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11/11/2019

"La moindre des choses, quand on veut apparaître comme catholique sur la scène publique..."

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Sur Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) : Julie Graziani et le mépris social, ma chronique du 11/11 :


 https://player.radio-esperance.fr/?radio=antenne-principa...

 << Bonjour à tous. Quand on veut témoigner du message catholique dans la société d’aujourd’hui, mieux vaut tout de même avoir l’esprit de l’Evangile. Et pas l’esprit du monde au sens où l’entend saint Paul : c’est-à-dire (pour notre pays et notre époque) l’esprit de l’idole Argent, comme dit le pape François.

Je vous dis ça parce que je suis choqué depuis plusieurs jours, comme beaucoup d’amis catholiques, par un incident inacceptable survenu à la télévision l’autre semaine. Sur une chaîne d’infos, à propos d’une mère célibataire de Rouen qui avait interpellé Emmanuel Macron en lui parlant de ses difficultés financières, une jeune chroniqueuse ultralibérale a tenu des propos de mépris social et de cruauté humaine absolument inacceptables. Propos qui ont déclenché un scandale.

Le problème est que ce scandale a rejailli sur les catholiques en général. Parce que la chroniqueuse en question fait profession de catholicisme, et qu’elle était, en 2013-2014, l’une des jeunes stars de La Manif pour tous, célébrée comme une égérie par plusieurs sites internet se déclarant catholiques.

Mais quel genre de catholique peut bien être une personne capable de refuser toute bienveillance à une mère en détresse, sous prétexte qu’elle aurait mérité sa détresse en étant mère célibataire ?  (Reproche qui, soit dit en passant, cadre mal avec la position “pro-vie” que cette chroniqueuse affiche par ailleurs).

Elle a aussi lancé, avec dédain, à propos de la mère célibataire : « Qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au Smic ?  est-ce qu’elle a fait des études ? »  Question très ultralibérale, et stupide quand on sait depuis vingt ans le nombre de jeunes n’arrivant pas à trouver du travail après l’université ! Il paraît que la chroniqueuse a fait HEC ; ça ne lui donne visiblement aucune connaissance des réalités sociales de notre temps. Et en tout cas ça ne lui donne pas le droit de mépriser les autres.

Cette jeune personne, dit-on, se réclame à la fois de Jean-Paul II et de Margaret Thatcher. Etrange assemblage : ces deux parrains ne sont pas faits pour s’entendre. Il suffit d’avoir lu l’encyclique sociale Centesimus annus pour savoir que Jean-Paul II récusait la vision ultralibérale de la société – qui était justement la vision de Mme Thatcher.

Avant Jean-Paul II, toutes les encycliques sociales depuis Léon XIII ont renvoyé dos à dos le socialisme d’Etat et le libéralisme. Après Jean-Paul II, le pape Benoît XVI en a fait autant dans Caritas in veritate. Le pape François prolonge et actualise leur pensée. Connaître et soutenir cette pensée, ne pas tourner le dos à l’Evangile, serait tout de même la moindre des choses, quand on veut apparaître comme catholique sur la scène publique !  >>

(voir aussi ma note de blog du 8/11)

 

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10:47 Publié dans Idées, Social | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : catholiques

Commentaires

RÉVEIL

> Puisse cette triste affaire réveiller les catholiques fidèles à leur Eglise. Et l'original chasser la contrefaçon.
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Écrit par : Maleine / | 11/11/2019

STRATÉGIE

> https://youtu.be/ldWRpySM1CM
Video intéressante qui tend à démontrer que la sortie de Mme Graziani n'est pas un dérapage mais s'inscrit dans une stratégie de conquête culturelle... Je pense qu'au sein même du catholicisme, cette bataille culturelle à lieu, d'autant plus que leur camp à des moyens d'agir pour faire écran même si leur proportion est finalement minoritaire.

TonyZ


[ PP à TZ – D'accord avec vous sauf pour le mot "culturel", un peu grandiose pour ce dont il s'agit en réalité : les idées fixes de la droite bourrin !]

réponse au commentaire

Écrit par : TonyZ / | 12/11/2019

H.E.C.

> "Il paraît que la chroniqueuse a fait HEC ; ça ne lui donne visiblement aucune connaissance des réalités sociales de notre temps. "
J'ajouterais : "Bien au contraire..."
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Écrit par : Fernand Naudin / | 12/11/2019

GILET JAUNE

Bonjour,
Pour ma part, issu d'un milieu plutôt bourgeois de droite catholique, cela fait belle lurette que j'ai constaté la montée d'un catholicisme d'école de commerce, bien "facho" dans son fond, plus porté à exonérer la fraude fiscale que l'assistance des pauvres... fatalement muté en assistanat généralisé, l'optimisation fiscale n'étant que la forme financière des délocalisations industrielles.
Les Gilets jaunes - dont je fus dans ma campagne bretonne, où les radars ne font plus long feu depuis bien longtemps ! - l'auront illustré une énième fois.
Pire : autour de moi, le nombre d'apprentis Luc Ferry appelant au massacre des beaufs et des gueux ne relevait plus du consensus de classe façon Comité des forges, mais bel et bien de la soif de sang motivée par le déni de réalité.
Les notables sont décidément incapables de comprendre que les impôts subventionnent le parasitisme spéculatif et non la paresse plébéienne, que la lutte des classes existe aussi entre les riches... et que la prospérité du grand capital est la ruine du petit !
Je dis que la bourgeoisie à prétention tradi - hypnotisée par l'économisme et rendue drastiquement imbécile depuis qu'elle préfère HEC aux humanités -, ayant réduit l’Évangile aux œufs de Pâques et le baptême à un marqueur social ou dynastique, est une classe, je pèse mes mots, aujourd'hui pré-fasciste. C'est-à-dire macroniste...
______

Écrit par : Petit Lulu / | 12/11/2019

PUBLICAINS ?

> Nous ne connaissons cette personne médiatisée que par ses prestations dans les media justement et par ce que l'on dit d'elle. Néanmoins, il est possible, étant donné ses propos, qu'elle oublie tout simplement la miséricorde de Dieu. Ce qui est tout de même l'essentiel (Mt 23,23-24).
On peut se demander lorsque une personne oublie d'être miséricordieuse avec les autres, quel est le regard qu'elle porte sur elle-même. Il y a des chances pour que ce ne soit pas le regard que Dieu justement porte sur elle. Et peut-être même ne s'aime-t-elle pas.
Que l'on n'ait pas fait les bonnes études ou que l'on ait divorcé, Dieu peut le pardonner. Il peut tout pardonner, même le péché (si péché il y a ici, nous n'en savons rien) de ceux qui refusent de faire miséricorde aux autres.
Quoiqu'il en soit, lorsque péché il y a , le Christ nous demande de pardonner lorsque l'autre demande pardon.
Mais avant, il recommande de faire de "vifs reproches" à ceux qui ont péché (c'est l'Evangile d'hier: Lc 17,3).
Pour le reste, il me semble qu'il importe de prier pour les personnes qui ont ce type de réactions (je parle de notre titulaire du diplôme d'HEC): car au fond le Christ est venu les sauver eux aussi.
Je me demande qui sont les publicains d'aujourd'hui. Il doit s'en trouver chez les gens aisés, quoiqu'ils racontent dans les media. Nous n'aimons pas leurs discours, c'est une chose, et quelque mal qu'ils veuillent aux autres, ils sont eux aussi des créatures pour lesquelles Jésus-Christ est mort sur la Croix. Le pape François, s'est demandé devant les cardinaux après son élection où sont les prisons de Spolète d'aujourd'hui, où sont les saint François d'Assise d'aujourd'hui. Peut-être là.
______

Écrit par : ND / | 12/11/2019

@ TonyZ

> Vous avez raison de dire que c'est un combat culturel. Macron est le fer de lance de ce combat, dans le camp adverse.
Je pense que le pire vice de Macron, ce n'est pas de mettre les précaires sur la paille. C'est surtout de chercher à instiller dans l'inconscient collectif, l'idée qu'un pauvre est un "irresponsable". En vantant les mérites des "premiers de cordée", il crée un système de valeurs qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Heureusement ses erreurs de com lui valent d'échouer en partie dans cette entreprise ("analphabètes", "traverser la rue"...).
C'est dommage qu'aujourd'hui, bon nombre de chrétiens en sont à manger à ce râtelier. Alors que le monde attend avec impatience l'Evangile, c'est le discours ambiant du monde que les croyants servent autour d'eux.
Aujourd'hui, nos homélies, nos veillées charismatiques et nos conférences de carême nous disent que nous sommes aimés par Dieu inconditionnellement et que nous avons un prix infini pour avoir été créés à son image. Or ceci est bien plus qu'un vague sentiment réconfortant qu'on éprouve quand on prie. Cela s'applique aussi économiquement. Si être homme nous donne une dignité que rien ne peut effacer, alors il est justifié de dépenser un "pognon de dingue" pour les précaires, il n'est pas nécessaire de chercher des "contreparties" à la protection contre les aléas de la vie. Et de ce fait, il est tordu d'opposer "ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien". Au contraire, St Paul rappelle que les forts ont le devoir d'aider les faibles.
Oui vraiment le Christ offre une réponse percutante à cette idée en vogue qui veut mettre en cause le bienfondé des politiques de protection. Le vingtième siècle a connu l'horreur des idéologies qui cherchaient à éliminer les canard boiteux. Aujourd'hui, on fait des commémos jusqu'à plus soif pour célébrer la victoire de la civilisation. Mais une fois la cérémonie terminée, on va célébrer la "France qui réussit".
Non seulement Dieu n'est pas mort, mais en plus il est urgent de le proclamer.
Dans ce monde liquide où l'humain n'est qu'une variable d'ajustement, le message du Christ s'oppose en rempart contre la transformation des humains en déchet. Mais là encore, la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux.
______

Écrit par : Cyril B / | 12/11/2019

EXCUSES

> Juste pour info, une vidéo où Mme Graziani s'excuse pour la violence de ses propos:
https://www.dailymotion.com/video/x7nqvsu.
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Écrit par : Arnaud / | 13/11/2019

@ PP :

> je suis assez d'accord, culturel est un peu fort. Disons "idéologique" dans ce cas.
Pour l'anecdote, la droite mal élevée, décomplexée a donné le nom au magazine "l'incorrect".
J'aimerais ajouter que cette bataille est exprimée (et théorisée ?) lorsque Mme Graziani dit "nous sommes l'avant-garde" lors du reportage du magazine "famille chrétienne".

@ Cyril B : merci de ce commentaire qui complète bien.

P.S : Je relis mon premier commentaire en m'excuse pour les fautes d'orthographes (à/a), celles-ci sont commises à cause de mon téléphone qui remplace les mots qu'il conçoit comme mal orthographié...
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Écrit par : TonyZ / | 13/11/2019

@ ND

> Bonjour
"On peut se demander lorsque une personne oublie d'être miséricordieuse avec les autres, quel est le regard qu'elle porte sur elle-même. Il y a des chances pour que ce ne soit pas le regard que Dieu justement porte sur elle. Et peut-être même ne s'aime-t-elle pas."
Je trouve votre observation profondément belle et, sans doute, très juste en général : j'y réfléchis, je m'examine, et me fais presque peur... Je me rassure un peu, en me disant que tel n'est évidemment pas l'esprit de votre intuition.
S'agissant de Julie Graziani, je crains toutefois que la donzelle, manifestement assez dinde et un peu gourde, ne s'aime au contraire très passionnément ; d'accord avec l'époque adonnée tout entière à cet amour frelaté de soi qu'est le narcissisme. Je l'en crois même transie jusqu'à le transpirer - ainsi toutes les personnes, si ce n'est de son milieu (mainstream réac) du moins de sa profession à mi-temps (médiatique) ; laquelle j'aurai pour ma part beaucoup pratiqué dans une vie antérieure... avant d'éteindre à jamais ma télé et de me désabonner de toute publication.
Bien cordialement,
______

Écrit par : Petit Lulu / | 13/11/2019

@ PL

> Pour vous-mêmes: il ne faut pas avoir peur. Cela vient rarement de Dieu. En général c'est plutôt Satan qui donne dans ce registre.
L' "amour frelaté de soi qu'est le narcissisme": ce n'est donc pas de l'amour.
Il paraît que le proverbe "charité bien ordonnée commence par soi-même" est d'origine chrétienne. Bien comprendre: commence par soi-même cela signifie: finit par les autres. Le commandement de l'amour du prochain, consiste à aimer les autres comme soi-même. S'aimer soi-même est un devoir. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Dieu. Je ne suis pas sûr que l'on puisse aimer les autres si on vit dans le narcissisme, ni même qu'on s'aime soi-même - regardez les pervers.
Il faut vraiment s'aimer soi-même, ce qui est loin d'être facile (aimer son corps, sa personnalité, ses qualités, etc, tout, et pas dans un futur imaginaire quand j'aurais ceci ou cela, ou quand je serais ceci ou cela). Dieu aime sa création. Nous lui devons donc bien cela. Mais bien souvent le regard que nous portons sur les autres est révélateur de ce que nous pensons de nous-mêmes. A mon avis les gens qui ne s'aiment pas son légion par les temps qui courent.
On ne se tromperait sûrement pas en disant que notre époque, qui met des phantasmes d'argent, de réussite, etc dans la tête des gens, produit des désespérés à la pelle, quand elle ne produit pas des morts. Pour le libéralisme tout doit être utile, payant. Pour Dieu tout est gratuit, inutile, fruit de sa générosité. Et personne n'est exclu. Pas même les libéraux. Du moins ceux qui voudront bien d'ouvrir les yeux.
______

Écrit par : ND / | 13/11/2019

STORY TELLING

> A cinq avec sa maman, dans 30 m2, maman qui pour assurer l'avenir de sa progéniture aurait renoncé à divorcer, dit-elle quelque part en présentant ses excuses.
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Écrit par : Michel / | 14/11/2019

RIEN

> Concernant Julie Graziani, les choses sont peut-être plus simples encore et je n'y avais pas pensé jusqu'ici. Elle ne cherche probablement qu'à s'auto-rassurer, sans en être pleinement consciente.
S'imaginer dans le besoin est angoissant, mais elle a bien travaillé à l'école, elle a obtenu un métier bien payé, donc elle ne risque rien, contrairement à la smicarde mère isolée du reportage.
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Écrit par : Bernadette / | 14/11/2019

> Et elle a fait un bon mariage qu'elle sait conserver, elle....
______

Écrit par : VF/ | 14/11/2019

TEXTE

> Un texte que cette jeune femme qui se dit chrétienne devrait lire:
https://www.les-crises.fr/l-ere-du-mal-radical-par-chris-hedges/

VF


[ PP à VF – Dans le milieu de cette jeune personne, on emploie rarement le mot "chrétiens" (sauf pour ceux d'Irak et de Syrie bien sûr). On préfère dire : "catholiques", et dans le sens très spécial (une version bénie de l'identitarisme) que le milieu donne à ce terme...
Non, "chrétiens" impliquerait de prendre au pied de la lettre ce que Jésus dans l'Evangile dit de l'argent ; et ça on veut l'éviter. ]

réponse au ciommentaire

Écrit par : VF / | 15/11/2019

FILM

> 'Les éblouis' : ce film, qui sort en salle après-demain, ne me semble pas de nature à améliorer l'image de l'Eglise auprès de nos concitoyens. Dans le genre "film réquisitoire", je m'attends franchement au pire !
https://www.senscritique.com/film/Les_Eblouis/39707175
______

Écrit par : Feld / | 18/11/2019

Feld,

> je n'ai pas vu le film mais j'ai cru comprendre qu'il est tiré de l'expérience personnelle de la réalisatrice. Et pour tout dire, j'ai connu des communauté dites "charismatiques" dans les années 80/90 qui étaient devenues totalement sectaires. Malheureusement, certains évêques ont laissé faire sans contrôle car cela répondait à l'époque à la chute des vocations et à une désaffection des paroisses. C'était nouveau, séduisant et certains "bergers" étaient de vrais manipulateurs embobinant tous le monde.
Alors, désolé, mais c'est comme pour la pédophilie, il y a eu des dérives que l'on a laissé faire et maintenant il faut payer le prix de la purification de l'Eglise du Christ. Il a dit:"je suis le chemin, la vérité et la vie." N'ayons pas peur de la vérité.
______

Écrit par : VF/ | 19/11/2019

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