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02/04/2021

Vendredi saint : le Serviteur, le Grand Prêtre, le Roi

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"Devant cette suprême révélation de l’amour de Dieu, l’homme ne peut que se prosterner dans l’adoration..." :


Dans la première lecture, Isaïe 52 :13-53, apparaît le mystérieux « serviteur de YHWH ». Commentaire de Balthasar : « Que des amis de Dieu intercèdent pour leurs semblables, surtout pour le peuple élu, c’était un thème fréquent dans l’histoire d’Israël : Abraham était intervenu pour Sodome, la ville pécheresse ; Moïse avait fait pénitence quarante jours et quarante nuits devant la face de Dieu pour la faute d’Israël et il avait supplié Dieu pour qu’Israël ne soit pas rejeté ; des prophètes comme Jérémie et Ezéchiel avaient souffert les épreuves les plus pénibles pour le peuple. Mais nul ne l’a fait autant que le mystérieux serviteur anonyme de la première lecture, “l’homme des douleurs” méprisé et évité par tous, que l’on considérait comme frappé par Dieu – “et pourtant il a été broyé à cause de nos péchés”, il « a fait de sa vie un sacrifice d’expiation”. Et ce sacrifice produit son effet : “C’est par ses blessures que nous sommes guéris.” C’est une vision anticipée du seul Crucifié, seul serviteur parfaitement soumis à Dieu et en qui Dieu “s’est complu”. Dieu seul, car qui d’autre “s’est soucié de son destin” ? Pendant des siècles, ce serviteur reste inconnu et oublié d’Israël, jusqu’à ce qu’il ait trouvé un nom dans le serviteur crucifié du Père. »

Dans la deuxième lecture apparaît le Grand Prêtre. « Bien plus élevé que les grands prêtres des sacrifices de l’Ancienne Alliance, le Grand Prêtre par excellence entre “avec son propre sang” (Hébreux 9 :12), comme prêtre et victime à la fois, dans le vrai Saint des Saints, le ciel devant le Père. Pour nous il a été conduit dans la tentation humaine, “avec un grand cri et dans les larmes” ; pour nous le Fils éternellement soumis au Père a appris sur terre l’obéissance par les souffrances de sa passion. Ainsi il est devenu pour nous “l’auteur du salut éternel”. Comme Fils de Dieu, il devait accomplir cela, pour pouvoir éprouver efficacement la profondeur du service sacrificiel d’obéissance. »

Dans la troisième lecture apparait le Roi. « La passion selon saint Jean montre Jésus marchant royalement à travers sa souffrance. C’est volontairement qu’il se laisse emmener, souverainement qu’il répond à Anne avoir toujours parlé ouvertement ; il déclare sa royauté devant Pilate, une royauté qui consiste à témoigner de la vérité, c’est-à-dire attester par son sang que le Père a aimé le monde jusqu’à la fin. C’est comme un roi innocent que Pilate le présente à la foule criant “à mort”. Livrant Jésus pour son supplice, il fait faire l’inscription “le roi des Juifs”. Et ceci dans les trois langues du monde, irrévocablement. La croix est le trône royal d’où Jésus attire à lui tous les hommes, d’où il fonde son Eglise, confiant sa mère au disciple qui l’introduit dans la communauté des apôtres, et en achève la fondation en lui léguant par sa mort son Esprit vivant, qu’il insufflera à Pâques.

Le Serviteur, le Grand Prêtre, le Roi : ces trois voies mènent toutes, de différents côtés, au “mystère flamboyant de la Croix” (“fulget Crucis mysterium”…). Devant cette suprême révélation de l’amour de Dieu, l’homme ne peut que se prosterner dans l’adoration. »

 

 

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