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24/01/2020

Catholicisme, écologie, climat : un colloque important

écologie,catholiques

Entretien dans 'Paris Notre-Dame', 23/01 – “Le Collège des Bernardins organise les 6 et 7 février un colloque en partenariat avec l’Institut catholique de Paris et le Centre Sèvres, intitulé ‘Gaïa face à la théologie : l’enjeu religieux de la mutation climatique’.  Les explications du P. Frédéric Louzeau, directeur du Pôle de recherche du Collège des Bernardins” :


 

<< Paris Notre-Dame – Pourquoi avoir choisi Gaïa, figure mythologique, pour évoquer l’enjeu religieux de la mutation climatique ?

2014-11-17_0004_c_celine_marcon_tbdef.jpgP. Frédéric Louzeau – Le terme de Gaïa a plusieurs sens. C’est effectivement, dans la mythologie grecque, la figure de la Terre-mère, figure assez cruelle. Mais c’est aussi une théorie scientifique promue par un grand géochimiste anglais, James Lovelock, ainsi que par une biologiste américaine, Lynn Margulis, qui ont tous deux travaillé sur ce qui fait l’équilibre de l’atmosphère. Un poète, ami de Lovelock, lui a proposé d’appeler cette théorie "l’hypothèse Gaïa". Cette hypothèse est aujourd’hui partagée par un certain nombre de scientifiques. Elle dit la chose suivante : l’atmosphère est un système autorégulé qui s’est constitué et s’est équilibré à certaines températures par de multiples interactions entre les différents êtres qui l’habitent. Avec ces autres êtres, nous contribuons à produire cette atmosphère – ou à la détruire. C’est donc une toute autre conception de la Terre que celle que nous avions depuis Galilée. Cette Gaïa, cette Terre, réagit à nos actions. Il y a cinquante ans, nous n’en étions pas conscients et nous n’en sommes qu’au tout début de la compréhension de ces équilibres. L’un des objectifs de ce colloque est de voir comment un tel changement dans la représentation de la Terre est vécu par les théologiens et quelles sont ses conséquences dans l’expression de la foi chrétienne.

P. N.-D. – Justement, quels impacts ce changement de représentation peut avoir dans la façon dont nous concevons notre foi ?

F. L. – Si on prend la représentation liturgique, par exemple quand on va à la messe, nos prières sont très anthropocentrées. Il n’y est question que du Salut de l’homme, un homme complètement hors-sol, déconnecté de la Maison commune si on reprend l’expression du pape François dans l’encyclique Laudato_Si’. Qu’est-ce que la théologie et la liturgie peuvent dire pour nous rendre le cri de la Terre et des pauvres audibles ? Je trouve l’expression de la foi chrétienne aujourd’hui très loin de ces questions. Il y a dans cette encyclique une nouveauté radicale, une manière d’envisager la Terre comme un organisme vivant qui crie, qui souffre et qui peut mourir, très novateur. Qu’en faisons-nous ? Comment le traduire dans la liturgie, dans notre façon d’annoncer le Salut ?

P. N.-D. Par quoi doit passer cette conversion écologique au sein de l’Église ?

F. L. – J’envisage désormais la question du taux de CO2 dans l’atmosphère comme une question spirituelle. Quand on parle écologie, on parle d’une question qui engage l’avenir de l’humanité. Si le pape a raison, si la dégradation de l’atmosphère de Gaïa est due à la démesure de l’activité humaine, cela veut dire que le changement climatique a une origine à l’intérieur de l’homme. Cela rejoint quelque chose qui est malade en moi. C’est aussi l’objet de ce colloque : l’intrusion de Gaïa, de cette nouvelle figure de la Terre, dans nos vies. Une figure qui nous effraie, car il y a quelque chose de monstrueux à affirmer que les actions humaines risquent de rendre la planète inhabitable aux générations futures. On peut comprendre que certains se bouchent les oreilles, mais si on ne croit pas les scientifiques, que faire ? C’est pourquoi nous allons voir ce que la théologie chrétienne peut faire pour absorber un choc pareil. >>

Propos recueillis par Priscilia de Selve @Sarran39

 

Informations et inscription :
collegedesbernardins.fr/content/gaia-face-la-theologie

imagesWAC2ZDS5.jpg

 

 

Commentaires

RESPONSABILITÉ

> Particulièrement intéressant. Le mot est bien faible... Disons : appel à la responsabilité, y compris de la pensée et de la réflexion théologique.
J'espère que les diverses interventions seront accessibles via Internet, sans attendre une éventuelle publication papier.
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Écrit par : Caillaux / | 24/01/2020

RECENSION

> A défaut de pouvoir y être: pourrons-nous en avoir recension ?

AJ


[ PP à AJ – J'y serai et j'en ferai un compte-rendu ici. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Anne Josnin / | 25/01/2020

> Merci! Hâte de vous lire !
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Écrit par : Anne Josnin / | 25/01/2020

LES AVIONS

> Le taux de CO2 dans l'air pose problème parce qu'il fait en altitude une couverture renvoyant vers le sol la chaleur rayonnée. Le phénomène est particulièrement sensible avec les bulles de chaleur au-dessus des grandes agglomérations.
Mais ce phénomène des bulles est localisé.
Il me semble qu'au plan réchauffement global, le CO2 largué à très haute altitude est le plus nocif. Le gaz carbonique est un gaz lourd, qui a tendance à s'accumuler au sol quand il n'est pas dispersé par les vents (phénomène observé dans certaines grottes). Mais quand il est largué en haute altitude, la force centrifuge est bien plus puissante que la force d'attraction terrestre, c'est ce qui permet aux satellites de rester si longtemps en orbite. Combien de temps met le gaz carbonique créé par la combustion de kérozène en haute altitude pour redescendre à une altitude où il sera piégé par la pluie et ramené vers le sol ?
Ne seraient-ce pas les avions les plus grands acteurs du réchauffement climatique global même s'ils ne sont pas les plus gros producteurs de C02 ?
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Écrit par : Bernadette / | 25/01/2020

@ Bernadette

> Attention, des arguments faussement scientifiques nuisent à ce que vous voulez exposer. Dans l'atmosphère les gaz se mélangent, pour preuve: la part azote/oxygène est uniforme. Et puis quelle force centrifuge? Les satellites artficiels sont lancés à 8km/s ... Les grottes qui ont une concentration de CO2 la doivent à des dégagement venus d'un sous-sol volcanique.
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Écrit par : PF Huet / | 26/01/2020

BENOIT XVI ET LA PLANÈTE

> Délaissant ici des questionnements sévères, philosophiques et théologiques, que je porte sur le thème de l'écologie, je me contente ici d'apporter une phrase magnifique et significative de Benoît XVI dans son discours aux artistes du 21 novembre 2009 :

" Ensuite, le monde dans lequel nous vivons risque de changer de visage à cause de l'œuvre, pas toujours sage, de l'homme qui, au lieu d'en cultiver la beauté, exploite sans conscience les ressources de la planète au bénéfice d'un petit nombre et qui souvent en défigure les merveilles naturelles".
______

Écrit par : Père Christian / | 26/01/2020

PF Huet,

> je ne sais pas à quelle vitesse gravitent les satellites. Cela dépend je crois en partie de l'altitude où on les a propulsés et si on les veut géostationnaires ou pas.
Mais croyez-vous que les gaz de combustion ont une vitesse nulle quand ils sortent des réacteurs des avions ?
La proportion azote/ oxygène qui est la même partout dans l'atmosphère ? C'est grosso-modo vrai parce que l'air est sans cesse brassé, mais il y a toujours des micro différences. Enfermez une plante verte de bonne dimension dans une cloche de verre hermétique, mettez-là à la lumière mais non en plein soleil et analysez en continu la composition de l'air. Vous trouverez des variations sur 24 heures.
Et concernant les très hautes altitudes, je ne sais pas si les analyses ont beaucoup de recul. Entre Le niveau de la mer et le sommet des montagnes, les scientifiques ont pu mener beaucoup d'analyses depuis pas mal de temps, mais pour les très hautes altitudes, depuis combien de temps les analyses sont-elles menées ? avec quelle fréquence ? Avec un maillage serré ou seulement en quelques points du globe ? Voilà ce que j'aimerais bien savoir. Parce que j'ai bien l'impression qu'on n'a pas d'analyse fiable de la très haute atmosphère datant d'avant le développement de l'aviation.
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Écrit par : Bernadette / | 26/01/2020

@ Bernadette

> Est-ce le lieu de vous faire un cours sur la physique des gaz ? Il y a de bons bouquins là-dessus.
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Écrit par : PF Huet / | 27/01/2020

DIFFÉRENCE

> L'expérimentateur oublie trop souvent qu'il y a une différence entre le in vivo de la nature et le in vitro du laboratoire, même quand ce laboratoire est vaste au point que le dit expérimentateur s'imagine qu'il est représentatif de la totalité de la nature.
Sur ce, je n'ai pas envie de poursuivre davantage.
______

Écrit par : Bernadette / | 28/01/2020

Les commentaires sont fermés.