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30/09/2020

L'écologie et la climatologie ne sont pas "des opinions" !

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Combien de temps encore entendra-t-on des obstinés affirmer (contre l’évidence scientifique avérée) que le réchauffement climatique n’existe pas ? Ou que s’il existait, nous n’y serions pour rien ? Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) :


Bonjour à tous. Combien de temps encore entendra-t-on ces voix nous affirmer, contre l’évidence scientifique, que le réchauffement climatique n’existe pas ? Ou que s’il existait, nous n’y serions pour rien ? Et que l’Eglise catholique a bien tort de croire au réchauffement et d’en parler dans une encyclique ?

Ecoutons les astrophysiciens : la terre est ronde, elle tourne autour du soleil. Ecoutons les climatologues : non seulement le réchauffement climatique existe, mais il s’est accru dans des proportions et à une vitesse sans précédent depuis l’extension au monde entier d’un certain modèle économique : le nôtre, imité par la Chine et l’Inde pour donner les résultats que les scientifiques mesurent en ce moment.

Un colloque justement se tient ce 30 septembre à Paris, à la Sorbonne. Il réunit des scientifiques et experts du climat, des acteurs socio-économiques, des élus et responsables institutionnels, des représentants du milieu académique, des étudiants, des think-tank, des ONG et des journalistes. Ce colloque est constructif. Il est là pour aider à ouvrir des pistes.  Car les dégâts réchauffement ne sont pas tous définitifs. Si l’on veut, si les gouvernements le veulent, si les citoyens le veulent, le changement menaçant peut être atténué… à condition que nous mesurions tous l’urgence de changer, quant à nous, une partie de notre mode de vie.

Laissons M. Trump proclamer que « le monde de vie américain n’est pas négociable ». Nous ne sacralisons peut-être pas autant que les Américains la consommation de biens matériels. Et heureusement : parce qu’il va falloir vivre autrement si l’on veut, comme dit le colloque de la Sorbonne, «anticiper ce que sera le monde futur et aider à le construire ».

Pour atténuer le changement climatique, il va falloir participer à un effort international.

Pour adapter notre mode de vie à cette urgence climatique qui devient une urgence de civilisation, il va falloir une autre vision (à long terme) de nos infrastructures, une capacité de solidarité face à des situations très différentes d’une région à l’autre, et savoir articuler les enjeux du changement climatique avec ceux de la biodiversité et ceux de nos sociétés. Comme dit le pape François, tout est lié.

Alors disons à l’honorable philosophe Luc Ferry que, non, l’adaptation et la souplesse ne seront pas un « catastrophisme ». Disons à l’honorable géographe Jean-Robert Pitte que, non, le pape n’est pas un rigolo quand il nous avertit (comme avant lui Jean-Paul II) que nous devons nous prendre en main si nous voulons éviter (comme disait Benoît XVI) des dégâts irréversibles. L’écologie est une manière scientifique d’aborder le futur. >>

 

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12:16 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : climat

Commentaires

LE PAPE ET LA PANDÉMIE

> https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2020-09/audience-generale-pape-catecheses-covid-coronavirus-foi.html
L'audience générale d'hier va dans le fil de votre propos ; elle est à écouter. Le pape implore le monde pour que, post-pandémie, il ne revienne pas à une "normalité" qui n'est en aucun cas la fallacieuse théorie du ruissellement ("le verre augmente au fur et à mesure qu'il se remplit" dit le pontife) ou toutes les maladies qui érigent le profit en norme suprême et cancérisent les relations sociales.
Hier cour Saint-Damase, on aurait cru entendre François à Santa-Cruz. En effet, en cinq ans, peu de chose a changé ; le libéralisme débridé reste la norme.
Saluons ces efforts du pape ! Aucun chef d'État ne fait mieux que lui dans cette juste dénonciation, pour l'instant en tout cas.
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/10/2020

PAS DE PROBLÈME CONCEPTUEL

> Effort international mais qui, paradoxalement et logiquement, ne peut être mené qu'en démantelant nombre d'institutions supranationales qui, par leur nature tendent a décloisonner la circulation des personnes, marchandises et capitaux. Seuls les États souverains peuvent avoir la volonté de recréer un protectionnisme bénéfique écologiquement et socialement.

PFH


[ PP à PFH – C'est très exactement ce qu'on appelle un "effort solidaire". Il n'y avait donc pas de problème conceptuel.
Cela dit, un tel "effort" suppose dans chaque pays concerné une prise de conscience (on en est loin) : 1. de la réalité, de la nature et de l'ampleur du problème écologico-climatique, 2. de sa dimension internationale puisqu'il touche le monde entier... Il faut donc surmonter le réflexe d'égocentriste aveugle.
(Constatons qu'une majorité de nos néo-nationalistes sont écolophobes et climato-négationnistes, à l'image de leur modèle Trump...). ]

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Écrit par : PF Huet / | 01/10/2020

FIGMAG

> https://www.lefigaro.fr/politique/l-enfer-vert-20200930
Vos anciens confrères du 'Figaro' font maintenant de l'anti-écologisme primaire teint d'une bonne dose de condescendance : "Nous quittons ici le registre des loufoqueries locales - haro sur le sapin de Noël et sur le Tour de France, coupables de contrarier la bonne marche de la planète - pour entrer dans le dur."
M. de Capèle devrait comprendre que pour lutter contre le réchauffement climatique, chaque petit geste compte : c'est "l'écologisation" du monde comme l'appelle Hubert Védrine, de même qu'il y eut une industrialisation de celui-ci il y a deux siècles. Il s'agit d'un processus long, exigeant, au sein duquel chacun doit contribuer, même de manière minime.
Alors oui, dans ce cadre, s'interroger sur le bilan carbone du Tour de France ou sur celui de la vente des sapins de Noël ne relève pas d'une "loufoquerie". Les deux ont un impact sur la bonne marche de la planète, en tout cas sur son habitabilité future.
Il n'y a pas "d'enfer vert" ; l'enfer, nous ou nos enfants y aurons droit si nous n'agissons pas maintenant.

PV


[ PP à PV – Vous comprenez que dans la seconde moitié des années 1990 et en plein processus de conversion, je me sois senti de moins en moins à l'aise dans ce journal...]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/10/2020

LES TRAITÉS

> Le libre-échange, c'est la guerre économique mondiale. Comment faire de l'écologie dans ce contexte?
Relocaliser nos économies est une condition insuffisante mais nécessaire à la transition écologique. Et pour cela il faut abroger les traités qui nous arrosent de concurrence à bas coût, et, pour cela, démanteler les institutions qui les ont portés.
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Écrit par : PF Huet / | 01/10/2020

MESURES FORTES

> Effectivement c'est une rationalisation et une optimisation de notre mode de vie que nous devons faire, en tenant compte de notre nombre et du caractère limité de nos ressources. La pandémie actuelle est probablement en partie au moins une conséquence des désordres écologiques que nous avons créé, un "coup de pied aux fesses" que la nature nous envoie... et qui est l'occasion de remises à plat.
La crise sanitaire a démontré que nous étions capables de prendre des mesures très fortes, et pour la crise écologique, nous devrons aussi y passer. Sans cependant reproduire les erreurs commises avec certaines mesures excessives voire néfastes prises pour lutter contre la covid. Ces mesures devront être fortes mais évaluées démocratiquement, avec un appui sur les connaissances scientifiques, les expériences d'autres modes de vie et de production, l'adaptation aux contextes locaux. Nous devrons arriver à vivre mieux avec moins, sortir de la logique de la compétitivité pour la remplacer par la coopération et la résilience. Mais nous aurons aussi fort à faire pour résister face aux lobbies, aux intérêts privés, et aussi aux égoïsmes locaux. "Une saine pression" devra être mise sur nos dirigeants.
Pour la France, nous attendons toujours des actes forts. mais actuellement les décisions vont trop souvent dans le mauvais sens (GCO à Strasbourg, projets routiers inutiles, réintroduction de pesticides néfastes - betterave - et attaque d'arrêtés communaux visant à les limiter, 5G vs modèle amish honteusement ridiculisé... )
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Écrit par : Alain Airault / | 04/10/2020

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