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18/12/2019

Foire d'empoigne dans Paris et société d'individualisme

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Contre-coup de la grève des transports dans la capitale : révéler la dégradation des rapports entre individus, liée au climat hyper-individualiste du "nouveau monde" libéral. Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


http://www.radiopresence.com/IMG/mp3/18122019_chroeco_air...

 

<< Les Parisiens n’ont jamais eu la réputation d’être courtois, ni flegmatiques, et les grèves des transports en commun sont fatigantes pour leurs usagers… D’accord : mais quand on est témoin de ce qui se passe à Paris, dans les rues et le métro, on constate un climat nouveau. Les tensions, la violence et le chacun pour soi atteignent des proportions inédites.

C’est également l’avis de la journaliste du Monde qui titre son article: « Ça hurle et ça klaxonne, les gens deviennent des bêtes...»  Dans les rues, raconte-t-elle, « le code de la route est constamment bafoué, le feu rouge est considéré désormais comme orange, les sens interdits ne parlent ni aux cyclistes ni aux trottinettes, les scooters ne voient vraiment pas pourquoi on leur interdirait la voie des bus. "Jamais vu une telle anarchie ! C’est comme si tout le monde criait : ‘j’ai le droit !", lâche un agent de la circulation qui a renoncé à verbaliser... »  Dans le métro c’est la lutte pour la vie : “Des bagarres éclatent pour entrer dans les rames ou pour en sortir, pour accéder à un siège, pour un pied écrasé, un regard mauvais, des cheveux accrochés. Certains s’isolent et ferment les yeux, écouteurs aux oreilles. Mais il y a des malaises et des crises d’angoisse. Des gens tentent de fuir, découvrent leur claustrophobie, d’autres pètent un câble…”

Ne disons pas que les Français sont comme ça et qu’on l’a bien vu en juin 40 : d’abord une grève des transports n’est pas une invasion militaire ; et ce qui est surtout français, c’est de dire du mal de la France.

En revanche, on peut se demander si l’individualisme (défaut lui aussi très français) n’est pas en train de se changer en égocentrisme pathologique : et si ce changement n’a pas quelque chose à voir avec le climat de la société de consommation. Ce climat efface la civilité parce qu’elle nous poussait à écouter autre chose que notre satisfaction immédiate. Rappelez-vous les scènes de bousculade et d’empoignade dans certaines grandes surfaces, au lancement d'un nouveau gadget téléphonique… Si l’on pousse les individus à n’écouter que leurs désirs dans la vie de tous les jours, on les prépare à se comporter en brute égoïste dans les événements exceptionnels. Je crois que le pape François dans l’encyclique Laudato Si’ analyse ce climat malsain du consumérisme.

On ne se rend compte du bienfait de la civilisation que lorsqu’on l'a perdu…  Dieu veuille que nous l'ayons seulement perdu de vue, et non perdu tout court ! Charles Péguy disait : « Il y a deux barbaries, celle d’avant et celle d’après ». Celle d’avant ouvre sur la civilisation. Celle d’après la civilisation n’ouvre sur rien. Ayez une pensée compatissante pour les Parisiens.  >>

 

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10:25 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : grèves