Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/10/2020

"Lisons l'encyclique et faisons-la lire : c'est la chose à faire pour être chrétiennement positifs"

1101978152_univ_lsr_xl.jpg

Pour en finir avec les griefs de nos notables contre Fratelli tutti : laissons le prêtre et le lévite de la parabole ignorer le blessé et poursuivre leur chemin vers une Jéricho libérale imaginaire... Et recevons l'encyclique dans l'esprit filial prescrit par Christifideles laici ! Ma chronique de ce matin 7h20 à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne : 


https://www.radiopresence.com/emissions/societe/actualite/l-air-du-temps/article/l-air-du-temps-du-13-oct

<< Le pape François nous donne une encyclique admirable, Fratelli tutti, qui regarde et analyse les problèmes d’aujourd’hui (y compris le Covid) à la lumière de l’Evangile. Or nous voilà obligés depuis huit jours, sur les réseaux sociaux, de discuter avec des gens qui n’ont pas lu l’encyclique mais rejettent a priori ce que dit le pape. On leur a dit que le pape plaide pour les migrants, qu’il relativise la propriété privée et qu’il condamne l’ultralibéralisme. Donc ils sont furieux.

Hier par exemple, une dame très chic m’écrit : elle n’a pas lu l’encyclique, mais elle répète ce que lui a dit un monsieur très bien, qui lui-même l’a lu sur le blog d’un banquier catholique. Et donc la dame m’écrit : “Le pape est en plein marxisme !”  Mais non, Madame : le pape n’est pas “en plein marxisme”. Il est en pleine doctrine sociale de l’Eglise... Ce qu’il dit de l’économie (ou des migrants), Benoît XVI et Jean-Paul II le disaient aussi.

En ce temps-là les gens très bien applaudissaient les papes mais ne lisaient pas non plus leurs encycliques : ils n’en voyaient pas la nécessité. Ils disaient : “La religion, on la connaît depuis notre enfance”. Pourtant ils auraient dû lire Jean-Paul II et Benoît XVI. Dans Caritas in veritate, parue en 2009, au chapitre 3, Benoît XVI dit, à sa manière, à peu près ce que dit François :

il attaque la logique du profit, la soumission de l’économique au financier, les délocalisations socialement destructrices, le nomadisme des managers, la tyrannie des actionnaires, l’évasion des capitaux,

il demande que l’Etat reprenne son rôle dans l’économie, au service, dit-il (je cite), “du bien commun national et mondial” !

Oui, le bien commun “mondial” : car les problèmes d’aujourd’hui les plus graves sont à dimension mondiale ! c’est un FAIT, ce n’est pas une “idéologie mondialiste” comme le prétendent certains. Et là-dessus aussi l’encyclique de Benoît XVI disait la même chose que celle de François : dans  Caritas in veritate  on lit que “l’unité de la famille humaine” devrait rendre à la mondialisation sa “nature éthique pour son “développement dans le bien”. François ne dit pas autre chose dans Fratelli tutti... Benoît XVI appelait (disait-il) à “une économie de la fraternité” : cet appel à la fraternité et son fondement en Dieu se retrouvent dans Fratelli tutti. C’est même le titre et l’axe de cette nouvelle encyclique ! Simplement François actualise l’appel concrètement, le renforce spîrituellement, et l’appuie sur ce qui se passe autour de nous.

Alors ? Alors lisons l’encyclique, et faisons-la lire ! c’est la chose à faire pour être [chrétiennement] positifs.  >>

 

 

logo_presence.jpg

fidelite_mayenne-9.png

 

Commentaires

Mon cher PP

> Comme pour rebondir sur l'appel du Pape à la fraternité et donc au pardon, je vous transmets l'homélie des obsèques de Victorine Dartois.
Cette tragédie entraîne bien des cris de haine sur les réseaux sociaux; on ne peut pas en vouloir aux incroyants qui ignorent la paternité du Père de méconnaître la fraternité humaine qui en résulte.

« Mes bien chers frères, chère famille Dartois, James, Sylvie, Rémi, Romane et Perrine. Avant de méditer la Parole de Dieu que vous avez choisie (1 Jn 4, 7-10 , Ps 22, Mt 5,1-12), permettez-moi quelques souvenirs personnels.

Nous avions fait connaissance par un groupe de prière où l’amitié, la joie avait aussi toute sa place, beaucoup de ses amis sont présents aujourd’hui. James et Sylvie, je me rappelle votre mariage, la première communion de Rémi et surtout le baptême de Victorine le 28 septembre 2002, avec la joie d’être son parrain. Et encore notre voyage à Rome, le groupe de catéchisme chez vous, les colonies de vacances, le scoutisme, les confirmations avec l’aumônerie et la paroisse, les JMJ… Par votre chemin de foi, par ces sacrements, vous disiez votre Oui à Dieu, pour que Dieu bénisse votre couple, votre famille. Un Oui à la beauté de la vie, la vie donnée dans la famille et la vie donnée par Dieu dans le mystère de Jésus-Christ. Un Oui pour construire le bonheur, malgré nos limites, nos imperfections et même nos péchés… Un Oui de tous les jours par le travail, les peines et surtout les joies partagées… Nous avons chanté : Le Seigneur est mon berger ; je ne manque de rien. C’est bien vrai, le Seigneur est bon, et Victorine aimait souvent louer et remercier le Seigneur.
« Pourquoi le silence de Dieu ? Comment pardonner ? »
Alors, me demandait avant-hier un ami de la famille : pourquoi ce drame et la violence de la mort de Victorine ? Où est Dieu ? Que fait Dieu face à la mort qui vient faucher une jeune fille de 18 ans ? Pourquoi le bras de Dieu n’a-t-il pas arrêté le bras du criminel ? Dix-huit ans après son baptême, le 28 septembre, Victorine a croisé la laideur et le péché ; cette jeune fille enjouée, si gaie et serviable avec tous, au regard et au sourire si clairs, a sans doute défendu sa pureté, et on lui a pris sa vie ! Dieu ne veut pas le mal, jamais ! Le mystère du mal est inacceptable ! Nous pourrions disserter longuement sur le mystère du mal et de la liberté humaine, quand l’homme oublie qu’il doit être à l’image et à la ressemblance de Dieu et qu’il devient l’incarnation du mal absolu. Pourquoi le silence de Dieu ? Comment pardonner ?
La seule vraie réponse que nous donne la foi chrétienne est le signe de la croix. Cette grande croix en bois mise par Rémi au commencement de notre marche blanche de dimanche dernier, comme vers la fin d’un pèlerinage ici-bas vers le ciel. L’apôtre saint Jean nous dit dans l’Évangile que Dieu, Notre-Père, a tant aimé le monde (le monde pécheur avec ses drames) qu’il a envoyé son Fils unique comme victime offerte pour nos péchés. Jésus nous donne le Salut de Dieu. Et l’autre nom de Jésus « Dieu sauve » est Emmanuel « Dieu avec nous ». Par la croix, dans l’abandon, la souffrance ou encore la maladie, et à travers la mort, le Seigneur est là ! Présent pour Tous ! Avec Tous !

Il appartient à chacun d’ouvrir son cœur à sa présence ! De dire le Oui de la foi, même un tout petit Oui à travers le deuil et la souffrance : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ». L’amour de Dieu, sa présence spirituelle mais bien réelle, est victorieuse du mal ; et si nous avons la tentation de crier contre le ciel, de dire notre besoin de justice, notre colère… écoutons la réponse que faisait Jésus à Marthe et Marie de Béthanie qui lui reprochaient d’avoir laissé mourir leur frère et son ami Lazare : « Je suis la Résurrection et la vie, crois-tu cela ? » Croyons-nous cela ? Victorine le croyait ! Sa famille et la grande famille des chrétiens le croient. Si nous croyons cela, nous comprenons l’invitation de l’Évangile et de l’Église à ne pas désespérer : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! ».

« Il y avait dans son âme la joie de vivre et la joie de la vie de l’Esprit de Dieu »
Confions notre peine, notre douleur, notre incompréhension à Dieu, dans le mystère de Jésus-Christ mort sur la croix en portant tous les péchés du monde et qui, en ressuscitant d’entre les morts, devenant le premier né de tous les élus dans le royaume des cieux. Aujourd’hui en célébrant la mort et la résurrection du Christ dans le mystère de l’eucharistie, nous proclamons notre foi dans la vie éternelle, à laquelle le Seigneur invite Victorine. Cette vie de Dieu reçue au baptême, et qui se nourrit de la présence réelle de Jésus dans la communion à son corps et à son sang à l’Église. Alors : « Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie et j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours ».

Victorine est une jeune fille qui rayonnait, il y avait dans son âme la joie de vivre et la joie de la vie de l’Esprit de Dieu. Elle savait que Dieu nous a aimés le premier, et que notre vie consiste simplement à redonner tout l’amour reçu par la grâce de Dieu, par la prière ; non seulement en famille, mais avec toutes les personnes de notre entourage, tous nos proches et amis ou simplement connaissances.

Je terminerai en citant une phrase de la lecture et une phrase de l’Évangile qui expriment notre espérance et notre certitude de foi de retrouver un jour Victorine dans la maison du Père : « Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu ». « Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! » Par les mérites de Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie qui prie pour nous maintenant et à l’heure de notre mort (en ce 7 octobre fête de ND du Rosaire), Victorine, que Dieu le Père t’accueille dans le royaume des béatitudes et de la paix. Amen »

Abbé Tancrède Leroux
______

Écrit par : E Levavasseur / | 16/10/2020

"HIDEUSE RÉALITÉ DE L'ULTRALIBÉRALISME"

> https://www.liberation.fr/planete/2020/10/16/le-salarie-devoue-qui-signait-les-cheques-a-carlos-ghosn-balance-son-ex-patron_1802551
Voici ce que vous auriez pu montrer à cette dame qui accuse le pape de marxisme. La réalité hideuse de l'ultralibéralisme se cache derrière l'un de ses thuriféraires : en 2013, alors que Carlos Ghosn se goinfrait (de manière tout aussi falsifiée qu'illégale) de primes par dizaines de millions d'euros, il osait demander aux salariés de Renault un gel des salaires au titre du "pacte de compétitivité". Un 'ruissellement' qui n'a profité qu'à un seul.
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 17/10/2020

> Oui
Comme vous avez raison !
Vive le pape !
______

Écrit par : Phil / | 17/10/2020

JORION

> Un commentaire bienveillant assez subjectif et original de l'encyclique sur le blog de Paul Jorion :
https://www.pauljorion.com/blog/2020/10/15/les-armes-du-dialogue-lencyclique-fratelli-tutti-par-jacques-emile-miriel/
______

Écrit par : Bégand / | 18/10/2020

Les commentaires sont fermés.