26/04/2023
Cause flagrante de l'inflation 2023 des prix alimentaires : les marges des industriels
Ma chronique de cette semaine à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :
Pour des millions de Français, la flambée inexorable des prix alimentaires est la préoccupation numéro 1. Le président de la République lui-même nous dit (je cite) que ça va continuer à “être difficile”. Jusqu’à quand ? “Jusqu’à la fin de l’été”, suppose-t-il : et ce n’est qu’une supposition. Pourtant les cours des matières premières alimentaires sont à la baisse depuis plusieurs mois, les prix de l’énergie aussi, et tout le monde le sait. Alors que se passe-t-il ?
L’an dernier le gouvernement accusait la grande distribution. Soudain il change de cible : le problème, maintenant, ce sont les industriels de l’alimentaire. En effet ces industriels sont à la fête : les profits de ces grandes entreprises ont explosé depuis l’automne 2022, avec des chiffres dépassant de loin leur chiffre d’affaires…
D’où l’impression que ces industries ont profité du climat d’inflation pour aller “bien au-delà du rattrapage de la hausse des coûts de production”, comme l’envisage lui aussi Philippe Escande, du Monde. Et comme le dit l’économiste en, chef de la Banque centrale européenne : aujourd’hui, le moteur principal de l’inflation, ce ne sont pas les salaires, ce sont les marges des grandes entreprises. L’économiste du groupe d’assurances Allianz accuse les industriels alimentaires d’être “affamés de profits”.
La grande distribution en profite pour marquer un point dans son bras de fer permanent avec les industriels : ainsi Dominique Schelcher, patron de Système U, menace de boycotter certaines marques si leurs producteurs persistent à ne rien vouloir céder sur leurs tarifs trop élevés.
Alors que faire ? Le gouvernement français se sent forcé d’agir, s’il veut sortir de l’image antisociale catastrophique que lui laisse la bataille des retraites. Bruno Le Maire déclare majestueusement à BFMTV : “Si jamais, d’ici à la fin du mois de mai, les négociations n’ont pas repris entre industriels et distributeurs, je les convoquerai à Bercy !” On va bien voir… Les distributeurs, oui, ont besoin de nouveaux tarifs pour enrayer une baisse de la demande donc une chute des ventes. Mais les industriels trouvent satisfaisante la situation actuelle : ils n’ont aucune envie de revenir à la table des négociations. Reste-t-il assez d’autorité au gouvernement pour forcer de grandes entreprises à faire ce qu’elles n’ont pas envie de faire ? Les semaines qui viennent nous le diront.
08:15 Publié dans Economie- financegestion, Social | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : prix alimentaires
Commentaires
LA GRANDE DISTRIBUTION
> Les industriels, oui, mais la férocité de la grande distribution n'a sûrement pas baissé. les acheteurs employés par ces enseignes ont une solide réputation de tueurs, ne manquant pas une occasion d'humilier leurs fournisseurs.
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Écrit par : P. Huet / | 30/04/2023
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