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30/12/2020

L'armée française au Mali : une série de contradictions

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Les trois soldats du 1ee RC de Thionville tués avant-hier au Mali

Ultime semaine de l'année... Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


https://www.radiopresence.com/IMG/mp3/30122020_chroeco_airtemps.mp3

 

<<  J’aurais préféré terminer l’année sur une note plus heureuse, mais la mort des trois soldats français lundi au Mali nous oblige à certaines réflexions.

Le brigadier-chef Mauri, 28 ans, et les chasseurs de 1e classe Pauchet et Issakhanian, 23 et 21 ans, du 1er régiment de chasseurs de Thionville, ont été tués à bord de leur blindé léger par une bombe artisanale, dans la zone frontalière du Mali et du Burkina Faso. Emmanuel Macron salue la mémoire des trois soldats et rappelle dit-il, “la détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme”. Mais quinze jours plus tôt, le général chef d’état-major de l’armée française parlait de réduire le format de l’intervention militaire au Mali… Est-ce une contradiction ? Non : c’est une série de contradictions.

En intervenant au Sahel depuis 2013, la France sert le bien commun international.

Mais comme dit le général Lecointre, l’armée française n’a pas vocation à rester là-bas indéfiniment...

Et comment se retirer, alors que les Etats africains ne sont pas solides face aux terroristes ? Et l’instabilité chronique des dirigeants, notamment au Mali, n’encourage-t-elle pas l’action des islamistes ?

Beaucoup de ces dirigeants, notamment maliens, ne sont-ils pas tentés de négocier avec ces islamistes ? Et d’ailleurs : négocier ne serait-il pas raisonnable – plutôt que de traquer un adversaire protéiforme qui disparaît et réapparaît sans cesse ?

Si l’on regarde le terrorisme au Sahel non plus seulement comme islamiste (ce qu’il est aussi) mais comme la forme actuelle de rébellions régionales  toujours réengendrées par des causes ethniques, sociales, économiques… alors on comprend pourquoi des généraux français connaissant bien l’Afrique suggèrent à l’Elysée que la solution, si elle existe, ne consiste pas à faire tuer indéfiniment au Mali nos jeunes engagés volontaires. Ni même à tuer indéfiniment des chefs rebelles : car les rébellions de ce genre renaissent toujours.

Voilà la complexité du problème. Et en général, la difficulté, pour les dirigeants français depuis vingt ans, de définir une politique étrangère proprement française dans un monde où tout s’enchevêtre : j’entendais hier un commentateur craindre qu’en cas de retrait militaire de la France, on ne voie les forces spéciales russes ou chinoises débarquer au Mali 1  ! L’idée paraît surréaliste : mais elle correspond à ce que le monde est devenu à l’ère du sans-frontières.  On en verra d’autres en 2021.  >>

 

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1.  Les Russes sont déjà en Centrafrique.

 

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10:36 | Lien permanent | Tags : mali