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06/12/2019

Le pire ennemi de la paix est l'injustice sociale

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Rappelé par le P. Robert Culat (Copenhague), “ce que le pape François écrivait en 2013 dans son exhortation apostolique 'La joie de l’Évangile' – passage prophétique au regard de ce qui se passe dans notre pays et dans beaucoup d'autres de par le monde” :


 

La joie de l'Evangile, § 59 :

<<  De nos jours, de toutes parts on demande une plus grande sécurité. Mais, tant que ne s’éliminent pas l’exclusion sociale et la disparité sociale, dans la société et entre les divers peuples, il sera impossible d’éradiquer la violence. On accuse les pauvres et les populations les plus pauvres de la violence, mais, sans égalité de chances, les différentes formes d’agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l’explosion. Quand la société – locale, nationale ou mondiale – abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même, il n’y a ni programmes politiques, ni forces de l’ordre ou d’intelligence qui puissent assurer sans fin la tranquillité. Cela n’arrive pas seulement parce que la disparité sociale provoque la réaction violente de ceux qui sont exclus du système, mais parce que le système social et économique est injuste à sa racine. De même que le bien tend à se communiquer, de même le mal auquel on consent, c’est-à-dire l’injustice, tend à répandre sa force nuisible et à démolir silencieusement les bases de tout système politique et social, quelle que soit sa solidité. Si toute action a des conséquences, un mal niché dans les structures d’une société comporte toujours un potentiel de dissolution et de mort. C’est le mal cristallisé dans les structures sociales injustes, dont on ne peut pas attendre un avenir meilleur. Nous sommes loin de ce qu’on appelle la “fin de l’histoire”, puisque les conditions d’un développement durable et pacifique ne sont pas encore adéquatement implantées et réalisées. >>

 

 

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Commentaires

À BON ENTENDEUR

> À bon entendeur salut : combien de paroissiens français entendent ce texte ?
On serait curieux de le savoir.
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Écrit par : Seb Andrieux / | 06/12/2019

> C'est bien le pape qu'il fallait pour ces temps-ci. Il est impeccable.
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Écrit par : Yvan / | 06/12/2019

DOM HELDER

> « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

Dom Helder Camara (archevêque de Récife, 1909-1999)
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Écrit par : Marie-Do / | 06/12/2019

LA VIOLENCE DU SYSTÈME

> Mais puisque Macron veut faire disparaître les inégalités en s'en prenant aux privilégiés du système : les cheminots, les enseignants, les chômeurs et les autres assistés !
Quoi qu'on dise contre le néolibéralisme, ses bénéficiaires savent le retourner en leur faveur avec la mauvaise foi la plus sincère. On ne peut pas continuer à en rester aux généralités : il faut accuser spécifiquement le système économique actuel et sa violence, comme le pape, et cibler personnellement ceux qui sont à l'origine de cette violence.
Le problème n'est pas, comme on veut nous le faire croire, qu'il n'y a pas d'alternative, mais que les alternatives sont nombreuses. Les petits partis en proposent de très différentes mais elles impliquent un vrai changement qui fait peur aux gens, ce qui sert de prétexte pour les étouffer.
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Écrit par : Guadet / | 07/12/2019

DISCERNEMENT

> https://www.youtube.com/watch?v=gLX7njEDSTU

"À la source du pape François" : enrichissante présentation du discernement vocationnel du père Bergoglio, dans lequel s'enracine sa vision de l'Église et du monde ainsi que toute sa vie spirituelle.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/12/2019

UN CHOC ?

> http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/fraternites-monastiques-de-jerusalem-nous-devons-faire-la-verite-sur-la-part-sombre-de-notre-histoire-09-12-2019-102429_16.php

Pour tous ceux qui connaissent les Fraternités monastiques de Jérusalem, c'est un choc. Je me souviens que vous-même, Patrice, aviez discuté avec le frère Pierre-Marie Delfieux dans une 'Foi prise au mot' remarquable consacrée au mont Saint-Michel ; ce fut l'occasion pour moi de le découvrir car je ne le connaissais pas.
Ce choc est salutaire car il répond à la 'Lettre au Peuple de Dieu' du pape François : on réforme l'Église en brisant la culture du silence, en séparant le bon grain de l'ivraie, pour reprendre l'Évangile selon saint Matthieu. En effet, aucun mortel, même s'il est fondateur de communauté monastique, n'est exempt du péché ; cela ne veut évidemment pas dire qu'il faille ignorer les apports bénéfiques d'une telle personne au motif que des zones d'ombre existent ; il est cependant nécessaire de mettre au jour ces zones d'ombre pour le bien des victimes, de la communauté concernée et de toute l'Église.
Soyons donc plein de reconnaissance et rendons grâce au pape François et à son prédécesseur pour le vent nouveau qu'ils ont insufflé dans l'Église.
PV

[ PP à PV – Franchement, non : à lire cet entretien, le "choc" est très relatif. L'accusation de cette personne contre le P. Delfieux sent la rancoeur plus qu'autre chose. Souvenons-nous que beaucoup de fondateurs d'ordre ont été diffamés par des dissidents en échec personnel ! Il y a quelques années, des religieuses défroquées ont attaqué en justice leur ex-couvent pour "travail non rémunéré"...
Ne voyons pas des Maciel partout : d'autant que dans le cas Delfieux, il n'y a aucune allégation sexuelle. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/12/2019

à Philippe de Visieux et PP

> Un catholique perd la foi. Ensuite il accuse un confesseur d'avoir exercé sur lui une "emprise" en l'incitant à tel ou tel comportement pour raisons spirituelles...
Avec cette obsession maintenant des "emprises" ert des "manipulations", toutes les relations entre les gens vont devenir suspectes et sources de procès.
Juteux pour les cabinets d'avocats.
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Écrit par : Emmeline Duboc / | 11/12/2019

à Emmeline Duboc

> Essayez de donner un conseil à un esprit dérangé, aujourd'hui il vous assigne en correctionnelle pour harcèlement moral.
Allez, chacun enfermé dans sa bulle, c'est la société libérale.
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Écrit par : Mallozru / | 11/12/2019

à Patrice :

> Puissiez-vous dire vrai ! Mon impression de modeste téléspectateur était et reste très bonne à l'écoute de cet homme de Dieu, à commencer par sa démarche de retraite dans le Sahara algérien où a mûri son désir de fondation des Fraternités monastiques.
D'un point de vue journalistique, 'La Vie' n'aurait sans doute pas dû intituler l'article "Nous devons faire la vérité sur la part sombre de notre histoire" : c'est très affirmatif, peut-être trop car, effectivement, il n'est question 'que' d'un appel à témoignages. Un lecteur de ce gros titre, qui plus est amateur de longue date de la liturgie de Saint-Gervais, pouvait être choqué comme je le fus hier par ce qu'il apprenait.
Vous avez raison, ne voyons pas des Maciel partout !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/12/2019

L'ETHIOPIE, PARADIS ANTISOCIAL DES DÉLOCALISATEURS

> https://www.consoglobe.com/ethiopie-salaires-misere-industrie-textile-hm-calvin-klein-cg

Une émission de la RTS consacrée à l'Éthiopie comme nouvel eldorado des grandes marques de vêtements m'a conduit à découvrir qu'on y paye les ouvriers textiles 23 euros mensuels, soit douze fois moins qu'en Chine : aucun droit du travail en Éthiopie, aucun salaire minimal, aucun syndicat, c'est marche ou crève : le paradis ultralibéral.
Face à cet esclavagisme moderne, sachons tenir tête aux multinationales textiles qui n'ont aucun respect pour les hommes et les femmes qui, pour quelques miettes, contribuent à enrichir des actionnaires toujours plus avides.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/12/2019

ESCLAVES

> Tout à fait ça, Philippe, rien de changé sous le soleil.
Avant on expédiait les esclaves là où était le travail. Maintenant ils restent chez eux et on le leur livre à domicile. On doit y gagner en frais de transport.
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Écrit par : Yvan / | 12/12/2019

à Yvan :

> Dans le reportage de la télévision suisse, le ministre éthiopien du commerce extérieur, Teka Gebreyesus, expliqua froidement qu'il considérait cette voie comme la seule possible pour arrimer son pays à la mondialisation ; mais que, la "productivité" des ouvriers étant très basse, une politique de salaires extrêmement bas était économiquement justifiée.
Si on avait remplacé "ouvriers" par "bovins", on aurait pu entendre le patron de la ferme des mille vaches en Picardie : le capitalisme n'a aucune considération pour les "instruments de production", qu'ils soient humains ou animaux : seuls le profit et la maximisation de celui-ci comptent. On revient à Zola.
M. Gebreyesus devrait lire Laudato Si : il y découvrira que "l'arrimage à la mondialisation", qui est ultralibérale, n'est pas une fin en soi, bien au contraire ; s'il est croyant, il apprendra qu'engager à dessein son pays dans une structure de péché est hautement peccamineux.
Il est sur Terre certains endroits, comme le Bhoutan, qui ont fait le choix de ne pas s'arrimer à la mondialisation ultralibérale : le royaume himalayen a même troqué le PIB et l'impératif de croissance contre le bonheur national brut (BNB), officiellement inscrit dans la constitution, qui tout en étant d'inspiration bouddhique est également dans la ligne de Laudato Si. Plutôt que de chercher à être toujours davantage compétitifs, nos gouvernants seraient avisés de méditer l'exemple bhoutanais.

PV


[ PP à PV – D'autant plus effrayant que le nom amharique "Gebreyesus" est formé sur le nom "Yesus" ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/12/2019

NOBEL

> C'est peut-être pour cela que le Premier ministre éthiopien (pentecôtiste) a reçu le prix Nobel de la paix. Les Norvégiens s'en mordraient déjà un peu les doigts au vu des tensions ethniques dans le pays et un recul de l'ordre public...
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Écrit par : Raphaël R. / | 13/12/2019

A l'occasion des 50 ans de prêtrise du pape François, par Radio Vatican :

> "L’hommage du pape à son père spirituel, le jésuite Miguel Angel Fiorito

Ce vendredi 13 décembre, journée marquant le 50e anniversaire de son ordination sacerdotale, le pape François s’est rendu à la Curie généralice des jésuites à Rome, où avait lieu la présentation des œuvres complètes de son père spirituel, le jésuite argentin Miguel Angel Fiorito (1916-2005). L’occasion pour le Souverain Pontife de rendre un hommage appuyé à ce «maître du dialogue», qui a marqué sa formation religieuse.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

En ce jubilé d’or de son ordination sacerdotale, le pape François a vécu comme un retour aux sources et un rassemblement familial, bien que ne s’éloignant que de quelques centaines de mètres de l’entrée du Vatican.
Depuis la Curie généralice des jésuites, François s’est exprimé devant ses confrères réunis pour la présentation des cinq volumes d’écrits du P. Miguel Angel Fiorito (1916-2005), publiés par 'La Civiltà Cattolica' – et plus précisément par le jésuite José Luis Narvaja - sous le titre Escritos (“Écrits”).
«Le fait même de présenter les Écrits dans cette salle de la Curie généralice est pour moi une manière d’exprimer ma gratitude pour tout ce que la Compagnie de Jésus m’a donné et a fait pour moi», a d’abord confié le Saint-Père, exprimant sa reconnaissance pour «Maître Fiorito» et ses autres formateurs, des «maîtres» qui ont donné «l’exemple joyeux de rester serviteurs toute leur vie». Par sa venue, François a aussi voulu «remercier et encourager tant d’hommes et de femmes qui, fidèles au charisme de l’accompagnement spirituel», savent se faire disciples et transmettre les enseignements du Seigneur.
«L’édition des 'Escritos' du P. Miguel Angel Fiorito est un motif de consolation pour nous qui avons été et qui sommes ses disciples, et qui nous nous nourrissons de ses enseignements. Il s’agit d’écrits qui feront un grand bien à toute l’Église», a estimé le pape, reprenant les mots qu’il a choisis pour rédiger le prologue de cette œuvre complète.

[Plus de quarante ans d’amitié et d’accompagnement]

François s’est ensuite plongé dans l’“histoire familiale” récente de sa congrégation religieuse, évoquant plusieurs événements marquants ou souvenirs personnels liés à «Maître Fiorito». Jorge Mario Bergoglio fait la connaissance de ce prêtre jésuite en 1961, au retour de son juniorat au Chili. Cet ingénieur de formation «était professeur de métaphysique au Collegio Massimo de San Giuseppe, notre maison de formation à San Miguel, dans la province de Buenos Aires», a expliqué le pape. «À partir de ce moment-là, je commençai à me confier à lui, et il devint mon directeur spirituel».
La dernière rencontre entre les deux jésuites eut lieu en 2005, peu avant la mort du P. Fiorito, survenue le 9 août de la même année. «Je me souviens que c’était un dimanche matin et que son anniversaire était passé depuis peu. Il était en convalescence à l’hopital Aleman. Depuis quelques années déjà il ne parlait plus. Il regardait seulement. Intensément. Et il pleurait. Avec les larmes tranquilles qui communiquaient l’intensité avec laquelle il vivait chaque rencontre. Fiorito avait le don des larmes, qui est une expression de consolation spirituelle», a expliqué le pape.
Au cours de son pontificat, François a une seule fois parlé de son père spirituel. C’était en 2017, lors de sa rencontre avec les jésuites du Myanmar et du Bangladesh. «L’un d’entre eux, un formateur, m’avait demandé quel modèle j’avais à proposer à un jeune jésuite». Le Saint-Père avait alors cité le père Fiorito, expliquant que celui-ci «aimait la spiritualité. Et il enseignait, à nous étudiants, la spiritualité de saint Ignace. C’est lui qui nous a enseigné la voie du discernement».
Après ces souvenirs, le pape François s’est plus longuement arrêté sur la figure de «Maître Fiorito», évoquant plusieurs traits marquants de sa personnalité.

[Un «maître du dialogue», dispensateur de «miséricorde spirituelle»]

Le P. Miguel Angel Fiorito, qui a formé des générations de jésuites latino-américains, était une référence en matière de discernement ignacien. Il est souvent présenté comme un «maître du dialogue». Un «paradoxe» aux yeux du pape, car «il parlait peu, mais il avait une grande capacité d’écoute, une écoute capable de discernement, qui est l’une des colonnes du dialogue». Cet homme d’une grande profondeur intellectuelle et spirituelle était «toujours à l’affût des signes des temps, attentif à ce que l’Esprit dit à l’Église pour le bien des hommes, à travers la voix d’une grande variété d’auteurs, actuels et classiques».
Le Saint-Père a aussi insisté sur la dimension de «maître», en précisant la signification de ce titre. «Le vrai maître dans un sens évangélique est content que ses disciples deviennent eux aussi des maîtres, et il garde lui-même toujours sa condition de disciple». Les maîtres «transforment ceux qui les écoutent en disciples de Jésus, en disciples missionnaires, libres, pas prosélytes, passionnés de recevoir, pratiquer, et sortir annoncer les enseignements de l’unique Maître, comme il nous l’a commandé: aux hommes et aux femmes de tous les peuples».
François a également relevé que les écrits de son père spirituel «distillent de la miséricorde spirituelle». Le discernement est en effet la «grande œuvre de miséricorde spirituelle», a expliqué le pape, car il «guérit de la maladie la plus triste et digne de compassion: l’aveuglement spirituel, qui nous empêche de reconnaître le temps de Dieu, le temps de sa visite».

[Saine distance et frein à l’idéologie]

Une autre caractéristique du P. Fiorito était sa manière discrète et délicate d’accompagner ses fils spirituels. Il «restait à l’extérieur», d’après le Saint-Père, autrement dit il maintenait un certain recul, une distance respectueuse, il «te donnait la liberté, sans exhorter et sans émettre de jugements». «Il te respectait. Il croyait en la liberté», a insisté François. Il laissait aussi place «à l’écoute, afin que l’on puisse dire tout ce que l’on portait en soi, sans interruption, sans questions… Il te laissait parler». Il adoptait aussi cette attitude dans les situations conflictuelles, sachant ne pas devenir «partie du problème, en prenant position ou en mêlant ses propres sentiments et en perdant son objectivité». Ainsi, «de manière pratique», le père Fiorito «a été le grand “désidéologisateur” de la Province à une époque très idéologisée», a estimé le pape. «Il a désidéologisé en réveillant la passion de bien dialoguer, avec soi-même, avec les autres et avec le Seigneur. Et de ne pas dialoguer avec la tentation, de ne pas dialoguer avec l’esprit mauvais, avec le Malin».

[Pharmacien des âmes]

Le pape a ensuite développé d’autres aspects de l’accompagnement spirituel mené par le prêtre jésuite, soulignant notamment qu’il «n’exhortait» pas et suggérait toujours des conseils issus des Exercices spirituels de saint Ignace et des Constitutions de la Compagnie de Jésus, soigneusement rédigés sur des fiches classées dans une vaste bibliothèque. Aussi, aux yeux de François, son père spirituel «ressemblait à un sage pharmacien de l’âme». «C’était comme si ce conseil dont tu avais besoin, ou le remède pour une quelconque maladie de l’âme, était déjà prévu depuis toujours…». Le prêtre avait donc «le charisme du discernement et de la prophétie, dans le sens de bien communiquer les grâces du Seigneur que l’on expérimente dans sa propre vie».

[Une grande patience]

Trois autres qualités caractérisaient également le P. Miguel Angel Fiorito, comme l’a précisé le Souverain Pontife dans son discours: «il n’était pas jaloux», «il n’émettait pas de jugement», et «il avait beaucoup de patience», à l’image de son fondateur, saint Ignace de Loyola. Il «était un maître pour ne pas accélérer les temps, pour attendre que l’autre se rende compte lui-même des choses. Il respectait les processus», a rappelé le pape. «Cette grande patience est la vertu fondamentale du véritable maître, qui compte sur l’action de l’Esprit Saint dans le temps, et non sur la sienne».
François a par ailleurs relevé qu’il «était un homme en armes contre un seul ennemi: l’esprit mauvais, Satan […]. Entre l’étendard du Christ et celui de Satan, il a fait son choix personnel pour notre Seigneur». Envers les autres, le prêtre jésuite fut un «père aimable, un maître patient et – quand cela est arrivé -, un adversaire ferme, mais toujours respectueux et loyal. Jamais un ennemi».

[Un enracinement fécond]

Après avoir dressé ce portrait dense et édifiant de son père spirituel, le pape a conclu en se référant au psaume de la messe du jour, le premier du psautier, y trouvant une analogie avec le P. Fiorito: «Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps» (Ps 1,3). «Comme cet arbre de l’Écriture», en remplissant sa mission au Collegio Massimo de San Miguel, le jésuite s’est enraciné «et a donné du fruit, comme l’exprime bien son nom [qui signifie “fleuri” en italien, ndlr], dans nos cœurs à nous, disciples de l’École des Exercices», a souligné le Souverain Pontife argentin. Et François de formuler un vœu: que ces 'Escritos' désormais publiés donnent «des fleurs et des fruits dans la vie de tant de personnes qui se nourrissent de la même grâce qu’il a reçue et a su communiquer discrètement, en donnant et en commentant les Exercices spirituels».

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-12/pape-francois-jesuites-pere-miguel-angel-fiorito-ecrits.html
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Écrit par : Raphaël R. / | 14/12/2019

NÉCESSAIRE RÉFORME DE L'EGLISE

> https://www.ncronline.org/news/accountability/caritas-expresses-outrage-over-former-director-africa-accused-abuse

'La Croix' évoque aujourd'hui ce scandale : un prêtre salésien belge, condamné en 2012 par une juridiction de son pays pour abus sexuels sur mineurs et possession de matériel pédopornographique, fut envoyé l'année suivante en République centrafricaine par son supérieur à la demande d'un évêque (belge) d'un diocèse centrafricain où le salésien travailla pour le Secours catholique local, y compris au contact d'enfants (alors que les juges belges lui avaient interdit tout contact avec des jeunes avant 2022).
'CNN' rapporte que le salésien aurait poursuivi ses agissements criminels en Afrique, ce qui a conduit Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia à confier son incompréhension aux journalistes de 'La Croix'.
On ne le dira jamais assez : que des prédateurs sexuels revêtent la soutane pour assouvir plus aisément leurs pulsions est une insulte au Christ et ne peut plus être toléré. Transférer un prêtre condamné pour abus vers un pays où il n'a pas d'attache et, par ce fait, exposer des dizaines d'enfants en connaissance de cause est tout aussi choquant, sinon hautement peccamineux.
Prière pour ces enfants innocemment abusés, et prière pour l'Église et sa nécessaire réforme dans la ligne de la 'Lettre au Peuple de Dieu' de 2018.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 17/12/2019

'LES DEUX PAPES'

> Un mot à propos du film Netflix 'Les deux papes' que j'ai regardé hier.
L'impression d'ensemble est une grossière déformation de la réalité historique, acceptable si l'on considère le film comme une fiction.
Le collège des cardinaux est dépeint comme un groupe de grands électeurs aux motivations exclusivement politiques : dès le conclave de 2005, Ratzinger est représenté comme faisant tout pour être élu, fusillant du regard l'archevêque de Buenos Aires dans la chapelle Sixtine. Dans le film, on a voulu faire du pontife allemand le "panzerkardinal" qu'il n'a jamais été : il incarne le méchant, alors même qu'il avait parlé de "couperet" à l'annonce de son élection.
Il s'ensuit la scène totalement loufoque selon laquelle le "Rottweiler de Dieu" (que je ne peux en aucun cas associer à Benoît XVI) convoque Bergoglio à Castel Gandolfo en 2012 pour le questionner sur sa supposée permissivité à l'égard des homosexuels, des divorcés, etc., le premier accusant le second de ne pas défendre la "doctrine de l'Église" - Bergoglio se voit même reprocher par un "Rottweiler" agressif et accusateur (donc pas du tout ressemblant) de ne pas habiter dans le palais épiscopal de Buenos Aires...
Puis, à la suite d'un long apprivoisement entre les deux hommes, l'Allemand prépare l'Argentin à lui succéder ; en retour, le second 'décoince' le premier, allant jusqu'à lui enseigner le tango dans une cour du Vatican sous les yeux de gardes suisses hilares... avant que les deux ne se 'réconcilient' et se prennent dans les bras.
Le film se termine avec l'élection du pape François qui, ayant retrouvé son prédécesseur, regarde avec lui un match de foot Allemagne-Argentine en buvant de la bière.
Si l'on regarde ce film, il est préférable de le voir comme on verrait 'La chèvre' ou 'Les bronzés' : en n'associant pas ce tissu d'incongruïtés à une réalité monstrueusement déformée. Non, le pape François ne brade pas la doctrine de l'Église et non, Benoît XVI n'a jamais été un pape autoritaire et vindicatif. Les deux sont des hommes de prière, or cette dernière est la grande absente du film ; c'est sans doute le plus grand reproche qu'on puisse lui adresser : ne décrire que des luttes politiques là où Benoît XVI et François laissent agir l'Esprit saint. Quant au délire selon lequel l'Allemand aurait convoqué l'Argentin pour le préparer à accéder au ministère pétrinien, il faut se souvenir que le pape émérite s'était dit surpris, en 2013, du choix du conclave : il ne s'attendait pas à ce que Bergoglio fût élu.
Ma préférence va au remarquable film de Wenders, 'Un homme de parole', qui parle au cœur et qui n'est pas -on s'en serait douté- estampillé Netflix.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 22/12/2019

'LES DEUX PAPES', DAUBE DE CHEZ NETFLIX

> Un ami chinois, non catholique, vient de me parler du film 'Les deux papes' qu'il avait également regardé. Totalement ignorant de la réalité vaticane, il a cru en toute bonne foi que le film avait dépeint l'histoire telle qu'elle s'est passée ; il faut dire que le réalisateur a savamment mélangé images d'archives et fiction, sans pour autant avertir le spectateur qu'il ne s'agissait pas d'un documentaire. Résultat sur une personne non chrétienne : elle s'imagine que le pape François, amoureux des Beatles et danseur de tango, veut une Église 'cool', dans l'air du temps tandis que son prédécesseur, autoritaire et réactionnaire, refuserait toute évolution.
J'ai dû passer une bonne demi-heure à expliquer à mon interlocuteur que strictement rien n'oppose le pape émérite à son successeur, si ce n'est au plan de la personnalité : ce qui est tout à fait normal. Le pape François n'est pas 'cool', en ce qu'il entend nullement faire la moindre entorse aux enseignements du Christ au prétexte que ceux-ci seraient d'arrière-garde. Les deux papes sont évidemment sur la même ligne théologique.
Netflix prend des libertés avec la réalité historique pour gagner de l'argent : c'était déjà le cas avec 'The Crown', ça l'est avec ce film. On regrette qu'ils ne précisent pas d'entrée, en caractères gras, que "toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite".
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 22/12/2019

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