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04/03/2025

"Le pape, c'est unique..."

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La planète catholique prie pour le pape hospitalisé :


L’hospitalisation du pape, et les prières place Saint-Pierre ou devant la clinique Gemelli, ce rite séculaire des fidèles, replacent le pontificat de François dans une continuité affective très particulière : l’attachement du peuple catholique à chaque pape régnant, assorti d’une confiance implicite en son futur successeur .

La fonction pontificale est l’une des marques spécifiques de l’Église. Son fondement évangélique est indiscutable : Matthieu 16, “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise... Je te donnerai les clés du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.” Ces paroles du Christ sont dans l’esprit et la sensibilité des centaines de milliers de gens qui prient aujourd’hui pour le pape François : ce sont des paroles pour tous les siècles mais elles ne sont pas “intemporelles”, les fidèles prient pour des papes toujours engagés – chacun à sa manière – dans les grands problèmes de l’humanité du temps présent.

Selon le contexte de chaque époque et avec le langage approprié pour être compris de tous, chaque pape est évidemment le garant de la permanence du message du Salut. Mais “permanence” ne veut pas dire immobilité. Ni retrait loin du monde. La lampe n’est pas faite pour être cachée sous le boisseau, même si c’est un boisseau de piété ! Ne pas mettre la lampe à la portée de tous afin que tous voient la lumière, ce serait tourner le dos à l’évangile.

Chaque époque a des appels différents, un langage différent ; l’Église doit aller au-devant des appels de chaque époque, et pour cela, s’il le faut, modifier dans ses façons de faire ou de s’exprimer ce qui ferait écran entre elle et l’époque nouvelle. On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres. L’Evangile est d’une nouveauté essentielle, radicale, par rapport aux vieilles pesanteurs humaines : mais pour que cette nouveauté essentielle soit perçue par tous ceux qui ne la connaissent pas, et qui sont aujourd’hui la grande majorité, l’Église a beaucoup à faire. C’est un travail difficile. Parfois douloureux. Et absolument nécessaire, par fidélité à la mission confiée par le Christ à ses apôtres : évangéliser tous les peuples ! Et de ce travail le pape régnant est aussi le garant, autant qu’il est le garant de la permanence du message essentiel.

Être à la fois l’homme de la contemplation du mystère éternel ET l’homme de la réforme continuelle de l’Église (réforme nécessaire pour la rendre toujours fidèle à sa mission, quoi qu’il en coûte), cela dépasse les forces humaines. C’est l’oeuvre de l’Esprit Saint à travers la personne des papes successifs.

Et c’est pourquoi la personne, des papes, physiquement fragile comme toute créature, attire l’affection d'un milliard et demi de chrétiens sur les cinq continents.

Un ancien garde suisse me disait il y a quelques années : “Le pape, c’est unique…” La phrase a l’air naïf. Mais si on y réfléchit, elle est profonde. Unique en effet est la situation de chaque pape : sa double charge dépasse infiniment la tâche des chefs d’État ordinaires, parce que c’est une charge à la fois transcendante et temporelle.

Comme le dit Charles Péguy : “Le surnaturel est lui-même charnel /
Et l’arbre de la grâce est raci­né profond / Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond…”

Voilà pourquoi des gens prient devant une clinique, dans la ville de Rome.

 

 

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