" est devenue incongrue.

Presque personne n'y songe plus.

Sauf... le microcosme des médias. Lorsqu'il lui arrive de s'intéresser à une actualité religieuse, il ne connaît qu'une seule source d' "informations" : l'arrière-garde des catho soixante-huitards. Ces derniers ne sont pas encore devenus tout à fait aussi rares que les poilus de Verdun, mais les moins âgés d'entre eux commencent à grisonner ; ils se crispent sur des combats oubliés ; ils s'acharnent à maintenir la fiction d'un catholicisme divisé en "conservateurs" et en "partisans de l'ouverture" (une religion où le "spirituel" s'opposerait au "social")... De moins en moins écoutés par les croyants, ils trouvent de l'écho dans la presse.

Celle-ci, au lieu de décrire la réalité, se laisse donc désinformer par un très petit nombre de gens - isolés, par leur état d'esprit, des nouvelles générations chrétiennes.

D'où les récits inexacts que l'on peut souvent lire. Un exemple en a été fourni récemment. Il s'agit, justement, d'une affaire de "messe en latin" : à Angers, la paroisse Notre-Dame-des-Victoires va devenir "bi-rituelle" à partir du 1er janvier 2006 ; on y célébrera la messe dans le rite de Paul VI et dans le rite de saint Pie V. L'évêque, le curé et les paroissiens l'ont décidé ensemble. Aucun problème !  Tout le monde se félicite de cet enrichissement de la vie communautaire. Tout le monde... sauf un seul membre du conseil paroissial, attaché aux modes d'il y a trente ans. 

En octobre dernier, cette personne claque la porte du conseil et téléphone aux journaux.

Résultat : des articles donnant l'impression (fausse) que la bi-ritualité dans une paroisse pose un problème, qu'Angers se divise à son sujet, et que l'unique personne démissionnaire représente un courant d'opinion local. 

On apprend ainsi, avec surprise, que la décision de l'évêque et du conseil paroissial "va à l'encontre de l'esprit de Vatican II"... Affirmation qui fleure bon les seventies, mais qui ne correspond à rien. Au contraire ! La décision du diocèse et de la paroisse d'Angers est un exemple de collégialité et de participation des laïcs : elle est donc une mise en oeuvre typique des directives de Vatican II.

Vatican II n'est pas un "esprit" : ce sont des TEXTES. Chacun peut les étudier. Si les journalistes veulent mentionner le concile dans leurs articles, ne seraient-ils pas bien inspirés d'aller voir ce que le concile a voté et écrit ?

18:35 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

J'ai bien ri en lisant votre description du poilu de mai 68 : le symptôme est magnifiquement rendu, je pense notamment à l'omniprésent Christian Terras lors de la vacance du Saint-Siège.
Je commente plus longuement sur ce message :
http://theophiliens.blogspot.com/2005/11/les-medias-choisissent-bizarrement.html

Écrit par : Renaud | 10/11/2005

Angevin moi-même, je confirme votre description des faits et l'anachronisme des commentaires de la presse locale (...) En revanche, la décision fut accueillie avec bienveillance ou même avec l'indifférence des choses qui vont de soi par la plupart des fidèles.

Écrit par : Collin | 10/11/2005

Les commentaires sont fermés.