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29/03/2020

Vie en famille et communion des saints (et confinement) : l'image du rosier

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L’homélie du P. Vincent Cabanac a.a. ce matin à la messe du Jour du Seigneur (l’émission catholique du dimanche sur FR2) :


Homélie de la messe du 5ème dimanche de carême 2020

 

« Je me souviens du visage d’une belle et vieille dame, de plus de 90 ans, dont la vie pourtant fut éprouvée dès sa jeunesse. Un an après son mariage, elle donna naissance à son premier enfant, une fille, nommée, Marie-France. Tout à la joie de prendre soin du bébé, elle le vit tomber malade et mourir à six mois. La tristesse des nouveaux parents fut immense de porter en terre leur premier née. Ce n’était pas sa destinée. Peu de temps après les funérailles, la jeune mère décida de planter un rosier à côté du caveau de granit gris. Dans le cimetière, la froideur des pierres tombales s’atténuait parfois grâce à quelques bouquets déposés. Mais rarement, avant ce rosier-là, il y avait l’apparition de fleurs poussant entre les tombes.

Ici, par la volonté d’une mère endeuillée, peu à peu, le rosier pris racine, poussa et fleurit, tellement qu’il fallait le couper. A chaque saison et en abondance, il s’ornait de maintes roses dont la beauté et le parfum venaient embellir et embaumé le cimetière. Ce lieu de mort laissait poindre et jaillir une manifestation de la vie. La jeune maman dépassa l’épreuve du deuil, elle donna naissance à six autres enfants. Sa vie s’écoula non sans peine mais aussi avec beaucoup de joie. Comme sur le rosier, il y eut des épines et de magnifiques fleurs qui marquèrent son existence.

Sa foi au Christ était la sève de sa vie qui ne cessa jamais de croître jusqu’à son terme.  Autant qu’elle put elle vint très régulièrement prendre soin du rosier qu’elle avait planté. Pourquoi donc vouloir entretenir cet arbuste fleuri dans un lieu de mort ? Et bien, cette vieille dame, au beau visage, qui fût ma mère, m’a fait comprendre son désir d’affirmer que la vie est plus forte que la mort. Elle ne souhaitait pas orner un tombeau, elle venait entretenir une relation d’amour avec son enfant. Par cette attitude elle exprimait une espérance. La courte vie de sa fille trop tôt disparue ou celle des autres défunts de la famille partis parfois prématurément ne s’achevaient pas dans la tombe mais se poursuivait en Dieu et dans le cœur de notre mère.

Sans être théologienne ni une grande érudite, elle avait compris ce que Jésus expliquait à ses disciples, à Marthe et Marie les sœurs de Lazare : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ». Ma mère, chaque jour de sa vie, a répondu : « oui je crois… » non par de grand discours mais par le fait même de planter ce rosier et de l’entretenir sans cesse. Avec cœur et obstination. Avec foi et espérance.

Nous venons d’entendre cette question radicale. « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ». Elle prendra tous son sens au Jour de Pâques. Mais quelle réponse y apportons-nous ? En proclamant notre foi chrétienne, tout à l’heure, nous dirons : « je crois à la résurrection des morts et à la vie du monde à venir ». La vie dépasse les limites de notre monde comme la constante beauté du rosier auprès de la tombe. Nous n’avons pas été créés, conçus et enfantés pour une durée limitée mais pour la vie éternelle. Si cette perspective nous effraie parfois, ne devrait-elle pas nous remplir de joie dès à présent ? Nous vivons pleinement notre existence terrestre et nous demeurerons vivants auprès de Dieu. Cet au-delà nous engage dans notre aujourd’hui.

Alors que nous sommes confinés chez nous, seul ou en famille, dans nos résidences et maisons de séjour, dans nos hôpitaux, alors que la maladie nous affecte, que le deuil nous touche et nous peine Alors que nous subissons la diffusion d’un virus, Comme Marthe et Marie, nous nous tournons vers Jésus pour demander la guérison et la protection de ceux qui nous sont chers.

Sainte Thérèse de Lisieux, elle, nous propose un chemin, ce qu’elle appelle sa « petite voie » : « Jésus, Je n’ai d’autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs, c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les plus petites choses et de les faire par amour… » Dans la proximité que nous vivons ou malgré l’éloignement imposé, revenant à l’essentiel par un geste simple, une prière continue, une parole de réconfort, nous pouvons dire au Christ notre foi en la résurrection, en la vie plus forte que la mort.

De la sorte, notre monde s’embellira continuellement de toutes les fleurs de l’amour en famille, de relations humaines apaisées, de considération envers les plus faibles. Oui, avec foi et charité osons planter autour de nous des rosiers d’espérance. >>

 

 

 

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Commentaires

FAISONS PRIER LES ENFANTS

> Seigneur Jésus-Christ, nous t'en supplions, appelle les cœurs de nos enfants à te rejoindre dans la prière contre cette pandémie.
Avec Marie-France, la sœur du père Vincent Cabanac, et leur Maman semeuse de roses, avec toute l'équipe du "Jour du Seigneur", avec nos évêques et nos prêtres, dans nos familles, faisons prier les enfants.
Dans la confiance et la paix, demandons avec eux l'intercession de Marie Auxiliatrice, l'aide spirituelle et morale de saint Dominique Savio et saint Jean Bosco, de saints Louis et Zélie Martin et de leurs saints enfants, de sainte Thérèse de Lisieux et de tous les saints…
Gloire à Toi, Seigneur, gloire à Toi !
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Écrit par : Denis / | 29/03/2020

MERKEL, RUTTE, KURZ

> "Avec foi et charité osons planter autour de nous des rosiers d’espérance."
On aimerait que Mme Merkel, MM. Rutte et Kurz en plantent également car leur refus de soutenir l'initiative franco-italienne d'instruments de dette commune au niveau de la zone euro n'est pas à la hauteur de la gravité de la crise que nous traversons.
Pire, la volonté néerlandaise de conditionner l'aide financière apportée à l'Italie à l'exécution par cette dernière de réformes d'inspiration néolibérale est non seulement une insulte faite à un État membre mais également une incongruïté à l'heure où les peuples européens aspirent à tout sauf à une poursuite des politiques libérales d'austérité.
Merkel, Rutte et Kurz jouent avec le feu en privant Rome, Madrid et Paris des moyens de leur redressement post-confinement : cette gifle infligée par le "club des radins" attisera, avec raison, un ressentiment de la part de populations paupérisées qui se souviendront de l'aide inconditionnelle de Pékin et de Moscou, certes non désintéressée, mais également des refus allemand, autrichien et néerlandais, inconcevables dans une union fondée sur l'idée de solidarité.
L'Allemagne regarde avec condescendance les "Pigs", ces États du sud de l'Europe qu'elle se plaît à décrire fainéants, barbotant dans la fange ; elle devrait se souvenir, avec ses alliés de La Haye et de Vienne, que l'euro lui a jusqu'ici été très favorable, contrairement aux États du sud, précisément. Les vrais "cochons" dans l'histoire ne sont certainement pas ceux désignés comme tels.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 30/03/2020

LE ROSIER

> Pour info le rosier en photo est un Constance Spry.
Ça me fait méditer et je me dis que le rosier est à l'image de ce qu'on doit faire sur terre : Dieu fournit la fleur et l'Homme en crée des variétés.
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Écrit par : E Levavasseur / | 01/04/2020

"CONFINEMENT"

> Rien que ce mot, "confinement"… Soit dit entre parenthèses, cher PP, comment voulez-vous qu'il inspire confiance ?
J'ai demandé à mon psylacanyste ce qu'il en pensait. Sa réponse est sans appel : « Vous avez dit "Confit-ne-ment" ?… Confit en quoi ? En dévotions ? C'est comme si vous plaidiez en faveur du "pieux mensonge", en vogue certes chez certains baptisés – allons donc : l'idée même du confit-ne-ment ne peut plaire qu'aux "grenouilles de bénitier" (… d'où son succès en France ?)…
« Croyez-moi, a ajouté le psy, le confinement généralisé est un pieux mensonge, et le coronavirus ne s'arrêtera que lorsqu'il aura contaminé ou couronné deux humains sur trois. »
D'accord avec lui sur un point : un mensonge, même pieux, reste un mensonge. Quant au bénitier de nos églises, il est fichu, mort, dénué d'un quelconque avenir, à moins qu'on ne le convertisse en distributeur de gel hydro-alcoolique…
Reste, et notre cher psylacanyste en convient, que le confinement ne ment pas dans deux situations : au chapitre de la pudeur comme à celui de la prière (Mt 6, 1-6)… et encore, "la pièce la plus retirée" dont parle Jésus est la plupart du temps celle de notre cœur, réservé à notre "Père qui voit dans le secret"… lequel cœur-qui-prie peut garder son secret chez tout être humain, même "déconfiné" !
Conclusion ultime… et subreptice : la pudeur resterait seule en cause et en lice… ?
« Oui, affirme l'éminent psylacanyste. Aussi, disons-le ouvertement : nous avons avec le "geste barrière" à réhabiliter – ou apprendre enfin ! – la pudeur. En temps de peste, la pudeur est de toutes les heures, elle est mère de toute sûreté ! »
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Écrit par : Denis / | 03/04/2020

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