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15/10/2019

Leur conseil permanent appelle les évêques français à “se laisser bousculer” (à l'assemblée de novembre) par les jeunes rebelles au mode de vie dominant

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Excellent communiqué avant l’assemblée des évêques à Lourdes ! Suivi du commentaire d'Eglises & Ecologie (Dominique Lang) :


 

La rencontre à Lourdes se déroule du mardi 5 au dimanche 10 novembre. Un communiqué de presse récent donne le sens de la démarche :

<<   Le Conseil permanent a souhaité que les assemblées permettent aux évêques de prendre en charge ensemble un défi missionnaire qui les rassemblerait tous. Ils ont rapidement été convaincus que la transformation écologique était à la fois une mise en cause de nos habitudes de pensée et de vie et une opportunité formidable de faire briller les lumières de la Révélation de Dieu. Elle représente un défi sérieux pour nos sociétés et appelle un beau travail de la part de l’Église.

L’encyclique Laudato Si avait permis de le comprendre, si cela n’avait pas encore été le cas. Mais les diocèses et, de façon générale, le peuple chrétien, peinent à entrer pleinement dans les perspectives ouvertes par le Saint-Père. Le label ‘Église verte’ aide beaucoup de réalités ecclésiales à contribuer aux efforts de tous. Il reste tout de même à faire entendre la parole du salut en face des bouleversements qu’exige l’état de notre planète et du cosmos.

Or, autour des communautés chrétiennes, des jeunes gens nombreux choisissent des modes de vie en rupture plus ou moins visible avec le cours ordinaire de nos sociétés, au nom de leur responsabilité écologique. La plupart n’ont pas besoin de l’Église pour changer : ils le font à partir d’une réaction toute humaine, parfois nourrie de la foi chrétienne, plus souvent en puisant dans d’autres traditions culturelles ou spirituelles ou même en se gardant avec virulence de tout lien avec le christianisme. Ils changent de vie, ils prennent des décisions radicales (ne plus prendre l’avion pour des séjours de moins de trois semaines, ne plus manger de viande dont on n’a pas vu l’animal qui la fournit, ne plus consommer d’aliments industriels…), ils travaillent à transformer les modes de production (économie circulaire, conditionnements qui évitent les déchets, maîtrise déterminée des dépenses d’énergie, refus d’employer des sources d’énergie fossile…), ils imaginent des modes de vie sociale qui les rendent indépendants des structures traditionnelles incapables de prendre les décisions nécessaires…
S’ils n’ont pas eu besoin de l’Église pour changer de mode de vie, certains seraient heureux que l’Église ait quelque chose à leur dire. Quelques-uns pressentent qu’ils ont besoin d’une lumière et d’une parole autres pour que leur exigence écologique ne se transforme pas en idéologie, éventuellement violente. Il est donc proposé que pour cette assemblée de novembre 2019, les évêques puissent rencontrer quelques-uns de ces jeunes gens et se laissent bousculer par eux.
Ce thème était propice à un exercice de synodalité : c’est pourquoi le Conseil permanent a demandé aux évêques d’inviter à participer avec eux, aux deux premiers jours de l’assemblée, deux baptisés de chaque diocèse, femme, homme, laïc ou prêtre, diacre ou consacrée ou consacré… pas forcément le ou la spécialiste de Laudato Si’ des communautés chrétiennes. Il s’agit donc pour eux de convier deux personnes avec qui ils souhaitent réfléchir à l’avenir de la mission dans leur diocèse. >>

 

Commentaire du blog Eglises & Ecologie

 

<<  Quelques points à souligner à partir de là :

  • Quatre ans après la publication de Laudato si, il est clairement proposé ici aux évêques de France de faire des réflexions issues de l’écologie intégrale du pape François un fil rouge de leur dynamique pastorale des années à venir. Le label Eglise Verte est un bon déclencheur, mais il ne suffit pas pour passer à cette vitesse supérieure dans la plupart des lieux.
  • Le document souligne que ce thème est à la fois consensuel dans son actualité mais aussi stimulant pour renouveler les démarches pastorales, le lien social etc.
  • C’est notamment la dimension de créativité sociale qui est soulignée, avec ces nouveaux projets naissants dans et hors de l’Eglise, sous forme d’habitats groupés aux périphéries de notre société.  Dans une saine démarche dialogale et synodale, des représentants de ces lieux sont invités pour aider l’assemblée épiscopale aussi à sortir de ses assemblées un peu convenues et souvent auto-inhibantes.
  • On aura compris aussi qu’un tel thème permet de couvrir un large champ de problématiques actuelles, avec la proposition de repartir des expériences avec les plus jeunes, les plus pauvres, etc. Une manière de ne pas fausser l’écologie intégrale dans le contexte français.

A suivre donc avec intérêt début novembre. >>

 

https://eglisesetecologies.com/2019/10/14/

 

 

écologie

Le conseil permanent des évêques français :

Mgr de Moulins-Beaufort entouré de Mgr Leborgne et Mgr Blanchet

 

 

 

Commentaires

TÉMOIGNAGE VERSAILLAIS

> Salutaire ce texte mais il y a du boulot, tellement le mot écologie fait peur à la "Versaillie" j’entends par là le micro-milieu communautaire qu'est la bourgeoisie catholique de l'ouest-paris et d'ailleurs. Les vieux réflexes "anti écolo" sont profondément ancrés dans ce milieu. Je l'entends trop fréquemment. Sartre appelait à ne pas désespérer Billancourt, il faudrait que nos clercs apprennent eux à désespérer un peu Versailles, le dimanche à 11h...
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Écrit par : Tangui / | 15/10/2019

DIOCÉSAIN

> "Pas forcément le ou la spécialiste de 'Laudato Si' des communautés chrétiennes"... car les diocèses les plus modestes n'ont sans doute pas encore beaucoup de spécialistes.
Vous auriez toute votre place dans cet appel à témoignage, Patrice : j'espère que l'évêque de votre diocèse pensera à vous car, pour le coup, vous êtes devenu en quatre ans l'un des "spécialistes de 'Laudato Si'" ; ce qui est décrit dans le communiqué de presse correspond à ce dont nous parlons sur votre blog depuis des années.

PV


[ PP à PV – Vous me faites bien de l'hoinneur, mais les laïcs en question ne seront justement pas des "spécialistes de Laudato Si" ! Et je dois avouer être peu engagé dans les activités du diocèse de Nanterre : sans doute faute de temps...]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/10/2019

GALLICANI ?

> Que faire face à des gens qui s'esclaffent : "Laissez l'écologie aux crasseux" ?
Ou au prélat qui corrigeait un fidèle : "L'écologie ? vous voulez dire l'écologie HUMAINE..."
Monseigneur n'avait pas lu Laudato Si.
Un de ses prédécesseurs "progressistes" des années 1980 avait jeté au panier le 'Catéchisme de l'Eglise catholique' de JP II. Le successeur "réac" a jeté au panier l'encyclique de François.
Comme disait un vieux papiste romain à propos des Français : "Da destra o da sinistra, tutti gallicani !"
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Écrit par : Castelfidardo / | 16/10/2019

INCULTURE

> https://youtu.be/8tRYsT1BvYs
De l'humour avec ce micro-trottoir ; derrière le caractére saugrenu des réponses, le drame de notre temps : le degré zéro de la culture religieuse.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/10/2019

à Philippe de Visieux,

> il faut reconnaître cependant que oblat n'est pas un mot très courant.
Expérience d'une amie, membre de l'équipe de funérailles : un proche d'un défunt voulait lire un témoignage. "Vous le lirez après le Notre Père". "C'est quoi le Notre Père ?" répond ce proche.
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Écrit par : Bernadette / | 21/10/2019

Les commentaires sont fermés.