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18/11/2020

Affaire de "la messe" : le piège de l'émotion

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Les petites manifestations devant des églises, le week-end dernier, ont donné lieu à des déclarations parfois regrettables quant à la théologie... et à l'effet sur la très grande majorité non-chrétienne des auditeurs français. Des laÎcs catholiques ne peuvent-ils peser leurs mots, au lieu de proférer des erreurs ou des affirmations injustes ? Ma chronique de ce matin à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


https://www.radiopresence.com/emissions/societe/actualite...

 

<< La suspension des messes du dimanche au moins jusqu’au 1er décembre est un dur sacrifice pour les catholiques croyants : comme dit la déclaration de la CEF il va falloir "tenir dans cette attente et cette privation". L’attente est "forte", comme les évêques l’ont rappelé au ministre de l’Intérieur.

Cette attente est une épreuve pour tous les catholiques croyants. Certains d’entre eux sont venus le dire avec des pancartes devant des églises, dans plusieurs villes de France. C’est leur droit.

C’est aussi un sujet pour les grands médias audiovisuels, regardés et écoutés par des dizaines de millions de gens. Ils sont venus interviewer des catholiques participant à ces petites manifestations.

D’où un certain malaise, il faut bien le dire, en écoutant deux reportages le week-end dernier.

Dans l’un des deux, une dame interviewée a déclaré, d’un ton tranchant : “Comme dit ma fille de trois ans, la messe à la télé c’est nul !”

Une phrase pareille condamne, en bloc la messe télévisée de France 2, ressource dominicale de milliers de personnes âgées ou malades depuis toujours, et aujourd’hui ressource de tous avec les messes télévisées paroissiales. Et cette condamnation est d’une injustice totale envers ceux qui réalisent ces émissions.

Mais la jeune femme ne s’en rend visiblement pas compte. Elle omet d’y penser : et cet oubli des autres choque beaucoup de commentateurs agnostiques, qui font remarquer, eux non-croyants, que l’esprit fraternel devrait être la valeur chrétienne numéro 1…

Peu après, autre reportage, autre interview, cette fois d’un monsieur. Il déclare : “Sans aller à la messe du dimanche il n’y a pas de vie spirituelle !”

Ah bon ? Donc pas de vie spirituelle pour un grand malade, un prisonnier, un catholique isolé, un navigateur ?  Et pour tous les autres catholiques, faut-il compter pour rien ce qui se passe dans le silence du cœur : la prière personnelle, le recueillement, la méditation, l’étude des auteurs spirituels ?

Le monsieur interviewé n’y a pas pensé, lui non plus. Et il a dit quelque chose qui oublie des pans entiers de la vie spirituelle chrétienne. Même si l’eucharistie en est évidemment le sommet.

Si je dis ça ce n’est pas pour jouer les prédicateurs. C’est simplement parce que quarante ans de journalisme m’ont au moins appris une chose : quand on prend un micro en tant que membre d’une communauté, le média fait de vous pour une minute le représentant de toute cette communauté. Et là il faut peser ses mots.

Mais notre époque croit que parler consiste à faire jaillir ses émotions ; et le bruit des émotions ne fait pas toujours du bien.  C’est là le problème.  >>

 

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10:35 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : catholiques

Commentaires

LA RÉALITÉ

> 72 ans depuis peu , habitant dans une commune privilégiée des Yvelines,je suis triste de voir l'ampleur démesurée de cette question , très importante car elle concrétise une vraie question sur la liberté religieuse en France . Mais , ................Le calme et le sang-froid des vieiles troupes ne doit-il pas s'imposer face à l'adversité de ce temps , dans ce pays de France !!!!
Ce à quoi on assiste aujourd'hui est bien une véritable épreuve concrète de ce que veut dire le mot :"catholique "
Allez faire un tour en France rurale profonde , vous verrez la réalité difficile de la vie paroissiale !!!!!! ailleurs qu'à Versailles et à Paris!!!
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Écrit par : yves Marniquet / | 18/11/2020

UNE REMARQUE CAPITALE

> Durant le confinement du printemps dernier, un prêtre ("C'est bien bon, un bon prêtre", dit Jean Valjean en présence de Mgr Myriel) m'offrait, comme un cadeau spirituel, cette remarque capitale: beaucoup de saintes et de saints ont peu ou très peu communié, mais ces saintes et ces saints ont toujours beaucoup prié.
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Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 18/11/2020

LE Fr CROONENBERGHS

> Je partage votre avis.
Et dimanche dernier, la messe était en direct de Belgique ou officiait le Frère Didier Croonenberghs:
Son homélie est disponible ici : https://www.cathobel.be/messes/homelies/homelies-des-messes-radio-et-tv-2020/?aid=128681&sa=1

C'est tout sauf nul ;-)

Et la dame interviewée pourrait peut-être la lire et y réfléchir. Quant à la jeune fille de 3 ans, nous ne pouvons que lui pardonner :-)
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Écrit par : PierreO / | 18/11/2020

Mgr AUMONIER ET Mgr VALENTIN


Loin de se laisser émouvoir par l'interdiction de la messe induite par la pandémie, Mgr Eric Aumonier et son auxiliaire Mgr Bruno Valentin – https://www.catholique78.fr/2020/10/31/confinement-et-consignes-generales-dans-les-eglises/ – ont mis en place depuis déjà deux dimanches dans les paroisses du diocèse de Versailles une célébration sans rassemblement, construite autour de l'adoration du Saint Sacrement, la lecture/méditation de la Parole de Dieu et la communion eucharistique.
Le livret de 4 pages pris à l'entrée de l'église indique tout d'abord, sous le titre "Recevoir la communion ou une bénédiction à l'église" :
« Arrivé à l'église je dispose mon cœur : Seigneur, tu m'invites à communier à ton Corps. Je crois en ta présence eucharistique et je t'y adore. Sois ma force et ma paix en ce jour et toute cette semaine. Donne-moi de vivre de ta vie dans la foi, l'espérance et la charité à laquelle on reconnaît tes disciples. Mets-moi en communion avec toute l'Eglise et avec ceux vers lesquels tu m'envoies.
Puis je m'avance vers le prêtre. Le prêtre dit : Heureux les invités au repas du Seigneur, voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
Je réponds : Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri.
Le prêtre me donne la communion debout ou à genoux. Une famille communie ensemble.
Je regagne la nef pour dire le Notre Père, faire action de grâces et prendre quelques instants d'adoration. Je repars sans tarder pour que tous aient le temps de venir à cette source. »
Une marche à suivre assortie au dos du livret (4e page, après les textes du jour et le commentaire homilétique du curé) des précisions suivantes, pour qu'il soit bien établi dans l'esprit de tous qu'il ne s'agit pas d'une messe et que la démarche répond aux normes sanitaires édictées par le gouvernement, bref que le passage, le défilement des paroissiens respecte la jauge prescrite : « Ce livret est un guide individuel pour recevoir la communion en dehors de la messe, selon le ‘Rituel de l'Eucharistie en dehors de la messe’, le Lectionnaire et le Missel de ce dimanche. Concrètement, commencez par prier quelques minutes devant le Saint Sacrement exposé à l'autel. Vous pourrez ensuite vous rendre dans l'une des deux chapelles latérales pour suivre la liturgie de la communion avant de revenir devant le Saint Sacrement pour vous recueillir et conclure la liturgie.
Merci de vous répartir dans l'église de sorte qu'aucun groupe ne se forme, sauf pour une même famille, et d'emporter ce livret chez vous. »
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Écrit par : Denis / | 18/11/2020

LA SOLUTION BORROMÉE

> L'Eglise face à la pandémie… Ne pensez-vous pas, cher PP, qu'elle pourrait utilement s'inspirer de l'action de saint Charles Borromée luttant en 1576-1577 contre la peste sévissant dans le duché de Milan ? Action à découvrir au lien suivant : http://www.belgicatho.be/archive/2020/04/20/les-precautions-de-saint-charles-borromee-a-milan-lors-de-l-6231571.html .
Bien évidemment, tout ne serait pas aujourd'hui applicable dans les mesures prises par le cardinal en lien avec le marquis d'Ayamonte Antonio de Guzman y Zuñiga, gouverneur de Milan. Par exemple celle-ci, forcément scandaleuse pour notre Etat laïc si soucieux de l'ordre public jusque dans ses carrefours… « Puisque [les] personnes en quarantaine ne pouvaient pas aller aux églises et recevoir le "fruit des choses sacrées”, saint Charles ordonne qu'à chaque carrefour, à des endroits visibles de la plupart des maisons, un autel soit érigé, où seraient célébrées les messes festives et des jours de semaine, afin que les fidèles isolés puissent participer aux rites sacrés depuis les fenêtres de leurs maisons. (...) ». Autre temps, autres mœurs !
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Écrit par : Denis / | 18/11/2020

> Que mettre en avant, et éventuellement privilégier dans nos brèves liturgies, en l'absence de messe… ? L'écoute de la parole du Seigneur ou la réception de l'hostie consacrée ?
J'ai fait un tour du côté de la rayonnante Mechtilde, cette sainte moniale bénédictine du 13e siècle, fêtée aujourd'hui, à qui Jésus dévoila les secrets de son Cœur dans le “Livre de la grâce spéciale”. En piochant dans la recension de l'ouvrage (cf. voiemystique.free.fr), je trouve cette réponse de Jésus à Mechtilde qui, malade, s'inquiétait de ne pouvoir assister à la messe.
Le Seigneur lui rappelle : « Il est bon d’être présent ; si c’est impossible, il faut s’efforcer du moins d’être assez près pour entendre les paroles, car l’Apôtre dit : “La parole de Dieu est vivante, pénétrante et efficace.” La parole de Dieu fait produire à l’âme des vertus réelles, des œuvres bonnes ; elle pénètre pour illuminer. »
A l'impossible nul n'est tenu. Et le Seigneur est clair, lorsqu'il ajoute : « Quand donc l’infirmité, une obédience ou quelque cause raisonnable empêche une personne d’assister à la messe, peu importe où elle est, je suis avec elle. »
Mais cette présence du Seigneur sera d'autant plus heureuse – “vivante, pénétrante et efficace” – pour la personne malade ou empêchée que celle-ci aura pu ouïr la parole de Dieu et lui donner son oui.
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Écrit par : Denis / | 19/11/2020

LA FOI ET LE COVID

> fidèle lectrice, c'est la volonté de partager ce texte qui me fait sauter le pas de laisser un commentaire.
https://theconversation.com/la-foi-chretienne-renouvelee-par-la-covid-19-150192
Un regard d'universitaire historien (avec une pointe de sociologie) sur les chrétiens dans la période actuelle.
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Écrit par : laetitia / | 20/11/2020

L'EUCHARISTIE

> Merci Laetitia, notamment pour la conclusion :
Cet appel sera-t-il entendu ? Mgr Mario Grech, pro-secrétaire général du Synode des évêques rappelait le 15 octobre dernier que si l’Eucharistie est la « source et le sommet de la vie chrétienne », elle n’est pas la seule possibilité dont dispose le chrétien pour rencontrer Jésus.
Il cite Paul VI qui assurait que :
« Dans l’Eucharistie, la présence du Christ est “réelle”, non par exclusion, comme si les autres n’étaient pas “réelles” ». Il conclut que ce serait « un suicide si, après la pandémie, nous revenons aux mêmes modèles pastoraux. »
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Écrit par : Michel de Guibert / | 21/11/2020

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