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06/11/2005

Faut-il brûler Anne Dambricourt ?

Voici l'affaire de la paléontologue du CNRS et de la chaîne Arte, face à l'intolérance de quelques-uns...

Anne Dambricourt.    (Photo Nouvelles Clés).


Le réalisateur de télévision Thomas Johnson s’est inspiré des travaux de la scientifique Anne Dambricourt, chercheuse en paléontologie humaine au CNRS, pour construire un documentaire sur les origines de l’homme.


Arte a diffusé ce documentaire le 29 octobre 2005, en prime time*. 


Cette diffusion a soulevé des clameurs indignées. En effet, Mme Dambricourt propose une nouvelle théorie de l’évolution : selon son hypothèse de recherche, la sélection naturelle ne suffirait pas à expliquer l’apparition des formes de vie complexes, et notamment celle de l’espèce humaine.


« Intolérable hypothèse ! », tranchent certains scientifiques. La quasi-totalité des chroniqueurs de presse leur emboîtent le pas.


Pourquoi cette censure ? Parce que, selon les censeurs, l’hypothèse Dambricourt ouvre la voie aux théories de l’ « intelligent design » : « l’évolution orientée ». Et Mme Dambricourt est membre de la Fondation Teilhard de Chardin, « paléontologue français qui postulait que l’évolution se produit dans une direction donnée » ! Donc les recherche de cette scientifique sont forcément « tendancieuses » : une « propagande déguisée », s’écrie la presse (ainsi Libération du 5 novembre). Et il aurait fallu « déprogrammer l’émission ».


Arte annule alors la rediffusion du 18 novembre, et se répand en excuses : « Nous avons découvert un peu tard que ce documentaire heurtait une partie de la communauté scientifique… Nous avons sous-estimé la sensibilité autour de cette question d’origine de l’homme. »


Quelle est cette « sensibilité », qu’il faut protéger comme si elle était socialement menacée ?


C’est simplement le plus rassis des conformismes parisiens : le matérialisme doctrinaire, qui exerce, dans l’Hexagone, un vieux monopole institutionnel sur la philosophie de la vie. (Avec intérêts dans l’édition, marché captif dans l’Education nationale, etc).


Les matérialistes doctrinaires sont évolutionnistes. Mme Dambricourt aussi. Mais les matérialistes doctrinaires croient que l’évolution est commandée par le hasard ; Mme Dambricourt se demande si cette thèse est réaliste. Que font les matérialistes doctrinaires ? Ils imposent silence à Mme Dambricourt.


Ont-ils ce droit ? Evidemment non : l’hypothèse matérialiste (« l’homme n’est qu’un animal comme les autres, fruit du hasard et de la sélection naturelle ») n’est pas plus « recommandable » que l’autre hypothèse (« le hasard ne peut expliquer toute l’évolution »).  Les deux hypothèses ont le même droit à la parole. De toute façon, la parole ne devrait être soumise à aucune censure sauf s’il s’agissait de thèses gravement répréhensibles – et l’on ne voit pas en quoi celles de Mme Dambricourt le sont.


Le problème est que notre société médiatique baigne dans les fausses évidences. Une de ces fausses évidences est la « supériorité scientifique » du dogme de la vie-due-au-hasard. Au nom de son évidence, ses tenants exigent d’avoir seuls accès à la télé. C’est d’ailleurs le cas, jusqu’ici, dans la totalité de nos documentaires télévisés sur les origines de la vie et l’aube de l’humanité ; l’émission de Johnson étant une exception.


Dans quelles autres sociétés le dogme matérialiste (l’homme né du hasard et de la lutte, « animal comme un autre ») fut-il érigé en vérité laïque obligatoire ? Dans l’Allemagne hitlérienne et dans l’URSS stalinienne. Ca ne rajeunit pas le débat. Mais ça lui donne des repères. Pourquoi les élites de notre société d’aujourd’hui tiennent-elles tellement – elles aussi – à ce que l’être humain soit le fruit du hasard et de la sélection naturelle ? Pourquoi veulent-elles couper le son et l’image à ceux qui suivent d’autres pistes de recherche ?
_________
(*)  Homo sapiens – Une nouvelle histoire de l’homme.

08:35 Publié dans Sciences | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

Pourquoi en effet ? Je crois qu'on aurait tort de sous estimer les méthodes modernes de persécution. On coupait autrefois les têtes aux bons chrétiens. On leur coupe aujourd'hui la parole, ce qui revient au même, mais a l'avantage de permettre à la nouvelle barbarie soft de s'exercer avec une doucereuse hypocrisie, drapée de discours égalitaires et dégoulinants d'humanisme.
Il y a aujourd'hui un consensus qui est loin d'être mou : on peut admettre toutes les théories sur l'homme et la nature : le chamanisme le plus débridé, ou le panthéisme le plus illuminé. Tout sauf une approche qui pourrait de près ou de loin s'apparenter à la philosophie d'Aristote et de St Thomas d'Aquin.

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 07/11/2005

Bonjour,
Bravo pour votre blogue ! L'espace des blogues catholiques francophones n'est pas encore surpeuplé.
Je tente en vain de syndiquer votre site via son flux RSS ou Atom sur Mon Yahoo! : page introuvable à chaque fois.
Avez-vous connaissance de personnes qui ont/n'ont pas ce problème ?

Renaud

REPONSE DE P.P. : merci de votre encouragement ! Quant au pb technique,voulez-vous en parler avec le webmestre de hautetfort.com ?

Écrit par : Renaud | 07/11/2005

Cher Monsieur de Plunkett,

Cela fait quelques années que je souhaitais vous écrire, pour vous dire combien j'appréciais vos bouquins ; particulièrement les très clairs "La culture en veston rose" et "Ca donne envie de faire la révolution".

Cordialement

Écrit par : Philippe Hébert | 07/11/2005

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